Nous autres, par ici, au Défi du samedi, nous constituons, l’air de rien, une belle bande d’excentriques.
Lorsqu’il y a une bavure policière, par exemple, nous n’allons pas, pour protester, mettre le feu à une médiathèque.
Plutôt que d’aller répandre de la haine et des insultes sur le site de l’oiseau bleu, nous tâchons, chaque semaine, de poser les pièces d’un puzzle écrit qui constituent, l’air de rien, une œuvre littéraire.
Comme on dit maintenant, « C’est pas n’importe qui qui fait ça ! ». Je me demande même quelquefois si cette excentricité ne confine pas au snobisme !
Mais je ne suis pas ici pour raconter ma vie ni la vôtre. C’est pourquoi j’ai choisi d’évoquer à nouveau, en chanson, le plus grand excentrique de la poésie française.
Voilà un garçon qui avait toutes les qualités pour entrer dans le moule de la société absolument moderne du XIXe siècle occidental et qui a préféré s’excentrer totalement pour faire toutes les conneries possibles aux quatre coins du monde. Si tant est que le monde a des coins.
Sacré Rimbaud ! On n’est vraiment pas sérieux quand on a dix-sept ans ! Et encore moins après !
Moi, vous ne me connaissez pas mais je peux vous affirmer que je suis le plus doux des perdreaux de l’année qui viennent de naître. Je ne frappe jamais une fleur, même avec une femme !
Et donc si j’avais pu prévoir que de poser une question à joye sur ses récriminations récurrentes à propos des mots choisis par Walrus déclencherait une telle ire de sa part je me serais bien gardé de suggérer qu’on a le droit, lorsque l’alphabet arrive à sa fin et ne propose plus que des mots d’un usage peu courant, de botter en touche ou de passer son tour sans prendre à partie systématiquement l’animateur de cet atelier d’écriture qui n’en peut mais si les xiphophores ne viennent jamais à bout de la ziggourat, même en usant d’un yatagan.
C’est vrai, quoi : je ne l’ai pas écrit mais je l’ai pensé, chercher des poux dans la tête d’un presque chauve, c’est trop facile !
Mais voilà-t-il pas, - Noméo ! - que l’oncle W. nous propose de régler tout ça cette semaine sur un ring de catch ! Ça va pas, la tête, lui ?
Est-ce bien raisonnable de susciter/ressusciter des combats homériques entre l’Ange blanc et le Bourreau de Béthune ? D’appeler à la castagne, d’attendre des clés, des prises, des empoignades, des muscles, de la testostérone, des mandales au sparring partner, du lourd, du balourd, du punch et pourquoi pas du lancer de punching-balls à l’adversaire ?
Et puis d’où il sort encore tout ce vocabulaire ? Je ne l’ai pas trouvé dans le Gaffiot alors qu’il s’agit bien d’un genre de lutte gréco-romaine, non ? Est-il labellisé « made in France » quelque part ?
Tu as raison de protester, joye ! L’oncle W. n’est qu’un vil agitateur (d’éprouvettes) qui se paie notre fiole et ne fait rien qu’à nous provoquer en allumant le feu, comme l’autre Belge célèbre : après bachi-bouzouk, mousquetaire, hoqueton, kung fu, trophée (de chasse), xiphos, manifestation, Knock Out, polochon (bataille de), baston, rebelle, misogyne, imbroglio, joute, dynamite, etc. tu vas voir qu’il va nous proposer défourailler, étendard, fumerolles, guerre, horions, incendie et autres joyeusetés bellicistes dont il a le sac à malice plein.
J’en suis soufflé ! Hè quoi ? Jamais l’homme n’est las du pugilat ?
La femme non plus, du reste si j’en crois cette chanson de Dame Fréhel que je viens de mettre dans ma guitare.
P.S. Merci quand même, cher oncle ! Grâce à ce mot j’ai découvert qu’il y avait un troisième couplet, jamais entendu auparavant, à cette chanson drôle.
Un enchaînement plus que suffisant pour passer de « Watt » à « xénopathie » : juste citer l’expression connue « C’est pas moi, c’est ma sœur qui a cassé la machine à vapeur » !
Mais je ne vais pas botter en touche deux semaines d’affilée. Si Gavroche est tombé par terre, est-ce bien la faute à Voltaire ? Et ce serait à cause de Rousseau qu’il a fini le nez dans le ruisseau ?
Le fait est que nous avons tous sans doute, comme on disait chez moi, le diable dans le ventre ,« eul diab’ dins l’vint’ ».
De là à jouer la musique de « L’Exorciste » en boucle, faut pas déconner, non plus ! Encore que l’ami Mike Oldfield ait osé pondre une quatrième refonte de son « Tubular bells » de 1973.
Il est vrai aussi que, souvent, je commente certains billets de blog d’un « Sors de ce corps, Marcel Proust !».
Donc, même si nous ne sommes pas coupables ou psychotiques, nous sommes bel et bien habités et ce n’est pas notre faute si nous avons développé un goût certain pour la littérature, la religion, la déconnade, si nous avons laissé entrer dans nos esprits des croyances folles selon lesquelles la terre serait ronde, les hommes auraient marché sur la Lune et d’autres stupides fadaises.
N’ayant pas eu la chance pour ma part d’entendre des voix divines comme Jeanne d’Arc, je me suis contenté d’écouter celles de gens plus ou moins sérieux comme Georges Brassens, Pierre Dac, Alphonse Allais et des tas d’autres. J’en découvre même encore aujourd’hui d’excellentes comme cette merveilleuse Anne Sylvestre qui a découvert la coupable idéale, celle à qui nous devons d’avoir perdu le paradis, celle qui a croqué la pomme et qui est à l’origine de tous nos pépins.
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais… je pourrais très bien vous parler du fichier des collectivités dont je me suis occupé dans une vie antérieure lorsque je travaillais au Catalogue Collectif des Ouvrages Étrangers à Paris !
En ai-je vu défiler des fiches perforées visant à signaler des congrès, des colloques, des symposia, des réunions, des publications de l’Organisation des Nations-Unies…
Mais le colloque le plus rigolo qui me soit ou qui m’est tombé sous les yeux, c’est quand même celui, découvert tout récemment, de l’Université de Dijon dont on trouve la présentation ici :
Il se trouve qu’avant d’étudier en détails la sociologie des aventures de Pif, les organisateurs de ce colloque ont lancé un avis de recherche en vue de rassembler tous les numéros du mensuel « les Aventures de Pif le chien ». Dommage que je sois arrivé trop tard ! Je possédais quelques exemplaires dont celui-ci qui représente notre oncle Walrus bien attrapé par le pif - et par le Pif.
Je pourrais faire de longs billets pour vous narrer les gags qui me sont survenus quand j’ai essayé de reconstituer, de mon côté, depuis l’année dernière, la collection complète de ce périodique.
Las, ce n’est pas le sujet et de plus je suis pris par le temps car j’ai été invité, mercredi dernier, à un colloque musical – on n’en sort pas ! - qui a lieu ce vendredi soir à 17 h 45 à l’Opéra de Rennes. A l’invitation des Résonables, on se réunit pour constituer la chorale éphémère des Lutins en lutte en vue de chanter, un joli bonnet sur la tête, des chants de Noël anti-capitalistes et anti-consuméristes !
Je suis ravi de vous offrir, en avant-première, ma contribution à ce colloque bien décalé !
Si vous n’aimez pas l’humour noir, abstenez-vous d’écouter cette chose !
J'ai zappé Zoroastre mais pas zappé Zorro qui signait son nom à la pointe de l’épée le jeudi après-midi chez les enfants du voisin.
J'ai zappé Zarathoustra le bouquin dont ainsi parlait Friedrich Nietzsche, mais pas la musique de Richard Strauss qui introduisait les Dossiers de l'écran sur la télé de mon arrière-grand-mère.
Pas non plus zappé Zébulon qui n'a jamais manqué de ressort pour animer les abords du Manège enchanté.
J'ai zappé le général Alcazar. Pas les albums de Tintin, bien sûr, je les ai tous sauf « chez les soviets », pas le militaire – je les aime peu en général et même en adjudant-chef - mais le lanceur de couteaux : je déteste les jeux et spectacles dangereux.
J'ai zappé la grande Zoa et son boa, la chanteuse Zazie, Zizi Jeanmaire et son truc à plume mais pas zappé Bernard Dimey dont j'adore justement la plume, les poèmes et les chansons.
J'ai zappé la zarzuela, le zouk et le kazatchok car je suis un piètre danseur.
J’ai zappé « Zaïde » car je n’ai aimé Mozart qu’après avoir vu « Amadeus » de Milos Forman.
J'ai zappé Zatopek, Émil parce que mon maximum quand je cours c'est 7 km.
J'ai zappé le Zaïre, la Zambie, le Zambèze, la Tanzanie, Zanzibar, les Zoulous, les pays où survivent les zèbres et les zébus, parce que Giscard ne m'a jamais invité à un de ses safaris. Je n'y serai pas allé de toute façon. Pourquoi est-ce que j'irais tuer des bêtes qui ne m'ont rien fait ?
Plus encore que le Kazakhstan, le Baloutchistan et le balourd qui se détend j'ai zappé les zakouski, les Frères Karamazov, Zamiatine et Zinoviev mais pas Michael Zochtchenko et ses contes de la vie de tous les jours que je vous recommande.
J’ai zappé « Bajazet » de Racine et « L’Emile » de Rousseau mais j'ai lu tout Zola, enfin, tous les volumes de la série des Rougon-Macquart.
J'ai zappé ZZ Top, Léon Zitrone car pas turfiste, Zeffirelli (lui ai préféré Bertolucci), Zoltan Kodaly, Zurbaran (mais pas « la vie c'est pas tous les zurbaran »), Led Zeppelin, Frank Zappa. Je n'ai jamais crié « Viva Zapata ! ». Zazie dans le métro ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, je ne suis jamais allé à Knokke-le-Zoute, je n'habite pas dans la ZUP même si je sème parfois la zone. Je n'ai pas encore lu « Zorglub », pas vu « Zardoz » ni de film de Werner Herzog. Je ne roule pas en zigzag quand je prends le volant. Je ne suis jamais entré chez Zadig et Voltaire, je n'emploie jamais le mot « zob » mais je sais qu'il existe des gens zarbis, des zadistes, des zazous, des zozos, de drôles de zigotos et des plombiers zingueurs qui font leur turbin dans les salles de bain notamment chez Pierre Perret dont j'ai parfois chanté « Le Zizi » et « Les Baisers » surtout celui de Zézette (épouse X ?) le plus salé, le plus sucré, c'est le plus chouette.
Je me souviens de « Avec son tra la la » de Suzy Delair, des crêpes Suzette, de Zénaïde Fleuriot mais pas de ce qu'elle a écrit et je n'ai pas zappé que la fille des Thénardier qui ne s'appelle pas Eponine se prénomme Azelma. Je me souviens du duc de Gonzague dans « Le Bossu ».
J'ai zappé le zona, « Le Diable amoureux » de Cazotte, le général Koutouzov, Mona Ozouf, Zabou Breitman mais j’adore Sabine Azéma. J'ai dit zut au zirconium, je n’ai pas fait le zouave à Mazingarbe, pas croisé de zombis à Anzin, pas promené Azor sur la Côte d'Azur, jamais pris le zinc pour aller aux Zuhesses, pas applaudi Joop Zootemelk par grand zéphyr.
Quand Daniel bat l’avoine, je ne suis pas un zéro. Manquerait plus que ça, nom de Zeus, mais j'adore les zeugmas et les œufs en omelette et je joue du kazoo. Quand je chante « Le Chapeau de Zozo » j'essaie de ne pas zézayer. J'ai bu du café dans un mazagran et je ne me suis pas servi d'une fronde pour cabosser Mazarin. J'essaie toujours de rester zen.
J'ai visité le zoo de La Flèche mais pas le site d’Azincourt. J'ai acheté plein de magazines et j'ai troué la couche d'ozone comme tout le monde mais j'ai zappé Sarkozy et Zemmour les dernières fois où j'ai voté. Je ne sais pas si Zinedine Zidane entraîne le club de Ouarzazate mais je m'en fiche comme de mon premier slip en zibeline aéré.
Je n'ai jamais passé de week-end à Zuydcoote et je ne sais pas où se trouve Mazamet (j’ai vérifié depuis : c’est dans le Tarn ta g... à la récré !)
Cette énumération ne vous harrasse t-elle pas, ami Bidasse ? Parce que certaines personnes prétendent que Zarastro et que la reine de la nuit pas assez. Ze n'ai pas d'avis précis sur le suzet.
J'ai pris des photos avec un appareil Zénit mais je ne porte aucune marque au pinacle, surtout quand le soleil est au Zénith.
Bizarre ? Moi j'aurais dit « bizarre » ? Comme c'est bizarre, tout ce bazar !
Je me souviens qu'il y a un barrage à Donzère-Mondragon et des pêcheurs de perles chez Saint Georges Bizet.
Je n'ai bizuté personne à Uzès ou à Béziers. Je pense qu'il n'y a pas eu de duo Laurent Voulzy Marcel Zanini ni de Zucchero-Panzani.
Au bout du décompte je crois que j'ai zappé Mazeppa, Frazetta, Buzzelli, entre le zist et le zest (de citron), les zonzons (les moustiques), le passage du rouleau compresseur des Zan, Zachary Richard, Zelda Fitzgerald et son jeu vidéo, l'album « Zuma » de Neil Young, Hervé Bazin, Bazouges-la-Pérouse, Mézidon, Bozo le clown, Marcel Bozzuffi, Dizzy Gillepsie, Michel Jazy, les zygomatiques, Zigomar et Palomar de Delfeil de ton, les zigouigouis, les Gazaouis, Zénon, Marcel Azzola (Chauffe, Marcel!), la couleur zinzolin mais si je n'avais rien zappé on m'aurait accusé de faire de l'excès zèle ou d'être azimuté !
Il y avait encore l’illustrateur Caza, le Congo-Brazzaville, Zaza Fournier, Melchior et Balthazar, les jazzeux, les lazzis qui n'épargnent pas la mezzo-soprano, les pizzicati du pizzaïolo, Astor Piazzolla, « Razzia sur la chnouf », les petits rhizomes qui font les grandes rizières, Henri Krasucki sur sa Suzuki, le bouzouki de Zorba le grec, l’azalée c'est une valse ou une mazurka que dansent Arthur et Zoé.
Par Belzébuth j'ai failli oublier aussi Razibus Zouzou, le compagnon noir de Bibi Fricotin !
J’ai aussi zappé Zsa Zsa Gabor mais j'étais trop petit pour lui déclarer ma flamme . Elle est morte, feu Zsa Zsa gabor, paix à ses cendres. J'ai zappé le Zippo car je suis non-fumeur et puisqu'on parle de ça, d'allumer plutôt que de zapper, je ne zapperai pas pour finir Zavatta le clown dont j'ai découvert récemment cette géniale chansonnette dans laquelle il n'y a pas un seul « z ». Quelle belle zappette, le lipogramme !
Si tout va bien, j'aurai chanté hier soir aux Apéros poétiques de la Bogue à Redon ce poème de circonstance furieusement intellectuel ! ;-)
J'ai plaqué les paroles, pondues vendredi matin, sur la musique de "Dance, dance, dance", un vieux titre de Neil Young.
REDON DANSE
1 Voici revenu le temps de la Foire Teillouse ! On met son mouchoir par-dessus son vieux blues, On file à Redon faire provisions de toutes sortes ; On se marche sur les pieds : attention aux femmes fortes !
Dense, dense, comme Redon est dense ! Que de monde !
Ce rassemblement trouble plus d’un sociologue Mais c’est une évidence : Redon dense à la bogue !
2 L’époque est opaque ! On a besoin d’autre chose Que d’voir Macron-Poutine ou de lire Jean Échenoz ! Pendant qu’ils se bombardent et qu’ils se biniou-causent On met ses bottillons et on file au fest-noz
Danse, danse ! Comme Redon danse ! Cendrillon
Va perdre sa pantoufle et rentrer en pirogue Mais son prince saura que Redon danse à la bogue
3 On voit des sonneurs de haut rang sur les estrades Et des musiciens qui jouent comme des malades Dehors dans les grilloirs y’a les marrons qui pètent Sous tous les chapiteaux de Redon c’est la fête
Danse, danse ! Comme Redon tricote Des gambettes !
Oubliant les soucis, les mots des désastrologues Redon danse danse ! Redon danse à la bogue !
4
Attention, il y a une devinette et un piège ici!
La bière et les coups d’cid’ réjouissent les Chimène, Les Guirec, les Kevin et même les Ségolène Sur le parquet de bal tout le monde son costard ôte Et s’ prend l’auriculaire pour danser… le rond de Saint-Vincent
(Ca ne rime pas mais on ne se prend pas pas par le petit doigt pour danser le kost ar hoat !)
Danse Danse ! Dans' la Redon-danse Comme tout le monde
Si tu n’aimes pas danser ou si t’es d’humeur rogue Alors reste au comptoir bois des coups à la Bogue !
5 Même au Grenier à sel rendez-vous des poètes Les mots viennent danser et chanter dans les têtes On déclame, on susurre, tous les signes trompettent ! A tournoyer dans l’air les rimes se la pètent !
Danse ! Danse ! Y a les mots qui dansent La Redon-danse !
Poème, conte, slam, airs plus ou moins en vogue, Quand Redon dense danse, y’a tout le catalogue !
6 Tant pis si je dilue, je délaye ou répète ! La superfluité réjouit les esthètes Je me dis que de jouer au gugusse un peu bébête Si s’que ça pléonasme, ça plaira aux minettes !
J’aime j’aime ! J’aime la redondance A outrance !
Aussi pour mettre un terme à cet aveu de drogue Je vous le réaffirme en guise d’épilogue
7 Quand Redon dense danse c’est un peu une transe Un signe d’allégeance ou bien d’appartenance Un goût d’intempérance, de retour en enfance Entre la survivance et même la transcendance
Danse ! Danse ! Alors, Redon, danse Encore longtemps !
Sans jamais te soucier de tous ces déclinologues Danse, danse, Redon ! Danse, danse à la Bogue !
- C’est quoi toutes ces femmes aux seins nus qui défilent dans la rue, Lardu ? - C’est une manifestation de Femen et d’employées d’Amazon qui protestent contre le port du burkini, Loreille.
***
- C’est quoi, ce bordel, aujourd’hui, Lardu ? On ne circule plus ! - C’est la manifestation des chauffeurs-livreurs qui protestent contre l’emprunt du trajet Bastille-Nation par les manifestations. Ca crée trop de bouchons, disent-ils. Surtout à Bercy. - Ils ont raison, je vais me joindre à eux. C’est quoi le trajet de leur manif ? - Bastille-Nation, Loreille.
***
- C’est qui ces drôles d’excités en Loden avec leurs pancartes incompréhensibles ? - C’est la manifestation contre l’emploi du sigle LGBTQIA+… - Ils n’ont pas le genre pourtant ! -… comme mot de passe pour accéder au site web des amis de Christine Boutin. - C’est qui ? - C’est personne, juste une suite de caractères alphanumériques minuscules pour un mot de passe sécurisé.
***
- Tiens, Loreille ! Est ce que ça te dirait de participer à une marche des fiertés hétérosexuelles ? - Ça ne va pas Lardu ? Je ne vois pas pourquoi on devrait être fier de ce qu’on fait avec sa zizounette ! Non, je n’irai point. Par contre la manif qui a trait au retrait de la réforme des retraites dont le principal attrait est qu’elle est calculée par points, là oui, j’irai ! - Tu parles en morse avec tes traits et tes points ?
***
Pourquoi tu mets ta main sur mon épaule, Loreille ? - C’est rien, juste une manifestation de sympathie, Lardu !
***
- C’est qui tous ces gens qui défilent dans la rue avec une veste verte ? - C’est rien non plus. C’est juste pour changer des gilets jaunes.
***
- Moi, une chose est sûre : la Manif pour tous, on ne m’y verra pas ! - Tu n’y es pour personne ?
***
- J’ai croisé une manifestation qui visait à interdire à Joe Krapov de polluer Youtube avec ses reprises pourries ! - Les gens sont pourtant bien libres de ne pas l’écouter ! - Faut croire que non ! Ou qu’ils sont scato-masochistes !
- Salut Lardu ! Est-ce que tu voudrais bien te joindre à une manifestation contre la vulgarité des slogans de manifestations - Volontiers, Loreille ! Aucu, aucu, aucune hésitation !
***
- On devrait faire une manifestation des gens qui refusent de fermer leur gueule au prétexte qu’ils n’ont rien à dire ! - Celle-là, j’y vais, sans faute !
Vous saurez tout sur cette opération remarquable de démocratisation de l'opéra en regardant, à l'instar d'Henri Pleille ;-), l'émission de France 3 qui en assurait la retransmission.
Nous sommes allé le voir, pour notre part, dans la salle de spectacle du Tambour à l'Université de Rennes 2.
Les Krapov ont découvert l’ouvrage et apprécié le jeu de l’actrice principale. Mais tous les acteurs-chanteurs et l'orchestre sont très bons. Au point que Monsieur Krapov, qui n’a pas tous les codes, a hué avec la foule le méchant Américain quand il est venu saluer au balcon !
Tout ce qu'il faut savoir sur cette production et sa distribution est ici.
P.S. Moi-même, j'attends avec impatience le jour où un comité féministe réellement combatif obtiendra l'interdiction de jouer une histoire dans laquelle un marin américain en goguette séduit, épouse et abandonne une gamine de quinze ans puis revient trois ans plus tard lui enlever le gamin qu'il lui a fait.
Honte à toi, Giacomo Puccini, d'avoir mis une si belle musique sur ce mélodrame colonialiste digne du France-Dimanche de la belle époque alors que la simple chansonnette intitulée "La Petite tonkinoise" aurait suffi ! ;-)
Moi, au moins, je ne la chante plus en public, celle-là !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.