"Ce qu'il y a derrière chez moi" à Rennes le 24 février 2023
"Derrière chez moi, savez vous quoi qui gn'y a ?". Cette chanson quasi enfantine fut reprise ou plutôt créée par Les Charlots en 1970. Je la publie en fin de ce billet. Pour ma part j'ai la chance de ne pas habiter devant un dépôt d'ordures. C'est très joli, ce qu'il y a derrière chez moi : la Vilaine, l'écluse de Moulin-du-Comte, le chemin de halage, des mimosas et même des nichoirs à oiseaux en forme d'origami géant !
Images de la Teillouse prises à Redon (Ille-et-Vilaine) le 22 octobre 2022 (2)
Les photos suivantes ont été prises pendant le concert de "Serre écoute" sous le petit chapiteau.
LES ÉTRANGES RÊVES DE MARCEL P. Chapitre 7, La Maison mère
Longtemps je me suis mis au pageot de bonne heure.
Enfin… On m’y baquait, dans mon petit nid-cage.
Mes parents supportaient assez mal mon pépiage :
Les oiseaux sont des cons et n’aiment pas qu’on pleure
Parce qu’on n’a pas eu un bécot de Maman.
- Normal, Calimero ! Ce soir on fait salon.
Monsieur Cygne s’en vient nous fair’ son boniment.
C’est pas toi la vedette alors dors gentiment !".
Nous habitions Ostende. Un bosquet de feuillus
Que l’on avait taillé en forme d’être humain
Etait notre logis. Souvent, sur le chemin,
Des visiteurs clamaient : « L’art topiaire est couillu !
A l’heur’ de Dièzmitou resservir Olympia
Ou la Vénus d’Urbin à grand coups de cisaille,
C’est gonflé ! ». On n’pigeait rien à ce charabia
Vu qu’ils jactaient leur langue et qu’nous, oiseaux, on piaille.
Bon. J’vais pas tartiner deux mill’ pag’s de c’goût-là,
Vous parler d’Tante Edith qui chantait dans les rues
Ou de ma sœur Suzie avec son tralala.
J’vais pas faire sept romans pour ne causer que d’moi.
J’ai pas fini roit’let ou chanteur d’opéra,
Rossignol milanais, aigle aux neiges vaincu.
Je ne suis pas dev’nu perroquet ou ara
Dans un bouge à pirat’s de l’île de la Tortue.
Je ne vais pas pleurer sur tout ce temps perdu,
Sur ma chambre quittée, sur les nuées célestes.
On a ses jours de gloire, on ramasse des vestes.
Vis heureux et tais-toi sinon t’es qu’un glandu !
***
Lorsque l’oiseau se tut, Marcel se réveilla.
Il voulut sortir de son lit, enfiler sa robe de chambre et aller prendre son petit-déjeuner avec Céleste dans la cuisine mais rien ne se passa comme les autres jours.
Tout d’abord il se rendit compte qu’il était à poil. Ou plutôt à plume. La patte qu’il étendit pour se poser au sol il la sentit et vit toute fine. Et quand il sortit la deuxième, au lieu de trouver le plancher, il tomba en voletant sur le sol de la cage qui était tapissé d’un vieux numéro du «Journal des débats» et de ses déjections de la veille.
Il ouvrit le bec pour appeler Céleste mais il ne sortit de son gosier qu’un sifflement de canari, un pépiement de colibri, oui, c’est ça on dit pépiement et non pépiage, alors il continua, il persista, il mit le paquet, s’époumona, poussa le volume à fond, risquant à tout moment de se péter la glotte, ne supportant pas cette situation si tant kafkaïenne qu’il en arrivait à utiliser des adjectifs qualificatifs insensés autant qu’inconnus de lui-même.
Enfin Céleste arriva. Elle avait enfilé son ciré jaune et portait son chapeau de pêcheur breton. Elle posa sa valise et son épuisette près de la porte d’entrée et s’en vint vers lui en disant :
- Ah oui, j’allais l’oublier, l’animal !
Elle remplit la réserve d’eau de la cage, mit des graines pour une semaine et enfin elle posa un grand drap clair par-dessus l’habitacle du piaf. Puis elle reprit ses bagages et sortit de l’appartement du boulevard Haussmann pour profiter de ses premiers congés payés en allant rejoindre sa cousine Annaïck Labornez sur une plage du Finistère.
Marcel comprit du coup qu’il était encore en train de rêver, ou plutôt de cauchemarder. Alors il fit une chose qu’il savait très bien faire maintenant : il tira la couverture à lui et se rendormit tout heureux.
Heureux comme à Ostende !
P.S. Merci à Dame Adrienne pour ses travaux d'identification et de géolocalisation de la photo !
Ecrit pour le Défi du samedi N° 675 d'après cette consigne.
Les Sculptures du parc Oberthür à Rennes le 28 mars 2021 (1)
Du temps où je venais là le midi pour casser la croûte
ces sculptures n'existaient pas.
Les Sculptures du parc Oberthür à Rennes le 28 mars 2021 (2)
Charpini et Brancato, le duo des dindons ?
Ou Brassens "Comme hier" ?
Les Sculptures du parc Oberthür à Rennes le 28 mars 2021 (3)
Pas plus tard que y'a pas longtemps, j'ai lu 'et tapé) tout un chapitre d'un manuscrit consacré à Saint-Brieuc (la ville dans les choux) dans lequel il était beaucoup question de ce Raymond Hains !