Rafal Olbinski
Dans un monde sans ordinateurs, on irait au musée le dimanche. Cela fait plus d'une paie que je ne suis pas allé saluer Dame Isaure Chassériau. Est-ce que le Nouveau-né de La Tour marche enfin, depuis le temps ? Et la Chasse au tigre de Rubens a-t-elle été rangée dans les remises car barbouillée de sauce tomate par les dénonciateurs de la souffrance animale ?
Ce qui nous parvient du monde extérieur par le canal de la radio et des journaux devient de plus en plus surréaliste. C'est pourquoi je prône le retour aux sources et je vous emmène, ce dimanche, visiter un musée virtuel exceptionnel. C'est celui de Rafal Olbinski, un peintre polonais découvert en cherchant des cartes du jeu Dixit sur la plate-forme Pinterest. Si vous aimez René Magritte, vous aimerez Rafal Olbinski !
C'est ici que ça se passe : https://surrealism.website/Olbinski.html
J'en ai sélectionné cinq mais je vous dois un aveu : j'aime tout ce qu'il fait ! Bonne visite !
Moisson d'images du 27 septembre 2022 chez Pinterest (1)
Les cartes utilisées pour l'Atelier d'écriture 2223-03 de Villejean ont été scannée par mes soins à partir d'un jeu emprunté à une de nos nièces. J'ai cherché cependant à les récupérer sur Internet sous forme de fichiers jpg. Je me suis vite retrouvé chez Pinterest et, pour la première fois, j'y suis entré avec mon compte Google.
Je n'ai toujours pas compris comment marche cette plateforme. Qui publie quoi ? Il y a un compilateur d'images en haut de la page et les noms mentionnés sous les images sont les noms des auteurs ou ceux d'autres compilateurs ? Merci à dame Armelle Barré dans tous les cas.
Bon, ce n'est pas grave. En attendant j'ai ramené des images "façon Dixit". Appartiennent-elles à une autre version du jeu ? Sont-elles crées en dehors de lui mais dans le même esprit ? Par Ramon Ulla Griso ?
Vous résoudrez l'énigme ou m'expliquerez le truc si vous avez envie. Résultat je vous livre celles-ci qui ont ravi mon regard d'amateur de peinture surréaliste ou onirique. Elles serviront sans doute un jour à un autre atelier d'écriture à partir d'images !
ENTRE LES TROUS DE LA MÉMOIRE (1)
T’en souviens–tu, la Seine ? Ou plutôt vous en souvenez-vous, Madame la Seine, de mes virées le long de vos quais ?
Oui, je sais, c’est de l’histoire ancienne et ce n’est pas vous que je regardais. Je farfouillais dans les bacs verts des bouquinistes où je trouvais quelquefois, tel le pêcheur de perles, des trésors de papier.
C’est bizarre comme, avec les années qui cognent, mes dix ans à Paris sont devenus quelque chose de flou. J’étais à l’époque un drôle de petit bonhomme, discret comme un personnage de Sempé, qui allait écouter en concert des gens comme Higelin, Steve Hackett ou Neil Young, fréquentait assidûment le cinéma Olympic, le Studio 28 ou ceux du Quartier latin, lisait énormément et c’est sans doute chez Gilbert jeune, sur le boulevard Saint-Michel, que j’ai trouvé ce poster de Dominique Appia.
Il ne fut pas difficile d’ajouter une image aussi bizarre à mon mystère ambiant et à mon studio d’intello miteux. Pour une solitude comme la mienne la science-fiction, l’imaginaire, le rêve étaient le carburant dont j’avais besoin pour être bien dans ma fusée.
Je m’étonne, aujourd’hui que je suis devenu un dinosaure, de n’avoir jamais éprouvé d’inquiétude devant les tableaux d’Appia, de Magritte ou de Delvaux. Famille pour famille, les beaux enfants des peintres surréaliste m’ont accompagné pendant quarante-quatre saisons et si j’écrivais de la poésie douce-amère à l’époque, je n’ai jamais pensé qu’il fallait écrire pour ne pas mourir. J’avais la légèreté du flocon papillon et l’ai sans doute encore.
Le centre du motif, ce tas de livres qui brûle à même le plancher dans un appartement ouvert aux quatre vents ne m’a jamais semblé un symbole oppressant. La glaciation du temps à gauche, le buste de géant dans la pièce plus sombre et le miroir vide ne m’ont jamais mis le cœur à l’ombre. Je ne me suis jamais vraiment demandé ce que ça fera le jour où ça craquera. Peut-être que je suis au fond aussi inconsistant que les deux enfants du tableau qui n’ont ni ventre ni sexe et rêvent de prendre un bateau demain pour arriver à La Rochelle par la mer, de visiter les cathédrale de Gulliverte, d’entendre l’histoire des douze petits cochons ou de redresser la tour penchée de Pise.
Et pourtant, Madame la Seine, je ne suis pas qu’un rêveur Lennonien. J’ai toujours fait la vaisselle chez moi, toujours bossé sans à-coups et il aura fallu, pour qu’on m’apprivoise, qu’une sorcière comme les autres - ou pas ! - vienne me faire l’honneur d’une valse marine. On s’est connu, on s’est reconnu et on ne s’est pas séparés. J’ai suivi la femme du vent dans son pays bleu de western breton. L’éternelle histoire !
Voilà pourquoi je ne connais plus personne à Paris, à part vous. J’aurai tant de choses à vous dire si un jour je reviens mais si je ne parle pas ne vous inquiétez pas. Je sais que vous êtes une porteuse d’eau, que votre temps est précieux et que vous avez à faire par les champs inondés. L’Apollinaire enfant qui pleure sur le pont Mirabeau ou l’adepte de la java d’autre chose qui arrive avec ses « Me v’là ! J’ai une lettre ouverte pour Madame Elise LaSeine que c’est même pas grave si c’est Thérèse dans la vie en vrai», je comprends très bien que ça vous glisse dessus.
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean en ligne le vendredi 4 décembre 2020
d'après la consigne 2021-10 ci-dessous
CONSIGNE D'ÉCRITURE 2021-09 DU 24 NOVEMBRE 2020 A L'ATELIER DE VILLEJEAN
Tableaux de Dominique Appia
Saurez-vous vous laisser inspirer par une ou plusieurs des 20 toiles de Dominique Appia, peintre surréaliste suisse (1926-2017), que nous avons rassemblées ci-dessous ?
On peut les voir en un peu plus grand grâce à « Bruitsdeplume » à cette adresse :
https://www.flickr.com/photos/manche-pixels/albums/72157714918636663
Si les images ne vous suffisent pas, vous pouvez insérer dans votre texte des titres de ses œuvres ou des mots constitués avec les lettres de son patronyme complet. Ceci est facultatif.
Si cela pouvait être une lettre envoyée par X à Y, ce serait pas mal non plus. Facultatif aussi.
Titres d’œuvres :
13 bis rue des Canettes - Architecture de la Renaissance - Au jardin botanique - Au pied du mur - autoportrait - Berthe vue à vol d'oiseau - Crystal Palace - Désidérata - En Provence - Entre la lumière et l'ombre - Entre le secret et le danger - Entre les trous de la mémoire - Extrême jonction - La carte postale - La leçon de perspective qui est au bout du fil - La Place du cirque - La visite - Le génie de la liberté - Le grand voyage - Le palais - Le silence - Le songe retrouvé - Le temps des gares - Les pages du dictionnaire - Maturité - On a la chance que l'on mérite - Où va le temps qui passe ? - Oui, montagneuse est ma passion - Un papillon sur l’épaule - Vive l’esprit !
Anagrammes de Dominique Appia :
appuie-main - dopamine - maniaque - amadoué - diminue - domaine - épanoui - impunie - indique - minaude - modique - moineau - Monique - oppidum - panique - poupine - amadou - amande - amidon - appeau - appuie - aumône - Damien - demain - démuni - dénoua - domine - douane - épandu - idiome - idoine - impuni - inique - inouïe - madone - manipe - manque - médian - monade - naïade - niaque - nomade - opaque - padoue - panade - papoue - penaud - péquin - pineau - pipeau - podium - pondue - poupin - quidam - quinoa.
Charlie Chaplin dans l'oeil des avant-gardes à Nantes le 26 décembre 2019 (1)
Voilà ! Un peu de calme, de solitude (?) et de vacances ! Après les agapes d'un Noël encore une fois un peu agité nous avons pris le mercredi matin le bus n° 12 en direction du Musée d'art de Nantes. Je voulais y voir l'exposition "Charlie Chaplin dans l'oeil des avant-gardes" et aussi visiter le Musée d'arts de Nantes qui avait été fermé au public pendant un certain nombre d'années - 6 en fait ! - et a rouvert ses portes, complètement rénové, en 2017.
Un régal de retrouvailles, dans l'expo comme dans les collections permanentes, avec "mes amis les surréalistes" et d'autres noms très célèbres de la peinture.
"Le Cirque Médrano" par Fernand Léger (1918)
"Clown dans sa loge" par Walt Kuhn (1943)
"Le Chevalier" par Oskar Schlemmer (1928)
Charlie Chaplin dans l'oeil des avant-gardes à Nantes le 26 décembre 2019 (2)
"Peintre d'ombre" par André Kertész (entre 1926 et 1936)
"Ventilateur" par André Kertész (1937)
"Charlie Chaplin" par Jacques Prévert (entre 1950 et 1977)
"Peinture (Tête) = Le Chat blanc" par Joan Miro (1927)
"Victor Victorios éperonné figuré du poisson d'honneur" par Victor Brauner (1949).
Charlie Chaplin dans l'oeil des avant-gardes à Nantes le 26 décembre 2019 (3)
Youoooouuuupi ! Happiness is a warm gun !
"Le bon exemple" par René Magritte (1953)
Bis !
"In memoriam Mack Sennett" de René Magritte (1936)
"Le Téléphone aphrodisiaque" par Salvador Dali (1936)
Charlie Chaplin dans l'oeil des avant-gardes à Nantes le 26 décembre 2019 (4)
"La Femme chancelante" par Max Ernst (1923)
"Sans titre (éléphant, panthères et roues dentées)" par Robert Michel (1920)
"Schützenfest (foire de tir)" par Robert Michel (1920-1921)
"Poisson préhistorique" par Robert Michel (non daté car j'ai oublié de photographier la légende ou pas pu : dans le cadre de l'exposition une majorité de visiteurs se plante le dos tourné aux pièces exposées pour regarder les films de Charlie Chaplin projetés sur quatre écrans au centre du patio. Je ne me plains pas, Docteur, c'est très bien aussi de redécouvrir le patrimoine cinématographique de l'humanité ! Si le musée sert à ça aussi, tant mieux !).
"Voilà Elle" par Francis Picabia (1915)