VERSION MODERNE D’UNE HISTOIRE ANCIENNE
Dans une forêt de jambes, de pieds, de bottes odorantes, le petit Poucet se frayait difficilement un chemin. Cela faisait longtemps maintenant qu’il n’avait plus senti la main de sa maman dans la sienne, il avait perdu ses frères en chemin et pour ne pas se faire écraser, il s’était accroché à un bas de pantalon.
Puis il avait lâché prise, s’était réfugié sous une feuille de salade, avait écouté les annonces de produits en promotion, avait regardé les ogres qui passaient et repassaient dans ce lieu éclairé au néon en poussant leurs tombereaux chargés de petits enfants coupés en morceaux, de fruits, de légumes. Le petit Poucet était un être courageux, opiniâtre. Il ne fallait pas qu’il pense qu’il s’égarait d’avantage, qu’il tournait en rond et ne retrouverait jamais son chemin.
Cependant, comme il n’en pouvait plus de fatigue, il se hissa sur le sommet d’une sandale. Il avait eu le temps de voir, en levant le nez, qu’il se trouvait à la verticale d’un monstre de sexe féminin.
Il n’y avait pas, il fallait qu’il se manifestât. En même temps que sa maîtrise du subjonctif, il sortit de sa poche un cure-dents et, comme le gros orteil de la dame était en charpie – elle avait dû l’éclater en shootant dans un piano un jour de colère ou d’inattention - , il planta son épine dans le petit orteil de sa transporteuse.
Au début, cela ne lui fit rien à l’Adrienne, puis, à la troisième piqûre, irritée, elle se pencha et vit le minuscule petit lutin qui lui demandait de sa toute petite voix :
- S’il vous plaît, madame ? Est-ce qu’on est encore loin de la sortie du Supermarché Géant ?
Ecrit à l'atelier d'écriture de Villejean le 2 avril 2013. Il s'agissait d'un texte tournant. Les deux premiers paragraphes ont été composés par Dominique et Eliane.
LA FOURMI ELECTRIQUE
Je suis la fourmi électrique,
La productrice infatigable.
Je bosse chez Philip K. Dick :
Je répare quand il pète un câble.
Lorsque Vulcain devient marteau,
En attendant l’année dernière,
Je vais mettre en haut du château
Les boules de la loterie solaire.
Toute réalité m’esquinte.
J’arrive au bout du labyrinthe
Et j’y découvre, délétère,
La vérité avant-dernière :
Je suis la fourmi électrique
Et le monde a pété un câble.
Mais, sous votre peau de plastique
Etes-vous certain d’être aimable ?
Le retour du flower power à Rennes-Villejean le 9 avril 2013
Voyage dans le temps !
TROUVAILLES ET VISIONNAGES
Je n'avais jamais vu ce film : "Peau d'âne" de Jacques Demy !
Je l'ai moins aimé que "Les demoiselles de Rochefort" mais je l'ai aimé quand même !
Une plaque minéralogique vue à Rennes-Villejean le 9 avril 2013
C'est vrai ! On s'en paie une tranche !
DECRIRE UN LIEU AVEC AISANCE : Rennes le 25 mars 2013 (1)
SOCIO-SCATOLOGIE VILLEJEANESQUE
Il arrive à tout homme honnête
D’avoir à soulager parfois
Sa conscience vessie ou son estomac.
En ce cas, il va aux toilettes.
Pour des raisons professionnelles
De réunion dans mon domaine
J’eus à user, l’autre semaine,
De chiottes gogues institutionnelles.
Gentiment, on avait pris soin,
Certes, en dégradant le mur,
De fournir un peu de lecture
Pour faciliter le besoin.
DECRIRE UN LIEU AVEC AISANCE : Rennes le 25 mars 2013 (2)
En ce lieu, livrés seuls au doute
Ou à d’infâmes certitudes,
D’aucuns ont pris pour habitude
D’orner les parois de bisons de biroutes.
Artiste de bateau-lavoir
Qu’aucune retenue n’habite
Bouddha dessine bien sa bite
Ou celle qu’il voudrait avoir
Mais dans la latrine adjacente
– J’adore visiter les grottes
Aux Eyzies où l’étudiant crotte –
La ressemblance est moins frappante.
DECRIRE UN LIEU AVEC AISANCE : Rennes le 25 mars 2013 (3)
Pourquoi se soucier des longueurs
Dans la « Recherch’ du temps perdu »?
L’aphorisme est bien plus péchu
Sous le feutre noir des branleurs scripteurs !
La thématique est cependant
Très réduite à pipi caca
Zizi panpan cul radada :
Tout cela n’est pas très bandant.
Songez donc, belles inconnues
Qu’un jour prochain ces tâcherons
Obscènes vous ausculteront
Après vous avoir mises nues !
DECRIRE UN LIEU AVEC AISANCE : Rennes le 25 mars 2013 (4)
Ces bons docteurs qui font le bien,
Formés par l’Université,
Souvenez-vous qu’ils ont été
Ces bien indécents carabins !
Avouez que ça fait un peu peur !
Quelque part, ça épouvantaille !
En m’extirpant de ma torpeur
Je suis retourné au travail.
Il faut que jeunesse se passe
Mais celle-ci est bien fracasse !
Si vous êtes de mon avis
Adhérez à l’A.I.E.I. !*
*Association des Internautes Etrangement Iatrophobes
P.S. Comme je publie mes billets le soir et que ça m'ennuie de programmer la date et l'heure de mes quatre billets, je publierai désormais sur ce blog le soir avec la date de la journée... écoulée ! Si ça ne vous plaît pas, tapez-moi sur les doigts !