- Bon, d'accord, c'est bien gentil, ces ducs, ces duchesses, ces princesses, ces portraits de connétable, ces bustes d'archéologues mais à nous, les gens de peu, qu'est-ce qui reste pour laisser trace de nos existences qui valent peut-être plus que les leurs ?
- Pourquoi tu poses la question puisque tu as la réponse, Joe Krapov ?
- Il nous reste, pour ceux qui ont un minimum de moyens, la photographie. Et donc merci à L. Le Merdy, photo Charles à Concarneau d'avoir réalisé les portraits ci-dessous.
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Pour la petite histoire au dos des quatre photos est imprimé "Carte postale". Un trait vertical sépare le rectangle en deux parties "correspondance" et "adresse". Le papier utilisé est assez épais ce qui explique le bon état de conservation de ces clichés.
Pour la petite petite histoire, la personne avec la montre au poinget gauche est la grand mère paternelle de Marina Bourgeoizovna. Nous l'appellerons Geneviève T. Les deux autres jeunes filles sont ses cousines, Odette et Jeanne Perrin.
Pour la plus petite histoire encore, ces demoiselles n'étaient pas plus bretonnes que moi à l'époque de cette photo : elles étaient des Clodoaldiennes, c'est à dire des habitantes de Saint-Cloud en vacances à Concarneau ! Et moi, pour une fois, c'est vrai, je n'étais pas né ! ;-)
J'ai inventé un nouveau jeu. De la fenêtre de notre chambre d'hôtel, j'ai pris déjà deux photographies. Le jeu consiste à les publier et à demander "Où sommes-nous ?". C'est trop facile pour les gens qui connaissent Lille : on aperçoit à droite le très reconnaissable beffroi de cette ville.
Et c'est d'autant plus facile pour celles et ceux qui ne connaissent pas cette ville que j'ai donné la solution dans le titre du billet !
Si tu jouais "Le P'tit quinquin", ce serait drôle, encore ! Mais si tu crois qu'on a fait tous ces kilomètres pour entendre du biniou tu te mets la bombarde dans l'oeil jusqu'au coude, mon pote !
Ce n’est pas là le nom d’une ville espagnole ni celui du groupe qui interpréta jadis le tube « Video killed the radio star» dont j’avais acheté le 45 tours : eux, c’étaient les Buggles.
C’est juste un nom sur une carte de Bretagne, un souvenir de l’époque toujours bénie où je vivais – j’y vis encore – au paradis.
Ce fut en fait, pendant longtemps, une aquarelle mystérieuse, réalisée, à l’époque où j’en peignais, - 1992 ! - d’après une photographie prise lors d’une randonnée en pays de Trégor.
Vu que je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais que, en gros, c’est ce que tout le monde fait sur le web, posons en préambule que cela fait quarante ans cette année que nous rendons visite, une ou deux fois par an, à notre amie Anita qui réside à Lannion et que nous allons marcher avec elle sur le sentier des douaniers – où l’on n’en rencontre guère – et admirer la mer qui vient se jeter ou se fracasser parfois, sur la côte de granit rose.
Je ne sais pas combien de fois nous avons fait, par tous les temps excepté celui de neige, le tour de l’Île Renote ou celui de l’Île grande ! Ce ne sont en fait que des presqu’îles où l’on croise quelquefois, sur l’étroit chemin de la dernière, le PPDA qui fait son jogging, information inintéressante au possible, j’en conviens, mais ça nous est arrivé au moins une fois.
Quelle fortune n’avons nous pas laissée à la librairie Gwalarn de Lannion et au Restaurant des Rochers à Ploumanac’h ? Combien de photos ai-je prises du phare de Mean Ruz, du château de Costaeres où fut écrit le roman « Quo vadis » par l’auteur Henryk Sienkiewicz que je n’ai toujours pas lu ? Combien de fois ai-je photographié l’oratoire de Saint-Guirec où le pauvre religieux se fait piquer le nez plutôt que la ruche par de sadiques épingleuses qui rêvent de trouver mari ? Quelle idée idiote, ces jeux de l’amour et du hasard, quand on sait ce qu’un mari vaut !
Je partage avec le bien-aimé oncle Walrus le privilège d’avoir posé mes fesses sur la plage de Trestel à Trévou-Tréguignec. J’y ai joué du ukulélé rose et du jeu d’échecs électronique chinois sous le regard ébahi ou indifférent des baigneuses et des longe-côteuses qui s’échauffent au soleil en écoutant les ordres du bruyant Valentin, maître-nageur animateur de la séance d’aquagym tonique. Les mamy-boomeuses découvrent là ce qui leur a manqué tout au long des "Trente glorieuses" pour que leur bonheur de snober Greta Thunberg et Adele Van Reeth soit parfait : les aboiements d’un adjudant-chef !
C’est pourquoi je n’ai pas été étonné de voir proposée à notre écriture cette photographie de la guérite de Penvénan à Port-Blanc où le roi des gastronomes belges a certainement dégoté un restaurant de luxe qui n’a rien d’une gargote !
Et c’est là où la boucle se boucle. C’est en posant la voiture à Penvénan qu’on a fini par retrouver la maison de Buguélès qui avait fait l’objet de mon aquarelle.
Entre temps, exactement comme le disait Madame Raymonde à La Flèche la semaine dernière, on s’est pris trente ans dans la gueule ! Je n’ai même pas pu rephotographier la maison, toute masquée qu’elle est maintenant par la végétation qui a poussé devant.
C’est ça le problème, avec les religions : même au paradis, les choses changent tout le temps. C’est pourquoi il faut fabriquer nous-mêmes notre bonheur avec notre regard, nos sensations et les fabuleux trésors du Trégor et d’ailleurs qu’ont conservés notre mémoire et notre propension à accumuler des images et des noms dans notre poussiéreux grenier.
C’est sans doute là une philosophie un peu trop concon pour les concompliqué·e·s de France-Culture mais, comme disaient Bourvil et Laetitia Bonaparte : « Je suis content, je suis content, ça marche ! » et « Pourvou qué ça doure ! ».
Formidable initiative que celle de Dominique Harley, Christine Prieur et Gérard Guéret ! On est accueilli dans les petites rues de Cancale, à l'arrière du port de La Houle, par une palanquée d'animaux sculptés de toute beauté et de toute originalité. Bravo et merci !
C'est entendu, M. Souchon, ce qui se trouve sous les jupes des filles intéresse beaucoup les garçons. Mais est-ce une raison pour se désintéresser de ce qu'on trouve sur les robes et qui est aussi beau ? ;-)
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.