Perdu·e·s de vue. 2, La fille en jaune de septembre 1975
Portraits tirés ! Ce pourrait-être l'autre titre de cette série car je ne tiens pas forcément à retrouver les gens que j'ai perdus de vue. On s'est tirés, on s'en est peut-être tirés, ou pas, on tire un trait ! Restent des portraits !
Je ne sais pas à quoi je joue ou plutôt à quoi je travaille intensément ces jours-ci. J'ai entrepris de numériser les boîtes de diapos que j'ai conservées dans mon grenier. Devant l'ampleur de la tâche j'ai décidé de donner la priorité aux "gens sur la photo" plutôt qu'aux paysages.
De 1970 à 1981 ces photos ne parlent plus qu'à moi-même. Je suis peut-être le seul à mettre un nom ou un prénom sur les visages. Je pourrais les laisser dormir jusqu'à l'oubli définitif, l'anonymat d'une braderie ou la noirceur d'une poubelle mais, sans forfanterie, ce serait sans doute dommage. Il y a des portraits que j'aime beaucoup. C'est donc avec l'oeil du photographe plutôt qu'avec l'attitude du gars qui vous raconte sa vie, sa folle jeunesse pas encore terminée ou son cynisme de parvenu au nouveau monde qui regarde les années vintage que je les publierai ici de temps en temps.
Pour celle-ci je ne donnerai même pas le prénom de cette fille de Courrières et pourtant je ne l'ai pas oublié. Je vous laisserai rêver, imaginer, inventer. C'est presque, encore une fois, un atelier d'écriture potentiel.
Comment s'appelle-t-elle ? Quel rapport familial a-t-elle avec la petite fille à ses côtés ? Qui est-elle pour le photographe ? Qu'est-elle devenue depuis ce jour ? Vit-elle toujours dans le Nord ? Imaginez qu'elle tombe un jour au hasard d'une navigation internautique sur ces photos anciennes ! Que ferait-elle ?
Vous avez une heure pour écrire... ou pour allumer le photographe et éteindre "l'homme qui aimait toutes les femmes" ! ;-)
Je crois que j'avais fait faire un tirage sur papier de cette dernière photo.
A Paris en janvier 1975 (1)
"Les vécés sur l'palier, une fenêtre sur la cour
En haut d'un escalier qui avait jamais vu l'jour"
Renaud Séchan
Bien que je sois né en 1989, j'ai quand même vécu à Paris à partir d'octobre 1974. Je travaillais dans une grande institution culturelle. J'avais emmené avec moi mon appareil photo russe de marque Zenit et de temps en temps, je continuais à faire des expériences de photographie mais de fait on ne sait pas si on écrit la lumière ou si c'est la lumière qui écrit votre temps et votre vie !
Si mon premier appareil photo était russe, ma première guitare était polonaise !
Décorée avec des gommettes !
A Paris en janvier 1975 (2)
J'habitais un studio minuscule dans le XIXe arrondissement mais je passais toutes mes fins d'après-midi dans les cinémas du Quartier latin ou à la FNAC Montparnasse. J'ai peu photographié Paris à l'époque. C'est miracle de retrouver ces diapos d'une escapade aux Buttes-Chaumont.
A Bruges (Belgique) le 30 avril 1993 (1)
Quel bosseur, ce chameau de Joe Krapov ! A peine sorti du forum Cartier-Bresson, j'ai scanné le dossier du forum Lartigue, retrouvé le contenu de textes sur disquettes au format WPS (Works !) puis j'ai repris la numérisation de mes diapositives de 1993 avec la boîte D 93/10. Nous voici donc de retour à Bruges-la-Printanière le 30 avril 1993.
C'est donc cela, une bière triple ?!
Pour prendre le frais,
Le soir, près de la fontaine,
Au jardin : les chaises.
A Bruges (Belgique) le 30 avril 1993 (2)
Roule ma poule ou foulque macroule ?
Peu avare, sans savoir : ornitho ric-rac !
Prendre le soleil
Ou, au moins, s'en trouver bien
Chaque fois qu'il vient.
A Bruges (Belgique) le 30 avril 1993 (4)
La maison près de la fontaine.
Oyez ! Oyez !
Bientôt, ici, un festival de rock'n'crolle !
Ici, tous les jours de petits bonheurs sont marqués d'une pierre blanche.
Les Gras de Lannion (Côtes d'Armor) le 21 février 1993 (6)
- Tout le monde a pris vingt trois ans dans les dents !
- Arrête avec tes états d'âme, jeune homme ! Vingt trois ans, c'est rien, disent les centenaires qui n'en ont plus (de dents ni d'états d'ême).