... c'est surtout qu'avec Claire Ducreux dans ce rôle de vagabond muet on n'est pas loin du tout du génie de Charlie Chaplin.

 La reconstitution de ce tableau vivant n'a pas été sans mal ni sans fous-rires !

 Nous avons eu énormément de plaisir à retrouver cette excellente artiste déjà vue ici par le passé dans un duo avec Léandre Ribéra. 

Vous pouvez voir tout son travail ici et savourer un extrait de ce spectacle ci-dessous : 

Claire Ducreux | Le Sourire du Naufragé (2012) from Paco Bialek on Vimeo.

On connaît mon goût pour les guides-conférencières. Bien que celle-ci ne porte ni couettes ou macarons ni robe rose, je n'ai pas voulu manquer la rencontre avec Augustine Picard au parc de Maurepas.

Augustine Picard adore les crânes en peau de fesse ! Elle déclame du Ronsard et connaît toutes les répliques cultes de l'histoire du théâtre : "Etre  ou ne pas être, that is the question", "Ciel, mon mari, cache-toi dans l'armoire !". Et aussi tous les couples célèbres, Roméo et Juliette, Rodrigue et Chimène, Shrek et Fiona...

Malgré les citations du latin et du grec, la visite du "théâtre de verdure du parc Maurepas" ne reste pas longtemps dans les hauteurs intellectuelles ! Même les pannes de micro imprévues participent pleinement au discours sous-jacent de ce spectacle ou Ca et Surmoi se confrontent !

Comme le chantait Jacques Brel "Il faut bien que le corps exulte". Dans la suite du spectacle le corpore insano prend le pas sur la mens sana. On se retrouve donc avec une version très déjantée de la chanson de Dalida, interprétée par Firmine Richard dans "Huit femmes", ici très proche de Shirley et Dino. Comme disaient mes voisins de transat devant "Elle est excellente" !

Jugez sur pièce : 

Et puis Ozon la petite madeleine ! 

Un duo de clowns féminin, on a envie d’analyser les différences. Et c’est idiot car il n’y en a pas ! C’est bien encore ici le clown blanc et l’Auguste. Si la belle en robe rouge n’a pas le sourcil noir, les paillettes et le cône blanc du connaisseur des règles elle joue le même rôle de la civilisée qui présente au public sa comparse un peu brute comme on pousse une enfant sur la scène lors de la Fête de l’école. Quand on est ensemble, on se porte, on se supporte, on supporte.

C'est que ce personnage en bleu, mi Gavroche mi-Djamel Debbouze mais sans la répartie, ce manchot du langage qui gesticule, surprend, percute, percussionne, souhaite bon appétit en langues gutturales et même en langue "chien fou", c’est aussi Harpo Marx et sa paire de ciseaux à découper les robes des dames de la haute ! Attention à l'arrosage !

Mais le couple est moderne, qui rappe, qui slamme, qui éclate, qui se sépare et c’est dur de s’écrire pour dire que l’on s’aime, qu’on est complémentaire, qu’on se manque, qu’on s’est manqués. C’est que l’amour ou l’amitié, ce n’est pas forcément de la tarte à la crème.

Et si l’on se réconcilie, si l’on adopte au finale la tenue qu’avait l’autre, il reste au bout du compte une question typique du théâtre de rue : comment peut-on s’en sortir ? Par le côté cour ou par le côté jardin ? Ici l’enfant sauvage et la maîtresse d’école reviennent ensemble saluer. Mais dans la vie, quelle possibilité de dialogue entre l’Auguste et le clown blanc ?

P.S. Pour un mec qui porte un nez rouge, je suis bien sérieux aujourd’hui ! Pour autant, je ne suis pas forcément blanc !

P.S. J'allais oublier : Bravo Mesdames ! On peut vous voir bouger ici