LE HARENG A LA JAPONAISE
A la maison, en ce temps-là, il n’y avait que le grand-père pour manger du poisson.
C’est peut-être parce qu’il était lui-même un grand pêcheur devant l’éternel. A revoir les albums et les boîtes de photos que j’ai récupérés récemment on pourrait croire qu’il a passé sa vie à accrocher des vers au bout de son hameçon, à monter des lignes avec des petiti plombs, à amorcer, à surveiller son bouchon, à se faire photographier avec de jolies prises.
C’est peut-être cela, le secret du bonheur : être pêcheur au bord de l’eau.
Tout ça pour dire que Maman, qui faisait les courses des deux familles, s’arrêtait parfois « au Saumon d’or », chez Jules Turbiez, le poissonnier de la grand’rue, et qu’elle ramenait des rollmops ou des harengs saurs qu’on appelait des saurets. Je n’ai pas souvenir qu’elle ou grand-mère aient jamais cuisiné du cabillaud, du thon, du lieu ou du sabre comme je le fais très souvent maintenant.
Photo d'un "mariach' à sabots" extraite du calendrier 2017 de la ville de L.
Alors vous pensez bien, le hareng à la japonaise, ça a été un grand moment de drôlerie dans notre histoire commune !
C’était en 1980, à Cracovie, je crois. Il nous avait emmenés, ma grand-mère, mon frère et moi, passer des vacances en Pologne et en Tchécoslovaquie où il avait des connaissances et des points de chute pour le logement.
Vous-ai-je déjà dit qu'il était un espion du KGB ? Oui, je l'ai dit et ceci explique cela.
Ce jour-là, on était entrés, tous les quatre, sans accompagnateur autochtone, dans un restaurant.
On a regardé la liste des plats sur le menu mais tout était écrit en polonais et uniquement en polonais. Pour demander des explications en allemand ou en russe, les deux langues dans lesquelles, avant même d’être devenu Breton, je pouvais baragouiner quelque peu, c’était compliqué : les Polonais, pour des raisons d’envahissements intempestifs de leur territoire que l’on sait, détestent entendre le sabir de leurs voisins de droite comme de gauche. Tout ce qu’on savait c’est que les knedliky, ces boulettes de farine qu’on vous servait trempées dans une espèce de soupe, c’était pas top.
Alors on s’est lancés au hasard et moi, comme entrée, j’ai pris « Śledź po japońsku ». C’était d’autant plus gonflé qu’à l’époque on avait encore moins idée de ce que pouvait être la cuisine japonaise mais on ne se faisait pas de sushi pour si peu. On verrait bien !
Eh bien figurez-vous que c’est très bon, « Śledź po japońsku » ! C’est du hareng fumé mélangé avec des pommes, des cornichons et de la crème fraîche !J’ai fait goûter le plat à mon grand-père. Tout le restant de sa vie il a regretté de ne pas avoir fait le même choix que moi !
Finalement, la cuisine, c’est comme le jeu d’échecs ! Ce n’est pas vous qui gagnez, c’est l’autre qui fait le premier une erreur dans son choix !
En voici la recette qui est devenu un plat traditionnel de la maison Krapov :
Vous prenez un paquet de filets de harengs fumés doux. Vous les passez sous le robinet histoire de les dessaler un peu, même si, en argot, le hareng est toujours dessalé.
Vous coupez les filets en morceaux d’un centimètres.
Vous les mettez dans un grand saladier.
Vous épluchez un oignon et le coupez en fines lamelles.
Vous ajoutez trois ou quatre petits cornichons coupés en tronçons.
Puis deux cuillères à café de câpres.
Un piment de Cayenne séché que vous découpez très (con)finement.
Puis trois pommes fruit que vous pelez, épépinez et coupez en demi-quartiers.
Vous versez là-dessus deux cuillères à café de jus de citron, une cuillère d’huile d'olive, du poivre et un pot de dix centilitres de crème fraîche.
Vous mélangez et servez frais.
Bon appétit !
Pardon : Smacznego !
Pondu pour l'atelier d'écriture de Villejean le mercredi 25 mars 2020
d'après la consigne ci-dessous
PLUS D'UN TOUR DANS MON SAC
En un mot comme en cent : 366 réels à prise rapide
14 avril 2016
Sacs
Si on ne compte pas le petit panier qui me donne l’air d’un con ni les 4 valises de la maison, je possède trois sacs.
Le gros sac à dos rouge est allé à Venise et transporte désormais nombre de partitions.
La petite sacoche noire emportait mon repas et mes lectures vers un lieu de travail à l’autre bout de la ville.
C’est pourtant mon sac à dos gris que j’ai pris aujourd’hui afin d’y retourner. Dedans, pour les collègues, il y avait une boîte emplie de brownies au chocolat blanc faits à la maison par mes petites mains.
Supplément gratuit
La recette des brownies au chocolat blanc et pistaches (Philippe Mérel. – Mignardises. – Paris : Hachette, 2008)
Pour 15 mini-brownies :
40 g. de beurre
75 g. de chocolat blanc
1 œuf
50 g. de sucre semoule
45 g. de farine
½ sachet de levure chimique
40 g. de pistaches (ou noisettes et amandes)
1 Faites fondre le beurre et le chocolat ensemble au bain-marie.
Mélangez puis réservez. Dans un saladier battez l’œuf et le sucre. Ajoutez la farine, la levure chimique et mélangez.
2 Lorsque la préparation est homogène, incorporez le chocolat fondu. Ajoutez enfin les pistaches grossièrement concassées.
3 Préchauffez le four à 180° (thermostat 6). Répartissez la préparation dans des moules à silicone de 3 cm. de diamètre sur 1 cm d’épaisseur et enfournez pour une dizaine de minutes. Laissez tiédir, démoulez, saupoudrez de sucre glace et servez sans attendre avec un bon café ou un bon thé.
LE GATEAU D'ALICE ET JULIETTE (1)
LE GÂTEAU AUX PRUNES DE JULIETTE ET D’ALICE
Farine 125g
Levure chimique 5g
Pincée de sel
Sucre 200g + 6 cuillerées à soupe
Beurre 115g
Oeufs (gros) 2
12 prunes type quetsche (dénoyautées, coupées en deux)
Cannelle une grosse cuillère à café
Préchauffer le four à 180°
Mélanger la farine, le sel et la levure
Fouetter le beurre ramolli et les 200g de sucre
jusqu'à ce que le mélange soit pâle et mousseux
Ajouter les oeufs un à un.
LE GATEAU D'ALICE ET JULIETTE (2)
Incorporer la farine
Verser la pâte dans un moule de 22 cm de diamètre.
LE GATEAU D'ALICE ET JULIETTE (3)
Disposer les prunes dessus, côté coupé vers le bas
Répartir dessus : jus de citron, sucre restant, cannelle
Cuire 40 à 50 minutes, jusqu'à ce qu'un cure dents piqué ressorte sans pâte, mais avec du jus de prune dessus.
LE GATEAU D'ALICE ET JULIETTE (4)
Si possible, laisser refroidir, couvrir et laisser reposer une nuit. Il est meilleur le lendemain.
P.S. Comme ce n'était plus la saison des prunes, je les ai remplacées par des abricots en boîte.
Merci Juliette ! Merci Alice ! A bientôt pour d'autres aventures !
[Signé : le chapelier-pâtissier fou]
Cours de cuisine ? L'Irish coffee : Rennes le 30 novembre 2014 (1)
Commencez par battre de la crème fraîche épaisse avec du sucre vanillé pour obtenir une crème Chantilly maison. (Sinon utilisez de l'industrielle mais c'est moins bon).
Versez dans les coupes la quantité de whisky que vous estimez nécessaire à chacun(e) de vos convives.
(Oui, à droite c'est le mien, moi je ne conduis pas le dimanche !)
Faites du café bien fort.
("Dé l'chirlout' ichi in n'in bot pas !" comme chantent Edmond Tanière et Renaud)
Cours de cuisine ? L'Irish coffee : Rennes le 30 novembre 2014 (2)
Versez le contenu des coupes dans une casserole. Ajoutez-y trois morceaux de sucre par coupe ou 15 g de sucre en poudre par coupe. Faites chauffer jusqu'à dissolution complète du sucre dans le whisky. Reversez le liquide chaud dans les coupes.
Cours de cuisine ? L'Irish coffee : Rennes le 30 novembre 2014 (3)
La partie la plus délicate de l'opération consiste à tenir une cuillère avec la main gauche (si vous êtes droitier, sinon, inversez !) et à verser le café par-dessus. La cuillère est posée horizontalement au-dessus de la coupe, la partie bombée vers le ciel, le bout de la cuillère touche la paroi du verre. On verse le café sur le dos de la cuillère pour qu'il descende ensuite le long de la paroi. La différence de densité des deux liquides fait que, si on ne verse pas trop vite, le whisky et le café ne se mélangent pas. Oh comme c'est joli ! Et comme ça marche encore malgré tout ce temps passé !
Cours de cuisine ? L'Irish coffee : Rennes le 30 novembre 2014 (4)
Versez deux cuillers de crème Chantilly par-dessus. Servez et dégustez avec une paille en aspirant d'abord au fond du verre puis au milieu puis en surface puis inversement plusieurs fois.
Quand on a laissé passer quinze ans sans en boire de cette chochonnerie-là, ça fait drôlement du bien de retrouver la saveur et les souvenirs qui vont avec. "Jojo, arrête de souffler dans la paille, t'as rien compris au film !".
Merci à Marina B. pour le reportage photographique.