Tous les jours les épouses d’ouvriers de la cité minière S’invitent les unes chez les autres à tour de rôle. A peine les époux ont-ils tourné le coin de la rue Que ces dames se rassemblent chez Lady Simone autour d’une tasse de café.
C’est que depuis la veille, on a plein d’anecdotes à se narrer Et il est bien plus agréable de converser en buvant du café. On médit surtout de dame Philomène Une originale qui a la fâcheuse habitude de fréquenter les débits de boissons locaux.
Refrain
Venez donc prendre le café ! Un bon petit café Un petit noir extra ! Profitez-en, il est encore chaud Venez donc prendre un petit café !
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Parfois on use de stratagèmes pour venir bavarder avec sa voisine : « Je n’ai plus de thym ! Pourrais-tu me dépanner d’une échalote ? » Heureusement dans chaque habitation de la rue La cafetière est toujours posée sur le coin du feu.
C’est réconfortant d’avoir d’aussi charmantes voisines, Qu’il s’agisse de Jeannette, de Suzanne ou bien de Pauline. Ces dames ont sûrement fait un stage au Brésil Car leur café est tout sauf de la camomille.
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De la lavasse, ici, de toute façon, on n’en boit pas. Le café de ces dames est si fort qu’il donne des palpitations. Le café, comme dit Marie Toutouille, C’est meilleur arrosé avec du genièvre.
On y trempe un sucre pour faire un canard, on le déguste C’est terriblement bon. Rien à voir avec le jus de chaussette de Monsieur Clooney ! Allez dame Amélie, reversez m’en donc une tasse si cela vous agrée ! Bien faire et laisse dire ! Ignorons les mauvaises langues qui pourraient médire sur notre compte !
N.B. On aurait bien tort de croire que je n'ai pas respecté la consigne de mon cher voisin l'oncle Walrus ! Ceci est en effet ma traduction en français soutenu de la chanson d'Edmond Tanière "Eun' goutt' ed jus" que je vous interprète ci-dessous dans ma langue natale, le ch'timi :
Monsieur Youtube m'écrit... et me fait mourir de rire !
Ami(e)s belges, accrochez-vous ! L'oncle Sam vient, par le biais de ce courrier, d'interdire René Magritte aux moins de dix-huit ans ! Lisez vous-mêmes et contemplez l'objet du délit !
Bonjour Joe Krapov,
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Si vous avez raté un épisode de votre série préférée (ou sauté un Défi du samedi !) remerciez le Schtroumpf bricoleur ! En s’inspirant du ventre rebondi du Schtroumpf gourmand, il vient d’inventer le mode replet !
Ca donne des choses comme cela :
LE SCHTROUMPF DU SCHTROUMPF
Couplet 1 Ça c'est le schtroumpf Oui c'est le schtroumpf du schtroumpf
Un schtroumpf de schtroumpf pas trop schtroumpf Avec un schtroumpf au bout
Fais un schtroumpf et mets du schtroumpf par-dessus le schtroumpf Et schtroumpfe dans ton schtroumpf un bon coup
Refrain Puis on va se schtroumpfer en schtroumpf Même en Schtroumpf patois je m'en schtroumpfe
Je schtroumpferais même un Schtroumpf Je schtroumpferais un Schtroumpf Je schtroumpferais même un Schtroumpf en schtroumpf
Je schtroumpferais même un p'tit Schtroumpf Je schtroumpferais même un vieux Schtroumpf Je schtroumpferais même un grand schtroumpf en schtroumpf
Bien sûr, pour l’instant la chaîne est cryptée mais le décodeur, ci-dessous, est gratuit !
Je trouve que l’on devrait aimer davantage le Japon et les Japonais(e)s !
C’est miracle que soient sortis, d’une si petite île, autant de concepts, d’inventions et de merveilles qui donnent à réfléchir à l’humanité toute entière. Citons par exemple :
- L’origami : là où nous autres occidentaux, dès lors qu’on nous donne une feuille de papier, nous nous obstinons à tartiner des phrases qui n’en finissent pas pour fabriquer des livres qui n’en finissent pas de remplir les rayons des bibliothèques, le Japonais plie savamment sa feuille et en fait sortir fleurs, personnages ou animaux qui enchantent le regard et l’âme alors que Marcel Proust par exemple, avec son papier noirci, ne fait rien qu’à énerver les nerfs de notre oncle Walrus. En même temps, c’est vrai, dans « écrivain », il y a « vain » alors que dans « origami » il y a « ami » ;
- Le judo : là où le Gaulois Obélix file un méchant coup de menhir sur la tronche du touriste romain qui suivait son petibonum de chemin pour visiter ce pays étranger où il ne pleut jamais – que des coups ! -, la Bretagne, le Japonais enfile son pyjama de cérémonie (kimono), déroule un tapis rouge pas rouge (tatami) et se lance dans une série de salamalecs gracieux mais compliqués pour exprimer à son hôte (judoka) l’idée « Après vous, je vous en prie, je n’en ferai rien » ;
- Yoko Ono : Il n’y a pas mieux que ce produit japonais pour semer la zizanie dans une bande de mecs qui font de la belle musique ensemble (oltouguézerno). Même quand on la cache sous un drap – le live à Toronto de 1969 – on ne voit et n’entend qu’elle. Yoko Ono, la reine de la caYokophonie !
- Fukushima : cette fabrique de « feux de bengale pour égayer le nouveau monde cher à notre Président » n’est pas sans nous rappeler que nous dansons tous sur un volcan. Bien involontairement, les Japonais nous l’ont déjà signalé par le passé. Ca s’appelait Hiroshima, mon amour, et Nagazaki ne profite jamais (Sttellla) ;
- L’ikebana : dîtes-le avec des fleurs ;
- Le bonzaï : dîtes-le avec des arbres ;
- Le Fujiyama : dîtes-le avec un disque de Léo Ferré qu’ « avec le temps va tout volcan » !
Je m’arrête là. Je pourrais vous parler du manga, du sudoku, du saké, du haïku, du mikado, du pays du soleil levant, de Mishima mais je suis sous l’empire de la décence : je me souviens que l’oncle Walrus est encore à Colmar (en cure d’intoxication au Gewürztraminer) et je ne voudrais pas lui envoyer ma copie ce soir entre 23 et 24 heures. D’autant que mon intention première était juste de vous refourguer cette histoire de judoka français qui fabrique des origamis avec ses adversaires aux abattis aplatis. J’avais livré la version studio en avril. Voici une version enregistrée « en public » dans un café rennais.
Monsieur Arthur Rimbaud B.P. 01 au vieux cimetière 08000 Charleville-Mézières
Mon cher Arthur
"Ecoutez la chanson bien douce…" Paul Verlaine / Léo Ferré
Je ne suis pas le mieux placé pour te parler des hystériques. Quoique…
Le hasard fait que je dois aborder ce thème la semaine et le jour-même où Jacques Higelin disparaît du circuit, nous laissant esseulés avec son âme de poète qui court les rues et le souvenir de ses concerts-marathons dont certains relevaient de la folie douce voire furieuse – j’y assistai quelques fois au siècle dernier -. Je présente donc mes sincères condoléances à Dame Poupoune qui nous a réjoui(e)s ici il y a quelques années. Elle n’a rien à voir avec l’hystérie mais elle était La fan n° 1 du grand Jacques français.
En tant que iatrophobe pratiquant, je ne m’intéresse ni à la classification DSM IV ou 5 ni à la psychiatrie et encore moins à la psychanalyse. Il faut bien que tout le monde vive, y compris les émules du docteur Knock – on heaven’s door ! - qui sont toujours prêts à vous déclarer grands malades du moment que vous avez les moyens de vous allonger et de les allonger. Mais je ne comprends rien à leur charabia, à leur manie d’épingler les papillons que nous sommes et à rédiger des étiquettes avec des noms abscons pour mettre dessous.
Si «l'hystérie décrit un ou plusieurs excès émotionnels incontrôlables», comme l’écrit Madame Wikipe, alors nous sommes tous hystériques.
Verlaine qui tenta d’étrangler sa mère pour lui soutirer du pognon et te tira dessus pour que tu ne te tirasses pas l’était quelque peu.
La houle qui assaille les récifs dans le Bateau ivre l’est aussi !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
Les jeunes filles qui se pâmaient à la vue des Beatles en concert étaient un bel exemple qui nous fait bien rire aujourd’hui où plus personne ne s’emballe pour la musique devenue gratuite sinon obligatoire.
Higelin dérange mon plan. Je voulais poser la question « Où donc a disparu l’hystérie ?". Hier on était Beatles contre Stones, Ricains contre Russkofs, cocos contre fachos, gauchos, trotzkos, socialos et de l’autre côté il y avait "les istes contre les iens » : chiraquiens, sarkozystes, balladuriens, giscardiens, fillonistes…
Maintenant il n’y a plus ni droite ni gauche mais « en même temps »… tout et son contraire, c'est à dire plus rien.
On ne retrouve l’hystérie finalement que dans le domaine du sport. Quel sport pratiquais-tu, cher Arthur, à part le lancer d’anathèmes et de sarcasmes et la marche à béquilles sur ta fin ?
La natation ?
Le judo ?
Les plus curieux-ses de nos lecteurs-lectrices iront se documenter chez "les Papous dans la tête" qui posaient parfois cette question dans leur émission dominicale !
Moi je n’ai pas le temps. Je suis actuellement un stage d’adaptation au nouveau monde ! C’est vrai, c’est toi qui l’as dit, Arthur : "Il faut être résolument moderne". Je soigne donc mon hystérie en essayant de limiter «mes excès émotionnels incontrôlables». Crois-moi, c’est très dur !
Monsieur Arthur Rimbaud B.P. 01 au vieux cimetière 08000 Charleville-Mézières
Mon cher Arthur
« J’avais rendez-vous, j’avais rendez-vous… Dis-moi… Après quoi on court ? »
Carrousel
Si comme le chantait jadis Nicoletta « ma vie est un manège » et que « ce manège tourne bien », c’est qu’il tourne en rond ! Pas question pour moi de jouer ces temps-ci les Mary Poppins et d’emmener galoper dans la nature les chevaux de bois du carrousel. Pas question de me trouver mêlé à quelque chasse à courre, j’ai trop peur de devenir le gibier dans ce monde où le trafiquant d’armes et le maffioso de tout poil mènent leur manège au grand jour, ont pignon sur rue.
D’ailleurs mon destin est semblable au tien ! Malgré ton désir de fuite tu t’es finalement retrouvé planté à Charleville-Mais-Hier où tu fais désormais office de chapiteau de cirque, où tu trônes en effigie sur la caisse du carrousel local. De mon côté, en tant que musicien épisodique, pas question de décoller, côté tournées ! A part celles qu’on s’envoie aux bars, bien sûr ! Les dates de concerts ne se bousculent pas au portillon du train fantôme. J’irai juste faire un tour à Tours en juin et sinon je suis condamné à enfourcher un renne à Rennes. A preuve l’excellent gag de l’autre jour.
- Assieds-toi, j’ai reçu un coup de fil pour toi, me dit Marina B., ma préposée au téléphone fixe quand je suis le mardi au club d’échecs ou à l’atelier d’écriture. Une chorale de quinze personnes s’est montée à la Maison de quartier de Villejean. Elle s’appelle la Ritournelle et elle cherche… un guitariste !
Bon, d’accord ! Il faut savoir que j’ai déjà fait le clown là-bas de 1998 à 2008 à faire chanter « La java bleue » et « la Valse brune » à des dames aux cheveux argentés ! Recommencer ? Alors que je me suis remis à jouer aux échecs le mardi après-midi et que ces dames de « La Ritournelle » ont choisi cet horaire-là pour chanter. Choix cornélien ! Sur quel dada vais-je monter ? Dois-je refaire ce que j’ai déjà fait ?
C’est que tu ne connais pas mon bon cœur, mon cher Arthur ! Il sait quand il le veut faire se faire plus sirupeux qu’une musique de limonaire ! Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour aller fredonner « Les Roses blanches » « Mon amant de Saint-Jean » ou « Le Tango corse » ! Mais bon, tel qu’il est, il me plaît ! Moi en général, les gens de mon voisinage, « tels qu’ils sont ils me plont », comme disent Annie Cordy et Renaud Séchan quand ils chantent ensemble.
Donc le mardi suivant je préviens mes potes d’échiquier que je ne pousserai pas le bois avec eux cet après-midi-là. C’est drôle, là où on joue, ça s’appelle « le Diapason » ! La musique me poursuit partout ! Et je me retrouve comme prévu avec des retraitées en goguette dans la salle Mandoline - ça ne s’invente pas non plus ! -. Après un rapide tour de table et une présentation du musicien à deux balles et de sa guitare à douze cordes on entame la répétition dans un désordre digne de la Yougoslavie autogestionnaire de jadis. Chacune y va de sa suggestion et la cheffe du groupe, c’est-à-dire la personne la plus malléable de la bande, accepte de commencer par « la chanson sur la Vilaine qui est si drôle ».
Chouette, me dis-je in petto. Man, tu vas mettre une nouvelle chanson drôle dans ta guitare !
- Vous la connaissez ? me demande-t-elle en me mettant sous le nez une chanson timbrée qui se chante sur l’air de « En passant par la Lorraine ».
- Si je la connais ? Et comment ! C’est moi qui l’ai écrite !
Et voilà comment on se retrouve embauché pour une autre répète le 13 mars et un concert-karaoké à la maison de retraite voisine le 14 !
- C’est pour quand, l’Olympia ? - Tais-toi et rame, Joe Krapov ! - Mais ce n’est pas un bateau, c’est un avion dans lequel je suis monté !
A part-ça j’ai continué à lire ici et là des bouquins qui parlent de toi.
Rien à redire sur le "Rimbaud le fils" de Pierre Michon. Il est bien écrit, comme du Proust, avec l’avantage que si les phrases sont longues, le bouquin et les chapitres sont courts ! Au bout du conte on n’apprend pas grand-chose de plus.
J’ai laissé tomber les « Quatre saisons à l’hôtel de l’Univers » de Philippe Videlier. Très bien écrit, passionnant même mais c'est en fait un livre-roman-étude historique sur la ville d’Aden. On y narre, au début, quelques horreurs sur ton compte. Que tu envoyas proprement promener ta compagne-concubine-servante abyssine Mariam et surtout que tu empoisonnas un temps les chiens du voisinage qui venaient uriner sur tes sacs de café !
Désolé, mais pour moi tu n’avais pas mérité que l’on te mît au mitard pour cela ! Le café ça doit se boire très fort et ne pas être du pipi de chat. Encore moins de chien. Dans mon Pas-de-Calais natal on appelait la lavasse « chirloute » et le café de ma grand-mère dans lequel la cuillère se tenait droite toute seule tant il était costaud était baptisé « Tortosa ». Si le premier terme est avéré, je n’ai pas trouvé trace du second sur Internet.
Et donc, pour en revenir aux chiens, ce n’était que légitime défense ! Parce qu’il y en a certains, des clebs, dans le genre empoisonneurs d’existence, ils se posent un peu là, non ? Je vais encore me faire des copines avec cette phrase, tiens ! Le fan-club de Jackie Russell , par exemple !
Et enfin, à propos de Charleville et Monthermé, sache que j’ai un mal fou à trouver du temps pour enregistrer « Un clair de lune à Maubeuge » en vue de coller ce morceau sur mes photos de « ma croisière sur la Meuse » ! Peut-être vais-je confier cette ritournelle à la Ritournelle – quand ces dames auront fini de me réclamer du Michel Sardou, du Chimène Badi et du Florent Pagny - ! Ah la la ! Savoir aimer, c’est dur ! Mais je prêche un convaincu !
En attendant comme elles m’ont un peu massacré « Je ne regrette rien », je n’ai plus aucun scrupule à faire un mauvais sort à « Mon manège à moi » pour aligner mes photos de carrousels !
Dors en paix, camarade Arthur, empereur posthume du pays de Poésie ! Sans le savoir, tu as décroché le pompon et tu continues à jamais, à cause de fous dans mon genre, à faire des tours gratuits dans la nuit pleine de ducasses de l’Internet en folie !
Nous avons découvert hier matin dans la revue électronique hebdomadaire "Le Défi du samedi" une contribution magistrale concernant la fameuse "affaire de Bruxelles". Nous la livrons dans son intégralité à nos lecteurs ce jour. Merci infiniment, chère Iowagirl !
Mesdames et messieurs les littéraires samediens,
J'ai le très grand honneur de vous faire part de ma toute dernière découverte académique, à savoir la vraie raison pour laquelle Verlaine a tiré sur Rimbaud. C'est tout simplement parce que celui-ci aurait traité celui-là de Yéti et que celui-là, hors de ce-lui-même, aurait cherché à se venger de l'insulte cruelle. Je viens tout juste de trouver les preuves de ce fait dans ce magnifique manuscrit retrouvé dans des archives obscures et jusqu'ici inconnues qui se trouvaient dans un carton égaré dans un coin poussiéreux d'un sous-sol quand même au sec dans une ferme resplendissante au délicieux Wyacondah Township en Iowa (USA).
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.