LA COMPLAINTE D’IGOR WAGNER
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Si la photo est bonne,
S’il symphonie de rouge et jaune,
S’il orange dans les feuillages,
Nous sommes en septembre
- Quel joli temps ! -
Et il automne.
On serait mieux dedans sa chambre
Qu’à rouler au coeur de la nuit
Mais parce que je t’aime,
Ô argent qui fais le bonheur,
J’accompagne la cantatrice,
Je conduis la voiture,
Je porte les valises
Et je rêve des voyages
Où l’on part sans bagages
Vers l’île aux mimosas,
Le bois de Saint-Amand
Ou l’éléphant de Nantes.
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Moi je me balance bien
De savoir, à chaque fois,
S’il y aura du monde ou pas
Au récital de La Bianca,
S’il faut serrer la main
De l’homme en habit rouge
Qui baise les doigts de Castafiore
Ou s’il faut lui clamer
« Joyeux Noël, mon père ! »
Je m’en moque des boutons dorés
Du capitaine Craddock
Et des jolis manchons
Dont à la charge Irma.
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Dans ces salons d’après-concert
Il verdurine,
Il pince-fesse,
Il monstre sacré,
Il minotaure ;
C’est chapeau bas pour la Bianca
Et l’enfant laboureur,
Le pianiste
Reste sur la touche.
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Le faiseur de musique ?
A peine une attention !
Renvoyé à son mal de vivre,
Au remballage des partitions :
Il amertume,
Il solitude,
Il soleilnoire à Périgueux
Pour le père Igor !
C’est de ma faute aussi sans doute
Et maintenant
Il c’estroptarde :
J’ai tué l’amour de ma vie
Jadis dans le temps du lilas.
C’était dans le printemps de Vienne
Où elle vendait des p’tits gâteaux.
Elle m’y serinait une petite cantate,
Un très vivant poème,
Une promesse d’amoureuse ;
Il y Sachertortait,
Concertdenouvellannait,
Soundofmusiquait
Et je n’ai pas entendu
Que derrière sa routine
La petite Eglantine
Me promettait l’air enchanteur
Et tiendrait toujours haut la note
De la mélodie du bonheur !
***
Il pleut,
Il vente et il automne,
Il peste et il fatalerreure
Puis il panneauindicateure :
Cheverny, trois kilomètres.
A force de conduire dans le noir
A force de fatigue et de ruminations
Et de ronfle-à-l’arrière
Voilà qu’il saint-exupérise,
Genre « vol de nuit la panne est porche »
Et toi l’homme du seul solfège
Il n’est pas à ta portée
De dessiner un mouton !
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Mais bon, déjà on n’entend plus
Comme il airdesbijoute,
Comme il sibêle en ce miroir,
Comme rime si bien miroir avec mouroir.
Mourir ?
A mourir pour mourir
N’est-ce pas le moment
De terminer l’année dernière à Marienbad
Autrement que dans ses tatanes,
De mettre un terme à ces promenades
Si maussades
En se payant un bon platane ?
- MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FOUTEZ, IGOR !
Roulez droit, mon garçon !
Réveillez-vous, vous nous emmenez dans le décor !
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C’est Madame la camérière
Qui gueule depuis la plage arrière.
Zut ! L’aller pour le paradis
N’est pas encore pour aujourd’hui !
J’ai oublié les insomnies
D’Irma la douce à la dent dure !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Vilejean le mardi 28 mai 2024
d'après la consigne AEV 2324-30 ci-dessous