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Mots et images de Joe Krapov
poeme
15 janvier 2021

DE NATURA RERUM

Dans le bordel des rois
Sur les bords de la Loire,

Dans l'éther de Venise,
Au salon de Vénus,

Dans la galerie des glaces
A Versailles, au Palace,

Les récits du boudoir
Et des bruits de couloir

- A moins que ce ne soit
Une ineptie sortie
Des Contes des mille et une nuits -

Nous racontent ceci
Que rien ne garantit :

AEV 2021-14 JK - 0311-LA-BELLE-AU-BOIS-DORMANT

La belle au bois dormant
Mouillant sa robe de bal
La met à la fenêtre
Pour qu’elle sèche la nuit.

Perspective du soir !
Prospérités du vice !

Imaginant la belle
Dans sa lingerie fine
Casanova est pris
D’une passion dévorante
Pour l’éternelle idole
Et son cœur est brisé ;

Paul Rubens (Les Trois grâces)
Rêve de culs païens et de bourrelets gras ;

Les lits du Danieli
Ou étincellent à deux
Georges Sand et Musset
Et aussi Pagello
S’enflamment des feux de l’amour.

Le dieu Bacchus lui-même
Clame « Tu me rends folle ! ».

AEV 2021-14 gif-JK loup-tex-avery

La langue de Molière
Se traîne jusqu’au sol
Et ses yeux deviennent ceux
Du loup de Tex Avery.

Les bonobos en rut
Dans le chœur des églises
Entament le cantique
De Salomonte, monte !

Le nocturne du roi
S’élève pour la dame
Dont la robe qui sèche
Sans le savoir professe
L’anatomique leçon du soir :

Pour une nuit de noces,
Une petite mort,
Une érection ne coûte rien
Mais peut vous rendre con
Comme un orteil sucé !

Méfiez-vous de la nuit parfaite
Car le diable est dans les détails !

AEV 2021-14 JK - On ne part pas

A l’origine du monde
Il coule un vin si agréable
Que Verlaine et Rimbaud
Sur ce désir d’y boire
Ni trouvèrent que déboires,
Saison d’enfer,
Voie sans pardon,
Larmoiements et clous de satin
Et cette religion du démon
Leur coûta même le Panthéon !

 

Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du mardi 12 janvier 2021 

d'après la consigne 2021-14 ci-dessous

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17 novembre 2020

La Vilaine à l'automne à Rennes en novembre 2020

Tout ce que j’ai pu voir

De Vilaine à l’automne

M’a remis en mémoire

Comme elle était jolie

Et comme elle aimait rire

A tendre son miroir

A des cieux presque jaunes

Sur le point d’y mourir

D’un nuageux ennui

201109 285 005

201109 285 006

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19 septembre 2020

PORTRAIT A LA GOUACHE ET A L'AIR PEU BRAVACHE MAIS ASSEZ DISTANCIÉ

Je n’ai plus l’âge, que je sache,
De peindre, comme les potaches,
A la Joconde et à la gouache
Une moustache.

DDS 629 LHOOQ

Je n' suis plus du genre qui remâche
Et crache toujours dans le goulache
En gueulant très fort : « Mort aux vaches ! » :
Pour la provoc je fais relâche.

Ne comptez plus sur moi ! Macache !
Je ne sortirai plus d’ ma cache,
Le jeu n’en vaut pas la chandelle
Et tant pis si j’apparais lâche :
Il vous restera B.H.L.
Pour y aller cash !

Non ?

Que d’autres bravaches
Se mettent à la tâche
Et sortent de leur sabretache
De quoi cogner sur la rondache
Des vieilles ganaches à soutaches
Qui, manque de bol,
Sont du bon côté du flashball !

DDS 629 The Clash

Je n’ose même pas croire qu’à l’arrache
Ils se pourrait qu’je m’amourache
D’une fan des Clash
D’une joueuse de squash
D’une tenniswoman a gros smash
D’une dominatrice à cravache
D’une Malgache fumeuse de hasch
Ou que je m’attache
Comme une patache brimballante,
Au point de lui offrir bourrache
D’imprimante avec mon vieux cœur,
A une fidèle de Saint-Eustache
Lanceuse de couteaux à ses heures
Jeteuse de sorts à seize heures trente.

J’ n’ai plus l’âge d’avoir du panache !
J’suis trop vieux pour jouer à l’Apache
Et il faut savoir la tourner
Sinon on finit par faire tache
« Dins l’paysache ! »

DDS 629 Sttellla - Tourner l'apache

Je préfère bouffer des pistaches
Et savourer ce vieux grenache
En jouant un peu à cache-cache
Avec la menace de crash
Qui est suspendue comme une bâche,
Comme un vol de tristes bernaches
Au-dessus de l’eau de la flache,
Pareille à une menace de drache
Sur Anderlecht
Qui gâche la fête à Bertolt Brecht !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 629 d'après cette consigne : gouache

14 juin 2020

HÄRDÖPFELER !

- Pour savoir ce qu’un mari vaut
Il faut, Marie, que tu convoles
En préalables noces.

Si dès après le mariage
Il s’envole et va pratiquer,
Avec d’autres, marivaudage, 
C’est que c’est là mari volage.

Marivalise d’habileté
Pour le reprendre à Marylise
Ou Marie-Thé !
Marive-leur le clou en beauté !
Ironise !

Le mari vautré dans le canapé,
Marie, vaut-il mieux qu’un mari vaurien
Chez les Canadiens 
Ou qu’un mari vautour
Sur les bords de l’Adour ?

Ou bien est-ce qu’à la fin des fins
On peut décréter qu’un mari n’vaut rien ?

Si le mari vaut tant,
Passé dans l’isoloir,
Pourquoi tant d’abstention ?

Obtient-on réduction de peine
Si le mari s’tourne ?

Sait-on de quoi on se prive
A l’hôtel des culs tournés ?

Cinq minutes d’arrêt buffet !
C’est la pub à la télé,
Les jeux des feux de l’amour
Et de l’hagard Saint-Lazare.

Il est bon, cet Härdöpfeler !

200614 kartoffelbrand

 

Ici-gît le mari vosgien
Qui éclusa trop de p’tits verres
Ballon du côté d’Guebwiller

Ici gît le mari veau doux
Sacrifié fort cruellement
Sur l’autel par trop succulent
Du traité comme un coq-en-pâte.

2020 06 14 coqen pâte

Ici-gît l’affreux mari volatile
Qui m’enferma comme perruche
Dans une jolie mari-volière
Pour s’en aller chasser l’autruche.

Heureusement pour vous, maritornes,
Le mari veau d’or est toujours debout
Et - c’est là secret de licorne -
Le mari totem est tabou !

Les marivaux de Paintful Gulch
Ont, les uns, un long nez
Et les autres grandes oreilles

2020 06 14 ob_64da37_vittorio-leonardo-lucky-luke-les-rivau

Personne ne comprend au Bhoutan
Le mari volapük
Ni le charabia déroutant
Des opéras de Christoph Glück.

Veux-tu, Marie, que je m’arrête ?
Je vois que tu te prends la tête 
Lorsque mes mots marris volètent !

Sois heureuse ! Fin de l’opus !
J’m’arrive au bout de mon laïus !

Cessons-là ces billevesées !
Reprendras-tu un peu de ce vieil alcool suisse ?

- Oui, mais juste un marivaudoigt !

2020 06 14 Pierre_Carlet_de_Chamblain_de_Marivaux_-_Versailles_MV_2985


Ecrit le 14 juin 2020 entre Rennes et Nantes
pour le cas - pas improbable ! -  où l'oncle Walrus nous proposerait ce mot

Härdöpfeler

lors d'un prochain Défi du samedi ! ;-)

3 février 2020

QUOTIDIEN ETERNEL (cours d’angélologie n° 1)

Le jour où nous irons dans le grenier des anges
Nous trouverons peut-être, au fond d’un coffre lourd,
L’ultime symphonie de Beethoven le sourd
Et du divin Messiaen « avec chœur de mésanges ».

La toile qui voisine est un Van Gogh récent.
Les orangers, le long de l’allée bleu ardoise
Tracent un chemin d’ombre où flambent, sous la toise,
Des framboises superbes. Un peu plus loin, Vincent

Trempe dans l’encrier la plume d’oie ancienne.
La lettre est adressée à Jean-Arthur Rimbaud.
Il lui dit l’hérésie de la plaine de Baud
Et lui chante le crépuscule incandescent de Sienne

Avec passion. Il y aura, dans le grenier ;
De vieux costumes d’opéra grandeur nature.
L’oiseleur autrichien rêvera d’aventure,
De princesse facile et de main au panier.

Le jour où nous irons dans le grenier des anges
Nous ne connaîtrons rien, rien de sa vie privée,
Rien de la maison bleue où la belle arrivée
La veille chante à l’aube une romance étrange

Sa chanson parle de Venise et de Florence,
Du parfum de ces lieux et des couleurs du temps
Et de la danse des lutins, du vieux printemps
Qui vit naître Vénus avec indifférence.

Nous trouverons, sous la poussière extravagante,
Mille trésors insoupçonnés, venus sans doute
De l’hémisphère Sud, abrités dans la soute
D’un navire ancestral à la coque élégante

Et lorsque sonnera la cloche de midi,
Nous quitterons heureux les combles du château.
Nous reprendrons nos ailes au vieux porte-manteau
Et nous irons manger au R.U.* du paradis.

 

* Pourquoi ne pas imaginer en effet le paradis comme une université idéale au sein de laquelle on aurait tout loisir, l’éternité aidant, de s’intéresser enfin et uniquement à ce qu’il y a de meilleur dans les actes de l’homme ? La seule incongruité potentielle de ce dernier vers ne réside pas dans l’existence d’un Restaurant Universitaire dans un tel paradis mais dans le fait que les anges, qui n’auraient pas de sexe, paraît-il, y auraient un estomac ! Tout cela demande à être vérifié sur place, mais personnellement je ne suis pas pressé d’y aller voir.


 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 27 avril 2004 d'après la consigne ci-dessous

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25 janvier 2020

COLLAPSOLOGIE SAUTILLANTE

DDS 595 920be1ea5abd98ea1831bc1208cadb85S’il suffisait - Hop là ! Hop là ! -
De sauter par-dessus les flaques
Nous le ferions sans hésiter
Car nous avons su rester souples, 
Primesautiers, légers, gamins.

Mais c’est la banquise qui fond !
C’est Belgrade qui s’asphyxie !
C’est l’Australie qu’on incendie !
Des tsunamis pour le Japon
Et des îles qui s’engloutissent !

C’est pourquoi je vais maintenant
A pied jusqu’au bout de la ville
Jouer aux échecs tous les jeudis

C’est pourquoi je marche toujours
Vers Villejean tous les mardis
Pour y écrire des bêtises
Ou chanter la fin de la vie,
Les animaux qui disparaissent.

DDS 595 0ad6e431a9fa84acdecd51c5cb806c1eEt quand il a plu sur la ville
Je vais courir sur le halage.
Hop là ! Hop là ! Hop là ! Hop là !
 

Je saute par-dessus les flaques
Et je le fais sans hésiter
Car je fais preuve de souplesse.
J’ai su rester primesautier,
Léger, gamin et, de surcroît,
J’adore ce qui est inutile !


Photographies d'Henri Cartier-Bresson


Ecrit pour le Défi du samedi n° 595 d'après cette consigne : Hop là !

15 janvier 2020

DE DAMES ET D'HOMMES : NEUF LIMERICKS OU COURTS POÈMES

 Dans le wigwam
Du grand sachem
Pas de tabou ni de totem…

Mais c’est bien quand même 
En l'absence des dames
Qu’on re-visionne « Théorème » !

AEV 1920-15 1 Théorème

***

Pourquoi donc le fils de Guillaume
A-t-il coiffé ce large heaume ?
C’est qu’son paternel a un rhume,
L’arbalète un carreau à plume
Et que la cible, c’est sa pomme !

AEV 1920-15 2 Guillaume Tell

 ***

Cagliostro, ma jolie môme,
Je suis parti place Vendôme
Dérober quelques précieux gemmes.
En m’attendant, lis des poèmes !
Signé : A. Lupin, ton binôme.

AEV 1920-15 3 Cagliostro

 ***

C’est terrible, les amalgames !
Incroyable comme on diffame,
Pour une sombre histoire de pomme,
Adam le mari monogame
Et Eve la première femme !

AEV 1920-15 4 Adam et Eve

***

Un costume
Pour la mi-carême ?
Exhume un plant de chrysanthème !
Mets-toi une plume dans l’érythème
Fessier et jette l’anathème
Sur les astronomes d’Angoulême !
Promets à tout bourgeois-bohème
La chute de milliers d’enclumes
Sur son crâne de zombi blême !
Tu seras le prophète suprême,
Philippulus ou Nicodème,
L‘allumeur ultime du système !

AEV 1920-15 Philippulus

 ***

C’est le bossu de Notre-Dame !
La lettre q : son monogramme !
Voici qu’Esméralda l’allume
Et que la flèche se consume !
Vraiment, vraiment, quel drôle de drame !

 

AEV 1920-15 6 Adam et Eve

 ***

A l’ « Auberge du Cerf qui brame »
Il était midi. Nous entrâmes.

- Tavernier ! Sache que nous sommes
Quatre-vingts chasseurs, gentilshommes,
Et une marquise anonyme
Célèbre pour sa grandeur d’âme
Et pour sa bourse magnanime.
Les bonnes odeurs que l’on hume
De ta cuisine nous réclament
Et l’exercice nous affame !

- Et que prendrez-vous, messieurs dames ?
Un petit bouillon de légumes ?
Ou du caviar par centigrammes ?

Alors la marquise proclame :

- On veut bouffer d’l’hippopotame !

AEV 1920-15 7 Adam et Eve

 ***

Vers le grand tournoi de Bergame
Où s’affrontent les fines lames
Sous de flambantes oriflammes
Le chevalier Jérôme
Sous son armure de chrome
S’achemine bonhomme

Soudain tombe la brume
Le chemin se déplume
Plus une once de bitume
Son grand cheval écume
Et Jérôme se paume

Pour aller à Bergame
Retenez cet axiome,
Ce brillant stratagème :

Fuyez les hippodromes
Et allez-y en tram !

AEV 1920-15 8 isabelle de Merrytureve
Image empruntée à Isabelle de Merrytureve

***

De ce que nous fûmes,
De ce que nous sommes
Je ne dirai rien car c’est trop intime.

La façon dont on s’aime,
Celle d’ont on s’arrime
A notre vive flamme,
A notre toit de chaume,
Au chemin de nos âmes...

Par ailleurs je présume
Que c’est trop métronome
Pour que vous en tiriez ne serait-ce qu’une épigramme.

Lors, laissez-nous, en somme,
Sans raison et sans rimes
Rester de beaux fantômes
D’amoureux à la gomme
Insoucieux de réclame.

Posez vos porte-plumes,
Biffez vos théorèmes !
Laissez-nous faire nos gammes
Et rêver de Paname,
De Bohême ou de Baume
De Venise sous la neige ou dans la brume. 

AEV 1920-15 9 Venise Caffi
Tableau d'Ippolito Caffi


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 14 janvier 2020 

d'après la consigne ci-dessous.

30 octobre 2019

Bons moments de l'Apéro poétique du samedi 26 octobre 2019 au Grenier à sel de Redon. 1, Gwenola

Je publie ici quelques diaporamas réalisés à partir des photos que j'ai prises et de l'enregistrement que j'ai effectué lors de cette soirée. Si les personnes représentées ne souhaitent pas que ce diaporama reste sur Internet, qu'elles me le signalent en commentaire, je le retirerai immédiatement.

Les autres participant(e)s peuvent récupérer leur photo ici pendant quelques mois.

***

Gwenola avait la lourde charge de succéder au clown de service mais elle s'en est tirée admirablement. 

8 octobre 2019

POURQUOI BON DIEU ?

Ma mère me disait :

« Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas
Mais chaque fois
On revient toujours
A l’Amour-mariage ».

Je dirais même plus :
« Filles de Garches, (Enfant de Puteaux),
Descendez l’escalier,
Du country dans les yeux,
Un seul cheval à la fois !

Il faut rendre au diable son violon !
Si le cœur vous en dit
Suivez le grand chariot
Où sont mes camarades
Et Moïse
Jusqu’à Tijuanaco

Au mois de mai, au mois de l’amour
Parmi les Ophélies
C’est
La fête des amis du clair de lune !
C’est Mexico, mon vieux !

Et quand vient la musique
Buvons à la santé
Du Fiancé de printemps :
Hyacinthe pour Frida
Emiliano Zapata pour Marie des Bruyères
Un loup au cœur tendre pour Émiliana
Et un Mohican pour Jeanette

Et moi,
Parce que je ne crois plus en Dieu,
Je marcherai jusqu’au vieux chêne
Avec l’homme qui vola les étoiles
Et la conversation du dernier éléphant

Allons ! Traverse
La rivière,
Le chat !

L’évasion
L’alouette
L’émigrant
Et les filles (et les filles !)
Ils font chanter le monde
Dans un tonneau de vin !

Emmène-moi
Dans la montagne !

Si j’y entends l’oiseau,
Ce sera la sieste à l’ombre :
C’est ma passion.

Tout ça
C’est pas ma faute :
Pendant qu’j’étais pas là
Ma femme
Devinez
A pris
Un aller simple
Pour
La visite
D’un mur à Jérusalem.

Là-bas elle
Prie pour ton salut
Sous le signe du lion.


Poème composé hors ateliers avec des titres
de chansons de Gilles Dreu le 7 octobre 2019.

Merci à l'oncle Walrus de nous avoir remis cet interprète en mémoire
et à l'INA de partager des images de cetteépoque folle !

 

4 octobre 2019

CANTILENES DE LA BIODIVERSITÉ

Joe Krapov tient ses promesses, même s'il faut attendre... un certain temps ! 

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