
AUTOFICFION ?
Il fait un grand soleil, ce 22 août, quand Isaure Chassériau pénètre, rue de Dinan, à Rennes, dans le bistrot « Au vieux Saint-Etienne », situé à côté de l’église qui porte le même nom mais c’est le bistrot et pas l’église qui a pour devise « Allez les verres ! ». Encore que l’église pourrait, elle aussi : elle a été depuis très longtemps transformée en théâtre.
C’est Agatha, la deuxième épouse de son oncle Camille Cinq-Sens, qui est au comptoir.
- Ah tiens, voilà Lait-fraise ! lance-t-elle à la nouvelle arrivante et à la cantonade qui se compose en tout et pour tout, cet après-midi, d’un seul client attablé derrière un demi de bière et la page obsèques du journal Ouest-France. Alors, ces vacances, comment c’était, Lait-fraise ?
- Bonjour, Tante Agathe ! Très bien, très bien, merci. Mais c’est hélas terminé.
Isaure n’apprécie pas trop de se faire surnommer Lait-fraise par sa tante mais bon, quand on s’habille en rose et uniquement en rose, on a déjà de la chance, n’étant pas blonde, de ne pas se faire surnommer Barbie !