Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mots et images de Joe Krapov
poeme
25 septembre 2024

LES JOUEURS DE FOOTBALL

 

 

 

Faut que ça swingue ! Faut que ça pulse !

Faut surtout pas que ça révulse !

 

Mais franchement, là il y a péno !

Roger me tire par le maillot !

Juste quand je vais mettre un panier !

 

- Hè les mecs on joue au football !

Tu vas faire une main, mon Raymond !

 

Où est l'arbitre dans tout ça ?

Caché derrière un arbre en bois ?

Mais qui donc les a plantés là ?

 

Le gardien dans sa cage aux fauves

Est-ce qu'il angoisse au moins?

 

Combien d'erreurs dans cette image ?

Nul ne respecte la consigne,

Aucun n’a les mêmes chaussettes !

 

Le ballon a une forme ovale !

Fut-il acheté rugby sur l'ongle ?

 

Et le joueur à l'avant-plan !

C'est fou c’qu'il ressemble à Dali !

 

Faut que ça swingue ! Faut que ça pulse !

Faut surtout pas que ça révulse !

 

Il faut surtout que ça rigole,

Comme dit ma compagne créole :

On est quand même dans un tableau

- Comme on en rit, Henri ! -

De ce bon vieux Douanier Rousseau !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 24 septembre 2024

d'après la consigne AEV 2425-03 ci-dessous

Publicité
Publicité
22 septembre 2024

JEUX OLYMPIENS (DERNIERS FEUX DU ROI DES GUEUX)

 

 

 

 Amour sacré de la patrie,

 Coup de foudre pour le pouvoir,

 Pour Maman habillée par Dior,

 Pour les serpents dans les couloirs,

 Pour ces tapis et ces ponts d'or

 Qui dénient la démocratie,

 

 

 Sur les trois marches du podium

 Les derniers seront les premiers !

 Paralysé par sa bêtise

 L'enfant-roi isolé se grise

 De ses risibles sabliers

 Qu'il retourne dans l'atrium.

 

 

 "Donnons leur du pain et des jeux,

 Des médailles et des miracles,

 "Les Champs Elysées", "Que je t'aime".

 De la provoc dans le spectacle !".

 Qui donc est l'auteur du poème ?

 C'est Néron au banquet des dieux,

 

 

 Le Seigneur des anneaux qui sait faire

 Bon usage de toutes les crises.

 De par sa mégalomanie.

 "Que l'or dure !" est sa litanie.

 "Tout plutôt que les heures grises.

 Ou l'acteur ne prend pas lumière !".

 

 

 Tant pis pour les finances qui sont dans la déroute :

 Ce trop de bankable vaut bien un César sans nul doute !

 

 

Ecrit pour le jeu n° 98 de Filigrane (La Licorne)

d'après cette consigne

24 juin 2024

J'AI DEUX MOTS A VOUS DIRE : HAÏKU

 

Ornière boueuse.
Marraine y a mis le pied :
Ruinée, sa godasse !

 

***


Prendre son élan
Pour s'abriter sous le cèdre
Quand tombe l'averse

 

***


Sous le gris lichen
Un entrelacs d'initiales,
Un cœur, une flèche

 

***


D'une aile enjouée
L'hirondelle fuit l'automne
Et ses sentiers roux

 

***


Croix de mousquetaire
Dorée à la feuille d'or :
Lame tranche l'âme

 


Mettre ses mitaines
Et, sous l'édredon de plume,
Oublier sa fièvre

 


Là où la paix niche :
Sur les bords de la Vilaine,
Mais pas tant que ça

 


Veuillez agréer
Mes salutatamicales
Dit le judoka

 

***

A en fair' des tonnes
Quelquefois, oui, j'ai tendance
Répond le sumo

 


Sortir de la vague
Ou de la douche : éprouver 
L'état de nudité

 


Fou jusqu'à danser
Une ridée à huit temps
Dans l'œil du cyclone

 

 

Le buveur de cidre :
Il délaisse les girolles
Et prend les bolets

 

***


Ci-gît sur la grève
Dans un cercueil de varech
L'ara du pirate

 

***

Savoir le rayon
De la tourte ne fait pas
Des parts plus égales

 

 

La mer, encrier
Bleu. L'oiseau blanc, par dessus
Dessine un nuage

 

***

- Faisons connaissance !
- Enchantée, je suis la roche.
- Dubois, géologue

 

***

 

D'un vif trait de plume
L'oiseau blanc signe sa lettre
Sur papier bleu ciel

 

***

 

Pas sur le gravier
Et peupliers tutélaires :
Le vieux cimetière

 

***

 

Le coupe-papier, 
Son doux bruit sur les feuillets…
Mais couper la brume ?!

 

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 01-10-2002
d'après la consigne AEV 0203-02 ci-dessous

10 mai 2024

QUATRE POÈMES DÉPOSÉS AU BESTIAIRE le 3 janvier 2024

 

Qui de l’oeuf et de la poule

Est venu le premier

Ou la première

Garnir mon frigidaire ?

 

***

 

Il n'est pas capital
Pour l'ocelot
Que sa fourrure fasse un manteau
A Dame Nadège

 

Il n'est pas capital
Pour l'ocelot
De s'interroger sur ces mots :
"Qui suis-je d'où viens-je où vais-je"

 

Il n'est pas capital
Pour l'ocelot
Se finir dans un zoo
En Norvège

 

***

 

(Sur l'air de "le Père Noël et la petite fille" de Georges Brassens)

 

Avec leur maison sur le dos
Avec leur maison sur le dos

 

Ils vont vers leur Eldorado
Ils vont vers leur Eldorado

 

En direction de la Bourgogne
Faut voir les bouchons qu'il se cognent !

 

Camping-caristes à la queu leuleu
Les escargots comme les petits vieux
Croient qu'ils ont tout le temps devant eux.

 

 

***

 

La fourmi naît papoteuse
C'est là son moindre défaut

 

 

Écriture nomade du 3 janvier 2024

5 mai 2024

Betty Yon écrit sur sa ville ! Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) les 23 et 24 avril 2024 (1)

 

Betty Yon écrit surtout sur le sol de sa ville ! Elle y publie de jolis poèmes qui nous changent un peu beaucoup des stickers violents, des tags moches et des graffitis débiles qui pullulent dans la capitale bretonne. Les villes n'ont-elles, comme aspect et comme respect, que ce qu'elles méritent ?

 

Total respect pour vous en tout cas, Madame Betty !

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
5 mai 2024

Betty Yon écrit sur sa ville ! Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) les 23 et 24 avril 2024 (2)

 

 

 

 

 

 

 

16 avril 2024

2 POÈMES DÉPOSÉS AU BESTIAIRE : MOUTON

Tout comme le trèfle à quatre feuilles

Le mouton à cinq pattes ne court pas les rues.

Par contre la brebis galeuse…

Une par troupeau minimum !

 

***

 

Pour mieux t’endormir le soir

Compte les moutons… ou lis Proust !

 

16 avril 2024

AMBITIONS ARTISTIQUES

 

 

- J’appellerai mon prochain poussin

Nicolas ! dit la poule.

Plus tard il sera un grand peintre ! ».

 

Mais la fermière a pris son œuf

Et son gamin l’a peint

De Pâques.

 

16 avril 2024

QUESTION DE REGISTRE : CHAT

 

 

Si on utilise le mot « vit »

Il faut appeler un con « un con ».

Ou sinon « L’Origine du monde ».
 

 

7 avril 2024

BALANCE TON PORT !

 

 

Ce que la Vilaine charrie, elle l’embarque en douceur vers Redon et, de là, vers l’océan Atlantique. Son débit est si lent qu’elle prend ici et là des allures de fleuve serein mais dans sa traversée de Rennes celui-ci n’a jamais rien de majestueux.

 

C’est sans doute à cause de tous ces cochons qui s’en viennent à la nuit tombée tracer des lettres, des tags, des graffs et même dessiner des cochons sur les murs qui bordent le halage ou les petits chemins de la rive droite.

 

Ici me voilà pris d’un doute, comme l’est le boxeur avant de monter sur le ring. Cela ressemble au paysage que l’on peut voir derrière chez moi, entre le stade de la route de Lorient et le viaduc qui permet aux trains de rejoindre Saint-Malo.

 

Mais cela peut être aussi un paysage des bords de l’Ille, un morceau du canal vers le cimetière du Nord. Ce sont les garages qui me désarçonnent mais c’est bien que tu m’emmènes dans ce coin-là, petit cochonou, parce que c’est par là qu’on trouve, à Rennes, la Maison de la Poésie.

 

 

J’avais justement très envie d’y revenir à celle-là, de chausser les gants à boxer la langue pour donner dans le percussif, dans le monosyllabe. Vous allez d’autant moins y couper que je le connais bien le boxeur de la rue de Paris et je sais que l’artisan peintre dont on voit l’enseigne s’appelle… Guillotin !

 

 

Alors du coup, Deus ex machina, j’envoie mon droit :

 

Il peut

Faire un feu

De joie

Celui à qui Dieu

A donné la foi

dans son jeu.

 

Il peut

Dire nous,

Se croire le roi,

Celui qui est fou

Et n’a pas les foies

Sur sa frêle nef

Même par grand zeph’ !

 

Un morceau de bois

Jamais ne se noie,

Encore moins

S’il provient

De la vraie croix.

 

A toujours jouer

Ne risque jamais

Les vilains stigmates

De l’échec et mat

Celui qui canote

Au fil de la flotte,

Au long des noyers,

Des saules pleureurs

Et pois de senteur.

 

A dérive-esquive,

A bourrre-pif-esquif,

A entrave-étrave,

A dépave-épave,

A sautille-godille,

A gamberge-berge,

A saute-asticote,

A tourne-bourriche,

A pousse-bouchon,

A marche-sur-l’eau,

Quel amusement

C’est, pour le joueur,

De tournebouler

Le vocabulaire !

 

De laisser coi

Celui qui oit

Son jeu de iambes

Et s’étonne

Que ce poids léger

Fasse rimer

« Heinrich Heine »

Avec « punchline » !

 

 

Quand le combat s’engage

Contre les vieux adages

Faut-il mettre des gants

Pour lui rentrer dedans,

Au langage ?

 

Convient-il que le barde

Se tiennent sur ses gardes

Dans sa barge

S’il l’est,

Barje ?

 

Peut-il répondre aux coups

Du sort

A coups de haïkus

Ou, pire encore,

Se dire ou faire sonnet

Quand quelque chose cloche

Sous le chapeau de même forme

De la flapper

Et qu’il voit dans le ciel

Des étoiles qui approchent

Du cimetière Saint-Michel

De Venise

Ville exquise

Ou termina knock-out

Au dernier round

Ezra Pound ?

 

Par ma foi moi je crois

Que le poète peut tout

Tant qu’il n’a pas, salle Wagram,

Les bras en croix,

Tant qu’il surfe sur le vague à l’âme

Et qu’il s’abrite en disant « Nous »

De tous les tours de cochonou

Qui nous attendent pourtant

Sur le grand ring du Temps

 

Ou, quand finit la rixe,

Sur le grand fleuve Styx.

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 4 avril 2024

à partir de la consigne AEV 2324-24 ci-dessous

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Mots et images de Joe Krapov
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 799 921
Archives
Newsletter
Publicité