AU BOUT DE LA NUIT CROQUIGNOLE
- Il faut voir comme la Nuit est gourmande ! Tout ce qu’elle s’envoie dans le cornet et dans la voie lactée ! Ce qu’elle engloutit de croissants de Lune ! Elle ne fait pas de quartiers ! Jamais dans la demi-mesure. Il lui faut sa ration quotidienne de cette pâtisserie astrale car sinon, bonjour l’humeur : rien ni personne n’est plus sombre qu’une Nuit sans lune.
Son appétit de sucreries est si féroce que les gazelles s’enfuient à son approche afin de préserver leurs cornes.
La Nuit aime les éclairs qui zèbrent le ciel d’orage des étés et la dotent d’un beau pyjama à rayures. Sans aucune reconnaissance, elle les avale à la vitesse de Guy L’Eclair.
La Nuit dévore la galette tout autant que les financiers et les mendiants. On appelle ça la Crise. 1929 et 2008 sont des fringales célèbres de la Nuit. Il eût mieux valu pour tout le monde que ces financiers, florentins ou pas, le sussent ou les vissent venir, mais non. Elles arrivent sans tambour ni crumpets et tout le monde est douillonné sauf la Nuit qui se régale de nos déconfitures. L’économiche n’est pas une science exacte.
La Nuit est une ogresse iconoclaste. Peu lui chaut la religion. Jésuite, sacristain, alleluia, colombe de Pâques, religieuse, pet-de-nonne et même Saint-Honoré, tout est bon pour son estomac qui ne croit que ce qu’il broie. Elle bouffe du curé, nantais ou pas, à tous les repas. N’en faisons pas tout un fromage, nous sommes déjà rendus au dessert.
Photo prise à Valence (Drôme) le 20 février 2016
Que vous soyez Congolais, Oranais, gens de Paris, Brest, Pithiviers, Monaco, Vitréais, Tropéziennes, que vous preniez la navette de Marseille ou fassiez des vers de mirliton à Rouen, sachez-le, un jour la nuit vous avalera, bande de glands et de struffolis ! Surtout vous, les boulets de Metz !
Il faut voir comme la Nuit est gourmande en lumière. Ce qu’elle nous coûte en énergie. Mais nous sommes déraisonnables, aussi ! Plutôt que d’aller dormir lorsqu’elle tombe et profiter de sa sagesse – car la Nuit porte conseil – nous voulons à tout prix éclairer ces merveilleux chemins qui mènent à l’opéra. Nous désirons élire la Reine de la Nuit, vérifier que tous les chats ne sont pas gris, voir dans nos cinémas, « sur l’écran noir de nos nuits blanches » « Queue de castor et Pompe à huile » et tant pis si les acteurs sont un peu tartes !
Mais c’est du flan, tout ça ! Dormez plutôt en paix, braves gens ! Le jour devrait suffire à notre bonheur. Lui n’est pas gourmand en lumière. Un seul gros projecteur en forme de brioche dorée dans la gueule et tout le monde est content. « Viens nous voir à Ganassouinda, y’a du soleil et des nanas ! ». Pas besoin qu’on lui découpe à l’emporte-pièce, dans le tissu du ciel, des sablés en forme d’étoiles pour y voir ! Ne dit-on pas « Clair comme le jour » ? « Bon comme le pain » ? « Simple comme bonjour » ? « Sans chichis » ?
La Nuit, laissons la faire son voyage, on la trouvera au bout, comme disaient Céline Renaud et Louis-Ferdinand Saint-Malo-Alanagecécostaud. Cette gourmande est une ogresse qui se nourrit de forêts noires, de cris de loups, de peurs d’enfants. Laissons-la faire sa chasseresse, remplir son chariot, allumer son fourneau, remplir sa casserole, déguster sa baguette de mesure de jade, sacrifier à l’autel de la gourmandise nocturne. Il faut bien que tout le monde vive et ça n’a rien de gênant : il n’y a même pas de lumière à l’intérieur de son silencieux réfrigérateur !
Nous, bien au chaud dans les draps, serrés l’un contre l’autre, on n’est pas bien, là, mon chou ?
- Eteins la lumière, mon amour ! Je vais te faire un truc qui te laissera baba !
- Oui, Charlotte ?
- Je vais te dévorer, mon bichon !
Ecrit pour les Impromptus littéraires du 12 juin 2017
d'après cette consigne : une nuit gourmande
Mascarons, cariatides et atlantes à Valence (Drôme) le 20 février 2016 (1)
Si vous connaissez le nom de cet élément décoratif, qu'on pourrait décrire comme "haut de buste soutenant un balcon", je suis preneur !
Mascarons, cariatides et atlantes à Valence (Drôme) le 20 février 2016 (2)
Je suis toujours du genre à me demander : "Qui sont ces gens ? Quelle a été leur vie ?"
Sans me douter que très souvent comme ici il ne s'agit peut-être pas de célébrer une histoire mais de sculpter un corps humain à partir - ou pas - de celui d'un modèle et ce juste pour rendre jolie la façade d'un immeuble bourgeois dans lequel les gens se gavent sans se poser plus de questions de téléréalité ou de plateaux repas pizza bière match de foot, allez savoir !
Mascarons, cariatides et atlantes à Valence (Drôme) le 20 février 2016 (3)
J'apprends aujourd'hui seulement qu'une cariatide de sexe masculin est un atlante.
Mille excuses à tous les messieurs que j'aurais, auparavant, affublés de cette étiquette impropre !
Mascarons, cariatides et atlantes à Valence (Drôme) le 20 février 2016 (4)
L'enchantement imagier du jour
Nous avons enfin vu en dévédé ce film que nous avions raté en salle. C'est scotchant !
La version intégrale en italien. On la trouve aussi en anglais mais avec une image moche.
A Valence, dans la Drôme, le 20 février 2016 (8)
Sous les pavés la plage...africaine ?
J'ai vérifié : aucun magasin ne s'appelle "A l'emploi fictif depuis ???"
A Valence, dans la Drôme, le 20 février 2016 (9)
Superbe image ! Quand j'aurai le temps j'irai dans Photoshop réparer la déchirure.
Mettons les points sur les i : si nous mettons les points sur les I
il faut mettre les accents sur les E, non ?
Sauf si on prône la désobéissance civile orthographique aussi ?
A Valence, dans la Drôme, le 20 février 2016 (5)
- Alors ? Comment avez-vous trouvé Valence ?
- Assez peu dépaysante pour des Bretons, finalement !