TROIS POÈMES DU 28 JUILLET 1985
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Le maestro joue comme un pied
De son violon à perdre l’âme
Et le pire est que cela sied
A ce drôle de mélodrame.
Musique
De mastroquet
Estropiée pour Madame
Par le violon malade,
Inquiet,
D’un paltoquet
Minable
A qui on donnerait
Bien plus volontiers
La clé des champs
Que celle de sol
Afin qu’il prenne
La fille de l’air
Ou même
La poudre d’escampette.
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Sur les places, pavées,
Ont poussé
Par-dessus les arcades
Des fleurs vertes à tige blanche.
On les appelle « églises »
Mais personne n’y entre.
On préfère rester dans les « restaurace »,
Attablé devant sa pivo *
Ou, devant les boulangeries
Manger des gâteaux au pavot.
Quant au slogan, à la mairie,
Il dit que les temps changent,
Que la religion est l’opium du peuple
Et que l’U.R.S.S…
Je n’ai pas l’impression
Que personne les lise
Et je préfère, moi aussi,
La bière à la croyance
En ce qui vient d’en haut.
* En tchèque « pivo » signifie « bière ».
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A longer des rivières encaissées, serpentantes,
Dans le paradis Šumava - Prononcer « Choumava » -,
A tourner au centre des places
Pour photographier les façades,
A boire de la bière
Bien plus qu’il ne faut,
On reviendrait de ce pays
Bien plus ivre d’images
Que ne le voudrait le parti
D’être bien raisonnable en tout.
La Tchécoslovaquie,
C’est fou !
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