Aller chanter à Rennes Villejean le 17 octobre 2018 (3)
Fabriquer l'automne à Villejean le 13 octobre 2018 (2)
LES PRÉNOMS DES SALLES DE LA MQV
Quelle que soit la longueur du serpent, il a toujours une queue. Il a même parfois aussi des sonnettes mais ce n’est pas la peine d’aller les lui tirer, de s’adresser à lui pour résoudre notre problème du jour. Nous nous demandons en effet à qui appartiennent les prénoms qui identifient les salles à la Maison de quartier de Villejean !
- Bonjour ! Je voudrais la clé de la salle Rosalie pour la danse country !
- Bonsoir, elle a bien lieu en salle Gaston la réunion du Conseil d’administration de « Rencontre et Culture » ?
Le serpent des origines le sait-il ? Qui étaient ces huit personnages ? Fiacre, Mandoline, Auguste, Rosalie, Marius, Gaston, Achille et Narcisse ! Les premiers administrateurs de l’association «Rencontre et Culture» qui gère la maison ?
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Le plus rigolo de la bande était Fiacre de Villejean. Il allait toujours trottinant, cahin-caha, Hue dia, Hop-là, et il avait un indéniable franc-parler. Ce n’était pas pour rien qu’il était délégué syndical à l’usine Citroën de la Janais. Il avait des saillies exceptionnelles.
- Si ta parole n’est pas plus belle que le silence, ferme-la !
Avec ça, féru de poésie… mais seulement de celle d’Aragon, Eluard et Maïakovski. Il connaissait aussi toutes les chansons de Jean Ferrat et Leny Escudero. Avoir sa carte au Parti communiste en 1975 c’était aller à la rencontre d’une certaine culture.
- Tu peux être-là pour la braderie de Villejean, Fiacre, afin de vérifier les emplacements ?
- Non, désolé, camarades, ce dimanche-là je suis à la Fête de l’Huma !
La fête du journal L’Humanité à la Courneuve, c’était sacré pour lui. Fiacre aurait pu assister là-bas aux concerts de Jacques Higelin, de Malicorne, de Bernard Lavilliers mais il s’en fichait. Il aurait pu y écouter Leonard Cohen, Pink Floyd ou les Who.
- Les Qui ? Moi j’y vais pour le discours de Georges Marchais et pour boire des coups avec les copains !
Au royaume des sourds, les borgnes ne la ramènent pas. Il n’y avait qu’une ligne, celle du parti. Et des chemins de traverse pour la rigolade : on soupçonnait fort Fiacre et ses copains de la cellule Maurice Thorez d’être montés sur le toit de la fac de lettres de Villejean pour aller peindre sur le haut de la façade du hall B ce slogan resté longtemps visible : «Vive la dictariat du prolétature !»
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Mandoline, c’était le camp d’en face ou presque. Elle ne jurait que par le curé de Saint-Luc, par les œuvres de la paroisse, la kermesse, le Secours catholique où elle faisait du bénévolat.
- Ah oui, la clique à encycliques de Paul VI qui mérite des claques ! plaisantait gentiment Fiacre.
Il la chinait toujours mais ils s’entendaient comme larrons en foire. Elle avait beau jeu de lui rabattre son caquet en lui rappelant qu’il avait lui-même été enfant de chœur autrefois !
- Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes ! maugréait-il en mode Gino Cervi-Peppone face à Fernandel-Don Camillo.
Toujours active, positive, constructive, la Mandoline. Elle quand elle n’était pas à la braderie, c’est qu’elle avait un week-end de « La Vie nouvelle ». On la voyait souvent dans le hall de la maison prendre le café avec ses copines ou alors, toute seule, assise tranquillement en train de lire Témoignage chrétien sur une banquette à côté de la table marocaine. Celle-ci est toujours là encore aujourd’hui.
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Gaston n’en pouvait plus, de Nino Ferrer et de son «téléfon qui son». Gaston était bougon. Gaston sortait de ses gonds. Gaston pétait les plombs. Mais Gaston était toujours là à la braderie. C’était son jour de gloire à lui, celui où, chaque année, il tentait de battre le record de vente de galettes-saucisses détenu par Narcisse. Pas de bol pour lui, on était en 1976, l’année de la sécheresse et il faisait encore, en ce début de septembre, une chaleur à crever.
- Vends des bières, Vendémiaire ! lui avait balancé Fiacre au Conseil d’administration de rentrée.
- Ton humour à la con, ça me tarabuste l’omoplate du côté des trapèzes ! avait répondu Gaston qui était décidément très bougon.
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Que sont-elles devenues, ces huit personnes ? Je n’ai trouvé trace que de ces trois-là, étant pris moi-même ces temps-ci par un maelström d’activités plus ou moins folles. Je ne suis pas historien de profession, juste journaliste occasionnel et il n’y a pas d’archives consultables en ligne sur ces histoires locales. Tous ces instants de vie des années 1970, il n’a que Marius Aznavourian, le premier président de l’ARC qui aurait pu nous en livrer les secrets mais il vient de décéder hier.
Et du coup, je crois que j’ai trouvé la réponse à la devinette posée par Pépito Matéo dans son livre «Contes à régler» : «Tant qu’on le porte, c’est celui d’un autre mais si c’est à nous, c’est qu’on n’est plus là».
Vous avez trouvé la solution ? Non ? Retournez le journal ou faites le poirier devant l'ordinateur pour découvrir la mienne !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 2 octobre 2018
d'après la consigne ci-dessous.
Consigne 1819-04 du 2 octobre 2018 à l'Atelier d'écriture de Villejean
Les prénoms de Villejean
Voici les noms qu’on a attribués aux salles de la Maison de quartier de Villejean :
Fiacre – Mandoline – Auguste – Rosalie – Marius – Gaston – Achille - Narcisse
En admettant que ces salles ont été dénommées, il y a plus de quarante ans, en hommage à des habitants du quartier dont le nom était «de Villejean», racontez qui ils pouvaient être en vous aidant des formules suivantes tirées de « Contes à régler » de Pépito Matéo :
La parole est à celui qui la prend - Si ta parole n’est pas plus belle que le silence, ferme-la ! - Si tu veux savoir si les poissons transpirent, faut mettre ta tête sous l’eau - Au royaume des sourds les borgnes ne la ramènent pas - La parole est comme un œuf. A peine éclose elle a déjà des ailes - On ne peut pas accrocher tous ses habits au même porte-manteau - Echafauder craint l’eau froide - Ca me tarabuste l’omoplate du côté des trapèzes - Une porte regarde aussi bien dehors que dedans - Qui a éteint la pleine lune ? - Tant qu’on le porte c’est celui d’un autre mais si c’est à nous c’est qu’on n’est plus là. - On ne peut pas surfer sur la vague sans mouiller sa combi - Si tu prends le chemin de N’importewhere tu risques d’arriver à la ville de Qu’inmportewhat - Mr et Mme Egée n’ont pas de fils. Comment s’appelle-t-il ? - Ce n’est pas parce qu’on laisse la porte ouverte qu’il fait moins froid dehors - Le présent n’a jamais épuisé l’avenir - La langue est molle mais elle peut couper des têtes - La forme c’est le fond qui remonte à la surface - Quelle que soit la longueur du serpent il a toujours une queue - Personne n’est assez grand pour apercevoir le sommet de son crâne - Et dire qu’on est déjà mercredi - Comme un goût de revenez-y - Mon cœur est un bouquet de violettes - Le monde est assis sur la tête - On n’est pas là pour se faire dézinguer.
JOE KRAPOV JOUE À SHERLOCK !
Au sortir de l’atelier d'écriture, je discute avec Fabien, le responsable du secteur adultes de la Maison de quartier. Je lui parle de ce que nous venons d’écrire à propos des noms des salles.
Il m’informe qu’une enquête a déjà été menée par le CA actuel mais qu’elle n’a rien donné.En vérifiant, avant la séance, que Fiacre et Mandoline étaient bien des prénoms, l’idée m’est venue que ces prénoms ont été piochés au hasard dans un calendrier.
Pour Fabien, cela pourrait avoir été fait par des enfants lors d’une animation.
Pour moi, et c’est ma piste ultime qui rejoindrait ma fiction écrite ce jour, il pourrait s’agir des fêtes à souhaiter correspondant aux dates de naissance des administrateurs présents à l’inauguration de la maison.
Pour vérifier cela, il faudrait mettre la main sur la liste des membres fondateurs – l’association a été créée en 1972 – et mener une petite recherche généalogique.
Fiacre : 30 août
Mandoline : 22 novembre
Narcisse : 29 octobre
Gaston : 6 février
Auguste : 29 février
Marius : 19 janvier
Rosalie : 4 septembre
Achille : 12 mai
Il n’y a pas de schéma logique dans ces dates : ce n’est pas une date par mois, ce n’est pas le 22 de chaque mois, ce qui confirme l’alternative :
- Soit un jour pris au hasard
- Soit la date de naissance des gens qui étaient là.
Comme si, en plus des chansons d'Aznavour ajoutées depuis hier dans ma guitare, du jeu d'échecs, de l'écriture, de la cuisine et de la photographie, j'avais encore le temps de faire de l'archéologie !
;-)
La Fête de la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 15 juin 2018 (1)
Que trouve-t-on, sur la toile, de la profusion de spectacles proposés lors de la fête de la Maison de quartier de Villejean en juin dernier ? Pas grand chose en vérité et en guise de compte-rendu ; aussi m'y collé-je (comme on dit dans l'Educ' nat' à propos des institutions pour jeunes gens de mon âge). Ici c'est une pièce de théâtre, "Le réemploi du mois", par la compagnie Sveta. Les dialogues et la trame sont construits d'après un fil de conversation Twitter. Original, non ? Surprenant, toujours !
Löwy : encore une polyinstrumentistes génialement douée ! Quel dommage de devoir se produire devant une assemblée de gens qui mangent plutôt que d'écouter (moi le premier !) ! Mais depuis que je joue dans un groupe de musique je pense et persisterai à penser qu'il ne faut pas jouer dans un bar ou dans un endroit où l'on mange.
La Fête de la Maison de quartier de Villejean à Rennes le 15 juin 2018 (2)
Pour la Fête de la Maison de quartier, les 15 et 16 juin derniers, le hall avait été redécoré sur le thème d'Alice au pays des merveilles. Cherchez l'erreur ? Oui, c'est ça, l'escargot. Lui n'est jamais en retard. De toute façon, à quoi ça sert de monter trente centimètres le long d'un panneau marqué"limité à 80 kms/h" si c'est pour redescendre vingt centimètres la nuit ? Autant s'appeler Pénélope Fillon !