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Mots et images de Joe Krapov
logorallye
27 novembre 2019

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-10 DU MARDI 26 NOVEMBRE 2019 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Le jeu des huit mots

(à partir d'un mot acrostiche ou pas)



Cette consigne est empruntée au livre de Pierre Frenkel "90 jeux d'écriture : faire écrire un groupe" où il figure sous l'intitulé "jeu des cinq lettres". L'animateur l'a adapté au nombre de personnes présentes à l'atelier à cette séance.

Chaque personne écrit son prénom en haut de la feuille puis, verticalement, sur le bord gauche de la feuille, huit lettres qui peuvent former un mot comme on fait pour un acrostiche (ou pas).

Les feuilles tournent vers le voisin ou la voisine de droite qui utilise une des lettres comme initiale d'un mot ou groupe de mots qu'il écrit sur la feuille. On fait tourner huit fois. Lorsque la feuille revient à son point de départ on se retrouve avec huit ou neuf mots que l'on utilise comme on veut pour écrire un texte (insertion dans l'ordre ou pas dans le texte, écriture de plusieurs petitis textes à partir de chaque mot, mise en valeur du mot acrostiche, etc.).

Voici les neuf logorallyes distincts sur lesquels nous avons planché chacun.e dans notre coin :


CHAPELET : cucul la praline, Hilare, adultère, Père Noël,épilation, lapin, excommunication, tartiflette

ALBATROS : angélique, licorne, bonbon, adultère, tapas, rosière, oriflamme, sombrero

ADULTERE : adoration, détournement de mineure, urticaire, laitue, tendresse, entendu, rustine, escargot

NATIVITE :    numérotage, amitié, tartiflette, inimaginable, valse, interdit, tartine, édénique

                       Edition, Bibliothèque, divorce, fastoche, aventure, macramé, versatile, attention

VICTORIA :    Vive, Isaure, croquignolesque, tartignole, olive, rasade, itinéraire bis, adultère

ACROBATE : adultère, chenapan, rendez-vous, origami, bretelle, aérien, téton, escarpolette

VAGABOND : vivacité, audacieux, gosier, adultère, bouteille, opium, nœud, domination

SUSCITER :   Secret, ululement, scarlatine, crocodile, idole, tétine, éveillé, racines
 

AEV 1920-10 adultere-et-consequences_1-1555259150

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6 novembre 2019

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-07 DU 5 NOVEMBRE 2019 A L'ATELIER DE VILLEJEAN A RENNES

Les Chansons de Gilles Dreu

Ecrivez une (ou plusieurs) chanson(s) dont vous choisirez le titre dans cette liste.
Ou écrivez un texte dont le titre sera choisi dans la liste et dans lequel vous insérerez au moins dix titres de la liste.

Allons traverse - Amour mariage - Athènes "Theodorakis" - Au mois de mai, au mois de l’amour - Buvons à la santé - C’est ma passion - C’est pas ma faute - Dans la montagne - Dans un tonneau de vin - Descendez l’escalier - Devinez - Du country dans les yeux - Écris-moi - Émiliana - Emiliano Zapata - Emmène-moi - Et les filles et les filles - Et quand vient la musique - Fiancé de printemps - Filles de Garches (Enfant de Puteaux) - Frida - Hyacinthe - Il faut rendre au diable son violon - Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas - Ils font chanter le monde - Je dirais même plus - Je marcherai jusqu’au vieux chêne - Jeannette - L’Alouette - L’émigrant - L’évasion - L’homme qui vola les étoiles - La conversation - La fête des amis du clair de lune - La mégère apprivoisée - La rivière - La sieste à l’ombre - La visite - Le chat - Le dernier éléphant - Le vert et le noir - Les Ophélies - Les quatre - Ma femme - Ma mère me disait - Ma prière - Mais chaque fois - Marie des Bruyères - Mexico mon vieux - Mohican - Moïse - On revient toujours - Où sont mes camarades - Parce que je ne crois plus en Dieu - Pendant qu’j’étais pas là - Pourquoi bon Dieu - Prélude en six heures - Prie pour ton salut - Si j’entends l’oiseau - Si je n’étais pas ton père - Si le cœur vous en dit - Sous le signe du lion - Suivez le grand chariot - Tijuanaco - Tout ça - Un aller simple - Un loup au cœur tendre - Un mur à Jérusalem - Un seul cheval à la fois -

8 octobre 2019

POURQUOI BON DIEU ?

Ma mère me disait :

« Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas
Mais chaque fois
On revient toujours
A l’Amour-mariage ».

Je dirais même plus :
« Filles de Garches, (Enfant de Puteaux),
Descendez l’escalier,
Du country dans les yeux,
Un seul cheval à la fois !

Il faut rendre au diable son violon !
Si le cœur vous en dit
Suivez le grand chariot
Où sont mes camarades
Et Moïse
Jusqu’à Tijuanaco

Au mois de mai, au mois de l’amour
Parmi les Ophélies
C’est
La fête des amis du clair de lune !
C’est Mexico, mon vieux !

Et quand vient la musique
Buvons à la santé
Du Fiancé de printemps :
Hyacinthe pour Frida
Emiliano Zapata pour Marie des Bruyères
Un loup au cœur tendre pour Émiliana
Et un Mohican pour Jeanette

Et moi,
Parce que je ne crois plus en Dieu,
Je marcherai jusqu’au vieux chêne
Avec l’homme qui vola les étoiles
Et la conversation du dernier éléphant

Allons ! Traverse
La rivière,
Le chat !

L’évasion
L’alouette
L’émigrant
Et les filles (et les filles !)
Ils font chanter le monde
Dans un tonneau de vin !

Emmène-moi
Dans la montagne !

Si j’y entends l’oiseau,
Ce sera la sieste à l’ombre :
C’est ma passion.

Tout ça
C’est pas ma faute :
Pendant qu’j’étais pas là
Ma femme
Devinez
A pris
Un aller simple
Pour
La visite
D’un mur à Jérusalem.

Là-bas elle
Prie pour ton salut
Sous le signe du lion.


Poème composé hors ateliers avec des titres
de chansons de Gilles Dreu le 7 octobre 2019.

Merci à l'oncle Walrus de nous avoir remis cet interprète en mémoire
et à l'INA de partager des images de cetteépoque folle !

 

9 janvier 2019

J'AI DES DONS DE GUÉRISSEUR

 

160823 Nikon 081

J’ai des dons de guérisseur. C’est normal : dans une vie antérieure j’ai été herbe médicinale. Je me souviens très bien, c’était dans un monastère médiéval. Je menais alors une vie bien plus simple qu’aujourd’hui. Tout était bien plus carré que maintenant autour de moi et nous étions bien plus solidaires que dans nos sociétés de plus en plus inégalitaires.

Un beau jour, j’ai été utilisée pour fabriquer une potion magique. On m’a découpée en morceaux, j’ai subi des tirs de mortier, j’ai même été proprement pilonné et puis on m’a jeté dans le grand bain de la thérapeutique. En l’occurrence, on l’appelle la marmite, on ne sait où elle habite mais quand on te plonge dans sa réalité, ça chauffe pour ton matricule. C’est un peu normal quelque part qu’on jette les verts dans le chaudron de Saint-Etienne ! Et d’ailleurs, une fois rendue à mon heure dernière, et, croyez-moi, c’était l’heure dernière et pas l’heur dernier je me suis demandé si c’était vraiment Saint-Etienne puisqu’on dit « les Stéphanois ». Plutôt Saint-Stéphane, alors, non ? Ou Sainte Epiphanie aime les sucettes et les dragées laxatives ? Sait-on où vont toutes nos questions quand nos organes se liquéfient, qu’ils déliquescent de savon noir et que nous quittons cette vallée de larmes pour renaître dans un autre corps, une autre substance, un nouveau véhicule inconnu ?

J’ai des dons de guérisseur mais pour que vous en soyez assuré(e), pour que vous puissiez en bénéficier, il vous faut croire en la métempsychose, c’est-à-dire au passage d’une âme unique dans des enveloppes aussi successives que diverses. Ces corps ont leur durée de vie aléatoire mais l’âme est immortelle. Et là, couic, ça coince ! Je les entends déjà les sceptiques parmi vous qui vont me balancer leur question fatidique :

- Tu peux le prouver ? ». 

190109 vacances-helvetus

Au diable, vils suppôts de la rationalité, du matérialisme, de la panurgitude scientifique ! Pas de bol pour vous, je ne suis pas du genre à fréquenter Aplusbégalix, à vous cogner sur le casque pour vous faire entendre déraison, à monter en chaire et en noces pour marier les arguties de poids et les légères suspicions de chemin de vérité. Si vous mettez en doute l’origine de mes talents de guérisseur, c’est certainement parce que vous-même avez été astrologue pour avions au début du XXe siècle ! D’ailleurs des recherches poussées dans la bibliothèque de Plonk et Replonk, nos deux coucous suisses préférés, m’ont permis de retrouver, comme par hasard, vos élucubrations de cette période-là :

Verseau : les biplans de ce signe auront le vent en poupe, surtout ceux du troisième décan. Pensez cependant à voyager léger quand le ciel est chargé de nuages.

Bélier : aujourd’hui vous avez un grain de folie en lieu et place d’hélice. Tout va tourner de traviole et votre jovialité naturelle s’envolera quand vous rencontrerez ce gros zeppelin de soupe en travers de votre chemin.

Gémeaux : les Sopwith Camel natifs de ce signe sont invités à ne pas s’énerver les nerfs en sortant de chez eux. Le célèbre baron rouge, M. Von Richthofen, est encore de sortie. Vous risquez d’en faire les frais.

Moralité : tout est logique, tout est dans tout et réciproquement. La preuve de mes talents de guérisseur vous a été assénée sans que vous ayez eu à souffrir de ma médication magique. La simple lecture de ce texte a suffi : je vous ai vu sourire et entendu rire plusieurs fois. Pour moi, vous êtes guéri.e !

Evitez simplement, dans votre vie future, de vous réincarner en épinard : il paraît que Popeye, très énervé, très affamé, rodera dans la contrée avec un gilet jaune sur le dos !

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 8 janvier 2019
d'après la consigne "Comment j'ai adopté un dragon"

Il me fallait traiter le sujet "J'ai des dons de guérisseur" et introduire, toutes les cinq minutes une formule tirée avec les dés :

Un beau jour - Et croyez-moi - Et là, couic ! - Tu peux le prouver ? - Pas de bol - Comme par hasard - Moralité

5 novembre 2018

IL N’Y A PAS D’AMOUR HEUREUX MAIS C’EST NOTRE AMOUR À TOUS DEUX

Lakévio 128 Norman Rockwell 121717782

- Mon grand chêne ! Mon bel amandier !

- Ma petite marguerite ! Mon myosotis ! Mon petit cheval dans le mauvais temps !

- Mon petit joueur de flûteau ! Mon croque-notes !

- Ma brave Margot ! Ma princesse !

- Mon mécréant d’amour ! Mon roi boiteux !

- Ma religieuse au chocolat ! Ma tempête dans un bénitier !

- Mon amoureux des bancs publics !

- Mon Hélène aux sabots crottés ! Ma nymphomane !

- Mon philistin ! Mon épicier ! Mon pornographe !

- Ma Lanturlurette !

- Mon Lanturlu !

- Rien à jeter chez toi, ma Pénélope chérie !

- Je bivouaque au pays de cocagne avec toi, mon Dom Juan fougueux !

- Ma Bécassine aux yeux pervenche !

- Mon Auvergnat ! Mon bricoleur ! Mon Trompe-la-mort !

- Mon revenant ! Mon fantôme !

- Mon vieux fossile ! Mon Moyenâgeux !

- Ma douce ancêtre ! Mon amour d’antan ! Ma grisette !

- Mon sale petit bonhomme ! Mon épave !

- Ma traîtresse ! Mon cauchemar ! Ma maîtresse d’école donneuse de fessée !

- Mon cocu préféré !

- Ma corne d’aurochs ! Ma dame du temps jadis en balade !

- Mon rat de cave ! Mon fossoyeur !

- Je sais, je sais, je suis un voyou mais… que je t’aime, que je t’aime, que je t’aime, Gabrielle, quand tu brosses mon épaule !

- M’enfin ?! Edmond ! Tu confonds !

- Quoi ? Ce n’est pas de Brassens, ça ?

- Ce n’est pas ça ! C’est que je ne m’appelle pas Gabrielle ou Charlotte ou Sarah ! Je suis Anna !

- C’est vrai, j’oubliais ! J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien ! Bon, allons quand même la faire auprès de nos enfants, notre non-demande en mariage !

Ecrit pour le jeu de Lakévio n° 128 d'après cette consigne

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10 octobre 2018

HIER ENCORE

AEV 1819-05 Aznavour

Hier encore Charles Aznavour était vivant. Plus trop en état de jouer au jeu de trousse-chemise avec une quelconque gaudeluronne bien sûr, vu qu’il n’existe pas de féminin à «godelureau» à part ce néologisme-ci, mais assez jeune encore pour avoir des projets stupides : faire un selfie avec Macron en Arménie, mourir sur scène comme Molière, se faire souhaiter, à cent ans, un bon anniversaire par le Carnegie Hall bondé jusqu’à la gueule, réenregistrer ses titres en rap «qu’est le dernier refuge de la poésie vraie» et tout ça et tout ça. «For me formidable !» le félicitait-on à la façon de Valentine qui les avait jolis d’après ce que disait Maurice Chevalier.

Hier encore Charles Aznavour était vivant. Et pourtant, quand il s’est allongé dans sa baignoire une petite voix intérieure lui a dit :

- Ne résiste pas, Charlie ! Ceci est un hold-up ! A partir de maint’nant tu m’obéis, tu t’laisses aller ! Je suis l’Ankou du lapin, celui contre lequel on ne peut rien. Je te le jure, sur ma vie et sur celle de Sainte-Anne, la patronne des Bretons, je ne suis qu’un exécutant. C’est Sainte-Maryvonne, ma patronne, qui a décidé pérempétoirement que t’as dépassé la date de péremption. Il faut savoir faire une fin. Vous les vieux vous coûtez un pognon de dingue à soigner, comme ils disent dans le nouveau monde, vous polluez l’air avec vos déplacements en avion et les plaisirs démodés qui sont les vôtres sont désormais insupportables aux oreilles de la jeunesse. Franchement, t’arrives à les réécouter, toi, les orchestrations de tes chansonnettes ? Allez zou, Papy, c’est l’heure de faire un œdème pulmonaire !

- OK, je ne discute pas, a répondu Charles, philosophe. Emmenez-moi voir la Mamma, Edith Piaf et les comédiens qui m’ont précédé au paradis des artistes. Je dois avouer qu’à certains moments de fatigue, je m’y voyais déjà.

- Le paradis ? Tu n’y penses pas ! a dit l’Ankou en partant d’un grand éclat de rire. Tu n’y penses pas sérieusement tout de même ? Ah le naïf, lui eh !

Hier encore Charles Aznavour était vivant et tout de suite après les deux guitares sur lesquelles il avait composé «Que c’est triste Venise» et ses mille autres titres ont fait «Plonk» et «Replonk» ! Elles se sont désaccordées d’un seul coup, elles ont sonné le glas, Aglagla, il y a eu un grand froid et Charles fut mouru.

***

Comme annoncé par l’Ankou il s’est retrouvé d’un seul coup dans cet univers-ci :

Plonk et Replonk - Le plumage des anges fermiers (réduite)

illustration de Plonk et Replonk

Ca pourrait être une ferme dans la Bohème des années 1900 ou dans son Arménie natale avant que la Turquie ne montre qu’elle peut être aussi forte et sinistre que son café amer.

En fait c’est la ferme de la Harpe à Rennes-Villejean en 1946.

Les damnés sont tout juste sortis de l’occupation, de la guerre et de ses horreurs. Ils sont condamnés à plumer les anges fermiers. Ils ont le regard triste des migrants de la jugeote qui rêvaient de mondes meilleurs, de paradis sur Terre, d’Amérique, de lendemains qui chantent. Ce sont les premières victimes du plan Marshall de Lucifer.

Remballée la marche des anges ! On les attrape, on les zigouille, on les plume et on les fait griller comme des poulets ! Les plumes sont envoyées à Hollywood où elles agrémentent les costumes et les postérieurs des danseuses de Busby Berkeley. Les girls du Lido et Zizi Jeanmaire adopteront elles aussi ce truc en plumes.

- Et les auréoles ? demande Charles, toujours curieux.
- On en fait des hula hoops pour les poupées Barbie !

Pauvre Charles ! Quel enfer ! Comme si sa simple mort n’était pas déjà une punition suffisante : il voulait mourir sur scène comme Molière et il meurt dans sa baignoire comme Charlotte Corday ! *


* Ou Jean-Paul Marat ? Ou Claude François ? Je ne me souviens plus des noms du coupable et de la victime dans cet épisode-là des « Petits meurtres d’Agatha Christie » !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 9 octobre 2018


à partir de la consigne des Impromptus littéraires du 8-10-2018

1 février 2018

SALUT LA COMPAGNIE CRÉOLE !

170708 Nikon 131Famille décomposée, famille recomposée… va, je ne te hais point !

- Célimène ! C’est l’hymen ! » hurlait la foule en liesse.

Au mariage de ma femme, j’ai un peu forcé sur le ti-punch ! Comme on dit aux Antilles « A fos makak karésé ich li, i tjwé li ! ». A trop vouloir bien faire, à trop vouloir caresser la famille dans le sens du poil, le singe qui est en nous en arrive à faire des conneries irrémédiables ! Vaste kouyonad !

De fait, ça m’a fait chaud au cœur de revoir Simone, la jolie cousine de ma femme.

- Invite-la à zouker ! m’a dit celle-ci. Elle sort d’un tourment d’amour. Danser, c’est bon pour le moral !

- Allez, en voiture, Simone ! ai-je dit à la cousine en engouffrant mon sixième planteur. Ne restons pas plantés là, viens pleurer contre mon épaule, on va danser collé-collé !

- Kolé séré, on dit, Arthur ! T’as raison ! Amba latè pa ni pléji. Sous terre il n’y a pas de plaisir ! Je ne vais pas me laisser abattre par la maladie d’amour !

Je me suis mis en position, j’ai posé mes mains sur son pétard et j’ai tout de suite senti que sous cette robe de satin il y avait le 14 juillet garanti, du feu d’artifice pour toute la nuit, la machine à danser au top dans le Ghetto  du Gotha !

- Il y a le diable dans la maison ! m’a glissé Simone à l’oreille.

- Ca veut dire quoi, ce proverbe-là ?

- Ce n’est pas un proverbe. Ca veut dire que je sens ton revolver !

- Ce n’est pas un revolver, c’est une banane !

- Ca s’épluche pareil !

170708 Nikon 127

Oui, ça m’a fait chaud au cœur de revoir Simone d’aussi près mais on était au mariage de ma femme et je n’allais pas entrer à nouveau dans la famille quand même, qui plus est à la mode de Bretagne ! Sauf qu’en Bretagne ce n’est pas une banane, c’est une andouille de Guémené. Heureusement la musique s’est arrêtée.

- Depuis le temps qu’il tape sur des bambous le musicien n'est pas loin d'en attraper un coup ! Donne-lui tout de même à boire, dit mon beau-père en me tapant sur l’épaule. Alors je suis allé au bar avec les musiciens.

Leur chanteuse s’appelait Amélia.

- Viens donc prendre le frais dehors, beau blond ! m’a-t-elle susurré en me prenant par le bras.

Je ne suis pas ce qu’on peut appeler le tombeur de ces dames mais à ce moment-là, avec le rhum que j’avais rajouté au bar avec les musicos, j’étais prêt à « fè an pat chat mawon » ! (faire un pas de chat sauvage).

- Je connais de bons baisers de Fort-de-France, m’a-t-elle dit en me caressant l’arrière de la nuque dans un coin d’ombre. Viens donc un peu sous les palétuviers !

Heureusement pour moi, avant que je n’aie vu les laitues et l’évier, ma belle-mère est venue battre le rappel des musiciens. La fiesta a repris de plus belle.

J’aurais pu garder de très bons souvenirs du mariage de ma femme mais j’ai encore bu du rhum avec Brigitte qui m’a proposé une soca-party sur la plage. J’aurais pu accepter le marché de Marie-Galante (Shala shala, Arthur ?) mais j’ai prié pour rester intègre, pour que toute la désirade qui montait dans cette ambiance débridée s’éteigne dans le trémoussement des corps sur la musique. Bien sûr c’était dur parce qu’il ne faut pas laisser l’amour s’enfuir mais j’étais quand même au mariage de ma femme ! Yaka danser, comme on dit, pour évacuer l’énergie, fût-elle sexuelle, de ces jolies filles de couleur café.

Quelques ti-punchs encore et voilà que m’alpague la tante Rosalie. Bon ça va avec elle j’étais à l’abri ! Merci, Seigneur, de ne pas m’induire perpétuellement en tentation !

- Arthur, m’a-t-elle demandé, toi qui as été commissaire-priseur à Pointe-à-Pitre, est-ce que tu veux bien venir voir là-haut ? Il y a là une toile de petit maître que j’aime à la folie, j’aimerais avoir ton avis sur son origine.

Enfin un peu de sérieux dans ce monde en chaleur animale ! J’ai suivi la tante Rosalie au grenier. Elle m’a montré le tableau. Aïe ! Quelle vieillerie ! J’ai soufflé sur la poussière, déniché la signature. Instant de stupeur. Incrédulité. Oh la bonne aventure, ô gué ! Petit maître, petit maître ? Attends Rosalie, c’est le bal masqué ici ! Henri Rousseau ! Henri Rousseau !

J’ai voulu révéler la chose à la tante mais c’était trop tard ! Elle m’avait déjà poussé sur un vieux matelas et s’activait sur ma canne à sucre. Au secours, Alice ! Ca glisse au pays des merveilles ! Sans que j’aie rien vu venir je me suis retrouvé sans chemise, sans pantalon, chevauché sauvagement comme un petit maître-étalon, fruit de la passion ravageuse et ravagée de la tantine Rosalie ! Je peux vous dire que dans ce genre de situation, si ça fait rire les oiseaux de passage, ça ne détend pas le perchoir où elle est juchée pour autant !

Là-dessus ma femme est arrivée avec toute la noce derrière elle ! Bonjour le scandale dans la famille !


170708 Nikon 148

Après fèt se graté tèt : après la fête on se gratte la tête. Le lendemain je me suis souvenu que ce n’était pas le remariage de ma femme mais son premier mariage et que j’étais moi-même le marié, l’heureux élu. Et l’élu ramassait une veste, sa veste.

- Tout est rompu, mon gendre !

On m’a demandé de divorcer, de prendre mes cliques et mes claques et de retourner en métropole, ce que j’ai fait sans barguigner.

J’ai bien sûr emporté dans ma valise le cadeau du ciel. Mais non, pas la tante Rosalie, la toile de petit-maître ! Je l’ai revendue et j’en ai tiré quelques millions de francs. Pendant quelques temps ma vie a ressemblé à celle des rois de Byzance à Belle-île-en-Mer.

Vive Souchon et Voulzy ! Vive le douanier Rousseau !

(Extrait des « Souvenirs d’un explorateur heureux » d’Arthur Rimbaine
à paraître aux éditions Paul Verlaud en mars 2018).

 

Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le mardi 30 janvier 2018
d'après la consigne ci-dessous.
 

8 novembre 2017

BARDAMU ET LANERVURE

171026 Nikon 008

C’est l’histoire de deux mecs. Je sais, chères amies du mardi, ce n’est pas idéal pour faire rêver, un incipit pareil !

Les deux mecs, le délabré et le baladin, quand le videur les amène dans le rond de lumière, on voit bien qu’ils n’ont pas bu que de l’eau minérale !

Le premier s’appelle Bardamu. Il a une tête de bedeau livide, pâle d’avoir dansé le laridé jusqu’à épuisement. Il a l’air de ruminer sa vengeance car quelqu’un lui a délivré un méchant gnon et il saigne de la lèvre.

Au fest-noz par ici, avec ou sans sosie d’Assurancetourix, ça barde ! Le nervi ne badine pas avec le blaireau, surtout s’il est aviné et taquin. Ici, sans vouloir médire, on cogne assez facilement sur le blair du débile en bermuda mauve !

Le deuxième s’appelle Merlin Lanervure. C’est autre chose comme vermine ! Un mineur de seize ou dix-sept ans, une espèce d’Aladin qui se fait reluire à la moindre occasion, un petit branleur, quoi ! On ne se lasserait pas d’admirer son œil bleu et gaulois, sa livrée idéale d’amiral en goguette, son air madré de type imbu qui a déjà avalé plus d’une brimade et culbuté maintes ribaudes en buanderie. S’il n’était pas accompagné de l’autre endive à barbe folle, on l’imaginerait bien en chef de bande malin à la tête d’une armée de ramiers veules prêts à partir en live, à libérer du délire vil, viril et velu, à mouliner à vent et à coups de chaînes de vélo au moindre signal du jeune merle.

Mais pour l’heure le videur reste calme sous son luminaire. On ne sait lequel des deux buveurs est le plus abîmé, le plus barré. Bardamu est parti éliminer sa bière : il urine contre la rambarde du pont sur la Vilaine. Lanervure brame des balivernes aux étoiles comme quoi un navire enivré ne se sent plus bridé par les valeurs.

Bref c’est l’histoire de deux mecs qui terminent leur nuit débridée en virade au drame ordinaire. Rien d’exceptionnel à mettre dans l’album cette nuit. Et zut !

171026 Nikon 081

Le lendemain matin, à onze heures, Bardamu se sent comme enfermé dans une armure de plomb au réveil ! Il se lève, tire le rideau et la tronche. Une brume épaisse a envahi la ville. Pas moyen de trier le bon grain et l’ivraie. Ah la débine ! Il s’aperçoit qu’il a vomi sur la moquette vert amande de la chambre.

Merlin Lanervure pionce encore parmi ses livres et ses revues, le visage raviné et le sexe raide, en train de bander, au milieu de cette animalerie qu’est devenu leur gourbi.

Bardamu aimerait bien se libérer de l’emprise de Merlin. Ne ferait-il pas mieux de se barrer, d’aller se balader le long de la rivière, de mettre un terme à cette braderie sans rime ni raison de leurs jeunes années ? Après tout, n’est-il pas le mari d’une jeune femme, enceinte, un peu sotte, très bavarde, certes, mais qui pourrait dire, elle, où se trouvent le Mir laine et l’Alka-Seltzer ?

Bardamu et Lanervure…

Quelqu’un leur a jeté un sort à ces deux mecs. Ils sont les victimes d’un maléfice puissant.

Un peu comme Verlaine et Rimbaud, si vous voyez ce que je veux dire !

AEV 1718-07 Henri_Fantin-Latour_-_By_the_Table_-_Google_Art_Project

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean du mardi 7 novembre 2017

d'après la consigne ci-dessous

2 octobre 2017

LE GIBIER MANQUE ET LES FEMMES SONT RARES

LE GIBIER MANQUE ET LES FEMMES SONT RARES :
Supplique pour être opéré à l'Hôpital de la Timone à Marseille

se chante sur l'air de la "Supplique pour être enterré sur la plage de Sète" de Georges Brassens

1
Vous n’imaginez pas c’que j’ai fait comm’ boulots !
Explorateur d’enfers, métallo-mégalo
Marchand de casseroles au Harar(e)

J’ai vendu des télés aux paysans d’Ardenne
Mais dans ce grand désert où mon âme se traîne
Le gibier manque, les femmes sont rares.

01 Le gibier manque

2
L’amour c’est aussi con que le chant des oiseaux :
On n’prévoit pas le jour où l’on deviendra gros
Quand on est ivre en la gabare.

J’ai descendu des fleuves absolument grotesques
Et j’ai vu des pays abracadabrantesques
Où l’gibier manque, la femme est rare.

3
Dans les cabarets verts j’ai vu bière et Fräulein,
Ses bourrelets d’antan, muss es sein ? Es muss sein !
Ell’ me surnommait « Ringard Star ».

02 Biere_et_fraulein-1

La danse du balai, la danse du tapis…
Elle s’est envolée, eh bien, ma foi, tant pis !
Le gibier manque, les femmes sont rares

4
Si t’as levé le coude, alors lève le pied,
Rimbaud pas vraiment beau - poète, vos papiers ! -
J’étais vraiment un type bizarre.

Puis la mer a bercé tant d’amours cet été
Que dans le creux des vagues où j’étais balloté
J’ai rencontré la femme-cougar.

5
Ancienne jeune fille qui faisait des pâtés,
Belles jamb’s mais alors quell’ tête ! Mocheté !
Avais-je le choix dans la date ?

03 sacha-distel-le-bateau-blanc-1980-2

Je me suis retrouvé en tutu sur le pont
- O Bwana Missié blanc ! Pauvre zombi Dupont ! -
Avec la chtouille entre les pattes.

6
Ses lèvres avaient le goût du beaujolais nouveau ;
Tous les dauphins dansaient avec ce cachalot
Le dernier tango à la mode.

Tu as beau bronzer beau, t’as la marqu’ du maillot
Aux Ménuires elle était barmaid dans le restau
J’aimai son cul sur la commode.

7
Ma civière est posée sur le pont du bateau
Enivré de douleur, je file, pas vraimambeau,
En direction de la Timone.

Je ne danserai plus, pas même comme un pingouin
Je n’suis jamais allé aux am-putes à Saint-Ouen
Mais maint’nant, en voitur’ Simone !

8
Avion, bête, camion, j’en passe et des meilleures,
Je pourrais porter plainte, au fond, contre mon cœur
Mais je délire et je m’égare.

Antoto Akali Abitchou Chankora
Mindjar Cassam Rouella Hawache et Fil-Ouaha
Le gibier manque, les femmes sont rares.

9
Careyon et Gallas et guerre aux Aroussis
Le chirurgien découpe et ça sent le roussi
Ma sœur prie Dieu dans le couloir.

Galansa ! Boroma ! P’tits roberts ! Burkini !
Choux cailloux et genoux, époux d’Abyssinie,
Le cœur me manque les jambes sont rares.

04 1510619558-3

10
Si vous me confisquez mes membres inférieurs
Vos villes deviendront des cloaqu’s en chaleur
Vous ne trouverez plus d’ivoire.

Comm’ j’hippopotaimais cette amante irascible
Verlaine me hurla dessus – j’étais sa cible –
« Pwète à la manque ! Faiseur d’histoire ! »

05 je t'hippopotaime 4800

11
Ô Terre du Harar ! O portes de l’Eden !
Misères de ma vie finies à l’Est d’Aden !
On a trop fait l’amour ensemble !

Quoi de plus redoutable, au fond, qu’un pet sonore ?
Langage, emporte-moi, tue-moi ou baise m’encore !
Ô tant je t’aime que j’en tremble !

12
Ô Dieu ! Mon Chinois vert, passe-moi donc le ciel !
J’écouterai pousser les fleurs du violoncelle,
Mettrai les bigoudis par douze

Aux cheveux du Destin, aux chercheuses de poux
Et je te scanderai les chansons des Papous
Pour que se termine… ce blues !

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 26  octobre 2017
à partir de la consigne ci-dessous

16 mars 2017

Consigne d'écriture 1617-21 du 14 mars 2017 de l'Atelier d'écriture de Villejean

Logorallye des 18 mots du scrabble

L'animateur distribue à chaque membre de l'atelier sept lettres du jeu de scrabble.
Chacun(e) doit composer avec elles le mot le plus long possible. 
On procède ensuite à une deuxième distribution.

Les mots composés par les neuf personnes présentes ce soir-là sont :

vertu -  dit - haie - ski - nodale - ligue - rang - Louisa - relise - 

arène - coi - media -  gaies - soûler - visa - boxa - sisal -  eau

 

On essaie ensuite d'introduire un maximum de ces mots dans un texte sur un sujet de son choix.

scrabble 78403111_o

Image empruntée... au Défi du samedi ! 

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