Le jeudi 11 avril au soir, comme Madame la conteuse "avait un créneau", les Krapov sont allés au restaurant. C'est la première fois que Monsieur photographie la rue du Chapitre depuis l'intérieur d'une gargote. Enfin d'un très bon restaurant. Ça s'appelle "Chez les garçons" mais les filles ont le droit d'y entrer aussi !
Le samedi 13 avril, "histoire de gagner du temps" Monsieur est allé, en bus rejoindre Madame à la Maison du Ronceray (dont les initiales sont MDR, MDR !). Il a fait très beau ce week-end-là. L'arbre devant le bâtiment a quand même gardé sa petite laine.
La fresque de Monsieur Héol n'a absolument pas été taguée depuis qu'elle est installée là. Hallelujah ! Ou plutôt Alleluia ! Sinon on recommence à s'activer pour participer au 20e anniversaire de la Ballade avec Brassens en septembre prochain mais, comment dire, sans fièvre particulière.
Je ne suis pas ici pour raconter les aventures d’Igor Wagner mais dimanche dernier il a accompagné Madame Maïck « Castafiore » Bourgeoizovna pour une prestation de conte dans un café-brasserie (de bière) de ce nouveau quartier de Rennes, La Courrouze. On a retrouvé là-bas Madame Katryne dont j’ai conté jadis les mésaventures « pseudo-policières » ici, sous le titre « Nous, ripoux ?».
Vous vous souvenez, c’est l’histoire du contrôle d’alcoolémie bizarre d’« Il était tard ce samedi soir » ?
Igor a trimbalé ce jour-là un lourd amplificateur de 30 W que ces dames, finalement, n’ont pas utilisé. M’est avis qu’elles auraient dû, surtout à la fin de la séance !
En effet si quelques familles de consommateurs avaient amené leurs enfants pour cet événement à eux destiné, il y avait finalement assez peu de monde à l’intérieur de la brasserie au démarrage. Dehors, c’était une autre histoire. Il y avait deux groupes de jeunes gens en goguette, du genre gros buveurs de bière et mangeurs de viande, braillards de fin de banquet chez Astérix, presque tous porteurs de chemise de bûcheron rouge et noir et… d’un béret basque ! Certains étaient assis et levaient haut la chope, d’autres se perchaient partout et semblaient pratiquer un sport vocal situé entre la haka et la harangue.
Lorsque Dame Katryne a entamé sa dernière histoire un troisième groupe aussi bruyant est venu s’installer dans la salle d’à côté, une troupe de mecs encore que ça n’a pas gêné de causer très fort et de rigoler comme des bossus malgré le spectacle en cours. Et puis dehors les avinés à la bière se sont lancés, dans le même temps, dans un concours de chansons locales et triviales. Quand Igor a ouvert la porte pour prendre congé, il a entendu « Galette saucisse je t’aime » (en réponse à des polyphonies basques?) et il a vu qu’il ne pourrait pas traverser la foule des agités. Il a replié ses gaules vers l’intérieur et d’autres clients qui pensaient partir ont suivi le même chemin.
Le patron du bistrot, visiblement excédé depuis une heure par cet envahissement de soiffards peu discrets, avait cessé de leur servir à boire – on veut bien être Madelon mais faut pas exagérer, quand même ! - et a évacué sa clientèle en lui faisant traverser la brasserie pour contourner les furieux. On a vu ensuite qu’il avait même appelé à la rescousse… la police nationale ! Des gros baraqués eux aussi, pas contents du tout qu’on les fasse travailler un dimanche !
Du coup (on peut le dire, là?) Igor n’a pas pu s’empêcher de lancer à Dame Katryne : « M’enfin Katryne ! A chaque fois qu’on sort avec toi, y’a les flics qui se pointent ! Tu les attires, ou quoi ?».
Ça l’a bien fait rigoler, la dame de Vendée, et de même le récit « Nous, ripoux » qu’elle n’avait pas encore lu, parti qu’il était dans les spams.
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En réponse à la réception des photos ci-dessous, elle a raconté dans un mail qu’au retour sa Clio a rendu l’âme à 32 kms de Rennes !
Finalement, ce n’est pas elle qui attire les gens d’armes : c’est Igor qui porte la poisse !
Démêloir : En matière de système pileux il est recommandé de lire le dictionnaire en commençant par la fin. On débute par tignasse, tif , Sanson, raie, peigne, Luchini, chevelure et on termine par chauve qui peut, calvitie et boule à zéro.
Député : On est très souvent dépité par ce que peuvent inventer les députés. Et souvent on se dit que ces braves gens sont tellement malades dans leur tête qu’ils devraient garder la chambre.
Désert : La planète est tellement outrée et scandalisée par le traitement que les homme font subir à la nature que parfois, en Mongolie, le désert dégobille.
Dessert (1) : Il est le dernier traditionaliste qui accepte de danser la farandole.
Dessert (2) : Il n’existe pas de carmagnole des desserts.
Dessert (3) : Si tu en as repris trois fois, du dessert, desserre… ta ceinture !
Diamant : C’est le meilleur ami de la femme mais moi je me méfie beaucoup des amis de ma femme (surtout de celles qui sont homosexuelles !).
Diligence : Finalement elles seraient peut-être bien plus rapides qu’un train Ouigo annulé !
Dévouement : Animer un atelier d’écriture pendant vingt ans, est-ce du dévouement ? Du masochisme ? De la perversité ? Je vais en parler à mon cheval, c’est un animal très dévoué qui a le téléphone sous la queue.
Dictionnaire : A cheval donné, on ne compte pas les dents. A dictionnaire des idées reçues non plus bien qu’il ne manque jamais de mordant si c’est Flaubert qui l’a conçu.
Dictionnaire de rimes : Ne sert plus qu’aux pondeurs de rap.
Dieu : Paraîtrait qu’il est mort d’après Madame Nietzsche, la concierge du n° 2 qui épluche tous les jours la page obsèques du journal « Ouest-France ».
Dilettante : Quelquefois, comme dans l’histoire du cigare de Freud qui est juste un cigare, la dilettante n’est que l’épouse du diletoncle.
Daguerréotype : Le Daguerréotype n’a rien à voir avec le type qui a connu Agnès Varda à l’époque où elle habitait naguère la rue Daguerre. C’est bien plus vieux que cela. Ça date d’avant la guerre. C’est le nom des premières photographies, celle que l’on prenait en demandant aux gens de garder la pose un assez long temps sans bouger, comme pour Cléo de 5 à 7.
Damas : De nos jours plus personne n’emprunte le chemin de Damas. Faut dire que ça fait bien dix ans qu’il y a la guerre là-bas.
Dauphin (1) : Comme nous n’avons plus de roi, nous n’avons plus de dauphin. C’est vrai que, à la place, nous avons Jupiter mais lui qui nous donne des leçons de réarmement démographique a bien pris soin de ne pas faire de mômes !
Dauphine : Comme nous n’avons plus de reine, nous n’avons plus de dauphine. Même chez Renault ils n’en font plus. Pourtant elle avait de jolies rondeurs, cette voiture. Un peu comme Laure Manaudou qui est maintenant, dans sa cuisine, la championne des pommes Dauphine !
Dauphin (2) : A ce poisson intelligent on a toujours préféré pour la décorations des flippers la pin-up un peu bête dont les seins proéminent et le fessier poudroie.
Débauche (1) : Autrefois sur la toile elle était toujours de couleurs, la débauche. Maintenant, sur la toile, elle est bien souvent de fake-news (défèque-niouzes en bon français), la débauche.
Débauche (2) : Encore une histoire de pluriel irrégulier : un Allemand, débauche.
Décoration : Depuis que la décoration de la Légion d’honneur est un fac-simile de la pierre de Rosette en résine synthétique et en grandeur nature, plus personne ne veut être fait chevalier de cet ordre ! Ah non. Je confonds. C’est depuis qu’on s’est rendu compte qu’on l’avait donnée à Gérard Depardieu, Roman Polanski et Harvey Weinstein !
Décor de théâtre : Plus besoin ! On joue maintenant toutes les pièces sur un plateau vide. Plus besoin de costumes non plus :Tartuffe est transposé au XXIe siècle et tous les acteurs sont à poil.
Dent : Si les tiennes ne rayent pas le parquet, tu ne posséderas pas une Rolex à cinquante ans et donc tu auras raté ta vie.
Descartes : Ce philosophe adore nous emmener dans la cuisine pour qu’on y fasse semblant de connaître le latin : tout le monde connaît son « cogito ergo sum » qu’il faut traduire par « L’Empereur Hiro-Hito monte sur ses ergots quand il sort de son somme ».
Décorum (1) : Rime riche à « péplum », surtout dans le Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Décorum (2) : Faux ami car c’est généralement sans décorum qu’on périt en prononçant les mots « Dulce et decorum est pro patria mori ».
Déicide : Mot qui ne sert plus à rien pour deux raisons :
1) Friedrich Nietzsche a décrété que Dieu est mort et Georges Brassens a chanté que les morts sont tous des braves types. On ne va pas aller en rajouter derrière, non ?
2) Aujourd’hui encore nous sommes plongés dans de multiples guerres de religions et personne n’écoute plus Renaud Séchan quand il chante « Tuez vos dieux à tout jamais Sous aucune croix l’amour ne se plaît ».
"J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant". Louis Aragon.
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie d'internaute mais il se trouve que je collectionne les photos d'une joueuse d'échecs chinoise. Elle s'appelle Lei Tingjie (Lei est le nom de la famille et Tingjie le nom personnel). Elle a une bouille très sympathique, très expressive et elle dispute actuellement le tournoi des candidates que l'on peut suivre sur le site de la revue Europe-Echecs.
Elle avait gagné le précédent et a donc affronté en juillet 2023 la championne du monde Ju Wenjun à qui elle a donné des sueurs froides avant de se faire battre sur la fin du match.
On décide de réécrire les définitions du "Dictionnaire des idées reçues" de Gustave Flaubert.
Chacun reçoit pour ce faire les définitions de la lettre A de l'original pour en comprendre l'esprit et les entrées seules d'une ou deux lettres du dictionnaire.
A
Académie française. La dénigrer, mais tâcher d’en faire partie si on peut.
Agriculture. Manque de bras.
Affaires. Passent avant tout ; Une femme doit éviter de parler des siennes ; Sont dans la vie ce qu’il y a de plus important ; Tout est là.
Airain. Métal de l’antiquité.
Albâtre. Sert à décrire les plus belles parties du corps de la femme.
Allemands. Peuple de rêveurs (vieux).
Ange. Fait bien en amour et en littérature.
Argent. Cause de tout le mal ; Dire : Auri sacra fames.
Architectes. Tous imbéciles ; Oublient toujours l’escalier des maisons.
Architecture. Il n’y a que quatre ordres d’architecture ; Bien entendu qu’on ne compte pas l’égyptien, le cyclopéen, l’assyrien, l’indien, le chinois, gothique, roman, etc.
Aspic. Animal connu par le panier de figues de Cléopâtre.
Astronomie. Belle science ; Très utile pour (n’est utile que pour) la marine ; Et, à ce propos, rire de l’astrologie.
Athée. Un peuple d’athées ne saurait subsister.
Auteur. On doit « connaître des auteurs » ; inutile de savoir leur nom.
Autruche. Digère les pierres.
Avocats. Trop d’avocats à la Chambre ; Ont le jugement faussé ; Dire d’un avocat qui parle mal : oui, mais il est fort en droit.
Abricots. Nous n’en aurons pas encore cette année.
Alcoolisme. Cause de toutes les maladies modernes.
Archimède. Dire à son nom : « Eurèka » ; « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde. » — Il y a encore la vis d’Archimède ; mais on n’est pas tenu de savoir en quoi elle consiste.
Abélard. Inutile d’avoir la moindre idée de sa philosophie, ni même de connaître le titre de ses ouvrages ; Faire une allusion discrète à la mutilation opérée sur lui par Fulbert ; Tombeau d’Héloïse et d’Abélard ; si l’on vous prouve qu’il est faux, s’écrier : « Vous m’ôtez mes illusions. »
Absinthe. Poison extra-violent ; A tué plus de soldats que les Bédouins.
Actrices. La perte des fils de famille ; Sont d’une lubricité effrayante, se livrent à des orgies, avalent des millions (finissent à l’hôpital) ; Pardon ! il y en a qui sont bonnes mères de famille !
Air. Toujours se méfier des courants d’air ; Invariablement le fond de l’air est en contradiction avec la température : si elle est chaude, il est froid, et l’inverse.
Antiquité. Et tout ce qui se (sic) rapporte, poncif, embêtant.
Antiquités (Les). Sont toujours de fabrication moderne.
Amérique. Bel exemple d’injustice : c’est Colomb qui la découvrit et elle tient son nom d’Améric Vespucci ; Faire une tirade sur le self-government.
Appartement de garçon. Toujours en désordre ; Avec des colifichets de femme traînant çà et là ; Odeur de cigarette ; On doit y trouver des choses extraordinaires.
Anglais. Tous riches.
Anglaises. S’étonner de ce qu’elles ont de jolis enfants.
Artistes. Tous farceurs ; Vanter leur désintéressement (vieux) ; S’étonner de ce qu’ils sont habillés comme tout le monde (vieux) ; Gagnent des sommes folles, mais les jettent par les fenêtres ; Souvent invités à dîner en ville ; Femme artiste ne peut être qu’une catin.
Arsenic. Se trouve partout. Rappeler Mme Lafarge (?) ; Cependant, il y a des peuples qui en mangent.
Arts. Sont bien inutiles, puisqu’on les remplace par des machines qui fabriquent même plus promptement.
C'est à cela qu'on reconnaît un véritable drogué ou un véritable amoureux : pour rien au monde je ne voudrais retourner vivre dans cette période comprise entre 1969 et 1975 ou dans ces eaux-là, comme disait Emile.
C'est une période où Marina Bourgeoizovna était absente de mon environnement.
Je sais que je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais je tiens quand même à ajouter que je ne renie rien de mes goûts musicaux de cette époque-là et que je les tiens même toujours en très haute estime. C'est pour cela qu'en découpant le Télérama n° 3866 du 14 février 2024, j'ai arraché la page 130 et que, suivant ses indications, je suis allé voir le "Arte film" intitulé "Have you got it yet : L'histoire de Syd Barrett des Pink Floyd", un documentaire de 95 mn, inédit, de Roddy Bogawa et Storm Thorgerson (GB 2023).
Pour celles et ceux à qui cela parle ou que cela intéresse, c'est encore visible ici jusqu'au 22-05-2024 inclus.
Et donc oui, je suis fan de cette histoire de génie foudroyé, de la musique de ce hippy allumé, de son histoire à la Rimbaud et de ces quatre albums uniques en leur genre : avec Pink Floyd "The Piper at the gate of dawn" et "A Saucerful of secrets", en solo "The Madcap laughs" et "Barrett". Il faut ajouter l'album "Relics" et aussi le "Masters of rock" pour "Apples and oranges".
Le documentaire ne m'a rien appris de bien neuf sinon le nom de la fille qui pose nue sur la pochette du premier album solo : Iggy the Eskimo ! Iggy l'Esquimaude ! Son véritable nom est Evelyn Rose et elle est née au Pakistan. Va comprendre, Charles !
Je ne vais pas vous embêter plus que ça avec cette fanitude un peu bêta. Sachez juste que je collecte de temps en temps sur Internet des images issues de la session photographique que Mick Rock a organisée avec Syd dans son appartement au parquet bleu et rouge de Earls court square 310 à London.
Si vous voulez un jour me faire un cadeau fou, son bouquin s'appelle Psychedelic renegade. Il vaut 4 900 € sur Ebay ! Non, je plaisante, c'est là le prix d'une édition de luxe signée par le musicien et le photographe. Il faut quand même compter 100 ou 150 euros mais, de toute façon, je n'ai plus de place pour stocker des bouquins !
En voici quelques extraits gratuits !
Si vous êtes sages je reviendrai demain mettre les liens pour afficher les photos en plus grand ! Monsieur Canalblog ne permet pas cela sans cette manipe-là.
Ce que la Vilaine charrie, elle l’embarque en douceur vers Redon et, de là, vers l’océan Atlantique. Son débit est si lent qu’elle prend ici et là des allures de fleuve serein mais dans sa traversée de Rennes celui-ci n’a jamais rien de majestueux.
C’est sans doute à cause de tous ces cochons qui s’en viennent à la nuit tombée tracer des lettres, des tags, des graffs et même dessiner des cochons sur les murs qui bordent le halage ou les petits chemins de la rive droite.
Ici me voilà pris d’un doute, comme l’est le boxeur avant de monter sur le ring. Cela ressemble au paysage que l’on peut voir derrière chez moi, entre le stade de la route de Lorient et le viaduc qui permet aux trains de rejoindre Saint-Malo.
Mais cela peut être aussi un paysage des bords de l’Ille, un morceau du canal vers le cimetière du Nord. Ce sont les garages qui me désarçonnent mais c’est bien que tu m’emmènes dans ce coin-là, petit cochonou, parce que c’est par là qu’on trouve, à Rennes, la Maison de la Poésie.
J’avais justement très envie d’y revenir à celle-là, de chausser les gants à boxer la langue pour donner dans le percussif, dans le monosyllabe. Vous allez d’autant moins y couper que je le connais bien le boxeur de la rue de Paris et je sais que l’artisan peintre dont on voit l’enseigne s’appelle… Guillotin !
Alors du coup, Deus ex machina, j’envoie mon droit :
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.