LA STRATEGIE DU CHAT : EXTRAITS (3)
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Bonne lecture à vous !
DERRIERE LE MUR
Derrière le mur il y a
Des tas
Des tas
Des tas
Des tas de briques
De briques,
De briques et de sacs de ciment
Pour construire d’autres murs
Des murs pour enfermer les gens
Dans l’idée répandue
Que l’Enfer c’est les autres
Derrière le mur il y a
Des murs
Des murs
Des tas de murs
Encore des murs
Toujours des murs
Derrière le mur il y a
Un arbre
Un arbre
Un arbre qui n’apprécie rien tant
Que de perdre ses feuilles à l’automne
Pour devenir sourd à nos chants de guerre
A nos cris et à nos délires
Nous
Nous marchons entre les murs.
Sur ce qui reste de chemin,
C’est-à-dire très peu, au fond,
Nous posons des pas vagabonds
A la recherche de l’humain.
Si nous abattons ces murailles,
Nous le rencontrerons, demain ?
Ecrit pour le Défi du samedi n° 437 à partir de cette consigne
DES ANGES AU GRENIER ?
Qu’ai-je fait de ma vie privée ?
Je l’ai gardée pour moi, pour nous.
Une partie est au grenier,
Tout le reste aujourd’hui se joue
Car nous n’avons rien achevé :
Nous continuons d’être fous !
Chaque jour, c’est à l’encrier
Que je trempais ma plume d’oie ;
Sur le déclencheur, j’appuyais :
Je n'eus jamais d'ampoule au doigt !
Ah j’en ai rempli, des cahiers !
J’en ai pris, des photographies !
Avoir la passion du passé
A ce point, c’est de la folie !
Sous ce toit pentu, bleu ardoise,
Le grenier des anges fourmille
Des couleurs du Temps qui nous toise
Mais que malgré tout j’entortille
Dans mon lasso. Je les capture,
Je les enferme dans des boîtes.
De cette vie grandeur nature
J’ai fait une planète coite :
Tout est en ordre, bien rangé,
Pas de bordel – je suis trop prude ! -.
Traces d’étrange voyager :
Rien n’y vient d’hémisphère Sud,
Rien d’Irlandais, pas d’oranger
- Le climat là-bas est trop rude –
Ce sont des trésors tempérés :
Rien qui mérite qu’on le brûle,
Rien qui vaille d’être publié.
C’est notre vie, dans notre bulle :
Jamais nous n’avons habité
De maison bleue peuplée de fous ;
Une vie simple, en vérité,
Un « toi », un « moi » et voilà « nous ».
Ces morceaux de réalité,
A vous confiés, qu’en feriez-vous ?
Que vous dirait-il, ce viager,
Qui ne soit déjà obsolète ?
Ce sont des moments partagés
D’un bonheur tranquille et honnête,
Du théâtre jamais joué
Et nombre d’images de fêtes,
Des mots écrits en atelier :
Avec ça, on joue au poète !
On l’est peut-être bien, qui sait ?
Personne ne vient le dénier !
D’ailleurs, les anges archivistes
Qui farfouillent dans nos cartons
Si nous n’étions un peu artistes
Que feraient-ils à la maison ?
Et pourquoi sèmeraient-ils donc
Sur mes rimes, et ce, sans raison,
Ces Pénélopes sans galons,
Ces innombrables araignées
Qui tissent des toiles à foison
Par-dessus nos jeunes années ?
P.S. Je suis ravi que ces enseignes rennaises photographiées autrefois aient pu servir de support à cet atelier d'écriture. J'en remercie Miss Map et je souhaite une excellente année 2017 avec plein de bonheurs d'écriture, de réussite et de santé à toutes et à tous !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 436 d'après cette consigne
Peinture de lumière à Lannion le 29 décembre 2016 (1)
Poèmes du 28 décembre 2017
ACAPULCO
Dans la plaine d’Acapulco
Où – t’as beau dire « Yaka » ! – ne coule pas le Pô
Y’a Yoko qu’est pas cool avec Macca (Paulo)
Et John, de Liverpool, dont le méat s’écoule…
Dans la plaine d’Acapulco
Où – t’as beau dire « Yaka » ! – ne coule pas le Pô
Y’a Yoko qu’est pas cool avec Macca (Paulo)
Et John, de Liverpool, dont le méat s’écoule…
Da capo = en boucle
Peinture de lumière à Lannion le 29 décembre 2016 (2)
QUATRE GAZOUILLIDIOTS POETIQUES (OU PAS)
Si, à l’époque où elle chantait encore, le noeud coulant n’avait pas existé, jamais Gloria Lasso n’aurait attrapé tant de maris.
Charlotte Corday ou pas, tout corps plongé dans un liquide ou pas, à cent degrés le Marat bout.
« Je vous propose le déduit
Dans mon confortable réduit
Où un petit verrou bonnard
Nous rappellera Fragonard »
C’est quand même plus agréable à entendre que
« On baise, Duchesse ? »,
Non ?
Dans les écoles du Mississippi
Les élèves sont si dississippés
Qu’ils ouvrent des yeux en forme de roues à aubes
Devant l’instittittittutrice
Emancississippé
Qui commence un mini strip-tease
Pour capter leur attenttension.
Peinture de lumière à Lannion le 29 décembre 2016 (3)
D’UN DIVAN L’AUTRE
Le mot que Charles attend
- Charles, c’est le psychanalyste –
C’est incroyable comme il stagne,
Semblant coincé sous une montagne
De sentiments contradictoires !
Allez, quoi ! Un bon geste ! Accouche !
Mais non, rien ne sort de ta bouche !
Et si, ce soir, de l’écritoire
Tu nous sortais le mot « souris » ?
Souris ! Fends-toi jusqu’aux oreilles !
Ne paie pas l’homme auquel tu parles !
Plante-là son laboratoire
Et va-t-en marcher dans le soir !
Tu trouveras sûrement un bar
Où, pour oublier ce jobard,
Une souris vêtue de noir
Daignera t’appeler « Mon rat ».
Suis-la ! Laisse la effacer
Le poids douloureux du passé
Ici, sur son divan de soie,
En total abandon de toi
Tu sauras pourquoi tu paieras :
Juste un peu de légèreté.
LA BELLE POULE
Tous les gueux du Trégor
Ont rêvé du trésor des treize œufs
Où l’on en paie douze
CODE DE BONNE CONDUITE METEOROLOGIQUE
On roule.
Il est tout bleu, le ciel.
A l’horizon, plus pâle,
Un bandeau de nuages s’amoncelle.
Et voilà que soudain le soleil en chaleur
En sort, éblouissant l’injurieux conducteur :
- Qu’est-ce qu’il a, ce connard,
A rouler en plein phare ?
Peinture de lumière à Lannion le 29 décembre 2016 (4)
CHANSON METEOROLOGIQUE
1
Il pleut des hallebardes ;
Le soldat s’y agrippe.
Il a casque espagnol
Et le voilà bientôt,
Envoyé par la pluie
A l’Île de la Tortue !
J’ai trop lu « Pépito » !
S’il pleut, j’ai la banane !
Refrain
Frein, frein, frein
Et refrain !
Je veux mettre un re-frein
Au mauvais temps
2
Il pleut des cordes
Et Dorothée, danseuse, y grimpe.
Il ne faut pas prendre de gants
Avec l’en-avant de Guingamp
Or chaque tissu a sa guimpe.
J’ai trop tiré la jarretière :
S’il pleut je m’invite au mariage
3
Il pleut comme au déluge
Et ce ramdam déloge
La grenouille divine.
Elle s’appelle Edwige
Et raconte l’idylle sauvage
De Dorothée, danseuse volage
Et de Pédro, le fin stratège
S’il pleut je ne comprends jamais
Pourquoi mon couplet deux
Avec mon couplet un s’agrège
Et fait, en trois, boule de neige !
P.S. J'ai écrit tous ces poèmes dans la voiture mercredi dernier. Bien évidemment, ce n'etait pas moi mais Marina B. qui conduisait ! ;-)
La Fête du solstice à La Roche-aux-fées à Essé (Ille-et-Vilaine) le 21 décembre 2016 (6)
Je ne suis pas du bois dont on fait les héros
Mais je suis de celui dont on fait les orées
Des forêts
Poétiques.