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Mots et images de Joe Krapov
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poeme
18 avril 2025

BALLE AU CENTRE

 

- Pour inventer tout ce machin

- Je pose la question tout à trac -

Vous aviez forcément un truc ? »

 

 

- Votre question est incongrue ! »

Répond-il du haut de sa grue

En faisant tourner la poutrelle.

 

 

- Est-ce que ça marche à l’électrique ?

Peut-on voir la salle des machines

Où vous créâtes ce bidule ? »

 

Il avait des yeux de grand duc,

Le regard perçant d’une chouette

Et l’envergure d’un pétrel.

 

- Faut pas être une moule de bouchot !

Faut avoir au moins son bachot

Pour y comprendre quelque chose !

 

Y a des gens qui rigolent d’Hilvern

Mais au cirque de Gavarnie

Il était le clou du spectacle !

 

Il avait des souliers vernis

Et, chutant du haut de l’échelle

Il fabriquait un Niagara !

 

 

Il n’y a pas de machinerie

Pour fabriquer ces endroits-là !

Un bitoniot pour Vivaldi ?

 

Sainte-Rita pour Fred Chichin ?

Chanson de geste machinal !

Des trucs, des choses, des machins !

 

Syndrome de la poule aux œufs d’or,

Vous voudriez que je dissèque

La mandole du ménestrel

 

Quand le chant monté de son coeur,

Quand les mots sortis de sa tête

Rendent la princesse toute chose ?

 

D’une boîte à bulles de savons

Sont nés comme un rien les nuages.

Il suffit d’un souffle divin,

 

D’une étincelle de partage…

Mais depuis je sue sang et eau

Et pour tout avouer, j’enrage !

 

Ce que je préfère chez l’homme

Je ne sais pas le reproduire :

La lumière venue des vitraux

Sur le sol de vos cathédrales !

 

 

Écrit hors ateliers les 16 et 17 avril 2025 en étant inspiré par la chanson de Serge Gainsbourg « Machins choses » et les photos d’intérieurs d’églises de Tours.

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8 mars 2025

LE MANNEQUIN

 

 

Rien n’est plus inquiétant que d’avoir une muse,

Une muse sans visage,

Sans yeux, sans bouche,

Sans oreilles,

Une muse à tête d’oeuf,

De punching-ball,

Un mannequin de couturière.

 

Est-il permis qu’on la révère

Quand elle revêt

Des draperies antiques,

Des toges de tragédienne à l’air revêche,

Quand elle montre,

Figée sur son socle de marbre,

Une allure sévère,

Une immobilité de chouette effraie

Ou un silence de chouette chevêche ?

 

Un couturier italien

L’habille quelquefois

De cuirasses et d’équerres

Puis la sort sur la place

Pour toute la journée

Mais dans cet univers

Pas un client ne passe.

 

Derrière le château rouge

L’usine est arrêtée.

Pas un enfant ne joue sur le parquet désert.

Au loin, il y a la guerre

Mais ça ne change rien au plaisir

Des couleurs primaires

Qui ressortent au soleil.

 

Les ombres allongent le crépuscule

Ou c’est l’inverse.

 

Rien n’est plus inquiétant que d’avoir une muse

Qui me tourne le dos toute la sainte journée

Et me m’inspire rien que de l’étrangeté.

 

Peut-être, si je pars de l’idée,

Si je me sors de la tête

Que je suis un poète,

Si je quitte ce pan de la réalité,

Le soir tombé,

Peut-être change-t-elle de place avec la femme assise ?

 

Au soir d’une journée de travail

Le mannequin, la tête lourde,

S’allège le cerveau en la posant par terre.

 

Rien n’est plus inquiétant que d’avoir une muse

Qui s’appelle Marie-Antoinette.

 

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 4 mars 2025

 

d'après la consigne 2425-20 ci-dessous

 

20 février 2025

TROIS POÈMES DU 28 JUILLET 1985

 

 

Le maestro joue comme un pied

De son violon à perdre l’âme

Et le pire est que cela sied

A ce drôle de mélodrame.

 

Musique

De mastroquet

Estropiée pour Madame

Par le violon malade,

Inquiet,

D’un paltoquet

Minable

A qui on donnerait

Bien plus volontiers

La clé des champs

Que celle de sol

Afin qu’il prenne

La fille de l’air

Ou même

La poudre d’escampette.

 

***

 

 

Sur les places, pavées,

Ont poussé

Par-dessus les arcades

Des fleurs vertes à tige blanche.

 

On les appelle « églises »

Mais personne n’y entre.

On préfère rester dans les « restaurace »,

Attablé devant sa pivo *

Ou, devant les boulangeries

Manger des gâteaux au pavot.

 

Quant au slogan, à la mairie,

Il dit que les temps changent,

Que la religion est l’opium du peuple

Et que l’U.R.S.S…

 

Je n’ai pas l’impression

Que personne les lise

 

Et je préfère, moi aussi,

La bière à la croyance

 

En ce qui vient d’en haut.

 

* En tchèque « pivo » signifie « bière ».

 

***

 

 

A longer des rivières encaissées, serpentantes,

Dans le paradis Šumava - Prononcer « Choumava » -,

 

A tourner au centre des places

Pour photographier les façades,

 

A boire de la bière

Bien plus qu’il ne faut,

 

On reviendrait de ce pays

Bien plus ivre d’images

 

Que ne le voudrait le parti

D’être bien raisonnable en tout.

 

La Tchécoslovaquie,

C’est fou !

 

 

24 décembre 2024

C'est Noël / Bernard Dimey

 

C'est Noël ! Bons préparatifs de repas d'anniversaire à toutes et à tous !

 

N.B. La photo ci-dessus a été prise place du Souvenir à Rennes le 30 novembre 2024.

 

 

23 novembre 2024

L'HISTRION RENNAIS

 

Spectateur 1 - C’est encore une fois cet histrion de Joe Krapov ?

 

Spectateur 2 - Hé oui ! Il vient ici tous les ans !

 

Spectateur 1 - Quel clown ! Il n’a toujours pas compris que ce sont des apéros poétiques et non un club de chansonniers ?

 

Spectateur 2 - En même temps, il n’a pas amené sa guitare qui fait "plonk plonk " aujourd’hui !

 

Spectateur 1 - Normalement, un histrion, de toute façon, ça joue de la flûte !

 

Spectateur 2 - Ou du pipeau ! Écoutons-le déballer le sien !

 

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21 novembre 2024

LES NAINS AUSSI ONT COMMENCÉ PETITS

 

Regarde moi dans les yeux !

C'est quoi ce sang sur les mains ?

 

On fait tout ce que l'on peut

Pour pas que tu soyes assassin !

 

Tu nous déçois, Barbe-bleue !

Allez zou ! Puni ! Au coin !

 

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 novembre 2024

d'après la consigne AEV 2425-09 ci-dessous

21 novembre 2024

QUE FAIT VOIR GRAND-MAMAN SUR SON BEAU TÉLÉPHONE ?

Tricotine et Bobinette,

Belles bottines, jolie layette...

 

Est-ce Delphine ou Marinette ?

Est-ce Kevin ? Vraiment c’est bête !

 

On ne voit que sa bobine

Sur l'échographie pas nette !

 

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 novembre 2024

d'après la consigne AEV 2425-09 ci-dessous

21 novembre 2024

DANS MON DRESSING ENCHANTÉ

 

cop. Araghorn

 

Dans mon dressing enchanté

J'ai des pantoufles de vair

Pour attirer les galants

 

Dans mon dressing enchanté

J'ai des robes montre-nombril

Pour défriser les moustaches

 

Dans mon dressing enchanté

J'ai des habits de Licorne

Pour que joue à loup perché

Le prince du jour de fête

 

Dans mon dressing enchanté

J'ai des bottines trop coquettes :

Elles sont toutes vernies

Elles ont des lacets mauves

 

Dans mon dressing enchanté

J'ai un soutien-gorge à triangles blancs

Avec des étoiles qui clignotent

Et jettent des sortilèges avec mon dévolu

Pile-poil à celui que je me suis choisi !

 

Imaginez mes corsets, Majesté !

Rêvez des dessous d’Emma !

Non ! On n’y met pas les mains !

 

Car pour le méli-mélo,

Le combat anachronique de Saint Georges et du Dragon,

Regarde-moi dans les yeux :

Ce sera quand JE le veux !

 

D'ici là, mon levreau,

Reste dans ton terrier

Le temps que je répare

L'acropole à ma tunique

Grecque !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 novembre 2024

d'après la consigne AEV 2425-09 ci-dessous

21 novembre 2024

L’AGRO-ALIMENTAIRE N’EST PLUS CE QU’IL ÉTAIT

 

 

Il n'a plus un instant à soi

Tonton Renard !

 

Plus d’ poulailler comme autrefois,

Plus de razzia à faire,

Plus d'élevage en plein air

 

La batterie est en danger

Et la biodiversité

Aussi !

 

Où va-t-il trouver

A bouffer

Si ça continue ainsi ?

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 19 novembre 2024

d'après la consigne AEV 2425-09 ci-dessous

 

16 novembre 2024

LA FONTAINE STRAVINSKY

 

 

Quand le soleil écrase trop les carafons,

Quand la chaleur s’en vient courir la prétentaine,

Quand Paris sous un ciel bleu profond se morfond

L’idée vous vient d’aller tremper dans la fontaine

- D’y enfoncer ! – vos dix orteils, vous doux arpions.

 

Justement Stravinsky est là – la bonne aubaine ! -

Qui vous tend ses rebords comme fonts baptismaux.

Pas besoin de pousser jusqu’au bord de la Seine :

Paris-Plage est blindée, ce n’est pas un vain mot,

Les fondus de bronzette en ont fait leur domaine.

 

Ici, sur la placette, on dirait la Provence.

La canicule a bousculé vos fontanelles,

L’eau refroidit le corps et vous met en vacance.

Pour un peu les cigales y feraient villanelle,

Entameraient la rengaine de l’innocence.

 

Il serait infondé de voir là des fredaines,

De la défonce, de la frime, des hautaines.

Non, c’est le tout-venant de la foule sereine

Qui vient goûter à la fraîcheur ; la chose est saine.

Jonas aussi se réfugie dans la baleine

 

Au contact du liquide on puise paix profonde.

Sur les bras l’eau ruisselle en perles de rosée.

Les verres noirs devant les yeux changent le monde :

Rafraîchi, purifié. Se peut-il que, d’une âme apaisée,

D’un simple bain de pieds on arrête sa ronde ?

 

Fontaine Stravinsky on sacre le printemps !

Les saisons se défont ! On arrête le temps !

 

Ecrit en état d'insomnie le 16-11-2024

d'après la consigne AEV 2425-08

de l'Atelier d'écriture de Villejean

 

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