A Murano (Italie) en mars 1993 (1)
Il m'a bien semblé reconnaître hier, dans le dévédé un poil ktsch qui a pour titre "Les noces vénitiennes" *, la basilique Sainte-Marie et Saint-Donat de l'île de Murano où nous étions passés lors de notre premier séjour vénitien en 1993. Dans la pochette de négatifs N 93/04 (Venise III, Murano, la Fenice, San Trovaso) j'ai retrouvé des photos en noir et blanc des mosaïques intérieures mais pas la vue extérieure de la basilique. On peut tout savoir sur son compte ici.
On n'imagine plus aujourd'hui à quel point la photographie, même à cette époque, était un loisir assez coûteux. C'est pourquoi j'ai autant sinon plus de photos en noir et blanc que de diapos couleurs. Par mesure d'économie, et par plaisir aussi, je développais moi-même mes négatifs et faisais des tirages papier dans une salle de bains dont on avait occulté toutes les ouvertures pour l'occasion. Les cuves de trempage étaient aux couleurs de l'italie : verte pour le révélateur, blanche pour le bain d'arrêt, rouge pour le fixateur. J'ai toujours mon agrandisseur Durst même si je ne m'en sers plus depuis vingt ans !
Je me suis trouvé plusieurs fois bien embêté par ce choix du noir et blanc. En Tchécoslovaquie - devenue la Tchéquie depuis - , j'ai raté tous les petits villages baroques aux maisons colorées comme des bonbonnières de jaune moutarde, vert pistache et rose Chassériau ! C'est un peu la même chose ici mais c'est là la magie de l'internet : on peut récupérer des vues de ce même sujet en couleurs !
Alors c'est parti pour une petite visite nostalgique !
* Les Noces vénitiennes, un film réalisé en 1959 par Alberto Cavalcanti avec Martine Carol, Philippe Nicaud, Vittorio De Sica et Claudia Cardinale d'après un roman d'Abel Hermant.
On voit ici les souliers légers de l'apprenti touriste qui n'avait pas encore découvert que l'usage des chaussures de marche était un bienfait pour les arpions dès lors qu'on marchait des heures entières dans une ville !
Au fil des rues de Rue (Somme) le 13 juillet 2022 (1)
Elle le vend bien, son pays, Ludivine Fasseu et finalement elle a raison. Elle est très mystérieuse, cette commune de Rue ! Je n'ai toujours pas compris si ce que j'ai photographié était l'église Saint-Wulphy, la chapelle de l'hospice ou la chapelle du Saint-Esprit ! Est-ce que toutes les salles étaient ouvertes au public ou pas ?
J'ai cherché sans le trouver le carrelage en forme d'échiquier qu'on voyait sur les photos de Cyrille Struy dans le bouquin emprunté à la bibliothèque des Champs libres. Pas vu non plus le tableau représentant je ne sais plus quel saint... attribué à je ne sais plus quel peintre... Je suis allé rendre le livre hier.
Je trouve les explications ici ce jour :
- le sol échiquéen est celui de la chapelle de l'Hospice, fermée au public à cause d'infiltrations.
- nous avons visité le seul narthex - je découvre ce mot - de la chapelle du Saint-Esprit. Le reste se visite avec un guide après paiement d'un forfait donnant droit également à l'ascension du beffroi et à un tour (d'avion ?) dans le musée des frères Caudron.
Sinon on trouve bien Télérama et le Canard enchaîné à la maison de la presse à côté du chapelier fou (voir plus bas) !
Choses vues à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) le 3 juillet 2022 (1)
La girafe est toujours là à Montfort-sur-Meu mais si l'animal gracieux est toujours muet, l'association MéliMélodies par contre faisait ré-entendre les voix de ses membres ce dimanche-là. Ce marathon musical conduisait de l'église au jardin public en passant par la cour de je ne sais plus quelle institution locale. Il y avait de chouettes choses à entendre dont Vivaldi par le hautecontre Mickaël, un morceau de huit minutes par Marina B. et son amie Gisèle, une reprise d'Emmylou Harris par un joli duo et un finale d'une dizaine de chansons en hommage à Boby Lapointe dont on célèbre cette année le centenaire.
De retour à Pont-Croix (Finistère) le 17 août 2020 (2)
A propos de Pont-Croix je me souviens qu'il existe un polar local écrit par Gérard Lefort qui fut critique de cinéma à Libé et officia un temps sur France Inter. C'est dans la série "Le Poulpe" et en cherchant bien j'ai retrouvé le titre, pas très ragoûtant, du reste. C'est ici.
Je ne me rappelle plus par contre si je l'ai lu ou pas. Possible que oui.
Ca s'oublie très vite, un polar. D'où le plaisir qu'on a à relire et revoir les Maigret !
Même ceux avec Jean Richard !
99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 56, Désinvolte
Si tu crois que je vais prendre de mon temps et noircir du papier pour te raconter l’histoire de Saint-Georges et de son dragon, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate, mon pote ! A quoi ça servirait sinon que Monsieur Wikipédia se décarcasse pour ramasser toutes les petites herbes de provenances scientifique et historique diverses qu’il met dans son encyclopédie au piste-tout ?
Déjà il faudrait que je sache où se trouve la Libye parce que, tu vois, c’est là-bas que se déroule l’action. Et moi, la Libye, ou plutôt l’alibi pour mon inculture géographique, je suis comme tous les Français, j’en ai pas. Je ne sais pas où ça perche, Normand, les Tripoli à la mode de Caen !
Mettons que c’est au Sud de la Loire, quelque part en Afrique, là où il y a plein de sable et de cailloux. Et déjà, tu vois, on imagine mal des paysans élever des moutons dans ce paysage-là. Qu’est-ce qu’elles boufferaient, ces bêtes ? Des farines animales importées ? Ce serait déjà plus crédible si les bédouins du coin élevaient des dromadaires mais bon, je ne suis pas sûr que ça se mange, ces animaux-là. C’est comme le pangolin et la chauve-souris, je n’en fais pas mes choux gras et j’imagine que le dragon non plus.
Parce que là-dessus, complètement irréaliste surréaliste, arrive dans l’austère décor rien moins qu’un dragon flamboyant ! Tu saisis le topo ? Le bestiaire mystique des cathédrales moyenâgeuses qui sort de la pierre pour vivre une vie de cocagne dans un pays où les mecs sont pas très avancés. « pas encore entrés dans l’histoire » comme a déblatéré Sarko.
Pour sûr, dans la réalité ce bestiau-là n’a jamais existé et il devait s’agir d’une bande de pillards un poil exaltés, menés par un nommé Ibn al Drakhoun ou un blase à la con dans ce genre-là.
Maintenant, bien sûr, il faut les comprendre les gilets jaunes autochtones. Ils sont un peu comme les nôtres. A toujours se faire bouffer la laine sur le dos on se trouve un poil dépourvu quand le fisc s’en fut venu. Alors, carrément, quand le taxman verdâtre s’empare de leur matière première, le mouton lui-même, ça panurge d’aller sonner à la gendarmerie et les paysans-éleveurs remuent leur scôtelettes.
Après ça, je suis désolé, le scénar est quand même un chouïa bien pourave ! Il y a autant de mou dans la corde à neuneus du pitch que dans le genou du Macron local !
Comment ? Le potentat et son élite ne sont pas capables de se débarrasser d’une bande de voyous de banlieue ou d’un ours des Pyrénées à quatre Carpathes ? Mais qu’ils s’en aillent tous, alors !
Infoutus d’envoyer un escadron de CROS (Compagnie Régulatrice de l’Ordre Saharien) qui réglât le problème à coups de crosse ? Pas équipé en LBD ou en Rafales ? Mais qu’est-ce qu’il foutait Le Driant à l’époque ? Il dansait le laridé au premier Festival interceltique ?
Je sais déjà ce que vous allez me dire : à l’heure actuelle aussi on a une opération Barkhane sur le dos pour sécuriser le honni soit qui Mali pense. A croire que la faiblesse du genou est héréditaire par là-bas, chez l’Ubu de Libye ! Allons, un peu de sérieux ! C’est du bricolage propagandiste et prosélyte, tout ça ! Car bientôt un cavalier surgit hors de la nuit. Son nom, il le signe à la pointe de l’épée d’un J qui veut dire « Jojo » ! Et d’une croix qui veut dire « position du missionnaire obligatoire et interdiction du boogie-woogie avant la prière du soir ».
D’où il sort, cézigue, Saint-Georges ? De Lydda-ccessible étoile ? Il a lu sur les réseaux sociaux un appel à la résistance et il est venu jouer au djihadiste à sa façon ? Ou bien ce sont les caves du Vatican qui se sont rebiffés et qui ont décidé d’envoyer quelqu’un pour évangéliser ce patelin où ça devenait n’importe quoi ? "Ca n’est jamais que trois bouts de cailloux, mais sait-on jamais ? Peut-être qu’on y découvrira du pétrole, plus tard ?".
Quant à l’histoire des jeunes gens otages et de la princesse, ça a été un truc bien tordu mais bien pratique d’imaginer un dragon qui les réclame pour les bouffer. N’aie crainte que s’il s’agissait réellement d’une milice d’obsédés sexuels en manque les jouvenceaux auraient peut-être préféré passer dans la casserole que à la casserole.
Mais j’arrête car je sens que je deviens cynique. Surtout j’ai autre chose à faire que de t'ennuyer avec cette légende christiano-disneyenne : j’ai mes mots croisés à terminer et je bute sur cette définition d’un mot de dix lettres : « Traite le sujet par-dessus la jambe ».
N.B. L’auteur de ce torchon se montre désinvolte jusque dans le choix de l’illustration : il a choisi en effet une photo, prise par lui en août 2020 dans l’église du Juch (Finistère) et montrant la statue de «Saint-Michel terrassant un diable» !
Balade dans Moncontour le dimanche 5 juillet 2020 (1)
Le Chant de la promesse / par Krapov et Lebichon
Si nous sommes véritablement en guerre, il est tout à fait juste et justifié que les "planqués de l'arrière" dont nous sommes participent à l'effort de la nation d'une façon ou d'une autre. C'est ce que nous faisons ici avec cet hymne guerrier autant que religieux. Nous l'avons ressorti de la naphtaline et des camps scouts où il dormait depuis 1921. Merci au père Jacques Sevin et, plus sérieusement, merci au personnel soignant qui lutte contre la pandémie.