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Mots et images de Joe Krapov
99 dragons
28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 07

7. Mon culte sur la commode

07 Mon culte sur la commode 51MGBJRMAPL

- Oh cette panade ! Cette soupe de merde ! Un schprountz pareil, y’avait lurette, non ?! se lamente le chambellan une fois qu’ils ne sont plus que deux dans la pièce.

- Vous voyez, Akachté, à force de rien glander, ils se sont mis à arpenter dans le goudron. C’est cache-cache jambonneau pour les faire bosser, ces gluants du bulbe ! Le dragon chouraveur, c’est le caddie de leur saucisses ! De toutes les façons ils l’ont toujours eu bonne pour courir s’barricader aux cagoinces quand ça bastonnait trop fortement ! Ah les pleutres ! Ils ont les ratiches qui jouent le concerto pour dominos et castagnettes en pétoche majeure de J. Glaglate ! Atrophiés de la coiffe, pis qu’un ministre de l’intérieur !

- Les temps ont changé, se sont durcis. Autrefois Majesté vous n’auriez jamais toléré ce genre de pirouette arnaqueuse.

- Cessez de Monamantdesaint-jeantiser, voulez-vous ? Si c’est du passé, n’en parlons plus. Quoi qu’il en soit on est dans la bistouille alors on ne chipote pas sur les moyens d’en sortir. Une autre idée derrière le bulbe, mec ? Allez-y ! Accouchez ! Je suis prêt à tout entendre.

- Bon je crois qu’il est impossible de nettoyer les écuries d’Audiard en deux coups d’écuyère à Pau ; on va devoir faire appel aux travelos de recul de chez Vatican S.A. J’aime pas la façon qu’ils ont d’être enchastés dans leurs idéaux mais y’a pas d’autre moyen de régler ce problo que de faire appel à leurs sévices !

Ca le cloue un brin le roi que le sire Akachté ait autant de ressources.

- Vous avez des nouvelles du pape Aguenot III ?

- M’est avis qu’il doit rester en marge des affaires et cancreler béatement du bourbon en faisant friser ses poils de bide au soleil. Mais je connais un de ses sous-traitants.

- Vous voulez bien me torcher une babille bien sentie à ce zigue ?

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28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 08

8. Laissez tomber la fille !

08 Laissez tomber la fille

- Si je vous sors de la mistouille, je demande à ce que vous convertissiez vos ouailles à mes croyances, qu’il balance le San Giorgio majoré.

- Vous êtes sûr que la main de la Princesse vous suffirait pas ? La main et le reste, œuf corse, parce que mes croquants, c’est comme mes sbires, rien ne rentre, on peut rien en tirer. Ces salades religieuses ça prend toujours avec les mistonnes du bas peuple mais les gus, c’est plutôt des jambecasseux à béquilles, côté spiritualité. On n’est pas encore rendu au Moyen-âge alors pensez, la Renaissance, c’est loin !

- Vous vous attendez à ce que je vous arrange vos bidons en deux coups les gros, n’est-ce pas ? Seulement voilà, j’ai un tarif spécial. Je réclame pas d’artiche, je convertis en devises ! Celles des dix commandements !

- Regardez là bien encore une fois. Une Libyenne exceptionnelle, couverte de diams, pucelle à n’en plus pouvoir, riche à crever et chiément portée sur la bagatelle. L’genre de personne que son gabarit est certainement conforme à vos aspirateurs. Matez-moi ça !

San G. c’est un type qui fait son blaud et rien de plus. Toujours acharné de pets en câpres et que je te sabre au clair et que je t’allons-z’enfance pour un oui, un niet, une allocution, une allocation…

- Mon gars dans la vie faut toujours voir grand ! lui avait-on appris chez Mercenarium Ltd. Avant de te lancer, fais tes classes ! Tu as choisis « The » bonne école où on t’enseignera le baobab du métier de la manière la plus nec et la plus ultra qui soye. Même si tu es de nature marginale, tu trouveras toujours un petit turbin pour affurer ton minimum vital après être passé chez nous.

Ainsi fut-il élevé. Fuyant la morne bourgeoiseté dans toute sa pompière hideur, il grimpait sur son grand bourrin de bataille et partait à l’aventure. Et ça le branchait bien. Par contre c’était la première fois qu’il voyait deux pelés marchander les prix du marché en lui faisant miroiter un paiement en nature. Et quelle nature !

La frangine est carrossée de première. Quand on est choucarde comme elle pas besoin de savants déshabillés. Quant à l’avant-scène de la demoiselle alors là, bitos ! Waoh ! La Baby-dolleuse ! Elle a un poitrail tel un capot de jeep, deux bacs à lait colossals avec des embouts gros comme des poires vouiliamse. Oh pardon faut voir comment qu’elle y va du balconnet, la pécore ! San-G. ignore si elle s’est fait bricoler les frères Goncourt mais ils planturent vachement et se tiennent parfaitement dans le monde.

Et elle a le baigneur monté sur roulement à billes. Jamais maté un joufflu pareil ! Il a été modelé par un luthier, son balancier arrière ! On a l’impression qu’il fait signe de s’approcher, son bonheur du jour ! Avec ça le plus gracieux sourire que les barbouilleurs de la Renaissance italoche dont on causait juste à l’instant cloqueront jamais sur un visage de madone !

Et ça vous hypnotise depuis les crins jusqu’aux orteil en passant par la membrane médiane, le gros côlon (Christophe pour les dames) et l’artère iliaque interne ! Une capricieuse qui capite de la prunelle comme ça et dont les ondes de choc vous trémulsent le glandulaire, on aimerait la plaquer contre soi, soulever son capot et lui glisser langoureusement son oncle Benjamin entre les cuissettes.

- Je vais réfléchir, dit calmement Saint-Georges. Ca se trouve où, Lubrizolle ?

- Vous suivez le nuage de fumée. En cette saison les barbecues sont interdits chez nous mais il se fiche des couvre-feux comme de l’an 40, cet animal-là !

- Qu’est-ce qu’il y a eu en quarante chez vous ?

- Ben l’assassinat du roi Ptolémée par Caligula, comme partout ailleurs ! Vous ne célébrez pas ça, vous autres, les Chrétiens ?

« Ca m’aurait fait pleurer les fesses de caner avant d’avoir reniflé l’odeur particulière qui flotte sur ce patelin ! » songe San-G. en retour et en y allant.

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 09

9. Va donc m’attendre chez Plumeau !

09 Va-donc-m-attendre-chez-plumeau

C’est toujours pareil quand on algarade en ville. Les badauds pullulent comme des cellules en tumeur. Faut dire que le match d’aujourd’hui est gratos et d’importance ! C’est Lubrizolle qui dégaine le premier, verbalement, pour commencer.

- Si tu crois que je vais faire allemande honorable rien que pour tes belles châsses, tu te goures lourdement San –G. ! fanfaronne l’écailleux. Alors c’est ça l’Anus déi qui police les duplicata du monde ? Je rigole !

- C’est entendu. Je frèrezhumine d’emblée, moi. La main tendue, le cœur prompt, les labiales parées pour la bisouille au lépreux. Mais y’a des limites au passage de bornes ! T’outrecuides, la bestiole ! Ca va dégénérer en où est-ce terne, notre échange !

- Et ta sister, elle est inculquée de tapinage sur la voie biblique ?

- Caoutchouteux du bulbe !

- Décambute, ébloui du promontoire !

- Je vais t’emboucher un coing, comme disait un fabricant de confitures !

- Embourbé du chignon ! Zinzin ! Follingue ! Obscurci de la coiffe !

- Va te faire engoncer chez les zoulous, eh, grosse fiotte faisandée !

- Ah dis donc, je me retiendrais pas, un presse-varices qu’à tort ton acabit j’y morflerais la gogne jusqu’à ce qu’il existe plus !

- Si je te touche, t’auras plus la force de porter quoi que ce soit même une plainte, hé, concombre ! Je peux déjà t’annoncer que ta dernière molaire va faire naufrage ! Et tes étiquettes, pour les recoller faudra une drôle de seccotine, je te le dis ! Quant à ce qui concerne ton renifleur, c’est pas la chirurgie hystérique qui pourra lui redonner de l’apparence !

Saint-Georges se la joue Robert Redford. Il murmure à l’oreille de son cheval :

- Dans quèques instants on charge sinon il va nous enlever les amygdales au chalumeau. Surtout, pas d’attendrissage ! Ce chien des baskets viles, tout ce que je peux faire pour sa pomme c’est de lui filer un atout définitif pour l’envoyer direct au paradis des cadors !

- Alinéa jacte à l’aise ! Allez, c’est l’heure de s’altercater !

Vlan ! Un chtard dans le museau du débloqueur ! Le ziguche le reçoit plein cadre car Saint-Georges a à-piedjointé sa poitrine avec un bel élan et avec la lance en avant. Le bestiau branle du manche.

- Allez ! va faire coucouche-panier dans la boîte à dominos, amateur ! Il en sera terminate pour ta pomme à brève déchéance ! rétorque Lubrizolle

Et c’est vrai : l’’avoinée qu’il lui mets endormirait tous les encaisseurs de la Banque de France ! San-G.hésite à lui balanstiquer un nouveau parpaing, plus appuyé que le précédent. En fait il n’hésite pas longtemps ! Le Saint-Georges c’est un beau folklore tant qu’on ne lui cherche pas des noises mais que des enrobés viennent lui chercher des morbaques dans l’Eminence et vous verriez cette brutale désaffection ! Il chope l’affreux par le colback, l’amène à vingt centimètres de lui et lui file un coup de boule dans l’écrin à ratiches :

- Je n’éclate pas, moi, je n’explose pas, moi, je cataclysme !

Il ne s’agit pas de barguigner. En face le vieux mammouth périlie en force. Il ferre de lance. Il abordage.

- Tu vas voir comme je maîtrise l’artisanat passageatabesque, mon pote ! éructejactante-t-il.

- Avec l’aimab’ participante de Mam’zelle Ascalon mon épée qu’ici j’présente et qu’est une surdouée dont d’laquelle j’ai complété l’éducance par des cours assez lérés, j’vas entreprendr’ vot’ formation ou plutôt votre transformation en tartines de pâté !

- Tu vas voir comment que je vais t’offrir l’éclairage au néant ! D’un crochet à l’estom ! Tiens ! Prends ce pain d’une livre dans ton clapoir !

- Je vais te foutre la brioche à claire-voie ! Je vais corriger ta butorderie, gros nazebroque ! Où es-tu passé ? Tu te figures que c’est le moment de jouer à cache-cache ? Ou bien t’as les jetons ? Hein ? C’est ça, t’as les cannes !

Et puis Saint-Georges fait un signe de croix et porte le coup de grâce, enfin le coup grâce auquel le combat cesse faute de cons se battant.

Un zig qui culbute du troisième étage fait un drôle de barouf en atterrissant. L’enflure a peau verte fit « Plaf ! » de même. Le dragon blêmit, rougit, jaunit, verdit, violit, marronit (comme saint-Laurent du), orangit, arc-en-ciélit puis reprit tant bien que mal sa couleur initiale. Une violente nausée lui secoua l’alambic. Ses gémissements, mes amis, une splendeur ! Vous assisteriez à une agonie pareille dans la vie que vous alerteriez les mecs de « Cash investigation » pour qu’ils la camérassent !

- Cette fois c’est la fin, Jane ! confesse-t-il de carne-avale. Me v’la fourré jusqu’à l’épicentre ! Les pumas piaillent dans les betteraves ! Je me sens bon pour le pardosse en sapin véritable ! Adieu, je me retire de ce monde de perdisance !

Il émet encore quelques bouts de râles et se fout aux abonnés absents. Il a biché le tête-en-os qu’est une maladie qu’on s’remettait pas à l’époque et il a défunté dans d’atroces souffrances. Ca n’était pas qu’il eût quelque chose contre les services de l’Etat-civil mais il avala bel et bien son extrait de naissance.

28 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 60, San Antoniesque 10

10. Champagne pour tout le monde !

10 Champagne 51KQTJBWGML

La princesse se jette contre lui, le pubis en offrande, et le gratule à mort, comme quoi il est mieux que Superman, Rambo et autres cons de la mythologie cinémateuse

- Croyez-le cher chevalier, souffle le roi en venant le féliciter, grâce à vous j’ai une aurore boréale dans le Lustucru, vous m’avez ôté une sacrée épine du lupanar !

- Y reste plus qu’à envoyer le carbi, mec, répond San-G. Le fric, l’oseille, le blé, l’artiche ! Le pèze, la soudure !

***

Lorsque le soleil commence à rougir le sable à l’horizon, à l’heure où le chacalot (ou petit chacal, qu’il ne faut pas confondre avec le cachalot) jappe pour appeler sa maman aux pis gonflé, Saint-Georges se découpe en ombre chinoise sur le grand rond rouge mais il ne fredonne pas « I’m a poor lonesome Croisé » pour continuer son petit bonhomme de Michelin. Il ne chemine plus seul. Dans cette version-là il a embarqué la princesse et il lui déclare, toujours aussi stylé : « J’ai déjà maté une quantité gastronomique de culs mais des aussi bathouzes que votre chaloupe, rarement, chère mââme ! ».

- Tout ce bigntz organisé en pure perte ! se lamente Jésus du haut de sa croix en songeant aux œuvres à venir de Michel Onfray.

Quant à nous, amis lecteurs et amies lectrices, allons boire le dernier de la journée. Je crève de soif depuis le temps que je m’aiguise la menteuse sans mouiller la meule !

 

12 septembre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 57, Conditionnel

St-Georges par Dali

- Georges de Lydda serait né en Cappadoce, dans une famille chrétienne, au IVe siècle après Jésus-Christ.

- Fariboles !

- Militaire de carrière, il aurait été officier dans l'armée romaine et élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.

- Fariboles ! Fariboles, tout ça !

- Un jour il aurait traversé la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc dont on notera qu’il aurait été de la même couleur que celui d’Henri IV.

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

St-Georges par Dali sculpture- La cité aurait alors été terrorisée par un redoutable dragon, dévoreur de tous les animaux de la contrée et exigeant des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort.

- Fariboles ! Fariboles ! Calembredaines, même !

- Georges serait arrivé le jour où le sort serait tombé sur la fille du roi, au moment où celle-ci allait être victime du monstre.

- Fariboles ! Fariboles ! Carabistouilles !

- Georges aurait engagé avec le dragon un combat acharné.

- Fariboles ! Fariboles ! Coquecigrues !

- Avec l'aide du Christ, et après un signe de croix, il l’aurait transpercé de sa lance.

- Fariboles ! Fariboles ! Des cacoules ! Té n’racontes que des cacoules, min garchon !

St-Georges par Dali 2- Une fois la princesse délivrée, le dragon l’aurait suivie comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Si c’eût été un Jack Russell de sexe féminin, nul doute qu’elle l’eût précédée.

- Fariboles ! Fariboles ! Fake news !

- Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges aurait tué le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours.

- Fariboles ! Fariboles ! Balivernes ! Billevesées !

- Puis le cadavre de la bête aurait été traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs. Personnellement j’en ai deux grands dans mon étable.

- Fariboles ! Fariboles ! Fadaises ! Sornettes !

- Pour lutter contre le coronavirus, des médecins russes auraient mis au point un vaccin baptisé Spoutnik V.

- Mais pourquoi vous employez le conditionnel ? C’est la vérité, ça ! Il est bien plus efficace que la chloroquine et va nous permettre de retrouver la vie d’avant ! Utilisez l’indicatif, mon vieux, et buvez à ma santé !

- Je vais plutôt boire à la santé d’Alexeï Navalny, l‘opposant que le pouvoir en place en Russie a tenté d’empoisonner avec…

- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Fariboles ! Défèque-niouzes ! Arrêtez de raconter n’importe quoi ! Ou alors mettez-le au conditionnel !

St-Georges par Dali sculpture Pommard

N.B. 
- Les oeuvres qui illustrent ce billet sont de Salvador Dali.
- Fariboles ! Fariboles ! Fariboles !

Ecrit pour le Défi du samedi n° 628 d'après cette consigne : Faribole

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25 août 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 56, Désinvolte

200821 Nikon 083Si tu crois que je vais prendre de mon temps et noircir du papier pour te raconter l’histoire de Saint-Georges et de son dragon, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate, mon pote ! A quoi ça servirait sinon que Monsieur Wikipédia se décarcasse pour ramasser toutes les petites herbes de provenances scientifique et historique diverses qu’il met dans son encyclopédie au piste-tout ?

Déjà il faudrait que je sache où se trouve la Libye parce que, tu vois, c’est là-bas que se déroule l’action. Et moi, la Libye, ou plutôt l’alibi pour mon inculture géographique, je suis comme tous les Français, j’en ai pas. Je ne sais pas où ça perche, Normand, les Tripoli à la mode de Caen !

Mettons que c’est au Sud de la Loire, quelque part en Afrique, là où il y a plein de sable et de cailloux. Et déjà, tu vois, on imagine mal des paysans élever des moutons dans ce paysage-là. Qu’est-ce qu’elles boufferaient, ces bêtes ? Des farines animales importées ? Ce serait déjà plus crédible si les bédouins du coin élevaient des dromadaires mais bon, je ne suis pas sûr que ça se mange, ces animaux-là. C’est comme le pangolin et la chauve-souris, je n’en fais pas mes choux gras et j’imagine que le dragon non plus.

Parce que là-dessus, complètement irréaliste surréaliste, arrive dans l’austère décor rien moins qu’un dragon flamboyant ! Tu saisis le topo ? Le bestiaire mystique des cathédrales moyenâgeuses qui sort de la pierre pour vivre une vie de cocagne dans un pays où les mecs sont pas très avancés. « pas encore entrés dans l’histoire » comme a déblatéré Sarko.

Pour sûr, dans la réalité ce bestiau-là n’a jamais existé et il devait s’agir d’une bande de pillards un poil exaltés, menés par un nommé Ibn al Drakhoun ou un blase à la con dans ce genre-là.

200821 Nikon 087Maintenant, bien sûr, il faut les comprendre les gilets jaunes autochtones. Ils sont un peu comme les nôtres. A toujours se faire bouffer la laine sur le dos on se trouve un poil dépourvu quand le fisc s’en fut venu. Alors, carrément, quand le taxman verdâtre s’empare de leur matière première, le mouton lui-même, ça panurge d’aller sonner à la gendarmerie et les paysans-éleveurs remuent leur scôtelettes.

Après ça, je suis désolé, le scénar est quand même un chouïa bien pourave ! Il y a autant de mou dans la corde à neuneus du pitch que dans le genou du Macron local !

Comment ? Le potentat et son élite ne sont pas capables de se débarrasser d’une bande de voyous de banlieue ou d’un ours des Pyrénées à quatre Carpathes ? Mais qu’ils s’en aillent tous, alors !

Infoutus d’envoyer un escadron de CROS (Compagnie Régulatrice de l’Ordre Saharien) qui réglât le problème à coups de crosse ? Pas équipé en LBD ou en Rafales ? Mais qu’est-ce qu’il foutait Le Driant à l’époque ? Il dansait le laridé au premier Festival interceltique ?

200821 Nikon 090Je sais déjà ce que vous allez me dire : à l’heure actuelle aussi on a une opération Barkhane sur le dos pour sécuriser le honni soit qui Mali pense. A croire que la faiblesse du genou est héréditaire par là-bas, chez l’Ubu de Libye ! Allons, un peu de sérieux ! C’est du bricolage propagandiste et prosélyte, tout ça ! Car bientôt un cavalier surgit hors de la nuit. Son nom, il le signe à la pointe de l’épée d’un J qui veut dire « Jojo » ! Et d’une croix qui veut dire « position du missionnaire obligatoire et interdiction du boogie-woogie avant la prière du soir ».

D’où il sort, cézigue, Saint-Georges ? De Lydda-ccessible étoile ? Il a lu sur les réseaux sociaux un appel à la résistance et il est venu jouer au djihadiste à sa façon ? Ou bien ce sont les caves du Vatican qui se sont rebiffés et qui ont décidé d’envoyer quelqu’un pour évangéliser ce patelin où ça devenait n’importe quoi ? "Ca n’est jamais que trois bouts de cailloux, mais sait-on jamais ? Peut-être qu’on y découvrira du pétrole, plus tard ?".

Quant à l’histoire des jeunes gens otages et de la princesse, ça a été un truc bien tordu mais bien pratique d’imaginer un dragon qui les réclame pour les bouffer. N’aie crainte que s’il s’agissait réellement d’une milice d’obsédés sexuels en manque les jouvenceaux auraient peut-être préféré passer dans la casserole que à la casserole.

Mais j’arrête car je sens que je deviens cynique. Surtout j’ai autre chose à faire que de t'ennuyer avec cette légende christiano-disneyenne : j’ai mes mots croisés à terminer et je bute sur cette définition d’un mot de dix lettres : « Traite le sujet par-dessus la jambe ».

N.B. L’auteur de ce torchon se montre désinvolte jusque dans le choix de l’illustration : il a choisi en effet une photo, prise par lui en août 2020 dans l’église du Juch (Finistère) et montrant la statue de «Saint-Michel terrassant un diable» !

14 août 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 55, Rétrograde

Le commissaire Maigrelet était en train de cuisinier un suspect nommé Hafez el Salad. C’est peu de dire qu’il en racontait, des salades, pour se défendre et de fait c’était un drôle de propriétaire de parc zoologique : il tenait aussi mal, ce zozo, sa boutique que sa comptabilité. Ca faisait un sacré bout de temps déjà que Maigrelet lui appliquait la chansonnette et il s’apprêtait à faire monter du raki et des fallafels de la brasserie voisine quand un greffier vint perturber l’interrogatoire.

- Commissaire ! Il y a une urgence rue des Rosiers d’Ispahan ! Un crime sanglant et pas commun !

- J’arrive !

Il attacha son porte-sabre à sa ceinture, se coiffa de son fez et passa le relais à l’inspecteur Harriri al Sattouf.

- J’étais rendu à ses histoires d’évasion fiscale et aux certificats de provenance de ses chauves-souris. Creuse un peu encore et il ne va pas tarder à lâcher le morceau.

190531 Nikon 048

***

Rue des Rosiers d’Ispahan une foule de bédouins béaient d’admiration devant le phénomène.

- Elle est sortie de terre il y a cinq minutes, commissaire ! Incroyable ! Elle est superbe, vous ne trouvez pas ? Je n’ai jamais vu une rose aussi belle !

- C’est une Brocéliande ! commenta simplement Maigrelet. Ma femme essaie d’en faire pousser sur la terrasse mais elle ne dépasse jamais le stade des boutons chez nous. Elle ne s’acclimate pas chez nous, d’habitude. Mais on n’est pas là pour parler botanique, ce me semble, Inspecteur Fut-Fut al Torrid ! Avez-vous seulement remarqué qu’elle a poussé dans un ruisseau de sang ? Etes-vous remonté à la source ?

- On vous attendait avant d’aller voir, patron !

Ecartant d’un moulinet de sabre les badauds un peu trop envahissants, ils se mirent à remonter la piste. Cent mètres plus loin, sur le Pré-où-l’on-tire-les-choses-au-clerc ils notèrent la présence d’un agonisant ventru doté de quatre pattes et d’écailles. C’était un gros monstre verdâtre et spongieux qui se traînait sanglant sur le bord de la route.

- Commissaire Maigrelet ! Je vous attendais ! Je vais rendre mon dernier soupir. Vous arriviez cinq minutes plus tard et je ne pouvais plus vous livrer le nom du coupable. Vous allez lui faire couper la tête au moins ? Ou le faire empaler ?

- Désolé, mon vieux, mais c’est moi qui pose les questions ici et j’essaie de comprendre avant de juger. Il fait terriblement soif. Qu’est-ce que vous avez dans votre gourde qui ne servira plus ? Du raki ? De l’ouzo ?

- C’est de l’allume-barbecue liquide. Je ne crache jamais sur un petit méchoui l’été alors j’emmène mon carburant avec moi. Je suis un grand amateur de côtelettes d’agneau mais je souffre parfois d’extinction de voix. Alors j’emmène des munitions pour revigorer mon lance-flammes.

- Bon, ne me racontez pas votre vie. Nom et prénom de la victime ?

- De l’assassin, plutôt, non ? Dépêchez-vous Maigrelet, je sens que je vais verser une larme à gauche.

- Comme vous voudrez. De toute façon je vous connais, vous êtes Elliott el Dragon el Nénesse, vous êtes fiché au sommier, je vous ai reconnu tout de suite.

- Bravo, commissaire ! Pourtant beaucoup de temps a passé, beaucoup de sang a coulé depuis l’épisode du loup et de l’agneau. Je me souviens qu’à l’époque vous aviez encore un melon… miniature accroché à votre chéchia. Vous étiez plus mince aussi !

- Bon alors, cet assassin ?

- A vrai dire, je ne connais pas son nom. C’est un étranger avec une tunique blanche et une croix rouge sur le poitrail. Un Géorgien, peut-être ? Un mercenaire en tout cas, pas un gars du coin. Peau blanche, barbe bien taillée, blondinet. Ou s’il est de chez nous, il est du genre arabe du futur !

georgia-flag

- Et quelles sont les raisons de ce règlement de compte ?

- Je ne les ai pas bien comprises. Idéologiques, peut-être ? Moi j’étais tranquillement attablé au restaurant quand ce type m’est tombé sur le râble sans prévenir. Sa façon d’entamer la conversation et mes écailles à coup de tranchoir était un peu abrupte alors je me suis défendu avec mes arguments spécifiques contre cet antispéciste non pacifique à l’arraisonnement quelque peu spécieux. Je crois que je me suis bien défendu mais à la fin il m’a eu.

- Par où est-il parti, son forfait une fois accompli ?

- Je crois qu’il est retourné vers le palais du seigneur Royco Fumal Minut‘Soup’ d’où il me semblait venir.

- C’est bon, ça suffira pour aujourd’hui. Vous pouvez décéder en paix.

- Merci commissaire ! Bonne continuation à vous dans cette vallée de larmes ! Aaaaaaaaaargh !

Le dragon avait poussé son dernier soupir et le commissaire son pion à dame.

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***

Un peu plus tard il poussait également le portail de la propriété de Royco Fumal Minut’Soup‘, tirait la chevillette et se faisait introduire la bobinette dans la salle à manger du sire. Celui-ci s’apprêtait à se mettre à table en compagnie de sa femme et de sa fille.

- Commissaire Maigrelet ! Si je m’attendais ! Ou plutôt si je ne vous attendais pas ! Qu’est-ce qui me vaut votre visite ? Vous prendrez bien un petit apéritif ?

- Volontiers !

- Tenez, commissaire vous allez me goûter ce Porto que j’ai ramené de mes vacances dans le Nord ! Vous allez m’en dire des nouvelles !

- Toi aussi, Royco, tu vas m’en apprendre ! Tu aimes toujours bien les étrangers à ce que je vois ?

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- Les voyages forment la jeunesse et déforment le dos des dromadaires, c’est vrai, commissaire ! Comme on dit chez nous un porc ex-porc un jour, import-export toujours !

- Et quand la saison bat son plein, tu ne rechignes pas à engager des extras de là-bas dans tes abattoirs, c’est ça ?

- Je ne vois vraiment pas ce à quoi vous faites allusion.

- Moi si ! Ce à quoi j’alluvionne a laissé des traces de boue du Pré-aux-clercs derrière lui. Elles mènent tout droit à cette tenture d’où dépassent les pointes de deux poulaines ensanglantées !

Maigrelet contourna la table sur laquelle, de surcroît, quatre couverts étaient disposés. Il tira le rideau, découvrant un chevalier tout tâché de sang sur les bords et un poil cramé au milieu.

- Vous êtes grillé, mon vieux !

L’autre ne se démonta pas et se mit à la jouer grand seigneur ou plutôt grand saigneur.

- Enchanté, commissaire Maigrelet ! J’ai beaucoup entendu parler de vous ! Je me présente : Gontran-Amédée de Saint-Georges, exécuteur de basses œuvres freelance. Mais mes objectifs sont généralement plus élevés qu’il n’y paraît de prime abord.

- Je ne demande qu’à vous croire, sire Gontran ! Si votre ami Fumal Royco a la bonté de faire ajouter une assiette je crois que je vais en apprendre de belles pendant ce repas d’affaires si vous voulez bien vous mettre à table.

- Shéhérazade, ma fille, demanda Fumal, va donc ordonner aux domestiques…

- Pas la peine, Papa ! Je préfère jeûner que déjeuner en compagnie de ce blanc-bec à burn-out mol ! Monsieur de Saint-Georges est peut-être un militaire valeureux mais dès qu’il est question de repos du guerrier Monsieur a du sang de navet dans les veines. Il se fait porter pâle pour la bagatelle ! Si ma danse des sept voiles ne lui plaît pas, il n’a qu’à le prendre et se faire nonne dans un de ses couvents. Il y sera très bien entouré par ses pareilles.

- Ma fille, tu ne peux pas parler ainsi de notre hôte devant un commissaire de police !

- Bien sûr que si ! Figurez-vous, Monsieur le commissaire, que je n’étais même pas l’enjeu de ce combat ! Nous autres femmes nous ne comptons pour rien dans la religion de Monsieur ! Nous qui sommes à l’origine du monde nous n’avons qu’à courbet l’échine et à subir une société patriarcale archaïque dans son modèle de sociétét !

- Oui, j’ai entendu parler de cela, appuya Maigrelet. Il paraît qu’on vous demande juste de fermer les yeux et de penser à l’Angleterre. Mais la religion, chez nous, n’est pas non plus très… comment dit-on, déjà ? Féministe ?

- Je me demande même si le chevalier n’est pas, carrément, un inverti !

- Qu’en pense le chevalier, demanda Maigrelet en se tournant vers le combattant.

- Ce n’était pas dans le contrat, commissaire. Même pas dans les petites lignes ! La vie n’est ni un fleuve tranquille, ni un conte de fées. Celui qui délivre la princesse n’est pas forcément un prince charmant rêvant de bâtir famille. Etre heureux, vivre longtemps et avoir beaucoup d’enfants, ça vous intéresserait, vous ?

- Moi oui, parce que Mme Maigrelet est la reine du fricandeau à l’oseille, mais par malheur elle n’a pas pu me donner de descendance. C’était quoi ce contrat ?

- Les boucheries Fumal, commissaire ? Vous connaissez ? Un monopole exclusif de distribution de bidoche dans tout le pays ! Un empire de la viande menacé de s’écrouler avec l’arrivée de ce racketteur à écailles !

- Pourquoi n’avez-vous pas porté plainte ?

- Contre un animal ? On n’est pas au Moyen-âge encore ! On ne fait pas de procès aux animaux dans ce pays ! Vos policiers n’arrêtent que des criminels à deux pattes ! Sont-ils seulement équipés, vos poulets, pour résister au lance-flammes de l’abominable Elliott el Dragon el Nénesse ? En un rien de temps il les eût embrochés et n’en eût fait qu’une bouchée. Vous devriez reprendre de cet excellent crumble de fenouil et laisser tomber votre enquête, Maigrelet. On a juste égorgé un bestiau par ici. Tant qu’on ne fait pas ça dans une baignoire, ça n’est même pas puni par la loi.

- C’est un fait. Mais je n’ai jamais dit que j’allais arrêter quelqu’un. Je me renseigne, c’est tout. Je n’ai plus qu’une seule question. Comment avez-vous payé votre mercenaire ? Vous savez qu’il est interdit, par contre, d’importer une religion étrangère sur notre territoire ?

- Je sais commissaire, intervint de Saint-Georges. Par contre la religion qui est répandue par ici interdit bien de manger du porc ?

- C’est un fait. Et du pangolin également.

- Et la loi n’interdit pas de manger tout ce qu’on veut… sauf des animaux ?

- Non plus. L’herbe il ne faut pas la fumer mais on peut la brouter si on veut. Même manger les pissenlits par la racine, ça arrive à des gens très bien.

- Mettre du beurre dans ses épinards, amasser des radis en vendant des navets, faire du blé en proposant du pain sans gluten, c’est permis ?

- Je crois.

- Alors réjouissez-vous, commissaire ! Monsieur de Saint-Georges et moi-même nous sommes désormais associés pour lancer une chaîne de magasins végétariens. Rien d’illégal, là-dessous ?

- Pas que je sache, messieurs.

- Et la soupe déshydratée en sachets, on peut aussi ?

- Je crois bien, monsieur Royco !

- Alors passons au salon, Messieurs. Tout est bien qui finit bien. Les loukoums et le thé à la menthe nous y attendent.

***

Quand Maigrelet ressortit du palais il retourna sur la scène de crime et il emporta la rose Brocéliande. Il l’offrit le soir en rentrant à Madame Maigrelet.

- C’est pour me faire pardonner toutes les fois où tu m’attends à la maison avec du fricandeau à l’oseille et que je te fais prévenir que je ne rentre pas !

- Elle est magnifique ! C’est très gentil à toi. Justement aujourd’hui je t’ai fait du fricandeau à l’oseille…

- Miam ! Miam !

- … sans fricandeau. C’est une nouvelle recette que m’a donnée une voisine. Il faut éviter de manger de la viande, on en mange trop, ça fait grossir et les graisses animales sont mauvaises pour nos artères. D’ailleurs ça ne te fera pas de mal de maigrir un peu. Je te trouve un peu trop grassouillet, Maigrelet, ces derniers temps ! Tu manques d’exercice.
Tu devrais retourner chasser le sanglier.

***

Le lendemain le commissaire a fait incarcérer Hafez el Salad, le prévenu du début de l’histoire, au motif d’avoir laissé divaguer un de ses animaux sur la voie publique. Le dragon Elliott el Nénesse venait de sa ménagerie.

Contre les régimes drastiques, on se venge comme on peut !

100710_038

28 mars 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 54, Entre nonsense carrollien et fantasy harrypotterrienne

C'est celui qui le Jabberwockquidditch qui l'est !

Il était Wimbourne et les poursuiveurs
Fondaient dans l’hermione et s’y confinaient.
Les Suédois étaient trop courts du museau
Et les Holyheads harpies horcruxaient.

- Prends garde au méchant Jedusor, enfant !
A ses griffes qui happent, à sa gueule qui mord !
Méfie-toi de l’oiseau détraqueur, et fuis devant
Le très boutenchoc serdaiglatraptor ! »

DDS 604 Jabberwocky 2423932

Emportant avec lui son effrayant cognard,
Il partit en quête du vivet doré.
Contre l’arbre moldu, il alla s’adosser
Et se mit à réfléchir un instant :

- Pré au lard ! Choixpeau, phénix et Tutshill !
Que Bièreobeurre Porpington me vienne en aide !
Que ses ailes d’argent me magicprotectionnent !
Que je sois vigoureux comme le Rowlingstone ! »

Il était encore tout à ces pensées fort souafles
Quand le grand Jedusor, les yeux emplis de flammes,
Fendit le dumbledore à pas mangemortels
En ponctuant sa course de soucoupes de feu.

Et une ! Et deux ! Et tiens ! Et vlan ! Sans une trêve,
Le balai dispensa ses reliques de mort.
Une fois la bête à terre, il lui ôta la tête,
Et l’envoya danser dans les trois anneaux d’or.

- Le grand Repousse-ombrage par ta lame est tombé ?
Viens vite dans mes bras, mon enfant portoloin !
Ô broumseupe journée ! Fourchelangue et diadème ! »
Glouffa le père absent dans un élan de joie.

Il était serpentard et les chocogrenouilles
Sprintaient dans le poufsouffle et s’y poudlardillaient.
Les frelons de Queerditch étaient en pétuniage
Et les Porskoff cogneurs, galamment, pinceviffaient.


Ecrit pour le Défi du samedi n° 604 d'après cette consigne : quidditch

8 février 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 53, Joute oratoire un poil insultante

DDS 597 San-Antonio N'en jetez plus

- Aboyeur abruti et acariâtre ! Abcès du cul ! Affameur !

- Va te faire encadrer, Alcibiade à la manque ! Alcoolo allumé ! Affairiste à la mords-moi le nœud ! Agité du bocal !

- Anchois analphabète ! Andouillasse ! Ane bâté ! Animalcule ! Anormal ! Anthropopithèque ! Anthropophage !

- Argousin ! Apparatchik ! Arpète ! Amerloque attardé ! Apache ! Amputé de la balayette !

- Avale-lasagnes aux petits pieds ! Artichaut architaré ! Antéchrist pas coté à l’argus !

- Avorton aventurier et babillard ! Avocaillon du lundi, azimuté la tête dans le cul !

- Babouin aztèque ! Bâfreur bas du cul ! Baleine à pattes à balloches molles !

- Bachi-bouzouk de banlieue ! Vieille baderne ! Adjupète à la gomme !

- Bandit de grand chemin ! Bambocheur ! Balourd ! Balayure !

- Baise-pantoufle ! Balaye-églises ! Baragouineur bande-mou !

- Gros tas de barbaque pour asticots ! Assassin barbare ! Barbon arriéré ! Arsouille !

- Barbouze de baudruche ! Baratineur barjo ! Va donc, eh, banane ! Baltringue ! Bâtardon aviné !

- Batracien bavard ! Bibendum ! Bestiasse béotienne !

- Bébé Cadum ! Bécasson bêcheur ! Béjaune ! Va donc artiller ta belle-doche !
DDS 597 San-Antonio Les cochons sont lâchés

- Bourrique ignare et boursouflée ! Boudin hors d’usage ! Bout de cul ! Bovidé !

- Boy scout boutonneux et braillard ! Branleur des tasses ! Commis-voyageur fourbu ! Branquignole !

- Broute-paille ! Cachalot ! Cague vivante ! Triple buse ! Brutasse ! Cageot !

- Remballe ton braquemart, le bravache, c’est rien qu’une burette ! Pouet pouet camembert, Capitan ! Si c’est tout ce qu’il a trouvé l’amphytrion burgrave parmi ses capons et ses ruffians à la mie de pain comme chevalier cagnagoux pour me chercher des noises, dis-lui qu’il me fait bien rire, le branlocheux du chef entouré de ses chauves édentés à la con!

- Ferme ton claque-merde, calamité des cambrousards, vieille carne cannibale, caramantran !

- Un cacou ! Une bleusaille à burnes molles ! Un caïman de pacotille ! Une tranche de cake de calotin mal culotté !

- Casse-toi, tu pues, vieux plat de ma bande ! Castapiane de Castafiore ! Chaloupe en chaleur !

- Chafouin ! Casse-burettes ! Chat crevé ! Chicaneur chiatique !

- Chameau malcommode à bosses nases ! Fleur de bidet ! Chancre merdeux ! Je vais t’enfoncer un cactus dans le cul pour te faire reluire !

- Cataplasme ! Carafon caractériel ! Cercopithèque cérébreux !

- Charognard de la pire espèce ! Chasse-mouches de Prisunic ! Vieux chapon puant !

- Châtre-pourceau ! Chercheur de merde ! Pseudo chevalier blanc ! Commis charcutier ! Charlot !

- Chiasserie déambulante ! Poubelle de chiftir ! Christ de calice de chienne, tu ne mérites que le chtar ou la chtouille !
DDS 597 San-Antonio Baisse la pression

- Ferme donc ton clapet, chieur de travers ! Chouineuse ! Cinoque des cinq cent mille diables ! Ciron sans rien dans le citron !

- Tu vas la déposer ta chique, espèce de chnoque ? Choléra choucrouté ! Cinquième roue du carrosse de la Fée Carabosse !

- Court-la-route cradingue ! Second couteau ! Crampon craignos !

- Colombin colonisateur ! Compisseur de Sainte Verdiana ! Coliquard collabo à la noix !

- Et moi je te conchie, gros con-conclaviste ! Condottiere de demi sel de quart de vautour ! Confetti de carnaval !

- Arrête ton charre, chie-musc, tu vas faire exploser le conomètre ! Constipé cophrophage !
!

- Coquecigrue ! Carabistouille ! Calembredaine ! Corsaire cosmopolite !

- Tu ratiocines, cornemuse ! Comique ! Bécassine de mes deux !

- Couchailleur cossard ! Mou des couilles ! Couilles en bois ! Boit sans soif !

- Coupe-bourses crapoteux ! Courante de couloir à lentilles !

- Coupeur de cheveux en quatre ! Coureur au cul des courges ! Courtisan courtaud ! Crâne d’œuf !

- Crocodile de Cro-magnon ! Crougnat ! Crevure criminelle ! Crétin crasseux !

- Cuitard cyclothymique ! Cul de plomb bénit ! Curaillon !

- Culbuto à pustules ! Crapaudaillon fielleux ! Cyclone ambulant !

- Mais ferme donc ton grand ton claque-merde, clabaudeur ! Tu jactes un sabir de clown triste !
Clématite ! Coloquinte ! Glaïeul !

GONG !

- Chers téléspectateurs ! Vous venez d’assister en direct à l’élimination surprenante de Monsieur Ledragon qui est sorti de la zone des ABC en utilisant le mot « glaïeul ». Enfin, cher candidat, Monsieur Ledragon… Qu’est-ce qui vous a pris ? Glaïeul ! Voilà un G qui vous coûte très cher. Vous étiez parmi nous dans ce «Jeu des gros mots» depuis vingt-cinq semaines et Monsieur Saint-Georges, pour sa première participation, a réussi à vous détrôner de la plus belle des manières qui soient en vous poussant à la faute. C’est donc lui que nous retrouverons la semaine prochaine en vue d’affronter un nouveau candidat avec cette fois-ci les injures des lettres D à F. Chers téléspectateurs, nous vous souhaitons de passer une très bonne soirée sur Télé- Rabelaisie 1. Après notre générique fumeux vous aurez droit à quelque publicités bien pourries et à la météo qui nous a promis hier un temps merdique et ne s’est pas trompée. Bonne soirée quand même !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 597 à partir de cette consigne : Joute

P.S. L'auteur de ce texte s'est fortement aidé du "Dictionnaire des mots qu'on dit "gros", de l'insulte et du dénigrement" de Robert Gordienne, paru aux éditions Hors Commerce en 2002. C'est là qu'il a pioché la phrase avec le cactus qui est d'Alphonse Boudard (j'eusse été incapable pour ma part de me montrer aussi cruel envers une plante grasse).

DDS 597 Dictionnaire des mots qu'on dit gros

 

27 décembre 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 52, Accumulation

99 dragons Adrienne 18-07-18 (42) Bode museum Berlin réduit

A-t-on jamais vu dragon plus hideux, plus affreux, plus pouilleux, plus squameux, plus miteux, plus visqueux que cet animal-là ? Tout écailleux et scrofuleux, du pus aux yeux, les pieds boueux, les genoux cagneux, le nez morveux crachant du feu, le vrai calamiteux, hargneux, envieux, vicieux et tortueux venant jouer les fâcheux chez nos gueux en bousculant les pieux qui entourent leurs prés pour s’emparer de leurs brebis et les rendre nécessiteux ? Ah mes aïeux ! Quelle plaie des Dieux !

Et que dire de ces chevaliers paresseux, vaniteux, adipeux, gras du cheveu, baronnets sans cachet lanceurs de cochonnet ou joueurs de croquet, piliers de mastroquet à Vezin le Coquet, authentiques paltoquets qui chopent le hoquet et rabattent leur caquet ou jouent au freluquet dès lors qu’on leur demande de jouer du mousquet histoire d’accommoder avec un saupiquet la bête pleine de toupet venue battre briquet à l’abri des bosquets ? Quel nom donner en vérité à ces insatiables arsouilles, amateurs de bistouille et de carabistouilles, tristes faiseurs d’embrouilles, à l’âme noire de houille, mollusques de la nouille, le courage en pattemouille façon pluvieux Gribouille, fierté barrée en quenouillle, gloires couvertes de rouille, détestables fripouilles, roi de la tripatouille, épateurs de galerie La Farfouille, grands dépendeurs d’andouilles, aventuriers sans couilles, intrépides impétrants de la grande gidouille de Saint-Pé-sur-Nivelle comme le chien à Jean de, soudain pétris de trouille à l’idée de changer cette infâme gargouille en mortelle dépouille ?

Que penser de ce roi archi-vieux, gâteux, bilieux, anxieux, consciencieux, sourcilleux et malchanceux à qui mieux-mieux, entouré de nombreux maffieux séditieux, mielleux ou obséquieux, véreux et présomptueux mais qui pour l’heure s’avèrent piteux, peu belliqueux et pas qu’un peu mon neveu ?

Et de ce problème épineux qui le rend nerveux, lui donne le teint cireux et lui fait l’œil vitreux lorsque l’autre monstrueux insidieux, le cracheur de feu dégueu, vaseux et bouseux s’en vient jouer les incestueux et réclame scabreux, plutôt que des brebis, une amoureuse humaine ? Ô vicieux délictueux et spongieux ! Fesse-Mathieu fangeux ! Camembert plâtreux ! Monstre pelucheux et nauséeux ! Moyenâgeux fielleux et comateux !

Et le Sort, en premier, ce rebouteux factieux, taiseux et facétieux, qui désigne, ô l’odieux, sa propre fille, la délicieuse, gracieuse, joyeuse, faramineuse, majestueuse, bienheureuse, malicieuse, affectueuse et merveilleuse princesse Yseult étincelante de mille feux ! N’est-ce pas scandaleux, Scrongneugneu ? Un scénario douteux, des rebondissements curieux, un pitch un rien filandreux sans doute pondus en une nuit par ces petits merdeux de crapuleux de ma strotje ! *

Mais cessons d’être coléreux et injurieux !

Pour compenser ce tableau noir il nous faut positivopropposer un héros véritable. Nous l’appellerons Saint-Georges. Il sera valeureux, courageux, amiteux et très pieux, ambitieux, audacieux, prodigieux, vigoureux, fougueux, ingénieux, talentueux, et que cela leur plaise ou non, aux cieux, il sera le dernier de ces preux héroïques pareils aux demi-dieux dont nous chanterons les louanges en 99 exemplaires ! C’est que, voyez-vous, on n’a pas que ça à faire, nous, palsambleu !

Le combat fut très bref. Sous les coups de boutoir du héros qui l’assaillit, qui l’estoqua, qui l’entama, qui l’entailla, qui l’assomma, qui l’estourbit, qui la trancha, la taillada , la dépeça, la découpa, la démolit, la dézingua, la dessouda, la défonça, la malmena, la tronçonna, la charcuta, la fit charpie, la bête s’affaissa, s’abattit, s’écroula, s’étala, s’épandit, geignit, agonisa, soupira, maugréa, s’éteignit, trépassa l’arme à gauche

Son sang coula toute la nuit.
Il en naquit une rose et Saint-Georges s’en alla.
Nous aussi, vers d’autres aventures de cow-boy solitaire.

N.B. La Photographie nous a été ramenée de Berlin et offerte par Dame Adrienne. Merci à elle.

* Clin d'oeil à madame Chapeau

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