Betty Yon écrit surtout sur le sol de sa ville ! Elle y publie de jolis poèmes qui nous changent un peu beaucoup des stickers violents, des tags moches et des graffitis débiles qui pullulent dans la capitale bretonne. Les villes n'ont-elles, comme aspect et comme respect, que ce qu'elles méritent ?
Total respect pour vous en tout cas, Madame Betty !
Ce que la Vilaine charrie, elle l’embarque en douceur vers Redon et, de là, vers l’océan Atlantique. Son débit est si lent qu’elle prend ici et là des allures de fleuve serein mais dans sa traversée de Rennes celui-ci n’a jamais rien de majestueux.
C’est sans doute à cause de tous ces cochons qui s’en viennent à la nuit tombée tracer des lettres, des tags, des graffs et même dessiner des cochons sur les murs qui bordent le halage ou les petits chemins de la rive droite.
Ici me voilà pris d’un doute, comme l’est le boxeur avant de monter sur le ring. Cela ressemble au paysage que l’on peut voir derrière chez moi, entre le stade de la route de Lorient et le viaduc qui permet aux trains de rejoindre Saint-Malo.
Mais cela peut être aussi un paysage des bords de l’Ille, un morceau du canal vers le cimetière du Nord. Ce sont les garages qui me désarçonnent mais c’est bien que tu m’emmènes dans ce coin-là, petit cochonou, parce que c’est par là qu’on trouve, à Rennes, la Maison de la Poésie.
J’avais justement très envie d’y revenir à celle-là, de chausser les gants à boxer la langue pour donner dans le percussif, dans le monosyllabe. Vous allez d’autant moins y couper que je le connais bien le boxeur de la rue de Paris et je sais que l’artisan peintre dont on voit l’enseigne s’appelle… Guillotin !
Alors du coup, Deus ex machina, j’envoie mon droit :
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.