COMMENT NOUS AVONS RATÉ MONSIEUR LUNE !
J’aime l’été. J’aime l’été quand je suis à Rennes et que j’ai réussi à stabiliser un peu ma virevoltante épouse. Ca ne dure pas bien longtemps, bien sûr – on repart demain pour une virée de trois jours dans trois lieux différents – mais j’ai quand même le droit, quelques semaines par an, de mobiliser son attention sur cette ville de Rennes où elle m’a conduit. C’est vrai quoi, il n’y a pas que Saint-Malo, Lannion et les stages de conte aux quatre coins de la France, dans la vie !
J’aime l’été à Rennes. Je peux piocher des comédies dans les dévédés de la médiathèque des Champs libres, je peux emmener Marina B. aux mercredis du Thabor et à Transat en ville.
Pour qui ne le saurait pas encore, Transat en ville est un festival de concerts gratuits, dans des genres musicaux très divers, qui ont lieu le mercredi et le samedi à 20 heures, place de la Mairie ou dans différents quartiers de Rennes et aussi le dimanche à 16 heures au jardin du Thabor.
J’aime l’été à Rennes et nous aimons aussi beaucoup la charte graphique de Transat en ville. Depuis des années le programme des festivités est imprimé sur un bel éventail en carton que l’on garde ensuite, à partir de septembre, affiché comme décoration sur la vitre de l’armoire aux marionnettes dans notre séjour.
Et donc ce samedi 23 juillet, ou 24, je ne sais jamais quel jour on est, je m’empare de l’éventail et je vérifie ce que j’avais pointé. C’est bien Monsieur Lune qui joue ce soir place de la Mairie. Ah que voilà une bonne occasion de réentendre des chansons de Renaud par quelqu’un qui a une plus belle voix que Renaud. Oui, je sais, ce n’est pas difficile, tout le monde, y compris moi, a une plus belle voix que Renaud, ces temps-ci. Passons sur cette méchanceté gratuite, descendons à pied en centre ville et installons-nous sur nos propres pliants derrière les transats mis à disposition par les services municipaux.
Ah oui, j’oublais ! La spécificité de Transat en ville, c’est que les spectateurs sont affalés dans des transats mis à leur disposition. Très pratique pour les groupes qui bougent un peu, genre salsa, électro ou rock ! Les meilleurs arrivent quand même à faire danser une douzaine de personnes sur l’espace devant la scène. Sinon tu fais ton show et tu te tire ailleurs, après tout c’est n’égal si les gens ne dansent pas ou s’ils apprécient tes morceaux autant que leur hamac au ras du sol.
Il y a cette année de très beaux transats roses ! Une façon, sans doute inconsciente, de rendre hommage à Isaure Chassériau, la plus célèbre des inconnues rennaises qui hélas, n’en profitera pas, coincée qu’elle est dans son transat vertical et ovale du Musée des Beaux-Arts. D’aucuns, qui sont nos voisins, empuantissent l’atmosphère avec leurs barquettes de frites et leur burger inappétissant (oxymore ou pléonasme?) ; la dame noire devant vous expose sa blingblinguerie et ses ongles de deux centimètres de long qui ne quitteront que rarement, toute cette soirée, son téléphone portable. Un type passe dans les rangs et distribue un prospectus avec les dates de concert d’un groupe nommé Babakar en disant aux gens « c’est le concert que vous allez voir ce soir ».
Comment ça ? Et Monsieur Lune ? Et Renaud ? C’est quoi cette embrouille ? Et de fait, sur le coup de 20 heures déboulent trois énergumènes qui envoient des chansons de leur cru, dont certaines très bien, d’ailleurs, mais comme toujours la voix du chanteur est écrasée par les instruments et on perd la moitié des paroles.
A la fin du set, je m’approche de la baraque officielle et jette un œil sur les éventails indiquant la programmation. Ben oui, c’était bien Babakar qui était programmé aujourd’hui. Monsieur Lune ayant eu un empêchement, ils auraient remplacé son set et refait le tirage du programme sans me le dire ?
Rentré à la maison, je vérifie le nôtre. Monsieur Lune figure bien à la date du samedi 24 juillet mais mon regard tombe alors sur la ligne du haut qui indique 3 juillet – 21 août… 2021 !
Zut alors ! Comment est-ce qu’on fait pour retourner en 2021, maintenant ?
Ce serait bien, finalement, Madame B., de changer la déco de temps en temps, de poser sur la vitre le programme 2022 de Transat en ville qui traîne dessous parmi les suppléments jeux d’Ouest France, les cartes postales des ami·e·s et les tickets de surchauffe de carte bleue – l’été est caniculaire, paraît que la planète se réchauffe ! -.
C’est vrai quoi : c’est bien aussi, de temps temps, d’archiver !
AU CHARBON, JOE KRAPOV !
Je suis prescient ou quoi ? Dans mon insomnie du 19 mars, vers les 4 heures ou 6 heures du matin, j’ai écrit cette krapoverie-ci, qui peut se chanter sur l’air de cette publicité :
L’HOMME D’AUJOURD’HUI, CE RENÉGAT !
On oublie vite comme hier
On vécut d’industrie charbonnière
On a oublié pour de bon
Qu’il y eut une bataille du charbon
On passe le chiffon du malheur
Sur le destin de Jean l’mineur
Qui descendait chaque jour au fond
Pour qu’vous vous chauffassiez au charbon
Songez-y donc la prochaine fois
Que vous irez au cinéma !
Le lendemain, sur le Défi du samedi, qu’est-ce qui sort du dictionnaire Walrussien ?
«Houille» !
Une occasion en or de rendre hommage à mes ancêtres mineurs avec cette chanson accentuée «comme là-bas, dis !».
Ecrit et enregistré pour le Défi du samedi n° 656
d'après cette consigne : Houille.
Dans le vieux Lyon (Rhône) le 7 décembre 2018 (6)
Et puis il y a Frida qui est belle comme un soleil et qui m'aime pareil ?
A PART PEUT-ÊTRE… AU MUSÉE DES HORREURS ?
Le regard a quelque chose de dur, déjà. Elle fera de la route, cette môme ! Elle est du genre à régenter son entourage, à tout réformer, à œuvrer en douceur et cependant en y mettant toute la fermeté voulue.
On ne la détournera pas comme cela de son but. Elle a du caractère, elle est tenace, peut même se montrer résolument féroce quand elle va au charbon.
Le trône sur lequel elle a posé ses fesses semble trop grand pour elle certes ou alors prévu pour une autre. Attendez quelques années et vous verrez que ça ne va pas durer : elle prendra de l’ampleur et comprendra que la royauté, ce n’est que du folklore, juste une couronne ou des chapeaux sur la tête et du tralala pour la presse people. Le monde se gouverne par l’argent, les réseaux et le carnet d’adresses.
Côté bagatelle ce ne sera pas ça par contre. Sur cette œuvre elle évoque déjà le fameux « Ferme les yeux et pense à l’Angleterre !».
Ce côté brut de décoffrage avec malgré tout un sens de l’honneur, de l’ordre, du haut rang, ce goût pour la sueur et les larmes nous évoque forcément la colonne Nelson et l’autre fumeur à gros ventre abhorrant le sport !
On s’approche du cartouche et on constate qu’on a vu juste. On l’a reconnue, la dame de fer ! Ce tableau représente en effet Margaret Thatcher enfant. Désolé, camarade Renaud !
Ecrit pour le jeu de Lakévio n° 132 d'après cette consigne
La vidéo du 25 janvier 2018
Trouvée à l'instant !
J'ignorais ce duo-là, relativement improbable, la version féminine de la chanson et le finale ahurissant !
BREF J'ECOUTE DES VIDEOS SUR YOUTUBE ET JE CROIS QUE JE NE DEVRAIS PAS !
Bref j’écoute des vidéos sur Youtube et je crois que je ne devrais pas !
Pendant des années j’ai acheté régulièrement les disques des artistes que j’aimais en vue d’écouter leur musique ou leurs chansons sur :
(Attention à la case que vous allez cocher car je suis très susceptible quand on me donne plus que mon âge !)
un gramophone
un Teppaz
un vieil électrophone trop souvent détraqué
une chaîne Hi-Fi
un lecteur de CD
Je dois donc posséder 400 ou 500 disques vinyle car je n’en ai jamais revendu ni balancé aucun. J’ai aussi des armoires pleines de cassettes audio et, comme tout le monde maintenant, plein de MP3 sur mon disque dur d’ordinateur. Il y a des artistes dont je possède à peu près tout ce qu’ils ont pondu depuis… Non, je ne mets pas de cases à cocher ici, je dis juste « un certain nombre d’années ».
Tout cela représente une valeur sentimentale inestimable car chaque pochette de disque, chaque album d’un artiste suivi au fil du temps évoque des ami(e)s d’une certaine époque, des moments différents de ma vie, des périodes et des lieux de notre vie commune, comme ce fameux 5 décembre 1996 où nous sommes allés écouter le Renaud de « Marchand de cailloux » au Centre culturel Joël Le Theule à Sablé-sur-Sarthe.
Dans le même genre, si vous écoutez bien sur la fin de chaque morceau, c’est réellement moi qu’on entend applaudir avec tout le public le 29 novembre 1979 sur l’album de Supertramp Live in Paris.
Tout cela représente aussi une fortune à l'achat et rien à la revente ainsi qu’un bon poids à transbahuter lors des déménagement et mes bars se souviennent bien qu’avec mon épouse préférée, celle qui monte et démonte les meubles pour le plaisir, on a souvent déménagé, une fois tous les cinq ans, c’était sa moyenne avant que ma force d’inertie ne prenne le dessus et dise « Cette fois-ci je ne bouge plus ».
En réalité, tout cela ne vaut plus rien aujourd’hui et je sens que je vais louer un emplacement à la prochaine braderie de La Touche pour me débarrasser de ces vieilleries. En effet, toutes ces richesses sonores, toute cette histoire de la musique populaire ou pas peut désormais être écoutée sur Deezer, Musicme, Spotify ; Grooveshark et Youtube GRATUITEMENT !
On peut ainsi regarder le concert de Neil Young aux arènes de Nîmes le 17 juillet 2013 dans son intégralité et dimanche dernier, tout en travaillant sur un gros document Word sur mon ordinateur j’ai écouté un concert de 2 h 45 de Steve Hackett à l’Hammersmith (Odeon ?). Ce guitariste fabuleux et mélodiste assez intrigant y redonnait la quasi intégrale des morceaux du groupe Genesis auquel il appartint de 1971 à 1977.
Parmi les invités il y avait le bassiste de King Crimson, John Wetton. Qu’est-ce qu’il a grossi, dites donc ! Du coup j’ai iconisé Google et je n’ai plus fait qu’écouter la musique sans les images. C’est que, voyez-vous, 1977-2014, ça fait 37 ans, quand même !
Bref, j’écoute des vidéos sur Youtube et je crois que je ne devrais pas !
Les meilleurs moments sont à :
54' : une jolie voix féminine
1 h 05 : un moment classique
1 h 52 ' : Supper's ready
1 h 18 : John Wetton !
Moisson d'affiches rennaises du 7 décembre 2013 (4)
L'essentiel dans la vie c'est de toujours rester une bande de jeunes !
DES CHATS QUI PARLENT
23 lignes pour imaginer que les chats parlent ? Mais on me demande l’impossible ! Pourquoi imaginer que nos amis félins sont doués de parole puisque c’est déjà la réalité ? Depuis tout ce temps qu’on pose des devinettes Carambar et que certains répondants donnent leur langue au chat, il était bien normal que l’animal préféré des blogueuses s’en empare et l’utilise à son tour !
Le premier chat parlant que j’ai connu s’appelait Hercule. Propriété de Tonton Césarin et de tata Agathe, il n’avait de cesse de pratiquer le bourre-pif avec le chien de ses maîtres nommé Pif dans les pages de l’illustré Vaillant.
Dans le Journal de Mickey un autre chat parleur (chat-pardeur ?) s’appelait Pat Hibulaire.
Comme tout le monde j’ai eu droit à l’histoire du Chat botté de Perrault, sans doute bien oublié des enfants d’aujourd’hui au profit du Chat Potté de Shrek et j’ai croisé bien sûr avec Alice le chat du Cheshire. Je ne relancerai pas ici le débat sur une autre domiciliation de cet animal à Chester car je n’ai pas envie de faire tout un fromage avec ça !
Oublions Tom et Jerry, Titi et Sylvestre (ou Grominet), Garfield, Félix le chat, Krazy kat d’Herryman et le chat du rabbin de Sfar. Je les connais tous de nom mais ils ne figurent pas dans ma bibliothèque.
Arrivons-en à Fritz the cat, de Crumb, qui fit gentiment scandale avec sa baignoire à partouzes !
Puisque nous sommes rendus au cinéma, retournons chez Tonton Walt pour mentionner aussi ses Aristochats et passons ensuite aux chats de la chanson. L’animal est si expressif qu’il n’a pas besoin de parler pour devenir le sujet central de maintes bluettes. Cela va d’ "Il était une bergère » au « Chat de la voisine » d'Yves Montand, de « La queue du chat » des Frères Jacques à la « Mi-août tellement plus romantique » de Ray Ventura sans oublier « la Mère Michel qui avait perdu son chat » et sa fameuse réplique : « Je l’ai cuit ! L’eusses-tu cru, mon lapin ? ».
Avant que la limite des 23 lignes ne soit atteinte ou dépassée, j’ai choisi de vous interpréter une chanson de Fréhel, « Un chat qui miaule » que Renaud – le petit chat est mort ! - avait popularisée en la reprenant sur son album « Le p’tit bal ».
Cette chanson nous démontre à quel point, doué de parole ou pas, quoi qu’en disent ses millions de fidèles qui inondent M. Google d’images de chatons dans toutes les positions, le chat est un animal dangereux… au moins, ici, pour un rat d’hôtel qui sévit à Neuilly.
Pour démontrer la dangerosité de cette bête, j’ajouterai, dans la série « Religions de tous les pays, unissez-vous pour embêter les pratiquants sexuels de tous bords sous la houlette de l’Imam Pavrément, de Frigide Barjot et de Christine Boutin », qu’il ne faut jamais oublier ceci : à la fin de l'histoire Jésus est descendu par Minou !
P.S . J’ai oublié "le Chat noir" d’Aristide Bruant et "le Chat" de Geluck mais lui j’entrave que nibe à ce qu’il jacte vu qu’il baragouine en belge !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 241 et publié le 13 avril 2013