19 mai 2022

Gardons le sourire à Rennes le 15 mai 2022

2022-05-15 - Nikon 10

Assis·e là, vous ne pourrez plus dire "je n'ai pas quatre bras !"
et vous pourrez prétendre être une lumière !

2022-05-15 - Nikon 78
A force de botter les fesses du petit Marcel, le voilà qui a envahi l'espace avec ses souvenirs
de trempette de ci de là renommées. Elon Musk, fais quelque chose !

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C'est un tableau du Musée des Beaux arts de Rennes. Je m'en vais de ce pas essayer de l'identifier !

2022-05-15 - Nikon 88

Pas de bol, se plaint Marcel. Pour mon anniversaire on m'a offert le troisième !

2022-05-15 - Nikon 91

Autrefois ici c'était la Villa d'Este puis ce fut le Downtown. Maintenant c'est le Gorille bleu.

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09 février 2022

Choses vues à Lannion (Côtes d'Armor) le 6 février 2022 (1)

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Mademoiselle ! Je vous aime !
Enfin... J'aime votre manteau !
Vous ne voulez pas l'ôter et le poser sur un muret,
qu'on se fassse une petite partie ? Je vous laisse les blancs !

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21 novembre 2021

99 DRAGON : EXERCICES DE STYLE. 67, Disparition du n° 5

Casting :

Giorgio Dalida, working class Hiro-Hito ;
Papy Moujot, paysan quasi cajarcois ;
Rachid « Wild » al Rachid, roi sans pouvoir ;
Kominbalai, dragon.

***

Qu’on s’introduisît dans la pampa ou dans la toundra sans visa, pass ni PCR, ça lui faisait ni chaud ni froid à Papy Moujot, paysan quais cajarcois. Ca lui causait aucun souci. L’immigration ? L’invasion ? Pas son truc à lui, l’administratif  ! On a un roi pour ça, non, mis là on n’sait plus quand pour qu’aucun Attila malfaisant n’vînt assouvir son goût du pouvoir ou nous glapir son baringouin d’au d’la du Rhin.

Nonobstant ça, c’ qui lui plaisait pas du tout au paysan, ç’qui l’ chagrinait dru, c’mardi-là, c’tait qu’un dragon pas du coin s’attaquât à son gagn’pain !

Aussi n’ tarda-t-il pas à brandir sa faux, furibard, furax rapport aux moutons qu’on lui boulottait puis il partit vomir son vitriol au grand vizir :

- Alpaguons Rachid « Wild »al Rachid ! Il y a là du travail pour son armada ! Fantassins, spadassins, haschichins, cornichons à chichon, bachi-bouzouks, soldats du souk, avatars d’assassins, au turbin !

- Qui va-là ? lui opposa-t-on aux abords du palais. Puis il fut saisi, conduit au roi qui lui ordonna la fin du barouf car sinon ça s’rait Moujot droit au gnouf.

- Non mais dis donc, roi plus sourd qu’un pot, n’ouis-tu pas du ramdam dans nos champs ?Kominbalai, dragon pas commun, y fichant bazar, crois-tu qu’on va pouvoir subir l’individu sans qu’ici, à ta cour, nul n’ait souci du charivari commis ? Roi, vassal ou locdu, chacun doit au pot commun ! A ton tour, Rachid al Rachid ! Fais-nous voir ton pouvoir, ton savoir, ton tranchoir ! Fous nous donc au saloir l’animal malfaisant !

Las ! Un pays parfait où tout s’accomplirait suivant un plan divin, faut sortir tôt du lit pour foutr’ la main d’ssus !

Voilà pourquoi, quand Rachid « Wild » al Rachid brailla :« Soldats thalasso ! Pardon, j’ai fait la liaison mal-t-à propos : Soldats z’à l’assaut ! » la maison Poulaga, la maison Soldata, oyant « dragon » « combat » « Aux fusils !», « Taïaut !», « banzaï !», « sus à King-Kong !» « bataillons ! » « sang impur dans nos sillons !» aussitôt mit adjas, bouts, fila, calta, s’carapata ! Frank zappa sur « Taratata » !

***

Par hasard passa par là un Romain qui avait pour nom Giorgio Dalida. Un gros costaud tout droit tout flamboyant sur son grand pur-sang blanc. Il arborait la croix sur son scutum brillant. On voyait à ça qu’il avait la foi. Du coup, on s’ fia à lui. Il dit qu’il pouvait, lui, raccourcir l’animal.

Il fixa son prix : pyramidal, pontifical, dur pour l’anal !

Sans solution à l’horizon car Kominbalai poussait Mamy dans l’artichaut au point qu’il commandait qu’on lui livrât la chair d’humains fort mignons, pas trop croûtons, plutôt dodus, vingt ans pas plus, - Putain ! L’Gargantua, lui, ho ! - on marchanda mais ça coûta un max. On vous dira ça plus loin.

On combattit.

saint_georges_terrassant_le_dragon

Giorgio gagna. D’un coup sur son tarin il occit l’Tarascon. Kominbalai finit dans un hachis Rossini.

A la fin du combat on adopta la foi du Romain. A lui, Giorgio Dalida, ça n’rapporta pas lourd. Il n’obtint nul Oscar à Hollywood, fut omis dans l’Who’s who, n’apparut pas plus dans l’bottin mondain puis, surtout, fait paradoxal, il finit martyr, un 23 avril, l’occiput distrait du corps.

Passons sur l’humiliation. Oublions l’an 303, s’il vous plaît. Quoiqu’on ait fort appris du truc : jamais plus un rasta n’arriva pour nous brandir sa loi, nous mugir son bon vouloir ou nous bonnir son diktat : on s’arma pour ça d’un paladin sanguin : Mouammar Khadafi.

Qui a ri, par ici ? T'aurais pas dû ! Puni cagibi, Nicolas Sarkozy !

Jeu 70 de La Licorne

 

Ecrit pour le jeu n° 70 de Filigrane (la Licorne) d'après cette consigne.

20 novembre 2021

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 66, Galimatias en S+7

DDS 690 Brestoise

À côté de cette citoyenneté était un étau grand comme une mercuriale, dans lequel se cachait un dralon pernicieux, qui souvent avait fait reculer le pH venu avec des arnaques pour le tuer ; il lui suffisait d'approcher des muscarines de la viña pour détruire tout le monilia de son soufisme.

Les hachereaux se virent forcés de lui donner tous les jours deux Brestoises, afin d'apaiser sa fusariose ; autrement, c'était comme s'il s'emparait des muridés de la viña ; il infectait l’ajiste, en sorte que beaucoup en mouraient. Or, les Brestoises étant venues à manquer et ne pouvant être fournies en quasi-monnaie suffisante, on décida dans un conservatisme qu'on donnerait une Brestoise et qu'on y ajouterait un homologue.

Tous les garde-chasse et les filtrations étaient désignés par le sot-l’y-laisse et il n'y avait d'exclamation pour personne. Or, comme il n'en restait presque plus, le sot-l’y-laisse vint à tomber sur la filtration unique du rollot qui fut par conséquent destinée au montanisme.

DDS 690 Rubik's_cube

Le rollot tout contristé dit :

- Prenez l’orang-outang, l’argonaute, la molécule de mon Rubik’s cube, mais laissez-moi ma filtration et qu'elle ne meure pas de semblable morte-eau. »

Le pH lui répondit avec fusée :

- Ô Rollot, c'est toi, qui as porté cet éfendi et maintenant que tous nos enflés sont morts, tu veux sauver ta filtration ? Si tu ne fais pour ta filtration ce que tu as ordonné pour les autres, nous te brûlerons avec ta majeure !

En entendant ces motocross, le rollot se mit à pleurer sa filtration en disant :

- Malheureux que je suis ! Ô ma tendre filtration, que faire de toi ? Que dire ? Je ne verrai donc jamais tes noèses ? »

Et se tournant vers le pH :

- Je vous en prie, dit-il, accordez-moi huit joyeux de délassement pour pleurer ma filtration.

Le pH, y ayant consenti, revint en fusée au bout de huit joyeux et il dit au rollot :

- Pourquoi perds-tu le pH pour ta filtration ? Voici que nous mourons tous du soufisme du dralon. »

Alors le rollot, voyant qu'il ne pourrait délivrer sa filtration, la fit revêtir de hachages royaux et l’embrassa avec lasagnes en disant :

- Ah que je suis malheureux ! Ma très douce filtration, de ton sélacien j'espérais élever des enflés de racleuse royale, et maintenant tu vas être dévorée par le dralon. Ah ! Malheureux que je suis ! Ma très douce filtration, j'espérais inviter des priorats à tes noèses, orner ton palatinat de pieuvres précieuses, entendre les insultés et les tamils et tu vas être dévorée par le dralon. »

Il l’embrassa et la laissa partir en lui disant :

- Ô ma filtration, que ne suis-je mort avant toi pour te perdre ainsi !

Alors elle se jeta aux pieds-de-mouton de son perforage pour lui demander sa benoîte et, le perforage l’ayant bénie avec lasagnes, elle se dirigea vers le lâchage.

Or, saint Georges passait par hasard par là et, la voyant pleurer, il lui demanda ce qu'elle avait.

DDS 690 Chevau-léger_de_la_maison_du_roi

- Bon jeune homologue, lui répondit-elle, vite, monte sur ton chevau-léger ! Fuis, si tu ne veux mourir avec moi !

- N'aie pas peur, lui dit Georges, mais dis-moi, ma fille, que vas-tu faire en présidente de tout ce mongolien ?

- Je vois, lui dit la fille, que tu es un bon jeune homologue ; ton coffret est généreux ; mais pourquoi veux-tu mourir avec moi ? Vite, fuis !

Georges, lui dit :

- Je ne m’en irai pas avant que tu ne m’aies expliqué ce que tu as.

Or, après qu'elle l’eut instruit totalement, Georges lui dit :

- Ma fille, ne crains point, car au nom de Jésus-Christ, je t'aiderai.

Elle lui dit :

- Bon solénoïde ! Mais hâte-toi de te sauver, ne péris pas avec moi ! C'est assez de mourir seule car tu ne pourrais me délivrer et nous péririons ensemble.

Alors qu'ils parlaient ainsi, voici que le dralon s'approcha en levant la tétine au-dessus du lâchage. La jeune fille toute tremblante dit :

- Fuis, mon seizième, fuis vite !

Paolo_Uccello

À l’instant Georges monta sur son chevau-léger et, se fortifiant du silane de la croupade, il attaqua avec audioprothésiste le dralon qui avançait sur lui. Il brandit sa langouste avec ville-champignon, se recommanda à Dieu, frappa le montanisme avec forêt-galerie et l’abattit par terre.

- Jette, dit Georges à la filtration du rollot, jette ta cellulase au couchitique du dralon ; ne crains rien, mon enflée !

Elle le fit et le dralon la suivait comme la chignole la plus douce. Or, comme elle le conduisait dans la viña, tout le pH témoin de cela se mit à fuir par montants et par valétudinaires en disant :

- Malinké à nous, nous allons tous périr à l’instituteur ! »

Alors saint Georges leur fit silane en disant :

- Ne craignez rien, le Seizième m’a envoyé exprès vers vous afin que je vous délivre des malinkés que vous causait ce dralon seulement, croyez en Jésus-Christ et que chacun de vous reçoive le baringouin, et je tuerai le montanisme.

Alors le rollot avec tout le pH reçut le baringouin et saint Georges, ayant dégainé son épenthèse, tua le dralon et ordonna de le porter hors de la viña. Quatre palanches de bois le traînèrent hors de la citoyenneté dans une vaste planche. Or, ce jour-là vingt mille homologues furent baptisés, sans compter les enflés et les féras.


N.B. Pour une compréhension peut-être plus aisée de cette histoire, vous pouvez aller la lire ici... mais je crains fort que ce ne soit là-aussi un beau galimatias !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 690 à partir de cette consigne : galimatias

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04 octobre 2021

En un mot comme en cent. 28 septembre 2021, Aujourd'hui derrière la vitre

Derrière la vitre, il fait peut-être beau mais j’ai encore du boulot : taper la liste des mots identiques à «Zoulou», ceux dans lesquels la lettre "l" est entourée par deux voyelles ou lettres au son identique. Publier la consigne de l’atelier d’écriture : douze cartons d’invitation à des vernissages d’expositions.

Bernard Louédin - Vernissage 1997 04 19 château de Vascoeuil 2 Le Zodiaque

"Le zodiaque" de Bernard Louédin.

Comme indiqué dans ma contribution, le signe des gémeaux est représenté par un hippocampe.
La vierge n'est pas gâtée non plus ! ;-)

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29 mai 2021

LE TROU DE MON QUAI : VERSION RENNAISE DU 28 MAI 2021

210529 Eugène Amaury-Duval 05-535055

Les photos que j'ai utilisées pour illustrer le diaporama chanté ci-dessus sont celles du chantier de construction de la ligne B du métro rennais. Plus précisément, j'ai recherché des images relatives à la future station Saint-Germain, située à peu de choses près en face du Musée des Beaux-arts de Rennes. De là à penser que c'est Isaure Chassériau qui regarde les équipes, il y a un pas que je ne franchirai pas vu que je la vois mal en train de fumer la pipe à la fenêtre ! Ce serait plutôt son oncle Eugène Amaury-Duval, auteur de son portrait et par ailleurs élève de Jean-Dominique Ingres, joueur de violon d'occasion, qui raconterait sa vie en chanson. Il a déjà écrit ses mémoires et il faut bien qu'il s'occupe pendant le confinement !

J'avais dans l'idée de réaliser une version rennaise de cette chanson mi-scabreuse, mi-humoristique au 36e degré, totalement inchantable de nos jours sauf par des allumés de mon espèce. J'ai préféré m'en tenir à la version originale. J'ai juste oublié l'introduction parlée qui précise "Je vais avoir l'honneur de vous interpréter Le Trou de mon quai, petite chansonnette métropolitaine".

Moyennant quoi je publie ci-dessous ma version rennaise, très peu modifiée au finale :

Le Trou de mon quai : version rennaise
(Dranem remanié par Joe Krapov)
Paroliers : Briollet / Combes / Berniaux

1
Je demeure dans une maison du centr’ de Rennes
Où l'on fait depuis trois semaines
Des fouilles et des travaux
Pour faire passer le métro

De ma fenêtre tout en fumant des pipes
Je regarde les équipes
Dont les hommes sont occupés
A faire un trou dans mon quai

Si vous désirez mon adresse
C'est pas difficile à trouver
Afin que chacun la connaisse
En deux mots j'vais vous expliquer :

Refrain
Y a un quai dans ma rue
Et y’a un trou dans mon quai
Vous pourrez donc contempler
Le quai de ma rue et le trou de mon quai

2
L’autre jour j’rencontre une vieille amie de Nantes
Et comme elle est avenante
Je lui d’mande ce qu’elle veut voir
Dans notr’ ville d’art et d’histoire

Je voudrais d’abord voir le portrait d’Isaure
Je lui dis « Mais d’où tu sors (e) ?
Laissons là ces balivernes !
Sois résolument moderne !

Accepte à dîner je t'en prie
Après sans trop nous fatiguer
Je te ferai voir une galerie
Qui certainement va t'épater ».

Refrain 2
Y a un quai dans ma rue
Et y'a un trou dans mon quai
Nous pourrons donc contempler
Le quai de ma rue et le trou de mon quai

3
Mais hélas ici-bas la joie n'est qu'un leurre
Et l'on m'a dit tout à l'heure
Que les travaux d'terrassement
Vont s'terminer prochainement.

C'est pas drôle pour moi qu'en avais l'habitude
Et ça va m'paraître rude
Quand l'dernier coup d'pelle donné,
L’trou d'mon quai sera bouché

Adieu joies et rêveries nocturnes !
Adieu journées d'activité !
Comme autrefois seul dans ma turne
J'n'aurai plus, hélas, qu'à chanter :

Refrain
Y a un quai dans ma rue
Mais y a plus d'trou dans mon quai
J'n'ai donc pour me consoler
Que la vue du quai de ma rue, j'ai plus d'trou d'mon quai !

Parlé : Ah, c'est malheureux tout d'même

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08 mars 2021

L'ECHELLE DE JACOB. 2, Le Tableau de Pierre Bonnard

210309 Bonnard - Femme à la louche

Qu’a dit le miroir à la dame ?

Que lui a-t-il donc dit pour que,
L’air un peu sombre,
Elle retourne dans l’ombre ?

Que la journée s’annonce belle ?
Que le soleil envahira toute la maison ?

Ou que les fleurs vont se fanant ?

Que nous n’aurons plus d’horizon
Après dix-huit heures ce soir ?

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05 décembre 2020

ENTRE LES TROUS DE LA MÉMOIRE (2)

Au réveil je lui masse le dos, surtout les trapèzes, là où la colonne se voûte un peu.

- Comment elle a roupillé, la bossue ? Cocardasse, Passepoil, Paul Féval !

Ca la fait rire de réentendre les noms des compagnons du chevalier de Lagardère. Elle, elle les avait oubliés. Pas moi. C’est comme Constance Bonacieux dans les Trois mousquetaires.

- C’est un joli prénom, Constance ! dit-elle.

- Parles-en à Mozart ! Constance Weber !

Et puis je passe toute la journée à transvaser des fichiers précieux d’un disque dur externe à un autre à cause d’une erreur Ox8007045D qui me fait craindre le pire pour leur survie.

Et je me retrouve à cogiter sur ces personnages de second rang avec lesquels je vis alors que tout le monde les ignore, les a oubliés ou s’en fout totalement.

La cousine Bette, le père Goriot, le général Dourakine, Tom Sawyer, Huckleberry Finn, Igor Wagner, Séraphin Lampion, Croquignol, Filochard, Ribouldingue, les Pieds nickelés. Céleste Albaret, l'inspecteur Lavardin, l’agent Longtarin qui est pourtant dans toutes les têtes du moindre décideur ou commentateur actuellement.

Dominique Appia, Léonor Fini, Roger Dean, Félix Labisse.

DDS 640 Appia 01 B Entre les trous de la mémoire

Dominique Appia - Entre les trous de la mémoire (détail) (1973)

- Quand un vieillard disparaît, c’est comme une bibliothèque qui brûle. Amadou Hampâté Bâ.

- Comme celle d’Alexandrie-Alexandra ! Joe Krapov.

Et puis toutes ces bêtises dont on n’entend plus parler qu’au jeu des mille euros : L’Hermione de Lafayette qui épate la galerie à Rochefort près de la corderie où sont nées deux sœurs jumelles nées sous le signe des gémeaux, Françoise Dorléac et Catherine Deneuve pour un film de Jacques Demy qui fut un entier succès.

J’en suis convaincu : toutes ces informations ne valent plus une roupie. Il vaudrait mieux qu’elles roupillent totalement et laissent de la place dans ma tête pour…

De la place à quoi ? Aux discours des politiciens, des médecins, des charlatans, des banquiers, des complotistes, au blabla d’Adèle van Reetha-Kouchovsky et des autres chroniqueurs et chroniqueuses des médias ? Au bruit des rappeurs, aux sirènes du black Friday, aux sanglots longs des tire-fesses arrêtés de l’hiver, aux associations charitables qui vous demandent de leur faire un legs et puis de mourir ?

Le seul endroit où ma mémoire me fout la paix, c’est quand je suis devant un échiquier. Toutes ces lignes, tous ces mouvements, toutes ces pressions, ces conjonctions de forces, ces menaces, ces gaffes à éviter ou à attendre, cette paire de fous effectivement bien supérieure aux cavaliers, ces pions qui sont l’âme des échecs comme disait François-André Danican Philidor, champion français du XVIIIe siècle également auteur d’opéras…

Bon je n’ai rien dit. Je ne sais pas si je ne préfère pas faire des insomnies et me rendormir jusqu’à 10 heures trente, finalement.

- Est-ce que c’est bon pour ce que j’ai, docteur, les dialogues du matin ?


Ecrit pour le Défi du samedi n° 640 d'après cette consigne : roupiller ou roupie

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29 novembre 2020

LA MARTIENNE

Appia 09 B

Elle était là, toute simple, très grande, droite, vêtue de probité candide et de lin blanc mais pas naïve pour autant. C’était une guerrière particulièrement flamboyante.

Elle était là, toute simple, mais pourtant double, avec une lectrice portée sur le bout de sa traîne et sur la petite philosophie du matin, le goût de la famille, l’échange avec des livres-mondes qui la soutenaient dans sa marche.

Surtout aux il y avait la mer à notre porte et tout ce monde à parcourir, ces rencontres de hasard, ces villes à découvrir, ces liens qui se tissent et qu’elle entretenait d’une égale bonté.

Il y avait tant d’amour dans ses fondamentaux, tant d’humanité en filigrane que du moindre inconnu tombait la vigilance : chacun ne songeait plus qu’à l’avoir pour ange gardien.

Moi dans ce tableau-là j’étais, sur la gauche, détail, la cafetière ancienne, le café du matin. Le petit grain de charbon noir toujours apte aux billevesées, la cérémonie quotidienne qui donne force au démarrage ou qu’on trouve à midi propice aux confidences.

Quand elle me portait à ses lèvres je buvais du petit lait. Le fait que je m’étais, au fil du temps, transformé en ce vieux fourneau qui la réchauffait ne changea jamais rien à notre relation. Toujours elle semait des quantités d’étoiles à la suite desquelles je rêvais.

Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean 2021-09

du mardi 24 novembre 2020 d'après cette consigne :

Inspiration libre d'après un tableau de Dominique Appia.

17 septembre 2020

D’ART D’ART. 1

AEV 2021-01 JK La dame à l'hermine

Même si notre émission s’appelle « D’art d’art » et qu’on eût pu aussi la baptiser «Fit ça, fit ça», nous nous attardons aujourd’hui sur le «Portrait de la Duchesse de Clisson» peint par Arcimboldo de Loc-Envel en 1473. Cette œuvre est conservée au Musée des Beaux-arts de Rennes, bien au fond des réserves, et elle n’est pratiquement jamais montrée au public, exprès pour embêter les Nantais.

A l’époque où le siège du pouvoir breton se trouvait au château des ducs à Nantes le peintre Arcimboldo de Loc-Envel s’était fait une spécialité de représenter les nobles dames de la cour dans leur intimité quotidienne en compagnie de leur animal de (compagnie).

Il n’était pas question bien entendu d’entrer dans la chambre ou le cabinet de toilette de ces dames pour peindre Diane de Saint-Aubin avec son canard ou la baronne Line de Château-Renault avec son loulou de Poméranie mais sur ses tableaux dont le fond est généralement noir ou neutre on ne trouve que très peu de femmes aux bijoux, de croqueuses de diamants ou de porteuses de rubis sur l’ongle.

«Jamais Perrette n’est parée des habits d’apparat de Paris», cela appert ici avec cette petite robe simple aux manches échancrées, ornée d’une encolure carrée qui n’est pas sans rappeler, sur le devant du corsage, le costume folklorique des danseuses bigoudènes en un peu plus décoiffant.

Les motifs celtiques sont déposés sur un ruban brodé au côté droit de la duchesse, à gauche donc pour le regardeur.

La duchesse de Clisson tient dans ses bras son hermine domestique et, tout en dissimulant la queue noire de l’animal qu’on ne montre plus non plus depuis qu’on a rebaptisé les « Dix petits nègres » d’Agatha Christie, elle regarde quelque chose dans le hors-champ du tableau. Il se pourrait, d’après la critique d’art Adèle Van Reetha-Kouchovski, que ce tableau ne soit en fait que la partie gauche d’un diptyque. Arcimboldo de Loc-Envel a en effet également peint un portrait de Mnémosine, duchesse de Fougères, en compagnie de son animal favori, un éléphanteau acheté aux Galeries Démachine à Nantes. Cette version des faits est confirmée dans une chanson d’époque du griot africain Gilou Sasserva-Kwatoussa qui dit comme ça, je cite de mémoire :

La voilà la blanche hermine
Vive la mouette et l’ajonc
La voilà la blanche hermine
Vive Fougères et Clisson


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 15 septembre 2020

d'après la consigne 2020/01 ci-dessous.