ÉCLATÉ !
Octave l’antiquaire a quitté sa Kathy pour faire l’inventaire de ses stocks ce jour d’hui. Voici ce qu’il nota dans un Excel pourri :
"Un Pépé la jactance
Et une femme d’Hector
Amoureux qui s’bécotent,
Des Ektas du XXe
Empaquetées en vrac
Lesquelles représentent
Un Indien Dakota,
Un navire accosté,
Un Dreyfus acquitté,
Une Isaure échotière,
Un acteur décati
Et un hoqueton loqueteux taché de ricotta ;
Un paquet de biscottes,
Une liquette en coton,
Une litote,
Trois B.D. de Jacques Tardi,
Une table d’« Ecoute écoute » ayant appartenu à Roger Nicolas,
Un maillot d’Anquetil,
Un catadioptre inactinique
Et un hoqueton loqueteux taché de ricotta ;
Un inactif catastrophique (initiales G.L.) doté d’un flic hyperactif au long tarin,
Une haquenée turque,
Un jockey torve,
Un climat continental,
Un serpentin, des cotillons,
Un factotum dépourvu de tabous mais chargé de totems,
Un vireur de cuti et des catéchumènes,
Un Taka Takata,
Une hécatombe corrézienne (un maréchal des logis déchiqueté, la halle Georges Brassens qui s’écroule!)
Et un hoqueton loqueteux taché de ricotta
Un Paul Claudel en extase sous un pilier de Nore-Dame,
Des millions de bactéries,
Des ictères, des phylactères, des rictus,
Des cactus dans un slip,
Deux mectons humectés aux actualités,
Une tablette tactile aux ferments lactiques,
Un pactole de pistoles en stock,
Un diplôme d’entrée à l’Actors studio
Une inquiétude abyssale,
Un enquêteur opiomane à casquette (Sherlock toltèque?)
Et un hoqueton loqueteux taché de ricotta
Un indicateur de chemins de fer branché sexe
(Ne cherchez pas de contrepet il n’y en a pas !),
Une accoutumance au latex,
Un raton laveur au cou tordu,
Une Catarinetta bella tchi tchi,
Une limace émaciée condamnée par contumace et par une cour d’escargots proustiens (ectoplasmatiques!),
Une décoction de verveine de cocu,
Une coquetterie dans l’oeil-de-boeuf,
Un caquetage de picoreuses
Et un hoqueton loqueteux taché de ricotta".
Puis Octave hoqueta, victime d’un infarctus, et rendit l’âme à Dieu.
Pour moi, si elle veut bien, la Mort, attendre un peu… Le plus hoquetard sera le mieux !
Car je trouve ce monde assez inéquitable et pourtant… pas quittable !
J’aime trop ma Riquita jolie fleur de Java !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 691 d'après cette consigne : hoqueton.
En un mot comme en cent. 23 juillet 2021, Toujours vieux
Toujours vieux vinyles et anciennes cassettes, même repiqués en mp3, réjouiront l’oreille du mélomane. De quand datent-ils ces enregistrements ? 1971 ? 1972 ?
Il s’agit de "Seasons" du groupe Magna Carta et de "Unfinished pictures" de Rupert Hine. C’est la première fois que je les écoute au casque en regardant le soleil se coucher sur la plage des Amiets. L’effet magique est garanti !
C'EST VOUS LE ZOMBIE ?
A corps et à cris je l’aurais réclamé, ce quatrième voyage dans la cité des doges ! J’en avais fait le titre d’un recueil de poèmes : «Je veux retourner à Venise !».
Eh bien désormais, c’est fini. Y’a du tirage entre nous. Elle est devenue, la Sérénissime, un paradis au rabais, le diable incarné, la marionnette de la mondialisation.
Quand je vois ces documentaires sur le tourisme de masse, j’ai un cœur qui saigne. Entre les paquebots géants, les commissariats et presbytères transformés en hôtels ou en restaurants, le ballet bleu des valises à roulettes et les Airbnbs à tous les étages, je me dis qu’on se tape la tête. C’est qu’il y en a des Béotiens et du «beau» monde au balcon qui trouve juteux à souhait de transformer cette ville belle à pâlir la nuit en Disneyland mondial.
Alors tant pis pour le carnaval, les gondoles sous la neige, les couleurs de Burano, l’acqua alta que je ne verrai pas ou plus. Continuez le massacre sans moi ! Il me reste mes photos de lieux diaphanes en diable, mes petites aquarelles et mes disques de Vivaldi.
De toute façon il y a désormais un tueur parmi nous. Les voyages sont interdits pour un sacré bout de temps ! Respire Venise ! Remercie le virus qui t’apporte la paix ! Nous autres qui nous prenons tout sur le paletot, nous serons bientôt tous au pageot avant d’aller dormir dans le cercueil capitonné qui nous attend plus vite que nous n’avions prévu !
J’arrête ici mon homicide-blues ! Bonne année pour les gnomes quand même !
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du mardi 26 janvier 2021
d'après la consigne 2021-16 ci-dessous.
Le Jeune homme et le trottin / Félix Mayol
Puisque je n'ai pas trouvé les paroles de cette chanson sur Internet, je les ai recopiées d'après cette carte et d'après la version de Mayol ci-dessous. A noter que l'interprète a censuré l'allusion aux seins de la demoiselle ! Qu'est-ce que je risque de mon côté en la publiant aujourd'hui ? J'ajoute justement à la suite l'autre chanson coquine sur le même sujet brûlant dans une belle version de Brice Legée découverte à l'instant !
Le Jeune homme et le trottin / Félix Mayol
Auteurs : Henri Christiné et Léo Lelièvre
Compositeur(s) : Maurice Gracey
1
Il l’avait r’marquée un soir qu’un vieux satyre
V’nait d’lui dire
Mon p’tit loup
Venez chez moi et puis après vous serez lancée
Et parée
De bijoux
La petite pleurant d’vant ces propos obscènes
Faisait peine
Tout à coup
L’jeune homme s’élançant furieux
Gifla le vieux libidineux
Emue elle lui dit « Merci, monsieur »
REFRAIN 1
C’était un petit jeune homme
C’était un petit trottin
Pour narguer le vieux bonhomme
Il la r’conduisit un brin.
Alors ils se rencontrèrent
Chaque soir et chaque matin
Et c’est ainsi que s’aimèrent
Le jeune home et le trottin
2
Il apprit bientôt qu’elle était orpheline
Et l’on d’vine
Que tous deux
Bien que s’aimant d’un amour très poétique
Platonique
Peu à peu
Elle vint visiter son humble chambrette
Si coquette
Près des cieux
Et quand arriva l’hiver
Comme le charbon coûtait très cher
Ils s’réchauffèrent dans l’ même lit en fer
REFRAIN 2
C’était un petit jeune homme
C’était un petit trottin
Tous deux faisaient un bon somme
Après des baisers sans fin
[Ses seins ronds comme des pommes
lui servaient de traversin]
Elle apporta s’lon l’usage
un miroir ? un pot d’jasmin
Ainsi se mirent en ménage
Le jeune homme et le trottin
3 (délaissé par Mayol)
Dans la rue les vieux suivaient toujours la belle
Mais rebelle
Elle disait
Vous perdez votr’ temps je ne suis pas à vendre
Mes airs tendres
Mes attraits
Sont pour mon amant qui n’a pas de richesse
Sa jeunesse
Seule me plaît
L’argent ne vaut pas l’amour et mon bonheur
Date du jour
Où je me suis donnée pour toujours
REFRAIN 3
C’était un petit jeune homme
Je ne suis qu’un p’tit trottin
Mais il m’ador’ faut voir comme
Et ma foi j’ lui rends bien
J’prèfère notr' nid d’caresses
A vos boudoirs en satin
Car rien ne vaut la tendresse
Du jeune homme et du trottin
4
Ton amant s’lassera disaient ses p’tites amies
Pleines d’envie
Marche donc
Si tu veux tu deviendras riche bien vite
Mais la p’tite
Disait non
Car je pense que je vais bientôt être mère
Et le père
Du poupon
Va m’épouser. En effet ils célèbrèrent
Quèqu’temps après
Le mariage et l’baptême au complet
REFRAIN4
Ainsi s’maria le jeune homme
Avec le petit trottin
L’histoire est banale en somme
Mais elle prouve aux libertins
Qu’à l’argent l’amour résiste
Et que chez nos p’tits trottins
Couturières ou bien modistes
Il n’y a pas que des catins.
Comme tout le monde (Ray Ventura) / Les M'A2R1 d'O douce
Ca me plaît vraiment beaucoup de jouer à l'ingénieux du son avec les petits fichiers que m'envoient mes camarades confiné·e·s !
Merci Audacity ! Et merci les ami·e·s ! C'est trop bien !
CHASSEZ LE NATUREL, IL REVIENT AU MÉGALO !
Un·e mégalomane, c’est quelqu’un·e qui aime beaugacoup la mugasique.
Un·e mégalopyromane c’est quelqu’un·e qui met le feu à toute sa ville rien qu’en la prenant en photo.
Un·e mégalomordéfinomane c’est quelqu’un·e de complètement piqué qui trouve son bonheur en déposant un texte chaque semaine sur le Défi du samedi.
Et par-dessus-tout ça il y a le mégalomusic-hallomane qui se croit obligé de trouver et chanter une chanson relative au mot choisi par le mégalowalrusonowheremane qui est le tenancier de ce lieu de mégalodébauche ou de mégaloperdition.
P.S. Mégalomane ! Mégalomane ! Il n’existerait donc pas de mégalowomane ?
Ecrit et enregistré pour le Défi du samedi n° 635
à partir de cette consigne : mégalomane
I Colori dell'ombra / Antonio Vivaldi par Ophélie Gaillard et le Pulcinella orchestra
Le Couvre-feu, nous on s'en fiche un peu ! Déjà qu'il n'est pas décrété chez nous... Et surtout, le samedi soir, pourquoi aller courir les bistrots enfumés et bruyants où tout le monde tombe le masque alors qu'on peut, tranquillement, chez soi, écouter "L'Humeur vagabonde" de Kathleen Evin sur France-Inter et déguster sa conversation avec Ophélie Gaillard qui vient de sortir ce disque sublime, I Colori dell'umbra ? Des concerti pour violoncelle - mais pas que ! - du grandissime Prete rosso. Je vous poste le premier mouvement du premier et fais suivre du lien vers l'album entier chez M. Youtube.
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_l-a2JlG56_vTGyAotgU_HN04r9jQgk-ak
Comme un moineau / Betty Mars
C'est entendu : le "tube" de Fréhel, c'est "La Java bleue". La java la plus belle, celle qui ensorcelle et patati et patata. J'aime beaucoup aussi dans le mode comique "Tel qu'il est", "Le Chat qui miaule" et "La Môme Catch Catch" ainsi que, dans le mode réaliste qui courait les rues à cette époque, les années trente et quarante du vingtième siècle, "Où sont tous mes amants" et "Comme un moineau".
Ayant cité cette dernière chanson sous forme de "commentaire/lien vers une vidéo" cette semaine, je me suis enquis, tout de suite après, de savoir s'il existait des reprises (covers en français contemporain). Et je suis tombé sur celle de Betty Mars dont j'ai fait la connaissance... un peu tardive. Elle est décédée en 1989.
Elle a enregistré "Comme un moineau" pour un film sur Edith Piaf de 1974 réalisé par Guy Casaril où elle doublait la voix de l'actrice. C'est une très belle version.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvé à écouter tout son album chez Monsieur Deezer. Très suranné côté orchestrations mais très plaisant. Une autre grande dame aux succès hélas vite oubliés et qui en a certainement beaucoup souffert.
En route vers le Thabor ! Rennes le 18 mai 2020 (2)
Deux mois sans pénétrer dans une église ?
Heureusement que j'étais mécréant avant sinon j'aurais pu le devenir !
ARTHUR, VOUS DEVEZ ETRE PLUSIEURS ?
Illuminations ? Rimbaud !
Tout le monde se tourne vers moi désormais dès qu'on parle de ce type ! D'aucuns me signalent le "Arthur Rimbaud photographe" de Hugues Fontaine, d'autres essaient de me refiler le "Rainbow pour Rimbaud" de Jean Teulé mais je l'ai rendu !
Il y a même le hasard qui me met en présence, chez un soldeur local, d'un CD d'un chanteur qui s'appelle Rimbaut et, sur le marché des libraires de la place Hoche, du plus intéressant des bouquins sur celui que j'appelle "le punk à chien sans chien des Ardennes" : "L'Aventure terrestre de Jean-Arthur Rimbaud" de Jean Chauvel.
Même dans les recueils de partitions que j'emprunte pour chanter du Jean-Jacques Goldman - où suis-je tombé ? -, je suis poursuivi par le groupe Nacash qui me dit :
A Charleville-Mézières
Y'a pas beaucoup de soleil
A Charleville-Mézières
C'est tous les soirs pareil
Marie-Christine et moi
On n'a que le cinéma
Et le café-tabac
A Charleville-Mézières
Y'a pas grand chose à faire
A Charleville-Mézières
On rêve de Buenos Aires
Mais bon, depuis que j'ai donné une conférence sur les lettres que j'ai écrites à cet illuminé, je ne m'occupe plus de ce gars-là.
Et donc, choisissant de l'oublier, pour le thème "illumination", je vous propose autre chose : quelques photos prises à Chartres en juillet de l'année dernière. Comme illustration musicale je choisis la chanson évoquée par Pascal dans son texte de samedi dernier, "Tu verras Montmartre" parce que, dans le refrain, on y dit :
"De là haut s'il fait beau
Tu verras de Paris jusqu'à Chartres"
Jusque là tout baigne... sauf que, dans le troisième couplet (qui est en fait le cinquième) je lis ceci :
Ell' gémit : "C'est terrible
C'que tu m'donnes du bonheur
Arthur ! C'est pas possible
Vous devez êtr’ plusieurs !"
Il est encore là ! Et il se permet même de donner la réponse aux interrogations de la dame :
- Forcément oui, puisque "je est un autre" !
Y'en a qui, pour ne pas se faire oublier, savent mettre les bouchées doubles !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 596 à partir de cette consigne : illumination.