Un grand moment du Festival des Affranchis, cette année, ce fut le concert de la chorale B and B de Cholet. Elle appartient au collectif "Jamais trop d'art" qui était venu en force dans la programmation. Je reparlerai de leur "Zaï zaï zaï" adapté de la BD de Fabcaro.
Ici j'ai filmé le finale où les Bérangères et Bérangers dérapent de façon drôlissime sur "L'enfant et l'oiseau" de Marie Myriam pour "Truster" toutes les victoires de la musique !
La vidéo a été retirée sur demande des Bérangères et Bérangers le 27 octobre 2021.
Les Affranchis 2016 débutent avec "Carnage productions" qui présente "Ma vie de grenier". J’avais vu sur le web un extrait de ce spectacle qui fut recommandé en son temps par Dame Berthoise. Elle y avait bien ri, et moi aussi, surtout dans la première partie quand le personnage de Gaëtan « la bonne poire » raconte ses lectures d’enfance. La séquence sur Boucle d’Or est à hurler de rire et celle sur Rahan, son collier de griffes et son coutelas ne peut que parler à un drôle de loustic qui en possède l’intégrale (des bandes dessinées, pas de la panoplie – je pourrais aussi mais je n’ai ni la tignasse blonde ni la musculation du fils des âges farouches (joli virelangue !) -). (Cette ponctuation n’est pas un smiley, c’est juste ma tendance à ouvrir toujours des parenthèses on étouffe ici !).
J’ai moins aimé la prise d’otage pour le numéro de lancer de couteaux Tintinesque et la fin du récit ne pouvait être que dramatique (elle le fut). Un bon moment quand même.
On se pose ensuite à l’Îlot au mouton déjà surpeuplé pour y voir "Dom Juan" par les Apicoles et on se sauve ! Trois jeunes acteurs en bleu de travail sur un échafaudage qui se font mousser avec un faux article sur eux dans Télérama, qui se la pètent dans une parodie de discours intellectuel sur la pièce mais exercent de la vraie manipulation de public comme sur TF1, introduisent des provocations inutiles (nudité déplacée) et de la violence dans le spectacle et qui surtout interdisent aux photographes d’opérer. Bravo ! Ils ont même été, paraît-il jusqu’à arroser le photographe du « Maine libre ». Mauvais plan ! Je suis parti et Marina B. elle aussi, un peu plus tard.
Je me jette ensuite dans la cour de l’école Pape-Carpentier et là en attendant le début des Frères Dolmar par Lézartikal (je ne resterai pas non plus tant le spectacle est long à démarrer) je tombe sous le charme d’Alison Young, de son ukulélé et de ses complices du bal des Martine. Ils et elles sont en train de faire leur balance sur « Vanina » de Dave et surtout « Emmenez-moi » d’Aznavour. Oh les filles ! Oh les filles ! Je suis revenu enregistrer le début du bal le soir à 22 h 30. L’ambiance est très bal populaire mais comme dit l’autre « Quand la musique est bonne, bonne, bonne », il faut le dire, l’écrire et la partager !
Je me suis cassé le tronc toute l'après-midi d'hier à redécouper mon enregistrement de 37 minutes en 7 fichiers séparés pour en extraire "Emmenez-moi"et je tombe aujourd'hui seulement sur le Soundcloud de ces messieurs dames ! A découvrir absolument pour mettre un peu de gaieté dans votre sieste caniculaire !
- Bon alors, Lenglumé, ces fichés "S" ? - J’ai épluché toutes leurs dépenses de juin-juillet, Chef ! C’est du lourd ! Des vrais Scandaleux ! - Très bien ! Qu’est-ce que ça raconte ? - Le 26 juin ils ont acheté pour 52 € de liquide inflammable au relais des Trois marches à Vezet-le-Coquin. - Des pyromanes ? Des incendiaires ? - Non, c’est juste de l’essence pour la voiture. Ils refont le plein le 5 juillet. 58 €. - Ben dites donc, ça a roulé, on dirait ! - Ouais. La femme a fait tout un va-et-vient entre Redon, Nantes et Montfort-sur-Meu. - Ca existe, ça ? - Ouais, c’est vache comme nom, hein ? On les retrouve le 9 juillet au camping de la Route d’Or à La Flèche dans la Sarthe. Deux nuits, 27,14 €. - Un camping qui ne pousse pas vraiment à la consommation. La Sarthe, c’est là où il y a le Las Vegas ? - Oui mais à côté, à Sablé. - Qu’est-ce qu’ils fichent par là, les fichés ? Ils font du repérage chez François Fillon ? - On ne sait pas. Premier contact le samedi avec deux natifs du cru. A cette date, à la Flèche, il y a un festival de théâtre de rue, les Affranchis. Gratuit ! Les comédiens prennent des spectateurs en otage. Ils prennent peut-être des leçons ? Toujours est-il qu’on a un chèque le lendemain midi à l’ordre de L’Etoile du Maroc.
- Ah nous y voilà. Une mosquée ? - Non, un restaurant de couscous. Ils y rencontrent deux autres complices venus d’ailleurs. Un dénommé Z et sa belle. Le 11 ils prennent à nouveau de l’essence et l’autoroute ensuite. Sortie à Bourg Achard près de Rouen. Le 13 ils sont à Carvin dans le Pas-de-Calais. Ils achètent des pinceaux et de la peinture dans un hypermarché. - Pour maquiller le véhicule ? - Non, pour repeindre un corridor et des toilettes ! Le 15 ils déjeunent à l’Opéra corner de Lille. Vous imaginez, chef ? 20,60 € ! Ils n’ont même pas pris de dessert ! - Ah, les fumiers ! Mettez-moi cet établissement sous surveillance. Je les connais, ils ne proposent même pas de menu à la carte à leurs clients ! N’empêche, Lenglumé, Pas-de-Calais, Nord, Hauts de France, on se rapproche de Molenbeek, hein ? - Oui mais ils ne passent pas la frontière. Le 17 ils repartent sur Rennes. J’ai un reçu de la SAPN de 3,40 € aux Essarts et un chèque de 60 €uros dans une brasserie de Rouen. - Rouen ! Nom de Dieu ! - Ils n’y restent pas. Le 20 ils refont le plein. Ils tirent 100 euros dans un distributeur à côté du stade de Rennes. Le 21 ils sont à Lannion, ils déjeunent avec une autre complice, devinez où ? A "La Chicorée", un restaurant Ch’ti !
- C’est la filière « OSS 117 à Biloute » ou quoi, Lenglumé ? - Le lendemain ils dépensent 20 euros tout rond à la librairie Gwalarn. - Ils ont acheté le Coran ! - Non, le livre des chansons de jeunesse de Georges Brassens. - Qui c’est ce mec ? Mettez-le en résidence surveillée, lui aussi ! - Pas la peine, chef, il est mort. - Il est mort et il continue d’écrire des chansons ? Ca me semble vraiment louche, tout ça ! - Le 25 ils sont au camping du Golf à Saint-Jean-de-la-Rivière en Normandie après un nouveau retrait de 60 €. Là ils font un effort. 166,50 € pour six nuits. On n'a pas de trace des arrhes. Mais ni camping-car, ni mobil-home. Juste une tente pourrie de dix ans d’âge à deux places. Ensuite ça continue : essence et retrait à Barneville. 43,10 € au Café du Port à Cherbourg ! - Cherbourg, Lenglumé ! Ils veulent s’en prendre au Redoutable ! Le fleuron de nos sous-marins atomiques. Cherbourg ! Ils veulent nous refaire le coup du parapluie bulgare ! - Vous ne vous trompez qu’à Demy, Chef. Il y a d’autres objectifs possibles dans la Manche et ils ont plus d’un atout dans la leur : des témoins les ont vu randonner à Flamanville !
- Merde ! Les centrales nucléaires ! C’est dans les cibles possibles, ça ? - Voui, Chef ! La femme fait ses courses dans des boutiques bio et semble du genre à voter écolo. - Des fichés S qui votent ? C’est quoi cette histoire, Lenglumé ? - Le 1er août ils sont revenus à Rennes. Ils remplissent leur frigo. Le 3 on arrête le mec à la Bouquinerie du centre. - Il avait acheté le Coran ? - Non, deux albums de Lucky Luke : « L’escorte » et « La ville fantôme ». 9 euros les deux, d’occase. On a alpagué la femme chez elle. - Des armes, des explosifs ? - Non, de la tapisserie et de la peinture. - Encore ? Mais elle n’arrête pas de bosser celle-là ! Du genre à s’accrocher au pinceau quand on retire l’échelle ! Que disent leurs portables, leur ordinateur ? - Pas de portable pour l’homme, aucune activité sur les réseaux sociaux. Plutôt que Telegram un blog de photos du genre Instagram et de la messagerie même pas rose. - Intéressant ? - Juste des échanges en belge avec un morse. - Vous voulez dire « des échanges en morse avec un Belge » ? - Non, de l’humour de gens qui ont la frite avec un nommé Walrus. Et la meilleure, Chef… - Oui, Lenglumé ? - Ces suspects n’ont pas la télévision ! - Alors là, bravo l’artiste ! Leur compte est bon. Vous avez fait quoi ? - Envoyés au Centre de rétention-rééducation de Ploumanac’h. - Motif ? - « Décroissants au beurre sans aucun crédit sur le dos. Déviants du samedi et des autres jours ». - De vrais Scandaleux. Leur réaction ? - Morts de rire tous les deux. Ils n’y croient pas au chef d’inculpation de « trouble au plan de relance de la croissance sous forme de vacances économiques». On leur a dit qu’ils rigoleraient moins en cabane quand il se mettrait à pleuvoir. - Ils ont répondu ? - Oui. L’homme a dit qu’il ne pleuvait jamais en Bretagne. Et la femme a complété : «Sauf sur les cons. Les autres sont au bistrot ». - Vous ajouterez « injure publique » à son dossier. Je n’aime pas qu’on se moque des douaniers. - Mais, Chef, on est des flics ? - Avec tous ces gens qui n’ont rien à déclarer, je ne sais plus, Lenglumé. Heureusement qu’on a les banques avec nous : un petit saut de puce pour l’homme, un point de contact géant pour la Police. Ou alors c’est la photo : peut-être bien qu’on est un peu sur le sentier de naguère, non ?
Dans la cour basse de la mairie à La Flèche, nous découvrons Les Clandestines. Le spectacle s'appelle "Lontano/Loin" et mêle à des scènes jouées sur le thème de l'exil des chansons populaires italiennes. C'est quelque peu poignant, sérieux de bout en bout, mais les chansons sont belles et bien interprétées. L'occasion pour le photographe de réaliser de bien jolis portraits de jolies dames ajoute au plaisir de la chose.
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.