LES DÉLACEMENTS DE GEORGE
Il y a des gens comme ça qui ont trop lu Lagarde et Michard quand ils étaient petits. Rappelons aux amnésiques préséniles et aux aculturés post-Nintendo que Messieurs Lagarde et Michard ont publié des anthologies, classées par siècle, dans lesquelles ils évoquent tout ce qui se fait de bon et de recommandable en matière de littérature française.
Ces gens dont je parle, ceux qui ont trop lu les manuels scolaires de ces deux zigues, si vous leur montrez les deux sculptures de chaussures géantes qu’on rencontre dans le parc du Berry à Villejean , vous parlent tout de suite de George Sand !
Ils n’ont lu ni « La Mare au diable » ni « La Petite Fadette » mais ils savent que la dame de Nohant est la plus célèbre des écrivains berrichons. Et donc pour eux ces baskets-là sont celles d’Aurore Dupin, ci-devant baronne Dudevant, auteure prolifique de romans féministes, régionalistes et anticonformistes.
La dame vaut certainement le détour et finalement l’hypothèse de statues-hommages – ou plutôt femmages – tient finalement la route. La lecture d’une biographie empruntée à la Bibliothèque des Champs libres nous le confirme. On y apprend plein de choses plaisantes sur ce personnage pittoresque. George faisait de l’équitation habillée en homme, elle fumait le cigare, se couchait à cinq heures du matin, se levait à midi, écrivait, tenait salon, voyageait, écoutait Chopin qui jouait du piano sauvagement, chevauchait Liszt avec délicatesse, ou l’inverse.
Elle fut aussi la maîtresse d’Alfred de Musset (voir le chapitre à lui consacré dans le Lagarde et Michard du XIXe siècle), le gars qui prétendait qu’il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée avent de se trouver bien pincé pour la donzelle. La petite histoire raconte qu’elle trompa honteusement à l’hôtel Danieli de Venise l’Alfred qui était tombé malade. C’était avec le docteur Pagello. Pas joli, tout ça, car si Alfred était malade, c’est qu’il avait trop été dans les salons et s’était par trop dessalé dans les bordels de Vénétie.
Finalement, deux chaussures géantes (taille 1828 ?) pour symboliser une femme qui a pris son pied toute sa vie avec une telle intensité, c’est très logique.
Peut-être faudrait-il en parler à la mairie de Rennes où l’on mène une intéressante politique de féminisation des noms de lieux rennais.
En même temps, un parc George Sand… Combien d’amnésiques préséniles et d’aculturés post-Playstation sauront qu’il s’agit d’une femme ?
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 25 septembre 2018
à partir de la consigne ci-dessous
La Fête de la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 15 juin 2018 (2)
Pour la Fête de la Maison de quartier, les 15 et 16 juin derniers, le hall avait été redécoré sur le thème d'Alice au pays des merveilles. Cherchez l'erreur ? Oui, c'est ça, l'escargot. Lui n'est jamais en retard. De toute façon, à quoi ça sert de monter trente centimètres le long d'un panneau marqué"limité à 80 kms/h" si c'est pour redescendre vingt centimètres la nuit ? Autant s'appeler Pénélope Fillon !
Sculptures et statues vues à Marktheidenfeld (Allemagne) les 28 et 29 avril 2018 (1)
Dans ce petit parc près du Main, pas très loin du vieux pont, on trouve ces trois sculptures que j'aime beaucoup. Elles sont dues au talent de Hilde Würtheim. Vous pouvez voir d'autres oeuvres splendides de cette dame sur son site web ici.
Sculptures et statues vues à Marktheidenfeld (Allemagne) les 28 et 29 avril 2018 (2)
Comme il avait besoin de granit, le sculpteur de la "Fontaine du pêcheur", Heinz Eschenbacher, est venu s'en procurer en Bretagne. C'est pour cette raison que la ville de Marktheidenfeld est jumelée avec celle de Montfort-sur-Meu située dans les alentours de Rennes. C'est donc un peu grâce à lui aussi que j'ai découvert ce petit paradis !
DEMAIN LES CABOTS
Demain les cabots
Veilleront en bord de mer
Sur l’éternité
Les hommes seront absents,
Envolés à tout jamais.
Cabotins mondains,
Ronds comme des Botéro,
Leur fête est finie
Les lumières sont éteintes
L’humanité est défunte.
Sculptures laissées
Par les grands dispariteurs,
Les bottes, liées,
Feront sourire à jamais
Les oiseaux et les insectes
Comme ils ont marché
En tous sens, ces arpenteurs
De planètes rondes
Combien de tours, comme Ulysse,
Avant de rentrer chez eux ?
Pénélope attend
Bien plus belle que jamais
Le guerrier fourbu
Il en a, dis, plein les bottes
Et ses guerres sont perdues !
Ô, chienne de vie !
Pourquoi cesses-tu un jour,
Civilisation ?
Qui enterrera, et où,
Le dernier de tous ces hommes ?
Demain les cabots
Qui se nourrissent de pluie,
De vent et semelles
Resteront droits dans leurs bottes
A rire de ces nabots !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 3 avril 2018
d'après la consigne ci-dessous
Au parc de Bréquigny à Rennes le 25 février 2018 (6)
Je me souviens d'avoir photographié cette oeuvre d'art
au temps où la végétation ne l'avait pas encore envahie. C'est ici
Pas trop compliqué, le chemin, dans ce labyrinthe.
Mais comment on fait pour y entrer, M'sieur Minotaure ?