DE DAMES ET D'HOMMES : NEUF LIMERICKS OU COURTS POÈMES
Dans le wigwam
Du grand sachem
Pas de tabou ni de totem…
Mais c’est bien quand même
En l'absence des dames
Qu’on re-visionne « Théorème » !
***
Pourquoi donc le fils de Guillaume
A-t-il coiffé ce large heaume ?
C’est qu’son paternel a un rhume,
L’arbalète un carreau à plume
Et que la cible, c’est sa pomme !
***
Cagliostro, ma jolie môme,
Je suis parti place Vendôme
Dérober quelques précieux gemmes.
En m’attendant, lis des poèmes !
Signé : A. Lupin, ton binôme.
***
C’est terrible, les amalgames !
Incroyable comme on diffame,
Pour une sombre histoire de pomme,
Adam le mari monogame
Et Eve la première femme !
***
Un costume
Pour la mi-carême ?
Exhume un plant de chrysanthème !
Mets-toi une plume dans l’érythème
Fessier et jette l’anathème
Sur les astronomes d’Angoulême !
Promets à tout bourgeois-bohème
La chute de milliers d’enclumes
Sur son crâne de zombi blême !
Tu seras le prophète suprême,
Philippulus ou Nicodème,
L‘allumeur ultime du système !
***
C’est le bossu de Notre-Dame !
La lettre q : son monogramme !
Voici qu’Esméralda l’allume
Et que la flèche se consume !
Vraiment, vraiment, quel drôle de drame !
***
A l’ « Auberge du Cerf qui brame »
Il était midi. Nous entrâmes.
- Tavernier ! Sache que nous sommes
Quatre-vingts chasseurs, gentilshommes,
Et une marquise anonyme
Célèbre pour sa grandeur d’âme
Et pour sa bourse magnanime.
Les bonnes odeurs que l’on hume
De ta cuisine nous réclament
Et l’exercice nous affame !
- Et que prendrez-vous, messieurs dames ?
Un petit bouillon de légumes ?
Ou du caviar par centigrammes ?
Alors la marquise proclame :
- On veut bouffer d’l’hippopotame !
***
Vers le grand tournoi de Bergame
Où s’affrontent les fines lames
Sous de flambantes oriflammes
Le chevalier Jérôme
Sous son armure de chrome
S’achemine bonhomme
Soudain tombe la brume
Le chemin se déplume
Plus une once de bitume
Son grand cheval écume
Et Jérôme se paume
Pour aller à Bergame
Retenez cet axiome,
Ce brillant stratagème :
Fuyez les hippodromes
Et allez-y en tram !
Image empruntée à Isabelle de Merrytureve
***
De ce que nous fûmes,
De ce que nous sommes
Je ne dirai rien car c’est trop intime.
La façon dont on s’aime,
Celle d’ont on s’arrime
A notre vive flamme,
A notre toit de chaume,
Au chemin de nos âmes...
Par ailleurs je présume
Que c’est trop métronome
Pour que vous en tiriez ne serait-ce qu’une épigramme.
Lors, laissez-nous, en somme,
Sans raison et sans rimes
Rester de beaux fantômes
D’amoureux à la gomme
Insoucieux de réclame.
Posez vos porte-plumes,
Biffez vos théorèmes !
Laissez-nous faire nos gammes
Et rêver de Paname,
De Bohême ou de Baume
De Venise sous la neige ou dans la brume.
Tableau d'Ippolito Caffi
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 14 janvier 2020
d'après la consigne ci-dessous.
LIMERICKS A LA VA COMME JE TE POUSSE (11)
LA RÉVOLTE DU COMMISSAIRE
Au fond d’une impasse
V’la qu’je me ramasse !
J’ai bu trop de mousses,
L’estomac crie pouce :
Je vomis sur ma limace.
A même l’humus
Parmi quelques détritus
Le cadavre d’une gonzesse !
Etranglée vraiment nénesse
Avec son carré Hermès !
Zut ! Voilà qu’ça recommence !
C’est la panique des sens !
Faut qu’je calte à Caracas
Hors de ce roman salace
Où m’a collé Fred Vargas !
Cette romancière à la masse
Me condamne par contumace
A des tas d’extravagances !
Fi du délirium tremens !
Adamsberg veut des vacances !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 23 mai 2017
d'après la consigne ci-dessous