Fabriquer l'automne à Villejean le 13 octobre 2018 (2)
J'en rêvais, de cette photo : avoir l'église Saint-Luc
et la Maison de quartier de Villejean dans un même plan panoramique.
Fabriquer l'automne à Villejean le 13 octobre 2018 (3)
Un peu d'homéopathie
pour soigner sa coulrophobie
en attendant d'avoir le nez rouge à cause de l'hiver ?
L'avenue Winston Churchill dans toute sa splendeur autombnale.
(Tiens, je laisse cette faute frappe qui irait bien dans une image de cimetière à l'automne !)
Fabriquer l'automne à Villejean le 13 octobre 2018 (4)
Est-ce qu'on ne mange pas un peu trop gras dans ce restaurant universitaire ?
LES PRÉNOMS DES SALLES DE LA MQV
Quelle que soit la longueur du serpent, il a toujours une queue. Il a même parfois aussi des sonnettes mais ce n’est pas la peine d’aller les lui tirer, de s’adresser à lui pour résoudre notre problème du jour. Nous nous demandons en effet à qui appartiennent les prénoms qui identifient les salles à la Maison de quartier de Villejean !
- Bonjour ! Je voudrais la clé de la salle Rosalie pour la danse country !
- Bonsoir, elle a bien lieu en salle Gaston la réunion du Conseil d’administration de « Rencontre et Culture » ?
Le serpent des origines le sait-il ? Qui étaient ces huit personnages ? Fiacre, Mandoline, Auguste, Rosalie, Marius, Gaston, Achille et Narcisse ! Les premiers administrateurs de l’association «Rencontre et Culture» qui gère la maison ?
***
Le plus rigolo de la bande était Fiacre de Villejean. Il allait toujours trottinant, cahin-caha, Hue dia, Hop-là, et il avait un indéniable franc-parler. Ce n’était pas pour rien qu’il était délégué syndical à l’usine Citroën de la Janais. Il avait des saillies exceptionnelles.
- Si ta parole n’est pas plus belle que le silence, ferme-la !
Avec ça, féru de poésie… mais seulement de celle d’Aragon, Eluard et Maïakovski. Il connaissait aussi toutes les chansons de Jean Ferrat et Leny Escudero. Avoir sa carte au Parti communiste en 1975 c’était aller à la rencontre d’une certaine culture.
- Tu peux être-là pour la braderie de Villejean, Fiacre, afin de vérifier les emplacements ?
- Non, désolé, camarades, ce dimanche-là je suis à la Fête de l’Huma !
La fête du journal L’Humanité à la Courneuve, c’était sacré pour lui. Fiacre aurait pu assister là-bas aux concerts de Jacques Higelin, de Malicorne, de Bernard Lavilliers mais il s’en fichait. Il aurait pu y écouter Leonard Cohen, Pink Floyd ou les Who.
- Les Qui ? Moi j’y vais pour le discours de Georges Marchais et pour boire des coups avec les copains !
Au royaume des sourds, les borgnes ne la ramènent pas. Il n’y avait qu’une ligne, celle du parti. Et des chemins de traverse pour la rigolade : on soupçonnait fort Fiacre et ses copains de la cellule Maurice Thorez d’être montés sur le toit de la fac de lettres de Villejean pour aller peindre sur le haut de la façade du hall B ce slogan resté longtemps visible : «Vive la dictariat du prolétature !»
***
Mandoline, c’était le camp d’en face ou presque. Elle ne jurait que par le curé de Saint-Luc, par les œuvres de la paroisse, la kermesse, le Secours catholique où elle faisait du bénévolat.
- Ah oui, la clique à encycliques de Paul VI qui mérite des claques ! plaisantait gentiment Fiacre.
Il la chinait toujours mais ils s’entendaient comme larrons en foire. Elle avait beau jeu de lui rabattre son caquet en lui rappelant qu’il avait lui-même été enfant de chœur autrefois !
- Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes ! maugréait-il en mode Gino Cervi-Peppone face à Fernandel-Don Camillo.
Toujours active, positive, constructive, la Mandoline. Elle quand elle n’était pas à la braderie, c’est qu’elle avait un week-end de « La Vie nouvelle ». On la voyait souvent dans le hall de la maison prendre le café avec ses copines ou alors, toute seule, assise tranquillement en train de lire Témoignage chrétien sur une banquette à côté de la table marocaine. Celle-ci est toujours là encore aujourd’hui.
***
Gaston n’en pouvait plus, de Nino Ferrer et de son «téléfon qui son». Gaston était bougon. Gaston sortait de ses gonds. Gaston pétait les plombs. Mais Gaston était toujours là à la braderie. C’était son jour de gloire à lui, celui où, chaque année, il tentait de battre le record de vente de galettes-saucisses détenu par Narcisse. Pas de bol pour lui, on était en 1976, l’année de la sécheresse et il faisait encore, en ce début de septembre, une chaleur à crever.
- Vends des bières, Vendémiaire ! lui avait balancé Fiacre au Conseil d’administration de rentrée.
- Ton humour à la con, ça me tarabuste l’omoplate du côté des trapèzes ! avait répondu Gaston qui était décidément très bougon.
***
Que sont-elles devenues, ces huit personnes ? Je n’ai trouvé trace que de ces trois-là, étant pris moi-même ces temps-ci par un maelström d’activités plus ou moins folles. Je ne suis pas historien de profession, juste journaliste occasionnel et il n’y a pas d’archives consultables en ligne sur ces histoires locales. Tous ces instants de vie des années 1970, il n’a que Marius Aznavourian, le premier président de l’ARC qui aurait pu nous en livrer les secrets mais il vient de décéder hier.
Et du coup, je crois que j’ai trouvé la réponse à la devinette posée par Pépito Matéo dans son livre «Contes à régler» : «Tant qu’on le porte, c’est celui d’un autre mais si c’est à nous, c’est qu’on n’est plus là».
Vous avez trouvé la solution ? Non ? Retournez le journal ou faites le poirier devant l'ordinateur pour découvrir la mienne !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 2 octobre 2018
d'après la consigne ci-dessous.
LES DÉLACEMENTS DE GEORGE
Il y a des gens comme ça qui ont trop lu Lagarde et Michard quand ils étaient petits. Rappelons aux amnésiques préséniles et aux aculturés post-Nintendo que Messieurs Lagarde et Michard ont publié des anthologies, classées par siècle, dans lesquelles ils évoquent tout ce qui se fait de bon et de recommandable en matière de littérature française.
Ces gens dont je parle, ceux qui ont trop lu les manuels scolaires de ces deux zigues, si vous leur montrez les deux sculptures de chaussures géantes qu’on rencontre dans le parc du Berry à Villejean , vous parlent tout de suite de George Sand !
Ils n’ont lu ni « La Mare au diable » ni « La Petite Fadette » mais ils savent que la dame de Nohant est la plus célèbre des écrivains berrichons. Et donc pour eux ces baskets-là sont celles d’Aurore Dupin, ci-devant baronne Dudevant, auteure prolifique de romans féministes, régionalistes et anticonformistes.
La dame vaut certainement le détour et finalement l’hypothèse de statues-hommages – ou plutôt femmages – tient finalement la route. La lecture d’une biographie empruntée à la Bibliothèque des Champs libres nous le confirme. On y apprend plein de choses plaisantes sur ce personnage pittoresque. George faisait de l’équitation habillée en homme, elle fumait le cigare, se couchait à cinq heures du matin, se levait à midi, écrivait, tenait salon, voyageait, écoutait Chopin qui jouait du piano sauvagement, chevauchait Liszt avec délicatesse, ou l’inverse.
Elle fut aussi la maîtresse d’Alfred de Musset (voir le chapitre à lui consacré dans le Lagarde et Michard du XIXe siècle), le gars qui prétendait qu’il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée avent de se trouver bien pincé pour la donzelle. La petite histoire raconte qu’elle trompa honteusement à l’hôtel Danieli de Venise l’Alfred qui était tombé malade. C’était avec le docteur Pagello. Pas joli, tout ça, car si Alfred était malade, c’est qu’il avait trop été dans les salons et s’était par trop dessalé dans les bordels de Vénétie.
Finalement, deux chaussures géantes (taille 1828 ?) pour symboliser une femme qui a pris son pied toute sa vie avec une telle intensité, c’est très logique.
Peut-être faudrait-il en parler à la mairie de Rennes où l’on mène une intéressante politique de féminisation des noms de lieux rennais.
En même temps, un parc George Sand… Combien d’amnésiques préséniles et d’aculturés post-Playstation sauront qu’il s’agit d’une femme ?
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 25 septembre 2018
à partir de la consigne ci-dessous
Consigne 1819-03 A du 25 septembre 2018 de l'Atelier d'écriture de Villejean
Les baskets du parc du Berry à Villejean
Racontez ce que vous évoquent ces deux chaussures de sport géantes abandonnées dans le parc du Berry à Villejean. A qui appartiennent-elles ? Quel rapport ont-elles avec le Berry ? Avec Villejean ?
|
JEANNE D’ARC N’APPARTIENT A PERSONNE !
Il y a des gens comme ça qui ont trop lu Malet et Isaac quand ils étaient petits !
Rappelons à ceux de nos aînés qui ont déjà oublié le prénom d’Alzheimer et à ceux de nos cadets qui ne se soucient guère de ce qu’était le monde avant l’invention du smartphone, de Facebook et des Applestores qu’Albert Malet et Jules Isaac écrivirent en leur temps des manuels d’histoire de France fort honorables et fort honorés.
On y apprenait qu’une jeune bergère à peine pubère et complètement lorraine qui se prénommait Jeanne et gardait ses moutons du côté de Domrémy – le premier qui ajoute « fa sol la si do » a un gage ! – avait cru bon de décrocher son portable pourtant mis sur mode vibreur pendant qu’elle exerçait ses fonctions. Un méchant plaisantin, à l’autre bout du fil, intima l’ordre à la jeune allumée – enfin, pas encore ! - d’aller bouter les Anglois hors de France. Une sorte de Brexit avant l’heure.
Jeanne d’Arc, car c’était elle, commanda une armure en kit chez Ikéa. Elle la monta en 13 minutes 19 chrono, entra dedans et s’en alla trouver le roi Charles VII dans la ville de Chinon.
Ses exploits guerriers lui valurent d’être brûlée vive à Rouen en 1431 après condamnation à cette peine par un évêque nommé Cauchon (Une sorte de #balancetonporc avant l’heure eût été bienvenue ici).
En termes de récupération d’image, ce qui lui arriva après son évaporation en fumée est aussi assez fort de café.
L’Eglise catholique en fit une sainte. Toute la droite politique française emboîta les pas de Jules Michelet qui vibra mieux encore qu’un téléphone moderne pour la jeune héroïne nationale. Aujourd’hui encore, chaque 1er mai, les copains de Marine Le Pen vont faire la fête à Jeanne grâce à l’argent qu’ils touchent de l’Europe alors qu’ils sont contre. Contre, tout contre surtout quand ça rapporte !
Il était donc temps de l’affirmer haut et fort : « JEANNE D’ARC N’APPARTIENT A PERSONNE ! ». Et nous ne pouvons qu’applaudir l’initiative heureuse de la municipalité de Rennes qui, dans le cadre de sa politique de féminisation des noms de lieux rennais, vient de rebaptiser l’usine d’incinération de Villejean « Brûlerie Jeanne d’Arc ». Alleluia, les ami.e.s !
Pondu à l'atelier de Villejean le 25 septembre 2018
à partir de la consigne ci-dessous
MADE IN NORMANDIE ! EN PDF !
Ceci est une page de test. Je viens d'apprendre qu'on peut insérer des documents en pdf sur un billet de blog chez Canalblog. Cliquez donc sur l'image pour voir si ça marche !
Je publie en html ci-dessous le contenu de ce fichier. Peut-être la lecture au format pdf s'avérera-t-elle plus pratique ? Je teste en même temps que vous !
Pour info il s'agit d'un article de la revue trimestrielle "Mon amant.e de Villejean" dont je suis jusqu'à présent l'unique rédacteur mais dans laquelle j'envisage de publier les contributions de l'Atelier d'écriture de Villejan.
MADE IN NORMANDIE : QUAND LES DE VILLEJEAN FONT LA FETE
Il était plus que temps pour nous de nous intéresser à nos voisins de droite ! L’occasion nous en a été donnée grâce à Eric de Villejean, président de l’Association des résidents du square de Normandie qui organise prochainement le festival « Made in Normandie ». Comme de bien entendu, la rencontre a été fort arrosée !
- Eric de Villejean pouvez-vous déjà nous fournir des éléments de votre programmation ?
- Bien entendu. Nous organiserons tout d’abord un repas normand avec andouille de Vire, tripes à la mode de Caen, camembert, cidre et calvados à volonté et teurgoule au dessert. Voulez-vous goûter le calva ?
- Volontiers. (Nous avons goûté l’alcool à base de pomme d’Eric). Il est raide mais il est bon. Le repas sera animé ?
- Ben oui, forcément puisqu’il y aura cidre et calva à volonté !
- Non, je veux dire… des musiciens, un orchestre, un spectacle de strip-tease ?
- Il y aura une saynète jouée par les enfants de l’école Jean Moulin. Un autre calva ?
- Volontiers. Sur quel thème ?
- Astérix et les Normands. En costume d’époque. Nous aurons aussi un photomaton Pierre Corneille.
- Qu’est-ce que c’est ? Il tape, dites donc !
- Pas tant que ça. Je vous en ressers un. Les personnes qui le voudront seront photographiées dans le costume du Cid qui nous a été prêté par l’Opéra de Rennes. Elles laisseront leur adresse de messagerie électronique et on leur enverra la photo numérique. On a vu faire cela à la ballade avec Brassens en septembre.
- Une chouette idée ! Et pour les dames il y aura un costume de… hic… Chimène ?
- Non mais nous organisons un concours de sosies de Madame Bovary. Ne restez pas sur une jambe !
- Houla… Plus on en boit plus il donne soif ! Quoi d’autre au programme ?
- Un relais 16 fois cent mètres sur toute la longueur du square. Allez, un petit dernier pour la route !
- 16 coureurs ? Hips ! Et quelle est l’oginoralité, l’orinijal… le rapport avec la Hic ! Mornandie ?
- Le témoin sera un parapluie de Cherbourg.
- Ah ben dis donc… Hic ! …Eric … Tu ne fais pas les choses à Demy, Er… hic !
- Je ne comprends pas ? Santé ! Je vous en remets un autre !
- Les sschoses à Demy… les paraplies de Cherbourg ! Jacques Demy ! Oh la la Lola ! C’est un jjj.. un jeu de mots !
- Enfin la soirée se terminera avec grand karaoké où l’on chantera « Je veux revoir ma Normandie », « Sur la route de Louviers » et toutes les chansons de Bourvil.
- Ah bah oui… cc’c’est vrai qu’il est né dans un trou normand, Bou.. Bou.. Bourv.. André Rimbaud ! Euh, Raimbourg. Raimbourgville. Euh je sais pus où j’en suis. Je vais avoir du mal à relire mes notes… je .. je crois !
- Pour la décoration du square nous espérons avoir, d’un artiste local, un mont Saint-Michel géant réalisé en allumettes. Nous poserons une statue de Jeanne d’Arc dessus et nous y mettrons le feu.
- C’est aussi une spécillité mormonde.. une spicialité mormande,... un truc de Rouen, le cauchon grillé ?
- On n’est pas sûr d’être livrés pour le jour J. Enfin le D-day.
- Ah ben ça, ça c’est sûr, y’a toujours des… un pont de Tancarville… ou du Canada… Un pont d’érable. Et pis le Mont Chien Missel… le mont-Saint-Michel c’est souvent « P’têt bien Couëoui, pt’êt’ bien Couesnon, hein ! Eh bien mmmerci, Eric et à bientôt pppour la pète du foire… la fête du square de Mormandie !
- Attendez, je vais vous soutenir jusqu’à la sortie.
Si la fin de l’interview vous paraît cahotique, si je suis sorti ivre mort de chez le président de l’ARSN, j’en suis n’Havrais ! S’il y a quelqu’un à qui il faut en tenir rigueur, c’est au calva d’Eric !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 18 septembre 2018 d'après la consigne ci-dessous
CONSIGNE D'ÉCRITURE 1819-02 DU 18 SEPTEMBRE A L'ATELIER DE VILLEJEAN A RENNES
1819/02 A Une fête de quartier à Villejean
Dans l’un des squares de Villejean que vous choisirez, vous êtes chargée d’interviewer M. ou Mme X, président.e de l’Association des résidents du square, à propos de la manifestation festive qu’il a l’intention d’organiser ces prochains jours.
Placis de l’Orléanais - Square d’Alsace - Square d’Anjou - Square de Flandre - Square de Gascogne - Square de Guyenne - Square de la Marche - Square de Lorraine - Square de Normandie - Square de Provence - Square du Berry - Square du Dauphiné - Square du Poitou.