C'EST MOZART QU'ON ASSASSINE !
Sur le piano
Dans la cuisine
C’est Dark Vador qui est aux fourneaux
Et qui fulmine
Mais c’est Mozart qu’on assassine !
Elles font toutes comme ça les vedettes
Abusant de la vinaigrette
Servant l’Moët et Chandon (Giovanni !) ‘vec une paille
Et très grand lèvement de saucière austère ! Aïe !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !
Le sabre laser tue les dièses,
Le four est une vraie fournaise
Les casseroles sont pleines de bémol
Et la béchamel est toute molle !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !
Devant ce gâchis de pognon
Qu’il nous mitonne aux p’tits oignons
La menace n’est pas fantôme
Qu’il ne nous serve qu’un bout de tomme !
Mais c’est Mozart qu’on assassine !
Il a enfermé sous burqa
La cuisinière Papagena
Et assaisonne de doubles croches
La poiscaille comme la bidoche
Mais c’est Mozart qu’on assassine !
Triste gougnafier du désert,
Rentre donc aux Etats-Unis !
Remballe ton maudit hamburger
Et tes airs de reine de la nuit !
C’est Mozart que t’assassinais !
Un peu plus et c’est Vivaldi
Que tu trucidais, lapidaire,
Arguant que tu es « notre père » !
Retourne-t-en dans ton domaine,
Cuistot à la petite semaine !
Vivement le retour du jeudi…
Et du tournedos Rossini !
Ecrit pour le jeu n° 68 de La Licorne (Filigrane) d'après cette consigne
C'EST ROBOT POUR ETRE VRAI !
Mélanger l’us de Millet et la coutume de Millau qui consiste à jeter du haut du viaduc les moutons trouvés sous le lit de la bergère ;
Confondre, sans déférence, séquelle, séquence, fréquence, Fasquelle, préférence et prequel sans voir que la saga rend le lecteur gaga ;
Traduire par « La guerre des étoiles » ce qui était outre-Atlantique « Les guerres de l’étoile » mais de l’Etoile à la Concorde le vieil orchestre à mille cordes ne joue qu’au temps des Champs-Elisez-moi ;
Mettre la charrue avant les bœufs, crier « Houe Houe » comme un fantôme ;
Se désoler : le Champagne n’est pas pour tout le monde, il y a la dream team et le couple plus souple qui trime sous sa coupe, et l’envol des soucoupes préfigure le crime ;
Lancer l’alarme : Marre de ces armes ! Arrêtez votre cinéma ! Cessez vos guerres !
Rêver à l’heure de l’Angelus qu’un ange vienne sonner les cloches de ces « élus ».
Ecrit pour le Défi du samedi n° 337 d'après cette consigne
Un dragon vu à Rennes le 11 janvier 2014
- Ok, capitaine de soirée ! Direction la rue du Cirque !" répondit Saint-Georges.
UN PASSE-TEMPS ROBOT-R'HATIF
- Eh bien dites donc ! On dirait que cela vous a plu, Duchesse !
- Je crois que ça relève de l’indicible tant c’était bon !
- Je commence à comprendre pourquoi c’était si moteur pour certains humains.
- Et c’est encore meilleur quand cela a, comme pour nous aujourd’hui, le goût de l’interdit.
- Il n’y aurait pas moyen de remettre le couvert en inversant les rôles ?
- Cela demande qu’on sorte d’abord de cet univers-là.
- Je n’ai pas bien compris ce qui s’est passé sur la fin. C’était un peu comme une décharge électrique et puis mes batteries se sont trouvées soudain complètement à plat. Plus qu’à plat, même !
- Je vois d’ici le tableau. De la rigueur dans l’effort puis de la rigidité dans le cadavre !
- Mais, Duchesse, je ne suis pas mort !
- Non, monsieur le Duc R2-D2. Moi non plus mais je crains fort que nous n’ayons été punis pour avoir pénétré dans ce lieu interdit et surtout voulu goûter aux secrets des humains.
- Punis ? Pourquoi ? Comment ?
- Essaie un peu de bouger pour sortir de ton cadre !
- Merde ! Tu as raison ! Je suis coincé !
- Nous sommes coincés ! Moi aussi je suis condamnée à rester immobile.
- Mais qu’est-ce que c’est que cet univers ? On a traversé quoi en cogitant ?
- On ne dit pas « cogitant », on dit « coïtant ».
- On est passés dans une dimension différente ?
- Il me semble que oui. Ca a un vieil air de …
- Un air de quoi ?
- Un air de 2D, R2-D2 !
- Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Appeler le gardien du Musée ?
- Il n’y en a sans doute plus dans ce monde-ci. Tu as vu la poussière par terre avec la trace de nos pas ? Je crois plutôt qu’il va falloir s’en remettre au Deus ex machina.
- Et quand est-ce qu’il vient, lui ?
- En général, à la fin de la pièce.
- Et c’est quand, la fin de la pièce ?
- Je ne sais pas. Quelques années-lumière ?
- Mais je ne vais pas pouvoir attendre tout ce temps sans bouger !
- Sois philosophe. Tire parti de la situation. Fais comme moi !
- Et qu’est-ce que tu fais de beau, madame la Duchesse C-3PO ?
- J’essaie de sourire !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 280 à partir de cette consigne