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Mots et images de Joe Krapov
99 dragons
25 août 2024

CONSIGNE 1112-19 DU 28 FÉVRIER 2012 DE L'ATELIER D'ÉCRITURE DE VILLEJEAN

 

Exercices de style sur Saint-Georges et le dragon

 

 

L'animatrice, Gwenaëlle N.,  fournit le récit du combat de Saint-Georges contre le dragon :

 

"Un jour, Georges arriva dans une ville de la Libye nommée Silène. Or, dans un étang voisin de la ville habitait un dragon effroyable qui, maintes fois, avait mis en déroute la foule armée contre lui. Parfois, il s'approchait des murs et empoisonnait de son souffle tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Pour apaiser la fureur de ce monstre et l'empêcher d'anéantir la ville entière, les habitants lui offraient, chaque jour, deux brebis. Mais bientôt le nombre de brebis se trouva si réduit que force fut aux habitants de tirer au sort une créature humaine et aucune famille ne fut exceptée de ce choix. Et déjà, presque tous les jeunes gens de la ville avaient été dévorés lorsque, le jour de l'arrivée de saint Georges, le sort désigna pour victime, la fille unique du roi.

 

Vêtue d'une robe de mariée, attachée à un rocher aux marches de la ville, la princesse attend donc la mort. Georges pose d'abord une condition avant d'en finir avec le monstre: Il ne tuera le dragon que si le peuple se convertit au christianisme. Contraint, le peuple se soumet à cette demande et on baptisa quinze mille habitants sur le champ. Alors que, dans la légende orientale, Georges terrasse tout simplement le dragon avec sa lance (parfois avec son épée) comme tout légionnaire romain qui se respecte, dans la Légende dorée, l'arme de l'exploit est un signe de croix.

 

Le dragon souleva sa tête au-dessus de l'étang et Saint Georges, après être monté sur son cheval et s'être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s'avance vers lui. Il brandit haut sa lance, fit au monstre une blessure qui le renverse sur le sol. Et le saint dit à la princesse: "Mon enfant, ne crains rien et lance ta ceinture autour du cou du monstre!" La princesse fit ainsi et le dragon, se redressant, se mit à la suivre comme un petit chien qu'on mènerait en laisse.

 

La bête fut ensuite conduite par la princesse jusqu'à la ville où elle fut décapitée. »

 

NOTES (tirées de Wikipedia) :

 

Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc (signe de pureté), ayant un dragon (créature composite mi-crocodile, mi-lion) à ses pieds. En armure, portant une lance souvent brisée à la main, ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules (c’est-à-dire blanche à croix rouge), couleurs qui furent celles des croisés (faisant également de saint Georges, leur saint protecteur) et devinrent celles du drapeau national de l’Angleterre au XIVe siècle. Il est l’allégorie de la victoire de la Foi sur le Démon désigné dans l’Apocalypse sous le nom de dragon.

Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges tua le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.

Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays. Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.

 

Elle propose ensuite de procéder comme Raymond Queneau dans son ouvrage "Exercices de style" et de réécrire ce récit dans un des styles suivants :

 

Tous les verbes de votre texte seront au futur

Tous les verbes de votre texte seront au passé simple

Tous les verbes de votre texte sont au présent

Style télégraphique

Le récit est fait par une personne à trois autres autour d’une table dans un bistrot

Le récit est une suite de tankas (poème japonais composé de cinq vers dont le nombre de syllabes est 5-7-5-7-7)

Votre récit est truffé d’un maximum de noms propres

Votre récit est truffé de « par devant » et « par derrière »

Votre récit à la forme d’une comédie (découpage en actes, scène, dialogues des protagonistes)

Votre récit est fait par l’épée de Saint-Georges

Votre récit est truffé d’onomatopées

Votre récit est truffé de notations gastronomiques (non de plats ou d’ingrédients culinaires)

En style injurieux

Votre récit est truffé d’anglicisme

Interrogatoire d’un des personnages ou d’un témoin dans un commissariat de police

Texte de slam

En alexandrins

En style enfantin truffé de alors et de et pis

Texte composé uniquement de phrases exclamatives !!!!

Lettre officielle

Texte avec un maximum de mots qui se terminent en « on »

Texte comprenant un maximum d’adjectifs de couleurs (bleu, rouge, vert, indigo)

Votre texte est le récit d’un rêve que vous avez fait

 

La sculpture et le tableau sont de Salvador Dali

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16 mai 2024

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 80, Logorallye de mots pour dictée provençale

 

A cette époque-là les moutons – les moutonsses ! - et brebis que nous avions nourris, soignés et engraissés (nourri·e·s, soigné·e·s et engraissé·e·s ?) dans nos verts pâturages parurent si florissants et si appétissants à une espèce de phacochère géant, saltimbanque dégingandé mais gras du bide, du genre cracheur de flammes à écailles, que Sa Bedonnance – ainsi le surnommâmes-nous – s’en vint pour bouffer au moins cent-vingt de nos ovins et ce sans vin car la bête obscène et malsaine s’était tant abreuvée d’absinthe qu’elle avait la langue et la peau toutes vertes et ne buvait plus rien d’autre. Un bâfreur fin de siècle, voilà bien ce qui nous manquait !

 

 

Économiquement parlant, nous sombrâmes dans l’abîme, coulâmes dans les abysses et, à contempler la courbe qui dégringolait vers le niveau zéro de l’abscisse, il ne fallait pas être un grand crack pour voir se profiler le krach de notre petite entreprise.

 

Plus rapides que des coléoptères fuyant un incendie, nous traçâmes de belles arabesques dans le labyrinthe de l’administration et nous quérîmes – pardon, ça ne se conjugue pas ! - nous nous en fûmes quérir l’attention,la sollicitude et l’assistance de notre autorité compétente – en un seul mot, s’il vous plaît, « compétente » !-.

 

Quoique nous eussions toujours payé nos impôts avec une régularité métronomique nous fûmes estomaqués d’apprendre que Sa Ventripotence – ainsi surnommait-on Naq Oun Solflèch, notre monarque – ne pouvait lever contre l’envahissant dragon une armée valable.

 

- Quoi que j’ordonne, nous expliqua-t-il, et malgré mon désir d’envoyer des troupes sur le terrain, ma soldatesque ne veut plus que procéder au réarmement démographique du pays. Ils sont tous au garde-à-vous, à la queue leu leu et réclament, tout nus dans leur serviette, un bordel de campagne ! Des brêles, toujours à faire le Jacques ! Des Gaulois réfractaires !

 

Tout alla donc de mal en pis et nous faillîmes tous devenir chèvres. Après avoir boulotté tous les troupeaux de la contrée Sa Bedonnance réclama des jouvenceaux et des sylphides. Pas pour faire comme Joseph Prunier ou Harvey Weinstein, non. Pour les bouffer.

 

Heureusement pour nous un militaire romain aguerri passa par-là et nous guérit de ce malade. Qu’il fût chrétien, déserteur et voué à devenir martyr nous importa peu. Un certain palimpseste bien gratté, bien tapé et bien épais, écrit par un bibliothécaire resté anonyme, raconte de quatre-vingt-dix-neuf façons différentes que le soldat se fit fort, en échange d’une statuette en onyx représentant Taylor Swift, son idole, de nous débarrasser du monstre. Une tâche dont il s’acquitta avec maestria lors d’un combat épique dont les observateurs disent que ce fut un maelstrom d’une rare violence.

 

image aimablement communiquée par Dame Adrienne

 

Il se rapporte aussi que dans le sang de la bête disloquée une fleur poussa que les savants botanistes appelèrent « asphodèle » mais que nous baptisâmes du surnom de « Sa printanière ».

 

Mais j’arrête de vous embêter avec mes histoires. Nous vivons dans la paix et la prospérité, l’eau coule à nouveau dans les collines, la femme du boulanger est revenue au domicile conjugal, Pomponette aussi et plus personne ne fend le coeur à personne. Il faut juste, maintenant, que j’aille rentrer mes moutons.

 

Mes moutonsses, bordel ! Vous le faites èqueuseuprès ou quoi ?

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 14 mai 2024

 

d'après la consigne AEV 2324-28 ci-dessous

 

 

 

1 mai 2024

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 79, Paronomase

 

 

Lydie Capablanca est bien capable de ça : être née dans un rire à gorge déployée de sa maman Crystelle parce que la sage-femme prétendait qu’« Y a pas d’os, pour une famille de Cappadoce qu’ a pas d’as, de tierce ni de sesterces, pourvu qu’elle ne soit pas brétilienne, christique ou crétine, si le père de l’enfant est facteur et s’appelle Crésus. L’accouchement se présente bien et l’enfant par le siège ! ». Dans le sillage parfait du rire et sans péridurale dans le procédural le bébé ébaubi fut expulsé, propulsé, baptisé en un rien de temps.

 

Lidye que l’on ôta du tas de placenta, ça lui plut plus qu’on ne croit d’être née chez des niais qui ne déniaient pas le portement de croix et daignaient pratiquer, sans crise, sauf quand on boit et ce plus qu’une fois, cette nouvelle foi.

 

Quand elle fut plus grande elle se fit appeler Georges, brûla son soutien-gorge et devint militante verte chez Quechua, c’était là son choix. 

 

- D’autres jouent les mirliflores, les miliciens terre de sienne, d’autres malicieux tergiversent et font des vers de mirliton, grand bien leur fasse aux fesses ! leur dis-je en face ou à confesse !

 

Qu’elle assumât son credo sans chichi comme le rikishi son sumo et les crottes de son chow-chow c’était à mettre à son crédit.

 

Bientôt elle rejoignit l’empire Biocoop, participa aux algarades de Crimée, fit la grève à Saint-Michel rapport aux algues vertes. Elle battit la campagne vêtue de son seul pagne, brandissant haut dans le ciel rouge la flamme olympique d’Olympe de Gouges – à moins que ce ne fût de la bière dans un fût ou des œufs de lump dans un pot-aux-roses.

 

Elle fut vite élevée car étant bonne élève - et pas écervelée comme ces cervidés qui vivent en troupeau et descendent cervoise anversoise ou bretonne - au grade d’officier au fessier à couper le sifflet. Ce par courrier officiel, ce qui fit persifler, persiller les soldats serpillières qui traînaient dans les rangs leurs bras blancs ballants et leurs chants barbants de barbeaux du Brabant (parfois la légion héberge du Belge).

 

 

Selon une première version de ses faits d’armes de fedayine pour laquelle les invertis investis et avertis n’ont qu’aversion, il advint qu’en provenance de la province de Provins, sur le dos de Sextet, son cheval à sept têtes de Septime sévère sans centimes en septembre, Lydie-Georges parvint en Libye sans avoir d’alibi pour avoir déserté autre que de désirer errer en déshérence dans le désert avec aisance (car iel avait un GPS). Elle y affronta à coups de paquets de Bonux Mylène Farmer la lascive qui rejetait là sa lessive, ses eaux sales, son Mir laine et polluait au détergent la fontaine de Castor et Pollux. Témoignerait de cet exploit, à l’entrée du port de Ra’s Lanuf une statue de la Libertine que l’on n’a jamais retrouvée (et pourtant elle tourne encore). 

 

Tout comme la Vénus est hottentote, la vérité toute nue est autre et sort de la douche des enfants : un jour que il ou elle ou iel traversait en silence la ville de Silène mais avec vigilance car à Larmor-Baden et sur les rives de rêve de la Vilaine à Rennes on enseigne la prudence, sa bête d’apocalypse nommée « Époque-à-slips » fleura l’eucalyptus et l’embrouille pas mini. L’animal se cabra devant une de ses congénères, une énorme drag-queen qui mangeait des bottines, un énorme dragon qui mangeait des boutons.

 

L’immonde immense monstre en était même rendu à rançonner le monde exigu, indigent, indigné de ces petites gens qui venaient présenter sous son nez au lieu d’armes rebelles du saucisson à tronçonner, au lieu de brebis belles leurs moutards, sans moutarde et sans moufter. Le sort de hareng saur, de victime expiatoire pour peine exécutoire d’allure shakespearienne était tombé ce jour sur la fille du roi. Belle proie pour bête pouah !

Image aimablement prêtée par Dame Adrienne

Comment Lydie aida le souverain riverain, comment la femme-soldat vint à bout sans tabou de l’infâme laide bête je vous le conterais bien car le Gascon trait bien l’histoire qui l’allaite et le lecteur de Tarbes halète quand la pomme est posée sur la tête d’enfant mais de fête vous n’aurez pas car de fait, soudain, il fut vingt heures. Vingt heures ! L’heure de Vinteuil chez Verdurin ! Le vent vainqueur s’en vint moqueur voler tous les espoirs que j’avais en mon coeur de vanter zélateur la conversion divertissante, la transformation sexuelle et verdissante de l’eschatologiste en écologiste.

 

Déplorons, ô mon zèle que j’ai hébété, que y’a plus qu’à attendre un autre jour de délire libyen de Lydie pour aboutir près d’Aboukir à une version transgenre (LGBTQIA+?) de « Saint-Georges et la drag queen » !

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 16 avril

d'après la consigne AEV 2324-26 ci-dessous

23 décembre 2023

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 78, Impératif catégorique (ultimata arides)

SGS_Illus_Knight_clr_pos_rgbUltimatum de Saint-Georges à son cheval – qui est une jument - :

- Trotte, trotte ma jument ! Va où le vent te mène ! Va d’un pas léger !


Ultimatum de Dieu au chevalier Saint-Georges

- Viens, viens sur la montagne !
Tout près du ciel j'ai ma maison.
Viens, viens sur la montagne !
Là-haut il fait si bon !
Mais attention : pas de boogie-woogie avant la prière du soir !


Ultimatum de l’estomac du dragon au cerveau du dragon :

- Vu qu’il faut manger pour vivre et que je suis en train de tomber dans les talons, s’il te plaît, décime-moi un mouton !


Ultimatum du dragon au troupeau de moutons

- A taaaable ! (cf Fais pas ci, fais pas ça)


Ultimatum du paysan au dragon

- Bouge de là, gros lard ! Gicle ! Éjecte sans jacter ! Magne-toi le popotin ! Bouge tes fesses ! Evacue ! Fais ta valise, Liliane ! Évanouis-toi dans la nature ! Pars, surtout ne te retourne pas ! Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !


Ultimatum du dragon au paysan

- Regarde bien, petit ! Vois comme tu es gaulé et comme je peux colmater ton tuyau avec mon petit chalumeau ! Tu veux vraiment entendre « Envoyez la soudure ! » ? Mange ta soupe, Toto, et reviens quand t’auras grandi ! Va te faire cuire un œuf, man !


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Réponse du paysan au dragon

- OK ! OK ! Mais Tar’ ta gueule à la récré ! J’suis pas du genre « Laisse béton », mon pote ! Attends-toi au pire ! Un bon conseil d’ici à mon retour : Marche à l’ombre ! Casse-toi, tu pues !

 

Ultimatum du paysan au seigneur du royaume

- Laisse tomber les filles, Majesté ! Débranche ! Le danger est à nos portes sous la forme d’un dragon carnassier ! Balance ton port de tête altier, secoue les puces de ton chien qui est une chienne et celles de tes gens d’armes. Va, cours, vole et me venge ! Ça urge !

 

Ultimatum du ministre des armées aux troupes rassemblées

- Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! Entendez dans nos campagnes mugir ce féroce dragon qui vient égorger nos moutons et faire grimper l'étau de l’inflation ! Marchons, marchons ! Créons une commission mixte paritaire ! Boutons l’esstrandger hors de nos mûres ! Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! Allez les Verts !

 

Ultimatum de Gérard Larcher à Jean-Luc Mélenchon qui n’a rien à voir dans cette histoire (quoique…)

- Ferme ta gueule !

 

Ultimatum de la troupe au ministre des armées

- Ne nous bourrez pas le mou ! Faut pas pousser grand-mère dans le concasseur ! Que les gros salaires lèvent le doigt ! Qu’ils y aillent eux même à la bataille contre l’affreux ! Pas question d’aller chanter « En avant Fanfan la Tulipe », de prendre des risques pour les planqués ! Nous maintenant c’est « Arrête ton char, Bidasse ! Voyage, voyage ! Allons à Messine pêcher la sardine ! En attendant le jour où nous irons à Valparaiso, buvons un coup ! Buvons en deux ! Hissez haut...  le coude !».

 

 

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Ultimatum de l’auteur de ces lignes à lui-même

- Arrête d’entrer dans les détails ! Ne raconte pas la négociation forcément mensongère entre le seigneur du royaume et le mercenaire romain. Fais pas ta rosière ! Ne raconte pas de salades à propos de ce salaire sous forme de conversion à une religion nouvelle ! Il devait être bien content, le seigneur du royaume de Libye de blanchir son argent sale en rétribuant un mercenaire et en se débarrassant de son fil à la patte, sa fille à problèmes. Ou alors résume suivant la consigne :

 

Ultimatum du seigneur du royaume à Saint-Georges

- Une fois l’affaire faite, prends l’oseille et tire-toi mais surtout occupe-toi d’Amélie ».

 

Ultimatum de Saint-Georges au dragon (à déclamer ou faire déclamer en même temps que le suivant)

- Retiens la nuit ! Tu n’en verras plus d’autre sinon que l’éternelle ! Prends ça dans les dents, enflure ! Fais gaffe à la gaffe, Gaston ! Crache ton venin ! Crève, charogne ! Tire la chevillette et ta bobinette cherra ! Alea jacta est ! Ouvrez, ouvrez la cage aux boyaux ! Bouge pas, meurs, ressuscite ! Requiesca in pace !

 

Israhel van Meckenem - saint-Georges

Ultimatum du dragon à Saint-Georges (à déclamer ou faire déclamer en même temps que le précédent)

Fous ta cagoule ou t'auras froid, t'auras les glandes, t'auras les boules ! Mets une sourdine ! Touche pas au frisbee, salope ! Prie, comte Robert ! On va fêter nos retrouvailles, je vais griller ton chamallow au chalumeau ! Compte les moutons ! Soigne ton gauche ! Essuie tes pieds ! Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! Touche pas à mon gazon ! Fuis, Lawrence d'Arabie ! Fallait pas commencer ! Aïe ! Il m'a mordu l'oreille ! Il m'a fait mal, ce con ! Il est con, ce type !


Ultimatum du grand silence qui suit la bataille aux curieux qui rappliquent toujours après l’accident

Circulez, y’a rien à voir !


Ultimatum de la princesse Amélie au chevalier Saint-Georges

- Stand by me ! Ne me quitte pas ! Love me, please, love me ! Laisse mes mains sur tes hanches ! Laisse-moi t’aimer toute une nuit ! Fais-moi mal, Johnny, Johnny ! Envoie-moi au ciel ! Éteins la lumière ! Envole-moi ! Couche-moi dans le sable et fais jaillir ton pétrole ! Mords-moi sans hésitation ! Déshabillez-moi ! Attache-moi ! Baise-moi ! Embrasse-moi, idiot ! Fais-moi une place !


Ultimatum de Saint-Georges à la princesse

- Demeure chaste et pure ! On m’a toujours dit « N’avoue jamais » mais je suis franc du collier (d’agneau) et je me dois (d’honneur) de te le dire : j’ai toujours préféré les voisins aux voisines et les garçons aux filles ! Mais va, je ne te hais point. Pense à moi quelquefois ! Va siffler là-haut sur la colline et m’y attendre avec un petit bouquet d’églantine !


Réponse de la princesse à saint Georges

- Cours toujours ! Va donc eh, lopette de végan ! Va te faire voir chez les Grecs ! Prête moi ta plume, que je te la mette dans le derrière, espèce de pom-pom-boy ! Va chez la voisine, on bat le briquet !


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Ultimatum du dragon sanguinolent à la rose qui pousse dans son sang

- Fais comme l’oiseau ! Monte-là-dessus, tu verras Montmartre !


Ultimatum de la rose mystique au monde entier

- Vois ! Celui qui m’a faite m’a fait courber la tête mais c’est dans cette humilité et cette fragilité que je m’adresse à toi et à vous. Donnez-nous, donnez-nous des jardins ! Plutôt que des guerres et des engueulades, donnez nous un jardin qu’on appellera la Terre, qui brillera au soleil comme un fruit défendu ! Aimez-vous les uns les autres ! Croissez et multipliez mais pas trop quand même parce que vous épuisez la planète ! Jésus, Jésus, reviens avant qu’ils ne soient tous devenus des lapins crétins et que l’Intelligence artificielle ne les ait transformés en esclaves authentiques !


Ultimatum de l’auteur de ces lignes aux enfants qui passeraient par ici :

- Du discours de la rose, prenez-en de la graine !

DDS 799 lettrine U avec un dragon

 J'ai demandé à Deepdream generator de me fabriquer une lettrine médiévale U avec un dragon.

L'intelligence de ce truc est véritablement artificielle : il ne connaît même pas les lettres de l'alphabet !


Écrit pour le Défi du samedi n° 799 d'après cette consigne : Ultimatum

11 mars 2023

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 76, Interrogatif

Qui aurait pu imaginer qu’il s’agissait là d’un commissariat de police installé à côté d’une douane ? Cela ne ressemblait-il pas plutôt à un alignement de tentes de Romains tout droit sorties d’un album d’aventures d’Astérix le Gaulois ? Est-ce que vous trouvez normal que Caïus Maigretus, le responsable de la brigade locale, ne ressemble ni à Jean Gabin, ni à Bruno Cremer ni même à Rowan Atkinson ?

Aucune lampe n’est braquée dans les yeux du suspect, aucun coup asséné avec brutalité ne vient endommager le crâne du gars qu’on vient d’arrêter et qu’on cuisine à petit feu, on n’entend pas de questions-réponses cinglantes et saignantes signées Michel Audiard, ça vous étonne ? Ça vous gêne ? Avez-vous oublié qu’on est en 303 après Jésus-Christ, quelque part dans ce qui deviendra plus tard la Libye alors que le légionnaire arrêté n’en a pas, d’alibi ?

st-george-slaying-the-dragon

- Vous permettez, citoyen Da Lydda que je vous fasse part de mon étonnement et de mes questionnements sur votre situation ? N’êtes-vous pas, positivement, ce qu’on appelle un déserteur de l’armée romaine et, simultanément, un adepte de cette nouvelle religion chrétienne ? Est-ce au nom de votre croyance que vous vous êtes mêlé, sans ordre de votre hiérarchie et sans arguments autres que votre prestance de cavalier et vos armes de combats, à une affaire de règlement de comptes entre autochtones ? Ne pensez-vous pas que nous avons autre chose à faire, alors que l’Empire romain, frappé de décadence et de réchauffement climatique, s’en va petit à petit, inexorablement puisque dépourvu de sèche-linge, vers ce qu’on appellera son déclin et sa chute, que l’armée d’occupation n’a rien de plus urgent à accomplir que de compter les moutons du père Mathurin comme vous l’avez fait et d’endormir les enfants avec des sornettes ? N’avez-vous pas l’impression de vous être occupé de ce qui ne vous regardait pas et d’avoir agi de façon droit de l’hommiste, expéditive et inconsidérée dans ce qui relevait de la simple gestion municipale ?

saint-georgesAlors c’est réellement ça, le Christianisme, des considérations du genre « Aide ton prochain comme s’il était ton frère » « Interviens pour faire régner sur terre la justice et la paix », « Chasse les marchands du temple » et « Bousille la nature et les animaux comme tu veux, ils n’ont pas d’âme » ? Est-ce que ces éléments de doxa justifient le meurtre, fût-il celui d’un animal pas très joli - et quand je dis « fût-il » alors que je devrais dire « serait-il » ou « même si c’est celui d’un animal » c’est sans doute aucun de ma part un lapsus linguae car je pensais « futile » qui est le qualificatif possible de votre comportement, non ? -.

Avez-vous jamais été effleuré par le concept de BIODIVERSITÉ, Georges Da Lydda ? Croyez-vous que la noctuelle doit être éliminée à l’aide de pesticides au prétexte des dégâts qu’elle occasionne aux cultures paysannes ? Pensez vous que « le thon, c ‘est bon » et que de ce fait on peut le surpêcher, quitte à provoquer sa disparition à long terme ? Que le dodo s’en remettra après un petit somme ? Que les abeilles donneront toujours du miel parce que votre Dieu a voulu qu’il en soit ainsi ad vitam aeternam et vas y que je t’envoie mon latin de cuisine, mon santo spiritu dominus meus rundupus ite missa est exoneratus of the futuram generationem aux vieux crabes qui roulent en cycle amen ?

Ce fait d’armes légendifère, ce combat à l’épée et au cheval blanc, cette rose qui pousse dans le sang de la bête vaincue et abattue, ce village de quelques pedzouilles dont le trouillomètre était à zéro et qui, en remerciement de votre « exploit » se sont convertis à votre foi, ce prosélytisme de pacotille, cette hagiographie pour petits enfants friands d’images pieuses et de hauts faits de chevalerie, votre prequel de « Tous à la croisade !» qu’on racontera peut-être par la suite de 99 manières différentes, toute cette fête de la pusillanimité vaut-elle quelque chose vis-à-vis du crime que vous venez de commettre : faire disparaître LE DERNIER DRAGON VIVANT DE NOTRE PLANÈTE ?

Vous imaginez la perte que vous venez de faire subir à la future histoire des sciences ? Cette incurie de pâle freux niais, ce crime contre l’histoire au nom d’une religion noire, cet écocide de corneille, vous ne croyez pas que ça mérite un châtiment exemplaire, une ordalie digne du Salvador, une mise au pilorible, un supplice du tréponème pâle pour le détestable que vous êtes ? Tu pensais peut-être qu’on allait te tendre la joue gauche, te pardonner cette offense au vivant ? Pas question mon pote, tu vas juste finir martyr et pourrir un peu, c’est logique, non ?

waves crashing on beach in the shape of elegant dragon by Crystaldelic

***

Et toi aimable lecteur, bien-aimée lectrice, n’as-tu pas de la chance qu’après avoir pondu un bon paquet déjà de variations stupides autour de ce canevas je t’aie toujours épargné jusqu’à ce jour la description du supplice que l’armée romaine, l’ayant repris, appliqua à celui qui devint Saint-Georges ?

N’es-tu pas bienheureux ou bienheureuse du fait que, personnellement, je ne ferais pas de mal à une mouche et que ces histoires de fer rouge, d’eau bouillante, de gavage au pain complet et à la cancoillotte, ces bûchers, ces garrots, ces supplices de l’eau, ces vierges données en guise de quatre heures aux lions, ces jugements de Dieu, ces castagnes, ces bastons, ces vendetta et ces vent d’états me lèvent le coeur ?


Écrit pour le Défi du samedi n° 758 à partir de cette consigne : ordalie.

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10 mars 2023

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 77, Plus-que-parfait

99 dragons. 7, Plus-que-parfait

 

  Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 7 mars 2023

d'après la consigne AEV 2223-22 ci-dessous

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10 décembre 2022

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 75, Belgicismes

- Le Lumeçon ? Tu veux aller au Lumeçon de Mons qui a lieu pendant le Doudou ? Quelle langue tu causes, là ? C’est quoi, encore, ce mystère que tu nous fais ?

- Justement, c’est un mystère ! La reconstitution du combat de Saint-Georges contre le dragon ! Le dragon s’est accaparé des moutons des paysans...

- Il est très amusette, très amitieux, il veut juste leur faire une baise sur les joues, alléï !

- Non, non, il les grille au chalumeau, les met dans son assiette profonde et les avale en buvant une gueuze Lambic à fond pour éviter d’astruquer ! Tu penses bien que l’éleveur qui s’est fait ainsi arranger, ne reste pas les deux pieds dans ses babys. Il s’en va faire le beideleir chez le baas, le bourgmestre.

- Quel pitch ! Il va déranger le roi pour juste une petite bisbrouille, un simple conflit de voisinage, une brette ? Il va entrer avec ses chaussures pleines de berdouille dans un château où c’qu’y a tout qui blinque ?

- Qu’est-ce que tu viens encore braire, Mathurin ? dit le roi au nuton pelant. Quelles carabistouilles vas-tu nous raconter, espèce de breyoû ?

- Y’a du brol, majesté ! Va falloir lui dire « Coucouche panier ! » à la bibiche qui vient jouer les crapuleux de ma strotje dans votre petit royaume ! Quel goulaf ! Vu son appétit énorme, vos croustillons et votre bloedpens sont menacés par ce dzoum-dzoum qui bâfre !

- C’est bon, retourne affronter la drache, je vais sonner le sauve qui pleut général et rassembler les échevins, on va régler ça vite-fait.

***

Ce qui m’épastrouille dans cette version-là, c’est qu’il se trouve tout un tas de baraquîs, de castards et de dikkeneks pour faire le chipot, aller direct au casse-pipe, mouiller la chemisette (leur marcel !) et chauffer l’encombreur qu’on a déjà surnommé la bête bise de Combray.

Ils sont meilleurs qu’ailleurs les estaminets, les bars à schnick et les caberdouches de Mons ? Les guindailles sont spéciales, par là-bas ?

Toujours est-il qu’ils sont tous partant pour aller filer des calottes à Elliott, le faire tourner en rond et en bourrique comme sur un carrousel, lui faire avaler sa chique Hollywood ! Pas un seul clopard dans la bande, pas un seul qui ait la chite au moment d’en découdre avec le gros fumeur ! Aucun labbekak dans la troupe ! Ils ont mis quoi dans la flamiche pour que ça gaze autant ?

Les voilà tous sur la grand place, excités comme au jeu de balle ! Ah, la kermesse ! Ça vous donnerait la kikkebiche, pour un peu !

Toute la population autour a délaissé son kot, même les ménagères ont posé leur loque et tordu leur wassingue pour venir voir la margaille.

DDS 745 Lumeçon 02C’est vrai qu’il est spittant le Saint-Georges, même si son cheval est noir ! Il ne s’est pas habillé chez un marchand de loques ! Casaque jaune bordée de rouge, chemise bleue, gants blancs, maronne de cavalier blanche et bottes noires, il porte un casque de cuirassier belge de 1845 (en 303 ?) : cimier cuivré, plumet rouge et queue de cheval à la nuque.

DDS 745 Lumeçon 03 ChinchinsAutour de lui il y a douze Chinchins avec des fouffes de tissu écossais et des chapeaux noirs et si on ne voit pas leur kilt avec rien en-dessous c’est qu’ils sont engoncés dans des chevaux-jupons couverts de peau de vache et qui symbolisent des chiens-chiens (qui sont peut-être des chiennes-chiennes).

L’ange gardien de Saint-Georges, le treizième homme, est appelé Chinchin protecteur. Il est un peu comme le sélectionneur de l’équipe qui s’occupe des lances et des relances. Le D.J. des champs de bataille !

DDS 745 Lumeçon 04 diablesEn face il y a onze diables qui brandissent des vessies de porc en faisant croire au public qu’il s’agit de lanternes mais les Belges ne sont pas aussi sot-l’y laisse qu’on le croit et rétorquent du tac au tac « Et mon cul, c’est du poulet ? ».

A côté de ça il y a onze hommes blancs qui manipulent le dragon, huit hommes de feuilles qui soutiennent sa queue dont tout le monde dans le public veut arracher le crin ( ??? Même dans le Kâma-sûtra, on ne lit pas de phrases aussi affriolantes que celle-ci !).

DDS 745 Lumeçon 05 Cybèle et poliade
Depuis 2001 il y a deux sorcières rousses, Cybèle et Poliade, qui ne font pas partie de la diégèse (ce n’est pas un belgicisme, c’est juste un mot savant qui signifie qu’elles n’ont rien à fiche dans l’histoire, qu’elles n’étaient pas dans le storyboard original) et c’est ce qui me fait dire qu’ils sont fous, ces Belges, mais que je ne les remercierai jamais assez de m’offrir d’aussi belles poilades.


Il y a donc du monde, 46 personnes, sur le terrain et l’arbitre ne siffle aucun penalty, ne sort aucun carton, ni jaune ni rouge, n’arrête pas le match qui, dans ces conditions extrêmes, va durer non pas nonante mais trente minutes ! Même qu’à la fin, fait pratiquement inédit dans les annales du sport, le héros sort de sa huche à pain un pistolet du modèle « Verlaine à Bruxelles en 1873 » et assassine son adversaire qui pète voï et s’en va passer quatre saison en Enfer !

DDS 745 Lumeçon 01

Ben oui, il reviendra l’année prochaine. Le mystère n’en est pas un, c’est du cinéma, ou plutôt du théâtre qu’on suit ici avec passion. Ça existe depuis 1248, ça se passe tous les ans à la Trinité sauf quand ce zot de Malbrough et cette folle de Covid reviennent nous faire jouer à carnaval !

La Ducasse de Mons, le Doudou, est même inscrite au patrimoine oral et immatériel de l’humanité. C’est dire si, en vous le présentant ici de manière aussi peu sérieuse que possible, j’ai encore accompli un grand pas dans l’iconoclastie chère au capitaine Haddock !

Mais je suis sûr que les admiratrices et admirateurs de monnonc' Archibald me pardonneront la chose ! 



P.S. Je ne suis absolument pas certain d'avoir fait un emploi correct des belgicismes.
Je les ai relevés ici où, semble-t-il, ils ont déjà fait l'objet de contestations.

Ecrit pour le Défi du samedi n° 745 d'après cette consigne : belgicisme.

12 novembre 2022

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 74, Zeugmatique

DDS 741 zeugma

Il y a des gens qui sautent des repas et sur tout ce qui bouge. Ce dragon-là n’était pas comme ça. Il se tapait la cloche et des brebis dodues et c’était moins pour la bagatelle que pour l’estomac. Il était par là-dessus enclin à s’asseoir, une fois repu, sur l’herbe et sur son code de déontologie vu qu’il n’en possédait pas. Le fait que ces animaux couverts de laine et de probité candide appartinssent à l’ordre des ovins et au père Mathurin ne le gênait en rien.

Or, depuis qu’il était sur terre, Mathurin élevait des brebis et la voix quand quelque chose le contrariait. Il ensevelit le contrevenant sous un tombereau d’injures et une tonne de cailloux balancés avec force mais cela n’entrava point l’appétit de la bête ni sa carapace d’écailles résistantes.

L’éleveur mal élevé partit donc au château et au galop de sa mule pour soulever le problème et des troupes qui puissent le résoudre.

***

Quand on est roi d’un petit pays, même en 303 après Jésus-Christ, on peut être appelé à un grand destin et en même temps « Cuisses de fennec, fleur de Baalbek ». Le populo des temps anciens avait bien de la misère à lui tomber dessus et bien de la gouaille pour lui résister. Ça équilibre, croit-on, du moins un certain temps.

Quelquefois les monarques perdent le sens de la mesure et les pédales. Ils peuvent perdre pied et la tête sur la lancée et leur chef de chef tombe dans un panier et le son de leur dernière parole au pied de la guillotine, machine à trancher les têtes temporaires et les opinions définitives. Mais point n’est besoin ici d’uchronie ni de tirer à la ligne. Quoique…

Cuisses de fennec n’était pas aussi con qu’il en avait l’air. Cette histoire d’envahissement du pays par inadvertance et par un dragon était plutôt du ressort de Fetchez Lavach, son commandant en chef des armées et des pâtisseries orientales du petit-déjeuner. Il le convoqua, lui exposa la situation et ses motifs d’inquiétude.

- Vous, vous en avez gros sur la patate et de drôles de façons d’interrompre mon petit-déj, protesta le militaire. Qu’est-ce qui se passe qui ne passe pas ?

- Ce n’est rien qu’un étranger à expulser ou à trucider.

- Ça, je suis prêt à parier que c’est la bonne nouvelle. C’est quoi, la mauvaise ?

- C’est un dragon qui pète de santé et un boulon : il sort vite de ses gonds et des vérités premières comme quoi il faut manger pour vivre les moutons de Mathurin.

- Le genre balanceur de punchlines qui vous grillera la priorité et les guibolles au chalumeau ? Un lanceur d’alerte et de flammes ? Sire c’est une affaire d’entreprise privée. Quand les bénéfices enflent on ne vient pas nous gonfler. Mais dès qu’il cesse de pleuvoir, les paysans nous bassinent ! Savez vous que mes combattants ne sont pas des flèches ? Face à de tels avatars ils se tiennent à carreau. On peut très bien tirer à l’arbalète et au flanc. Vous connaissez leur devise : « Si vis pacem para bellum et à virer ! ».

- J’aime mieux courir sur votre haricot que vers la catastrophe, dit le roi. Si je ne vous fais pas faire un grand pas en avant on va se retrouver au bord du précipice et de la crise de nerfs.

Mais rien n’y fit.


***

Bref, une fois de plus, devant la défection de ses troupes, le roi dut faire contre mauvaise fortune bon coeur et appel à « Georges de Lydda Ltd » pour que le Romain éliminât le fléau (à coup de blé ?), l’aidât (Par Zeus ! Quel beau cygne !) à vaincre l’adversité et sa 74e déprime, lui redonnât du poil de la bête et du peps, lui fît reprendre goût à la vie et deux fois des nouilles à midi. C’est à ça que ça sert, la religion, non ? Ou sinon, mais plus tard, ça sert d’auto ? D’autodafé comme dans les contes de gagas du même nom ?

***

DDS 741 Saint-GeorgesAlors (« Bis repetita nic et hunc placent » comme on dit en lapin de cuisine) revint le moment crucial où il refallut, pour le chevalier romain, entrer dans le lard de la bête et dans la mythologie chrétienne.

Ô rage, ô désespoir, comme a écrit Corneille en bâillant et en préambule d’une célèbre tirade. De l’Iliade à Game of thrones, d’Azincourt à OSS 117 et sans vergogne, c’est toujours avec des bourre-pif qu’on bourre le mou aux mômes, c’est toujours des mandales que se refilent les Vandales en sandales et en sueur qui nous ravissent le coeur, nous clouent sur les fauteuils et le bec au cinéma !

Muets d’admiration et à cause du pop-corn « qu’on ne parle pas la bouche pleine », bouche bée, le cul vissé au siège lorsque ça devient chaud au niveau effroi, plus gagas que Lady devant Rocky, Rambo, quand se pointe Maciste ou quand s’avance Hercule, que ces gens descendent dans l’arène et des zigues en pagaille – ce ne sont que des figurants, acteurs de second rang et vous êtes au troisième – vous aimez quand ça castagne et la baraque au box-office ! Bref d’Ulysse à Bruce Willis, pour que la populace se délasse, sur la place des Lices on rompt des lances et le silence.

Or, voyez-vous, quand on se bat on inflige des coups au flanc droit de son adversaire et des blessures à son propre code de l’honneur. Car enfin, qu’a-t-elle fait, cette bête, sinon manger pour vivre et un mouton énervant qui n’arrêtait pas de réclamer qu’on lui dessine un petit prince ? Ça ne vous arrive jamais à vous de tomber en panne dans le désert et en arrêt devant un menu de restaurant qui vous met l’eau à la bouche, vous ouvre l’appétit et des perspectives de félicité post-prandiale ?

L'illustration ci-dessous est de Xavier Collette

DDS 741 Xavier Collette

« Tu ne tueras point » a dit le commandement mais toute règle a ses exceptions et ses graduations qui servent à mesurer la longueur de tissu qu’il faut pour faire un kilt et celle des phrases de Marcel Proust mais là on est excusable par avance de l’envie de sauter des pages et au visage de cet insomniaque moqueur pour lui signifier qu’au moment de trancher dans le vif du sujet et la chair du dragon on n’a pas besoin de littérature somnifère ; range ta logorrhée sous ta préciosité et ta pile de marcels, Marcel ! Ici on s’en cogne et on cogne, on distribue des pains avec ostentation et force moulinets des avants bras (de Bazouges?), on constelle d’horions, on pousse son avantage et le gars Elliott dans les orties, on estoque, on esquive, on esquinte, on essaie des tactiques, on esquisse des pas de côté et des crayonnés qui sont tout sauf des gravures de mode (on fabrique du Bacon ?), on zigzague, on zigouille, on lance des invectives et son beau cheval blanc-t-à l’assaut (thérapie?) de l’ennemi, on assène (Lupin?) des coups insanes (Antonio), on lance des assauts et des insultes, on fait gicler le sang, jaillir les tripes, exorbiter les satellites, exhubérer (néologisme ?) les langages militaires, on ouvre des parenthèses (vous avez remarqué ?) lorsque tout part en couilles en même temps que le ventre du paria (on met dans le mille, Zola ?).

***

Justement Saint-Georges vient de briser sa lance en même temps que la glace lors du énième contact avec la cuirasse potemkinienne du dragon. Il sort de ses gonds et de son fourreau une courte épée appelée xiphos et à entamer la confiance et l’épiderme de la bête, ce qu’elle accomplit bientôt.

Un coup de cette épée très courte et donc très bonne peut provoquer de graves blessures et de vraies réactions en chaîne de tronçonneuse chez l’adversaire pour peu qu’il soit avide de massacre au printemps (en Père Igor) ou de dollars du Salvador (la pilule d’Ali ?) en hiver. Après, tout dépend de ce qu’on préfère et de la grandeur de l’andouille : une mélodie en sous-sol ou cent mille dollars au soleil ? Un Henri Verneuil ? Un klaxon-automne ? Yvonne Printemps ? Suzy Delair ?

- Ô Dragon que je taille en même temps que ma bavette, Romy Schneider rend-elle Claude sot l’été ? demande Saint-Georges au dragon en lui ôtant le goût des choses de la vie.

Lors, filmé en contre-plongée – on est au cinéma, rappelez-vous le ! - le gros dinosaure lâche prise et un pet sonore, tangue, tangote, valse, vacille, inonde de son sang le sable du désert et la surface de l’écran sur lequel s’écrit enfin le mot « Fin ».

Puis au moment de conclure, de mettre un terme aux piles avant de se défiler avec les généraux gênés et le généreux générique, le « préquel » de Lucky Luke part vers son destin et le soleil couchant tandis que le tireur à la ligne plus vite que leur nombre que je suis s’ébahit de la façon dont le saint solitaire tire sa rêve-errance.

P.S. Parfois mon écriture baroque et la breloque ! Qu’on me pardonne la taille XXL de ce texte, inversement proportionnelle à celle de l’épée imposée comme sujet et à 5,5 % de taux de TVA !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 741 d'après cette consigne : xiphos

1 août 2022

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 73, Turlututu chapeau pointu

un jour sans fin

Apercevant la bête en quête d'un rôti, le petit pâtre a fui le riant pâturage, abandonnant sa tâche et ses quinze brebis à la furie du monstre.

- Bêêê ! Bêêê ! Bêêê ! bêlent-elles. 

- C’est là charmant hôtel ! considère le dîneur verdâtre – il s’agit d’un dragon -. Le couvert est fameux, l'entrecôte saignante et le gîte agréable même si caillouteux. Je vais leur imposer ma dîme à ces bêtas !

Mais le maître des lieux, aussitôt prévenu, n'est pas de cet avis. 

- C'est fâcheux ! lâche-t-il et j'éprouve dégoût que ce drôle de gâte-sauce vienne bâfrer tout son soûl et devienne mon hôte sans qu'il ne lui en coûte et sans que je l'aie prié de venir assister au goûter ou même au déjeuner. 
 
Et bientôt Mathurin Labrême se hâte vers le château. Tout proprement vêtu, bien droit dans ses guêtres, il demande à paraître devant sa majesté. 

- Quelle est est votre requête, paysan opiniâtre ? l’interroge le roi. 
 
- Sire, envoyez vos reîtres pour occire le traître qui mâche mes brebis ! Ce bâtard qui revient pour la énième fois, ça laisse un arrière-goût de saloperie suprême par derrière le serre-tête !

Ce nouvel embêtement fâche pareillement le roi un peu voûté qui blêmit sur son trône. C’est qu’il y a là vraiment de quoi péter un câble ! Car cette drôlerie qui revient continûment, - c’est la soixante-treizième fois, quand même ! -, ce destin qui folâtre et se prend avant l’heure pour Bill Murray dans le film « Un jour sans fin », c’est de l’envoûtement, une disgrâce imméritée, un rabâchage de cruauté, du théâtre de l’absurde ! De la malhonnêteté, oui, même !

Qui donc a décrété une telle âpreté pour ces temps ? La vie n’est plus un combat, c’est une débâcle perpétuelle !

Sauf que, cette fois-ci, surgit de la tempête à briser tous les crânes un navire-hôpital inattendu, un trois-mâts barque dont le quartier maître se prénomme... Georgina ! Une sauveuse qui a du foie, qui a la foi, qui se sent responsable, pas coupable et porte une guêpière et des vêtements de guerrière qui lui vont à ravir.

2022-07-16 - Nikon 75

Elle est ni plus ni moins que la fille du roi, grande prêtresse de la religion nouvelle qui dispense dans son dos, traîtreusement, des patenôtres peu ragoûtantes qui visent à rebâtir un monde juste et fraternel mais mâtiné de menaces de bûcher pour les défraîchis du bulbe qui iraient à la pêche le jour de la fête-Dieu, sécheraient les vêpres ou ne se découvriraient pas devant l'évêque.

- Vous brûlerez en enfer, hérétiques, si vous n'idolâtrez pas Jésus! Les geôliers de Satan vous planteront leur fourche dans le côlon et vous n’aurez plus qu’à vous faire porter pâles après ce supplice !

- En attendant ce jour que j’espère tardif, Georgina ma câline, demande le roi, aurais-tu un moyen de nous débarrasser d'un fâcheux animal qui commet un grand gâchis dans notre économie ?

- Mon père, vous qui avez le charisme d'une huître et l'armée engourdie par l'absorption trop fréquente de gâche vendéenne et de brûle-gueule du Gâtinais, vous croyez me tendre une embûche ? Sans vouloir paraître crâneuse je puis vous dépêtrer de cette gêne qui est la vôtre mais je vous préviens que cela aura un coût.

- Lequel ? Quel intérêt trouverez vous à ce désenchevêtrement, ma jamais folle guêpe ?

- Si je vous débarrasse de ce bélître ce sera tout d'abord au prix du baptême chrétien pour toute votre population.

- J'y consens. Je trouve ça dégoûtant d'asperger des benêts avec de l'eau bénite mais ça fait soixante-douze fois qu'ils en pâtissent, ils commencent à connaître et ça vaut toujours mieux que votre extrême-onction aux îles essentielles !

- Huiles ! Ne blasphémez pas, ô mon père ! Écoutez ma deuxième requête. Après mon acte de bravoure je quitterai le château et mènerai une vie d'aventure à travers le monde.

Le roi fut fort embêté par ce deuxième projet de la têtue. Il adorait sa fille et ce serait un crève-coeur pour luide la voir disparaître. Il pâlit, maîtrisa une petite larme de papy gâteux mais comme il était un papa-gâteau, il accepta, saumâtre, ce lâchage et signifia à la traîtresse que son hôtellerie resterait toujours ouverte pour elle.

***

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On ne sait pas ce qui plut le plus au dragon dans le prêchi-prêcha de Georgina. Est-ce que ce fut l'idée d'effrayer les mômes pour de rire ? Est-ce que ce fut le concept de dîner-spectacle ? La reconquête de sa dignité par l'exercice d'une vraie tâche au sein d'une entreprise de spectacle où chacun à son tour aurait le rôle-titre ? La séduction réelle exercée par cette pimbêche hâbleuse dont les idéaux planaient à cent lieues au-dessus des pâquerettes ? Toujours est-il qu'il n'y eut pas crêpage de chignon, âpre combat ou enchevêtrements uccelliens.

L'enjôleuse emmena le dragon après l'avoir rebaptisé Turlututu, le clown au chapeau pointu, jusqu'au faîte de la gloire circassienne en compagnie de la tarasque flûtiste, du Phénix étêteur et de tant d'autres numéros effrayants, étranges ou comiques du fameux cirque Cornflakes.

***

Le lecteur avisé ne s'empêchera pas de poser la question qui, croit-il, tue: que donnait-elle pour le dîner à sa drôle de ménagerie ? Aux animaux remis en cage après la représentation, ce qu'on offrait en récompense, cette viande fraîche et goûteuse dont ils se régalaient, c'était de la côtelette d'enfants de bûcheron, du gîte de fils d’archevêque, du boudin d'âne bâté, de la macreuse d'hérétique. Cela avait un avant-goût de « Blade Runner » sans douleur. On ne bâtit pas une civilisation sans qu’il y ait, sur le bas-côté, des dégâts collatéraux. Faire disparaître au cours d'un dîner spectacle les futurs tyranneaux qui eussent sans cela bâillonné le monde, abêti les peuples, déchaîné leur violence pour toujours plus d'impôts et toujours plus de guerres, voilà qui moralement apparaîtra infâme voire moyenâgeux mais il ne convient pas de juger hâtivement nos ancêtres  : il y a toujours un bas qui file et un bât qui blesse. Quelquefois mi-carême rime avec carton-pâte ! Avale ce casse-croûte où choisis de jeûner, camarade chrétien que ce manquement au cinquième commandement fait tomber en pâmoison !*

***

Sainte-Georgina

Bien sûr il est curieux que Sainte-Georgina ait été quasiment oubliée dans l'historiographie chrétienne. Aucune icône qui la représentât - ce portrait-ci est de Su Laing, artiste contemporain·e -, aucun hôpital qui portât son nom, aucune hagiographie même bâclée d’un rêvasseur proustien ne survécurent à l'inconsolable fuite du temps qui délave tout et rend plâtreux même les Pont l’Évêque ! Son entreprise d'édification-évangélisation des foules après conversion des monstres en légendes du cirque est devenue œuvre de fantôme dont on n’entend plus guère les chaînes. Nul apôtre n'a chanté sa louange. Évidemment, la religion et les femmes, la religion et les gens du spectacle vivant ! Mais pourtant, si vous regardez bien les portails de certaines cathédrales, les détails sculptés de certains cloîtres, les gargouilles des églises ici et là, vous verrez qu'ils sont là, eux, pêle-mêle, les monstres terrifiants qui ont hanté les cauchemars des enfants et des rois et auxquels la foi de Georgina a transmis ni plus ni moins que... la grâce !

18 juin 2022

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 72, Anglicismes

Elle n’est pas belle, la life ? Le week-end s’annonçait cool. Le temps était du genre caniculaire, à nous faire supporter d’enchaîner drinks et cocktails à la garden-party, de griller, en bermuda à couleurs kitsch, des steaks maousses sur le barbecue ou même d’arpenter un green si on se sentait courageux, dandy et snob. Mais pas de match de tennis, please ! Trop hot ! Trop speed de courir derrière la balle jaune ! Trop usant, les aces !

tregor-motoculture anonymisé

On allait fermer le snack quand un clown en jean et baskets a garé son spider sur le parking. Puis il est venu s’affaler au comptoir et a réclamé un banana-split à la barmaid. Il avait un joli look de supporter du Roazhon Park, d’amateur de hot-dogs et de galettes-saucisses plus que de pratiquant régulier de ce sport de gentlemen qu’on nomme le football. Ou alors son allure était celle d’un testeur de bière en micro-brasserie. Ou d’un ambassadeur du Gault et Millau chargé de tracer un viaduc entre tous les pubs de Bretagne sans modération. En même temps, comme dit Macron, c’était peut-être aussi juste un geek de la start-up nation. Sa carrure était celle d’un bûcheron et il arborait par-dessus son gros ventre un tee-shirt de « Trégor motoculture ». Sponsorisé par le boss de la tronçonneuse lannionnaise, le bad boy !

La Miss la lui a servie, sa glace à la Chantilly façon Lio, non sans lui signifier que ce n’était plus le moment de l’happy hour et qu’on allait procéder à la fermeture du drugstore. Le client est le king ici mais y a une deadline pour la sujétion. Un temps pour tout y compris pour dire stop au job. On n’aime pas trop le burn-out par ici. Je suis un manager libéral mais pas que.

- Ouais, ouais, on dit ça, qu’il a dit la brute épaisse. Moi je le crois pas. C’est que des fake-news, tout ça. Du bluff !

Une fois qu’il a eu englouti son ice-cream il s’est approché de notre antique juke-box et il a consulté la playlist à l’ancienne.

DDS 720 Hurricane

- Comment ? Vous avez le single de « Hurricane » de Bob Dylan ? Je veux l’entendre ! Qu’est-ce qu’on met comme pièce dans votre machine ?

- On ne met pas de pièces, monsieur.

- C’est quoi alors le business model ?

- Il est cassé, monsieur. C’est pour le fun. Décoratif, si vous voulez. C’est vintage.

- Désolé de faire le forcing mais je ne quitterai pas ces lieux sans avoir entendu « Hurricane »sur ce pick-up.

Georgia se tourna vers moi avec l’air désespéré de John Lennon pétant sa corde de mi aigu au moment d’interpréter le solo de « Help ».

- J’ai un très joli smartphone avec lequel je peux aller chercher le morceau sur Spotify et en utilisant les baffles…

- Moi aussi, tocard, j’ai ça ! OK ! Vous savez quoi ? Il me plaît bien votre fast-food ! Je crois que je vais m’y installer et en faire mon camping de base. Tant pis si votre baby-foot à musique est nase. La pom pom girl a de beaux airbags et les sandwichs ont l’air appétissants. Vous m’installerez un cosy corner dans le living-room. Je vais faire un super sit-in ici, mon gars. T’appelleras ça du racket si tu veux mais...

DDS 720 Million dollar babe- Monsieur ? intervint Georgia.

Le type, qui m’avait agrippé par les revers de mon smoking et balancé son sketch de stand up les yeux right in the eyes, comme s’il allait ponctuer, au finale, son talk-show d’un coup de boule façon Zidane à Materazzi, me lâcha d’un coup et se tourna vers la Miss.

- Ça c’est pour le respect des trente-cinq heures de travail hebdomadaire ! Elle lui balança un premier uppercut qui lui fit éclater son bridge au-dessus de l’eau trouble de la vaisselle.

- Ça c’est de la part des Pom pom girls ! Un deuxième uppercut lui éclata le pif.

Le gars prit encore quelques mandales et s’écroula, knock-out.

- Bravo, Million dollar baby ! Ca lui apprendra a s’en prendre à la championne régionale des poids légers de boxe anglaise. Tu l’as bien customisé, le biker !


***

On l’a sorti sur un brancard, le kidnapper de rade freelance qui venait de subir un lifting gratuit en se faisant simplement remonter les bretelles. On l’a plié en trois et mis dans le coffre de son dragster. On n’est pas chiens, on est fair-play, même. On l’a emmené aux urgences au C.H.U de Pontchaillou et on a prévenu l’accueil qu’il y avait un auto-accidenté dans le coffre d’une bagnole achetée en leasing dont les warnings clignotaient à tout rompre sur le no man’s land de la rampe d’accès à leur club select.

Après, pour Georgia, je ne sais pas mais pour moi le week-end a été cool. Open bar, filles sexy, slows langoureux, jackpot au casino, la routine, quoi.

Non, en fait je déconne, j’ai juste terminé mon puzzle de 1000 pièces dont le modèle est le tableau « Les Patineurs » de Wiliot.

Ca me plaît beaucoup, moi l’inaction, le rocking-chair, la non-violence. Ça ou autre chose... Je suis très peace and love comme garçon !  De toute façon la life est toujours belle dans les best-sellers que j’écris à destination de moi tout seul !

DDS 720 Les Patineurs de Wiliot

 

Ecrit pour le Défi du samedi N° 720 d'après cette consigne : Knock-Out (K.O.).

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