01 novembre 2021

En un mot comme en cent. 1er novembre 2021, La terre

La Terre continue de tourner.

La terre continue de donner des carottes pour que je puisse confectionner d'excellentes carbonades flamandes : mes invité·e·s n'ont rien laissé !

Et moi je continue de tournicoter autour du Sétois centenaire et de son étonnante postérité.

 

P.S. Monsieur Battmanu était le maître de cérémonie des Apéros poétiques cette année au grenier à sel de Redon.

 On peut retrouver sa production littéraire ici  et ici et ses vidéos là. J'ai beaucoup aimé aussi celles-ci :

 




15 septembre 2013

SLAM DU DÉSIR EN AVANT TOUTE

Sur mon calame un slam mité, calamiteux, silex frotté plein d’assurance et d’assonances si ça me tente ?

Bien sûr, mon oncle, un peu mon n’veu et je l’entame comme un rubis, je le sertis comme s’il était destiné à une sommité grandiloquente ou éloquente, une playmate de Sumatra ou une mousmé en mal d’amour et de mots tendres venue se glisser sous ma tente ou dans mon havresac (en scène-maritime).

Freud

Somme toute, que veut-on de nous ? Quel est donc le plan de Sa Majesté ? Que nous dit la voix de Son Maître ? Sommes-nous de simples matous, soyeux, silencieux et doux dont le sommeil tentaculaire ferait naître des désirs fous, des listes de souhaits mal tus sur le divan de l’analyste ? Des rêves si mal fagotés qu’ils auraient l’air de simagrées plus ou moins testostéronées comme Mickey ? Des mots qu’on lancerait d’une voix de Stentor quand la sapine mouille dans l’île de la Tortue ? Bref, t’en veux, Sigmund, des tartines ?

L’homme de l’art sourit et sait bien que derrière ces phrases de mystère il y a de l’inconscient, qu’il y a de la matière et qu’une fois lancée la chenille des mots plus grand chose ne stoppe ma logorrhée de myope.

Car manifestement un sit-in sur matelas avec six militantes à huis-clos mais sans Sartre, tope-là, topless, oui ça me tente, je suis partant et même sans réclamer qu’on reste, sans demander mon reste, je n’en laisserai pas !

MaSorciereBienAimee-MEA

Un slow avec Satan qui se serait immiscé dans l’âme d’une sorcière prénommée Samantha et jouerait du ballet, très smart dans son tutu, oui, cela m’intéresse.

Au sommet de la tête de Samia ma maîtresse déposer une tiare, un diadème de star ou toute autre coiffure qui la rendrait plus grande aux yeux de ces miteux qui parfois nous regardent en sidérés mateurs jaloux de son manteau d’hermine et de candeur, de ses yeux couleur menthe, de ses seins monstrueusement parfaits et de tous ces trésors qui me soutiennent le moral, oui, ça, je le veux fort, moi y’en a vouloir toi pour couvrir ma raison, être à l’abri des tuiles que sème l’existence.

Couronner cette reine, cette sirène généreuse, ce fleuve impétueux, ce Mississipi blanc qui fait la roue à l’aube pour que de ma satire il naisse un grand dieu Pan et que l’on joue des flûtes ou pique des fuseaux vers un monde meilleur, pensez si j’ai envie de le suivre l’alezan qui me tente et me fait d’une détente bondir sur ma moto, faire vrombir le moteur et laisser mal finir le slow de Marylou : j’ai toujours mal aimé le passage à Nivôse après les étés chaud qui vous ont mis en train.

Quetzal

Mais quoi ? Ce monde tarte est-il voué toujours à emplir cimetière ? Au théâtre simiesque d’Hermès et de Pluton, à l’envers du mirliton, aux hécatombes militaires, pourquoi faut-il toujours que nous nous limitions ?

Ce qui nous tente, faisons le : relevons les défis et réalisons-nous, posons sur le muret ce qui plombe nos vies et partons conquérir comme l’oiseau Quetzal l’épanouissement total !

 

Ecrit pour les Impromptus littéraires du 9 septembre 2013 d'après cette consigne.

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08 septembre 2013

SANS CHEMISE, SANS PANTALON

J’écris le slam de l’homme en slip qui slalome rue d’Isly en gueulant aux passants qu’il lui faut du müesli pour aller à Oslo. 

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J’écris le slam du type en kilt qui joue aux osselets et plante la phacélie au cimetière d’Elseneur et réclame un cheval pour fuir à tout jamais ce royaume pourri brûlé par le Gulf stream et l’orchestre des vents à tout jamais mauvais.

J’écris le slam du string de Lady Godiva qui jouait du violon tout près du Papyrus, immeuble de bureaux de la rue de Lorient et le soleil se lève et jamais ne se couche et les dancings fermés ne rêvent plus de pluie depuis je ne sais plus, disons comme Aragon depuis que je me suis séparé de mon premier slip aéré dont tout le monde se contrefiche.

J’écris le slam de la madone du sleeping Paris-Méditerranée qui en gare de Sète cherche son terminus près de la tombe à Georges mais ne la trouve pas. Ce qu’elle a sur le cul est garni de dentelle mais le poète est mort et ne peut plus bander toute son énergie pour attirer la belle. Ah la la ! Quel gâchis ! Elle qui justement cherchait une moustache parce que c’est meilleur, le slam, avec du poil. 

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J’écris le slam du gars d’Oslo dont le slogan est « tous au slow à l’élastique » et sur son pagne est dessiné un plan de campagne finlandaise où les bergers sur des échasses gardent les moutons des nuages coincés au chambranle des portes.

J’écris, vous l’aurez deviné, le slam du réchauffement climatique, de l’industrie textile restée sur le carreau car il n’est plus besoin de porter de chemise, la cravate est tombée et nous errons pieds nus sous quarante degrés partout sur nos gamelles. Un reste de pudeur fait que d’aucuns portent encore un kilt en Elseneur, un caleçon rue d’Isly, un bermuda au Triangle à Rennes, un string en Slovaquie, un slip au Vatican pour voir son Eminence.

J’écris le slam de l’archiduc mort à Sarajevo le même jour que moi enfin le même jour quarante années plus tard où moi j’ai vu le jour pour la première fois. Il y avait encore de l’eau tombant du ciel et nous portions alors d’affreuses barboteuses. Je me souviens encore de ce siècle passé, le slam n’existait pas et l’on se demandait dans les chansons d’alors si les chemises de l’archiduchesse étaient bien sèches * et l’on avait projet d’aller pendre son linge sur la ligne Siegfried pour voir si l’antisLASH VOLAIT DES VACHES QUI RIT. C’était guerre contre paix.

Loin des réclames de la lessive, hors du temps qui délave tout « cause you know that time, time fades away » j’écris le slam des lessivés qui en ont pris plein les gencives, des gnons, des champignons, des hallucinations, de la science-fiction et des coups de bâton et qui slamment ici leur dernière salive et crachent pour demain des salves de noyaux d’olive avant que ne se pratique une explosion d’ogive en grand bouquet final de l’évaporation d’une espèce de monde assez chic, assez chié, asséché à jamais.

  *

Ecrit pour le Défi du samedi n° 262 d'après cette consigne

Posté par Joe Krapov à 09:15 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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