Traverser Rennes à pied le 15 mai 2020 (3)
Ils ont protesté parce qu'il n'y avait pas de masques
et maintenant qu'il y en a ils les balancent par terre !
Sales gosses, les gens !
Vus de l'intérieur de notre kilomètre carré, ils étaient magnifiques, même.
Il a fait un temps superbe pendant deux mois, exprès pour qu'on savoure mieux
l'interdiction d'aller voir la mer ou d'aller courir dans un parc désert.
Maintenant on attend les jours heureux mais...
d'où vient qu'on n'y croit pas trop ?
Au carnaval de Granville (Manche), avant le défilé, le 7 février 2016 (11)
Ce déguisement de girafe ne pouvait trouver meilleure porteuse que cette jeune fille longiligne.
Les Zuhesses à Nantes le 14 décembre 2013 (1)
J'aime bien les musées dans lesquels on a le droit de prendre des photos sans flash. C'est le cas du musée Jules Verne de Nantes dont le site est ici. L'auteur de "Objectif Lune" et "On a marché sur la Lune" méritait bien ce musée consacré à son oeuvre qui a fait rêver tant d'enfants, d'adolescents et d'adultes à travers les siècles.
Comment ça "je n'ai pas tout compris " ?
W COMME WAGON DE TRAIN (OU L'ANGLAISE ET L'INCONTINENT)
Gare de Rennes, le 14 avril 2013. C’est dimanche matin. La journée s’annonce belle. Le train pour Nantes est déjà à quai à 9 h 40 pour un départ à 10 heures. Je me suis assis sur un siège isolé à gauche dans le sens de la marche. J’ai sorti de mon sac à dos « Trop humains » de Donald Westlake. Bien qu’il soit publié dans la collection « Rivages poche » ce n’est pas un polar. Mais déjà, trouver le temps de ne rien faire d’autre, pendant une heure, qu’ouvrir un livre et s’adonner à ce vice impuni, la lecture… Ah ! Quel délice !
Arrivent quatre jeunes demoiselles. Elles posent dans le compartiment de quatre places à ma droite deux énormes sacs valises roses à roulettes. « Oh la la ! » me dis-je ! Ca va jacasser tout le temps du trajet ! » La perspective de lire en paix était bien trop délicieuse ! Elles échangent quelques mots en anglais puis ressortent sur le quai. La cigarette des condamnées ? O What a delicious moment, ladies ! Ah ! Quel délice !
Finalement il n’en remonte qu’une seule. Elle a une robe noire d’été, très courte, qui laisse voir ses jolies jambes et ses bras nus. De longs cheveux noirs et soyeux encadrent son visage doucereux de madone. Un peintre ou un photographe qui seraient là penseraient sans doute devant un tel sujet de sa Majesté en majesté : Ah ! Quel délice !
Le train s’ébroue. Non. Le train s’ébranle. Encore moins. Le train se met en marche. Je plonge dans mon roman, jette
un œil à la dérobée à ma compagne de voyage. Elle regarde devant elle et contemple de temps en temps par la fenêtre le paysage ensoleillé, vert et humide de la Haute-Bretagne qui défile joyeusement au-dehors en ce premier jour de vrai printemps. Je sens déjà, à regarder le paysage symétrique de mon côté que je me souviendrai longtemps de ce voyage à Nantes. En y songeant plus tard, je me dirai : Ah ! Quel délice !
Elle a parfois des sourires pour elle-même. Elle doit songer aux instants passés à rennes avec ses amies. Ses correspondantes ? Fait-elle un tour de France en vue de visiter les gens qui lui écrivent ? Elle n’a rien sorti du grand sac bleu pâle qui est venu s’affaler au pied des valises roses. Ni livre, ni grille de mots fléchés ou revues de sudoku et encore moins de téléphone portable ! Ah ! Quel délice !
Nous voici déjà sous le viaduc de Redon avec de l’eau à perte de vue entre Vilaine débordée hors de sa cage et marécages en bordée pas si vilaine qu’on le dit (à vrai dire, on dit « méchante » pour une bordée !). Le soleil éclaire le visage de la petite Anglaise. Elle a posé son visage sur sa main et regarde le paysage. De mon côté j’observe les herbes qui défilent et je m’aperçois soudain que son image se reflète dans ma vitre. Qu’ai-je écrit, plus haut ? « Un peintre ou un photographe qui serait là… » Mais ne suis-je pas photographe moi-même ? Discrètement je sors mon appareil photo de mon sac à dos… et je vole son image de jeune fille romantique à la « travelling lady ». Ah ! Quel délice !
Ecrit à l'Atelier d'écriture de Villejean le 16 avril 2013. La consigne était de décrire des petits moments de bonheur et de terminer chaque description par l'expression "Ah ! Quel délice !". Cette forme d'écriture est dûe à un auteur chinois, Jin Shengtan, dont les 33 délices sont repris dans l'ouvrage de Simon Leys "L'ange et le cachalot".
N.B. le titre "W comme Wagon de train" est bien entendu emprunté à Adrienne
TROUVAILLES ET VISIONNAGES
En tapant les trois textes publiés ce jour, j'ai écouté les deux premiers CD d'un coffret intitulé "Irish drinking songs". Du coup voilà deux petites vidéos complémentaires qui devraient vous mettre en forme pour la semaine !