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Mots et images de Joe Krapov
arthur rimbaud
19 septembre 2018

De Gernelle à Rumel : randonnée ardennaise du 15 juillet 2017 (4)

Il nous reste juste deux suggestions minimes à vous faire si vous souhaitez que les campeurs aient envie de revenir dans votre aimable région.

1) Depuis la toute première fois où j’ai ouï cette chanson du « Clair de lune à Maubeuge », j’avais toujours rêvé de « faire une croisière sur la Meuse ». Je m’étais renseigné sur cette possibilité depuis mon domicile et j’avais retenu que celle-ci partait de Monthermé. Alors ce serait bien qu’à l’Office de tourisme on puisse distribuer un dépliant correct qui indiquât les heures de départ de la croisière, à savoir 10 h 30, 14 h 30 et 16 h 30 et qu’il signalât la possibilité d’effectuer ce voyage idyllique même le 14 juillet. N’engueulez pas votre employée : elle a appelé pour nous le croisiériste. C’est juste le dépliant de ce dernier qui est incomplet de ces éléments.

2) Sur bien des circuits de randonnée pédestre dont nous avions relevé et imprimé le tracé sur le site de Madame Visorando, nous avons constaté une absence de balisage que nous avons estimée fort préjudiciable à l’exercice de cette activité pourtant très bonne pour la santé. C’en fut au point que lors d’un égarement dans la forêt entre Gernelle et Rumel nous avons rencontré en ce lieu sauvage un très vieil ermite qui dit s’appeler Jean-Arthur Nicolas Raimbault et prétend s’être perdu ici en 1874. Il nous a demandé de vous avertir que tout ce qui peut s’écrire à son propos concerne forcément un autre lui-même.

A part cela, les trois musées de votre ville sont très bien, la bière locale est bonne, la carbonade flamande de l’auberge belge de la rue du Moulin mérite bien plus que trois étoiles et nous, nous sommes repartis ravis de savoir désormais pourquoi Rimbaud avait quitté Charleville !

Dommage que le camping soit complet pendant le Festival de la Marionnette parce que, malgré tout le mal que j’ai pu en dire ci-dessus, j’y serais bien revenu ! Le moins que je puisse dire pour finir, c’est que votre ville est très inspirante !

Recevez, Monsieur le maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

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12 septembre 2018

RETOURNER A CHARLEVILLE-MEZIERES !

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Oui, je retournerais bien à Charleville-Mézières ! Nous avons passé une semaine un peu folle dans cette cité ardennaise en juillet 2017 et cela m’a tellement plu, la boîte à lettres spéciale pour recueillir le courrier destiné à Arthur Rimbaud, que j’ai entamé une correspondance folle, à sens unique, à destination de ce coffret jaune posé à l’entrée du cimetière où le poète est enterré.

Après une année de ce petit jeu, je me sens un peu coupable d’avoir ri et fait rire deux ou trois ateliers d’écriture avec ces délires d’aujourd’hui balancés à un squelette d'hier qui n’en peut mais et se trouve bien incapable de répondre.

Il me reste encore à envoyer une lettre recommandée avec demande d’accusé de réception en direction de cette fameuse boîte aux lettres pour que le gag soit complet et l’incident clos.

Car je m’interroge toujours : le facteur dépose-t-il bien le courrier dans cette boîte à l’air si mort ? Un service de la ville vient-il, de temps en temps, prendre livraison de la correspondance reçue par Arthur ? Qu’en font-ils, de ces lettres folles, les Carolomacériens ?

Ne ferais-je pas mieux de rassembler mes textes épars, de les imprimer, d’en faire un livre et de l’envoyer au directeur du Musée Rimbaud dans son moulin au-dessus de la Meuse ? Ce scénario non plus ne m’agrée pas vraiment. Parfois je suis victime de crises de paranoïa : j’imagine que le monsieur s’approprie ma littérature et la publie sous son nom avec le titre « Les lettres de mon moulin ». Si cela devenait un succès de librairie je serais vert ! Plus vert que le cabaret du même nom auquel Rimbaud consacra un très chouette poème.

1819-01 Marthe Vassallo Musée Charleville img_5186_med_hr

Oui, j’y retournerais bien à Charleville-Mézières mais sans le fantôme de Rimbaud à honorer-explorer-déplorer-exploiter-exploser. J’irais refaire la croisière sur la Meuse à partir de Monthermé. Je retournerais au Musée des Ardennes voir la cruche-matriochka dont parle Marthe Vassallo sur son blog. 

J’irais à nouveau savourer la carbonade flamande, la bière brune et le café gourmand du restaurant belge de la rue du Moulin. J’irais randonner entre Gernelle et Rumel avec un GPS pour tâcher de ne pas me perdre cette fois!

J’irais au Festival de la Marionnette !

Surtout j’irais poser ma tente – dont je n’aurais pas oublié les piquets sur le balcon ! – au camping municipal. Mon ami Manu que j’ai envoyé là-bas cet été m’a affirmé qu’on y passe désormais des nuits très tranquilles : les gendarmes locaux ont mis un terme au tapage nocturne occasionné par les kékés du coin qui croyaient devoir se montrer plus rustauds encore que le gars Jean-Arthur.

Allons bon, voilà que ça me reprend : on a dit qu’on n'en parlait plus, de celui-là !

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 11 septembre 2018 d'après la consigne suivante :

Répondez au questionnaire du losange puis choisissez une de vos réponses et développez-la

7 juillet 2018

ECRIRE A RIMBAUD ? 16, Catacombe

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière 
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

"Quand j’aurai du vent dans mon crâne…"
Boris Vian


La catacombe a été inventée pour rappeler aux humains qu’un jour la cata tombe. Aussi bien sur Taka Takata que sur Emile Combes.

Le cimetière est là pour leur dire leur misère : un jour où l’autre, mortel, tu tomberas du haut des cimes, tu gicleras par la portière, tu finiras au cimetière.

Qu’est-ce que t’incinères, Joe Krapov ? Qu’on devient feu ?

A côté d’Eros on pose Thanatos pour signifier à Emile qu’il ne fera pas de vieux os là ! Un jour ou l’autre on l’a dans l’os. La maladie vous fait la peau, arrive la mort, on s’évapore au dernier port et pour toi cela fut celui des Marseillais.

Mais pour moi mon cher Arthur, tout cela est tabou. Je m’abstiens de toute danse, y compris et surtout de la danse macabre : j’ai décidé une fois pour toutes que j’étais immortel. C’est plus facile de vivre ainsi. Et pour plus de sécurité, pour parfaire mon bonheur de touriste de 2018, je retourne de plus en plus souvent vivre dans les années 60 et 70.

Ainsi l’autre samedi ai-je acheté 34 numéros de Charlie mensuel, un journal de bandes dessinées dont le rédacteur en chef, Georges Wolinski, est décédé dans l’attentat contre Charlie-hebdo en janvier 2015.

Ainsi ai-je visionné « Living in the material world », un film de Martin Scorsese consacré à George Harrison, le guitariste le plus mystique d’un groupe appelé les Beatles qui connut un certain succès de 1963 à 1969, année érotique plus que thanatotique.

Ainsi, par association d’idées, suis-je retourné en pensée mettre vingt centimes de franc dans le juke-box d’un café de Carvin (Pas-de-Calais), chez Jean-Pierre, où nous allions, à une certaine époque, chaque samedi soir, au siècle dernier. Inlassablement j’y écoutais, du même Harrison le 45 tours « Is n’t it a pity ». Je ne comprenais rien aux paroles mais j’étais amoureux fou de cette musique lancinante. L’après-midi qui précédait nous avions joué de la musique électrique dans la cave parentale transformée en lieu de répétition underground. Les rockers aussi étaient un peu caves, ce qui me ramène aux catacombes.


Quand j’aurai du Vian dans mon crâne, à l’automne, comme tous les pékins, je ne danserai plus la java des chaussettes à clous ni le joyeux tango des bouchers de la Villette. Il faut évoluer : de nos jours les policiers utilisent le teaser, le flashball et la grenade et tout le monde devient plus ou moins vegan.

Je n’entamerai pas plus l’interminable tango des perceurs de coffres-forts : celui-là vous mène directement en prison sans passer par la case départ et, derrière les barreaux, avant de mettre un terme à cette écriture de lettres folles je pose et repose la question essentielle te concernant :

Arthur ? Où t’as mis le corps ?

Engagé dans l’armée hollandaise en 1876 tu suivis le mouvement jusqu’à l’île de Java (des bombes atomiques !). Là, tout dépité de n’y avoir pas rencontré la dénommée Riquita, tu as déserté, tu as fait quarante-huit kilomètres à pied et tu as réembarqué pour regagner Charleville-Mézières en décembre !

Arthur, où t’as mis le corps du délit ? Tu n’as répondu à rien, tu as brûlé les questions et tu restes à jamais de ce fait le déserteur ultime de l’année 1876 et de celles qui ont suivi.

T’es snob ou quoi, Rimbaud ? Cela fait un an que je t’écris et jamais personne ne me répond jamais ! Tout le monde doit être occupé à surfer sur l’écume des jours ! Ou à boire systématiquement, comme toi, sa prime d'engagement !

Comme j’ai finalement compris, moi aussi, ou plutôt déduit, que ce salaud d’Arthur était au paradis, je retourne dans le mien chanter comme une cigale au milieu des fourmis.

Reçois, avec mes remerciements pour nous avoir fait rire un peu depuis un an, mes très poétiques amitiés !

En toute confraternité !

Ecrit pour le Défi du samedi n°514 d'après cette image.

DDS 514 120595126

 

7 avril 2018

ÉCRIRE A RIMBAUD. 15, Hystérique

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière 
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

 

"Ecoutez la chanson bien douce…" Paul Verlaine / Léo Ferré

Je ne suis pas le mieux placé pour te parler des hystériques. Quoique…

Le hasard fait que je dois aborder ce thème la semaine et le jour-même où Jacques Higelin disparaît du circuit, nous laissant esseulés avec son âme de poète qui court les rues et le souvenir de ses concerts-marathons dont certains relevaient de la folie douce voire furieuse – j’y assistai quelques fois au siècle dernier -. Je présente donc mes sincères condoléances à Dame Poupoune qui nous a réjoui(e)s ici il y a quelques années. Elle n’a rien à voir avec l’hystérie mais elle était La fan n° 1 du grand Jacques français.

En tant que iatrophobe pratiquant, je ne m’intéresse ni à la classification DSM IV ou 5 ni à la psychiatrie et encore moins à la psychanalyse. Il faut bien que tout le monde vive, y compris les émules du docteur Knock – on heaven’s door ! - qui sont toujours prêts à vous déclarer grands malades du moment que vous avez les moyens  de vous allonger et de les allonger. Mais je ne comprends rien à leur charabia, à leur manie d’épingler les papillons que nous sommes et à rédiger des étiquettes avec des noms abscons pour mettre dessous.

Si «l'hystérie décrit un ou plusieurs excès émotionnels incontrôlables», comme l’écrit Madame Wikipe, alors nous sommes tous hystériques.

Verlaine qui tenta d’étrangler sa mère pour lui soutirer du pognon et te tira dessus pour que tu ne te tirasses pas l’était quelque peu.

La houle qui assaille les récifs dans le Bateau ivre l’est aussi !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

L'étais-tu, toi ? Il faudrait que je lise cette thèse de Renaud Lejosne-Guigon pour le savoir.

Les jeunes filles qui se pâmaient à la vue des Beatles en concert étaient un bel exemple qui nous fait bien rire aujourd’hui où plus personne ne s’emballe pour la musique devenue gratuite sinon obligatoire. 

Higelin dérange mon plan. Je voulais poser la question « Où donc a disparu l’hystérie ?".  Hier on était Beatles contre Stones, Ricains contre Russkofs, cocos contre fachos, gauchos, trotzkos, socialos et de l’autre côté il y avait "les istes contre les iens » : chiraquiens, sarkozystes, balladuriens, giscardiens, fillonistes…

Maintenant il n’y a plus ni droite ni gauche mais « en même temps »… tout et son contraire, c'est à dire plus rien.

On ne retrouve l’hystérie finalement que dans le domaine du sport. Quel sport pratiquais-tu, cher Arthur, à part le lancer d’anathèmes et de sarcasmes et la marche à béquilles sur ta fin ?

La natation ?

Le judo ?

 Les plus curieux-ses de nos lecteurs-lectrices iront se documenter chez "les Papous dans la tête" qui posaient parfois cette question dans leur émission dominicale !

Moi je n’ai pas le temps. Je suis actuellement un stage d’adaptation au nouveau monde ! C’est vrai, c’est toi qui l’as dit, Arthur : "Il faut être résolument moderne". Je soigne donc mon hystérie en essayant de limiter «mes excès émotionnels incontrôlables». Crois-moi, c’est très dur !

Heureusement il y a « Léo Ferré chante Verlaine et Rimbaud » qui m’aide beaucoup ! Ou pas !

Bon repos à toi – et à moi ! – jusqu’à la prochaine fois !

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 501 à partir de cette consigne : Hystérique

17 mars 2018

PRÉSENTATIONS 2

- Ecouvillon ? François Ecouvillon ? Le célèbre poète ?
- Et voyou ! Lui-même !
- Enchanté de vous rencontrer ! Je me présente : Arthur Ecourimbaud, poète et voyant !

coquetier rimbaud delcampe

Ecrit pour le Défi du samedi n° 498 d'après cette consigne : écouvillon

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3 mars 2018

ECRIRE À RIMBAUD ? 14, Carrousel

Monsieur Arthur Rimbaud
B.P. 01 au vieux cimetière 
08000 Charleville-Mézières

Mon cher Arthur

« J’avais rendez-vous, j’avais rendez-vous…
Dis-moi… Après quoi on court ? »

Carrousel 

 

DDS 496 Mary Poppins

Si comme le chantait jadis Nicoletta « ma vie est un manège » et que « ce manège tourne bien », c’est qu’il tourne en rond ! Pas question pour moi de jouer ces temps-ci les Mary Poppins et d’emmener galoper dans la nature les chevaux de bois du carrousel. Pas question de me trouver mêlé à quelque chasse à courre, j’ai trop peur de devenir le gibier dans ce monde où le trafiquant d’armes et le maffioso de tout poil mènent leur manège au grand jour, ont pignon sur rue.

D’ailleurs mon destin est semblable au tien ! Malgré ton désir de fuite tu t’es finalement retrouvé planté à Charleville-Mais-Hier où tu fais désormais office de chapiteau de cirque, où tu trônes en effigie sur la caisse du carrousel local. De mon côté, en tant que musicien épisodique, pas question de décoller, côté tournées ! A part celles qu’on s’envoie aux bars, bien sûr ! Les dates de concerts ne se bousculent pas au portillon du train fantôme. J’irai juste faire un tour à Tours en juin et sinon je suis condamné à enfourcher un renne à Rennes. A preuve l’excellent gag de l’autre jour. 

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- Assieds-toi, j’ai reçu un coup de fil pour toi, me dit Marina B., ma préposée au téléphone fixe quand je suis le mardi au club d’échecs ou à l’atelier d’écriture. Une chorale de quinze personnes s’est montée à la Maison de quartier de Villejean. Elle s’appelle la Ritournelle et elle cherche… un guitariste !

Bon, d’accord ! Il faut savoir que j’ai déjà fait le clown là-bas de 1998 à 2008 à faire chanter « La java bleue » et « la Valse brune » à des dames aux cheveux argentés ! Recommencer ? Alors que je me suis remis à jouer aux échecs le mardi après-midi et que ces dames de « La Ritournelle » ont choisi cet horaire-là pour chanter. Choix cornélien ! Sur quel dada vais-je monter ? Dois-je refaire ce que j’ai déjà fait ?

C’est que tu ne connais pas mon bon cœur, mon cher Arthur ! Il sait quand il le veut faire se faire plus sirupeux qu’une musique de limonaire ! Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour aller fredonner « Les Roses blanches » « Mon amant de Saint-Jean » ou « Le Tango corse » ! Mais bon, tel qu’il est, il me plaît ! Moi en général, les gens de mon voisinage, « tels qu’ils sont ils me plont », comme disent Annie Cordy et Renaud Séchan quand ils chantent ensemble.

Donc le mardi suivant je préviens mes potes d’échiquier que je ne pousserai pas le bois avec eux cet après-midi-là. C’est drôle, là où on joue, ça s’appelle « le Diapason » ! La musique me poursuit partout ! Et je me retrouve comme prévu avec des retraitées en goguette dans la salle Mandoline - ça ne s’invente pas non plus ! -. Après un rapide tour de table et une présentation du musicien à deux balles et de sa guitare à douze cordes on entame la répétition dans un désordre digne de la Yougoslavie autogestionnaire de jadis. Chacune y va de sa suggestion et la cheffe du groupe, c’est-à-dire la personne la plus malléable de la bande, accepte de commencer par « la chanson sur la Vilaine qui est si drôle ».

Chouette, me dis-je in petto. Man, tu vas mettre une nouvelle chanson drôle dans ta guitare !

- Vous la connaissez ? me demande-t-elle en me mettant sous le nez une chanson timbrée qui se chante sur l’air de « En passant par la Lorraine ».

- Si je la connais ? Et comment ! C’est moi qui l’ai écrite !

Et voilà comment on se retrouve embauché pour une autre répète le 13 mars et un concert-karaoké à la maison de retraite voisine le 14 !

- C’est pour quand, l’Olympia ?
- Tais-toi et rame, Joe Krapov !
- Mais ce n’est pas un bateau, c’est un avion dans lequel je suis monté !

A part-ça j’ai continué à lire ici et là des bouquins qui parlent de toi.

Rien à redire sur le "Rimbaud le fils" de Pierre Michon. Il est bien écrit, comme du Proust, avec l’avantage que si les phrases sont longues, le bouquin et les chapitres sont courts ! Au bout du conte on n’apprend pas grand-chose de plus.

J’ai laissé tomber les « Quatre saisons à l’hôtel de l’Univers » de Philippe Videlier. Très bien écrit, passionnant même mais c'est en fait un livre-roman-étude historique sur la ville d’Aden. On y narre, au début, quelques horreurs sur ton compte. Que tu envoyas proprement promener ta compagne-concubine-servante abyssine Mariam et surtout que tu empoisonnas un temps les chiens du voisinage qui venaient uriner sur tes sacs de café !

Désolé, mais pour moi tu n’avais pas mérité que l’on te mît au mitard pour cela ! Le café ça doit se boire très fort et ne pas être du pipi de chat. Encore moins de chien. Dans mon Pas-de-Calais natal on appelait la lavasse « chirloute » et le café de ma grand-mère dans lequel la cuillère se tenait droite toute seule tant il était costaud était baptisé « Tortosa ». Si le premier terme est avéré, je n’ai pas trouvé trace du second sur Internet.

Et donc, pour en revenir aux chiens, ce n’était que légitime défense ! Parce qu’il y en a certains, des clebs, dans le genre empoisonneurs d’existence, ils se posent un peu là, non ? Je vais encore me faire des copines avec cette phrase, tiens ! Le fan-club de Jackie Russell , par exemple !

Et enfin, à propos de Charleville et Monthermé, sache que j’ai un mal fou à trouver du temps pour enregistrer « Un clair de lune à Maubeuge » en vue de coller ce morceau sur mes photos de « ma croisière sur la Meuse » ! Peut-être vais-je confier cette ritournelle à la Ritournelle – quand ces dames auront fini de me réclamer du Michel Sardou, du Chimène Badi et du  Florent Pagny - ! Ah la la ! Savoir aimer, c’est dur ! Mais je prêche un convaincu !

En attendant comme elles m’ont un peu massacré « Je ne regrette rien », je n’ai plus aucun scrupule à faire un mauvais sort à « Mon manège à moi » pour aligner mes photos de carrousels !

Dors en paix, camarade Arthur, empereur posthume du pays de Poésie ! Sans le savoir, tu as décroché le pompon et tu continues à jamais, à cause de fous dans mon genre, à faire des tours gratuits dans la nuit pleine de ducasses de l’Internet en folie ! 



Ecrit pour le Défi du samedi n° 496 d'après cette consigne : carrousel

20 février 2018

Charleville-Mézières (Ardennes) le 15 juillet 2017 (1)

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Promis juré, à part le journal local, je n'ai rien acheté dans cette boutique...

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...et j'interdis à quiconque de m'offrir un objet de ce genre !

7 février 2018

PORTRAIT CHINOIS MYSTERE. 1, Une femme

Si j’étais une couleur je serais le rose. Mais pas le rose tyrien, un rose pâle, un peu effacé.

Si j’étais un animal je serais une petite souris, discrète, honnête, secrète.

Si j’étais un parfum je serais celui de l’aubépine ou mieux encore celui de l’églantier.

Si j’étais une langue je serais la langue des signes mais sans les mains.

Si j’étais un fruit je serais un coing ou plusieurs coings transformés en gelée rosâtre.

Si j’étais une invention je ne remporterais pas de prix au concours Lépine parce que je serais déjà un peu inutile. Du genre un épluche-mammouth ou un coupe-file pour boucherie-charcuterie végétarienne.

Si j’étais un oiseau je serais un étourneau anonyme, noyé dans un nuage tourbillonnant au-dessus des grues de Rennes-en-Chantier.

Si j’étais une boisson je serais un lait fraise.

Si j’étais des chaussures je serais des ballerines pour danser les jours où il n’y a pas de public dans la salle.

Si j’étais un moyen de locomotion je serais un petit train de ceinture.

Si j’étais un bijou je serais un simple bracelet doré sans ornementation comme celui que je porte au poignet gauche sur le portrait peint par mon oncle.

Si j’étais un outil je serais une lime. J’en ai la rigidité et je suis déjà sans manches.

Si j’étais un élément je serais l’eau. Je suis du signe des poissons et les rares fois où l’on m’a vue dans la lumière j’avais un air à gober les mouches.

Si j’étais un légume je serais un radis ou une feuille d’endive.

Si j’étais un gâteau je serais une religieuse.

Si j’étais une heure du jour je serais seize heures dix, l’heure à laquelle débute l’émission « Des chiffres et des lettres ».

Si j’étais un poisson je serais un mérou.

Si j’étais un objet de toilette, je serais une serviette éponge rose.

Si j’étais un meuble je serais une petite table de chevet.

Si j’étais un écrivain je serais Arvers, le gars qui a écrit un sonnet si célèbre que tout le monde a oublié le nom du poète et ne se souvient d’aucun des vers du poème.

Si j’étais un monument de Paris je serais une tombe du cimetière du Père Lachaise. Vous m’y chercheriez longtemps parce que je n’y suis pas enterrée.

Si j’étais une superstition je serais le pot de peinture mal accroché à l’échelle sous laquelle vous passez.

Si j’étais une religion ce serait une religion avec réincarnation : j’ai toujours rêvé, sans en avoir jamais rien montré, d’avoir une seconde vie bien meilleure et bien plus drôle que la mienne.

Si j’étais une épice je serais de celles qu’on laisse plus souvent qu’à leur tour sur l’étagère : l’anis étoilé, le fenugrec, la baie de genièvre.

Si j’étais une caresse je serais une légère tape sur l’épaule. Après ça deviendrait vraiment trop osé.

Si j’étais un animal domestique je serais une tortue. Oubliez-moi dans un coin du jardin, s’il vous plaît ! Je saurai bien m’enfouir toute seule pour hiberner au calme.

Si j’étais une civilisation disparue je serais la ville d’Ys. Pas très sûre vraiment d’avoir existé.

Solution et consigne d'écriture ci-dessous

7 février 2018

PORTRAIT CHINOIS MYSTERE. 2, Un homme

Si j’étais une couleur je serais celles de l’arc-en-ciel et je viderais tous mes pots sur les lettres de l’alphabet. Je garderais le pot-rouge pour en badigeonner des navigateurs imprudents que j’aurais pris pour cible et le pot de violet pour peindre des œillets et les offrir en riant à certains trous du cul !

Si j’étais un animal je serais un sanglier à l’œil bleu.

Si j’étais un parfum je sentirais le coyote. Une odeur très pratique pour se fondre dans le désert et très déplaisante aux bourgeois.

Si j’étais une langue je serais le charabia, le volapük et la novlangue mêlés puis le morse. Je vous chanterais « I’m the walrus » !

Si j’étais un fruit je serais la châtaigne. Vous vous piqueriez à ma bogue, à mon bug et vous sentiriez une décharge électrique dès que vous croiriez me toucher.

Si j’étais une invention je serais un bâton de dynamite géant enduit de colle, histoire que je ne sois pas tout seul à exploser ! Que le monde explose avec moi !

Si j’étais un oiseau je serais un serpent à plumes, un Quetzalcóatl.

Si j’étais une boisson je serais un bock de bière, une absinthe mais pas une limonade et surtout pas du tilleul.

Si j’étais des chaussures je serais des godasses de randonnée qui ont beaucoup servi..

Si j’étais un moyen de locomotion je serais un bateau sans gouvernail puis une paire de béquilles.

Si j’étais un bijou je serais un diamant brut rêvant toujours de se tailler ailleurs..

Si j’étais un outil je serais un tourne-vice.

Si j’étais un élément je serais l’air en mouvement, le vent qui se mêle au sable et tempête dans le désert.

Si j’étais un légume je serais la macédoine d’Alexandre.

Si j’étais un gâteau je serais un vol-au-vent. Oui, je sais, ce n’est pas du gâteau mais moi non plus..

Si j’étais une heure du jour je serais midi ou minuit. L’heure d’être toujours au zénith et jamais au rendez-vous.

Si j’étais un poisson je serais l’exocet. Si j’étais un missile aussi.

Si j’étais un objet de toilette, je serais un rasoir de barbier et je vous tailladerais le cuir.

Si j’étais un meuble je serais un buffet sculpté de chêne sombre empli de vieux secrets indéchiffrables.

Si j’étais un écrivain je serais qui vous voulez mais surtout pas cet Arthur Rimbaud dont j’espère bien que tout le monde aura brûlé les rinçures qu’il a produites..

Si j’étais un monument de Paris je serais le moulin de la Galette.

Si j’étais une superstition je serais un oiseau de mauvais augure.

Si j’étais une religion je serais une croyance avec un enfer pour chaque saison, des illuminations derrière les piliers de mes cathédrales et aucune promesse de paradis ou de quoi que ce soit.

Si j’étais une épice je serais le pavupapri (le pavot-paprika).

Si j’étais une caresse ce serait à mettre dans les annales, comme disent les proctologues à la fin de leurs banquets.

Si j’étais un animal domestique je serais un mille-pattes avec une jambe de bois. 999 tics et un TOC.

Si j’étais une civilisation disparue je serais la poésie française des origines à la fin du XXe siècle. Rappelons que ce monument s’est effondré au XXe siècle, ravagé par l’invention démoniaque d’un serpent à plume qui se prenait pour un missile exocet.


Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le mardi 6 février 2018

d'après la consigne ci-dessous

7 février 2018

PORTRAIT CHINOIS MYSTERE. 3, Solution

1718-18 portrait chinois d'Isaure et d'Arthur chinois

Ces deux portraits chinois étaient ceux d'Isaure Chassériau et d'Arthur Rimbaud.

Etonnant, non ? ;-)

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