AVEC MON HARMONICA... (AIR CONNU)
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie... mais l’autre jour un monsieur très sympathique qui m’avait vu jouer de la musique en public m’a téléphoné et m’a demandé si je donnais des cours d’harmonica.
J’ai été désolé de le décevoir mais je crois que j’aurais été bien en peine de le satisfaire. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », dit le proverbe rabelaisien. Tout comme monsieur Jourdain avec sa prose, je joue de l’harmonica – et aussi de la guitare – sans trop bien savoir ce que je fais ou comment je fais. Otto Didakt pourrait être un autre de mes pseudonymes ! Et on fait des tas de choses sans prendre le temps de lire le mode d’emploi. On vit dans l’à peu près mais on n’est pas tout seul comme ça ! Alors, expliquer aux autres !
Au Québec un harmonica est appelé un ruine-babines. Dieu seul sait, avec ce qu’on se prend dans les gencives au long d’une vie, dans quel état nous finirons ! Peut-être serons nous tellement en ruines qu’on nous appellera Mathurin Pompeï – j’écris ça parce le mardi, c’est le jour des épinards, chez nous ! -.
Mon premier harmonica, offert par mon grand-père, était du même modèle que celui ci-contre. Je l’ai perdu dans mes déménagements mais j’ai hérité d’un modèle identique après le décès de la marraine de Marina B. Quand mon épouse préférée est allée vider la maison avec sa mère et sa tante, elle m’a ramené les deux harmonicas de l’oncle Serge.
Intéressant. Deux modèle désormais vintage avec une sonorité différente de ce que donnent les excellents « Marine Band » de M. Hohner dont j’ai toute une collection (il en faut un par tonalité !). J’ai appris aujourd’hui que l’Echo harp est un modèle « trémolo » en ré et l’autre est un "Comet" en do. Je ne peux malheureusement pas les utiliser pour des raisons... d’hygiène – où y’a d’l’hygiène, y’a pas d’plaisir ! -. L’oncle Serge avait un vilain défaut : il fumait. Les harmonicas ont gardé l’odeur voire le goût du tabac !
Du coup ils dorment dans un de mes tiroirs en compagnie d’un bootleneck, d’un vieux micro et d’un jeu de cordes pour violon.
L’illustration de José Cabrero Arnal m’a donné une idée intéressante : et si je les faisais tremper dans un bain d’eau savonneuse pour faire partir l’odeur ? Je pourrais moi aussi faire sortir des bulles de savon de l’instrument !
Sûr qu’après ce traitement la rouille ne dormirait pas ! Et ça m’interroge. A force de voir Neil Young tremper les siens dans un seau d’eau avant d’en jouer dans la partie acoustique des ses concerts, je me dis qu’il doit claquer une fortune chez M. Hohner ! Bon, lui, OK, il a les moyens ! En plus à 77 piges il n’a pas encore pris sa retraite !
J’ai deux façons de terminer ce billet presque complet sur « ma vie chez les harmonicas ». La première c’est de me souvenir du dernier concert, de Neil Young justement, que j’ai regardé sur Internet. Il y a un très chouette morceau sur la fin où ce n’est pas lui qui joue du ruine-babines mais deux harmonicistes qu’il ne présente même pas au public et dont l’un joue… d’un Echo harp !
C'est à 30'30" :
La deuxième c’est cette vidéo vue après lecture d’un billet d’Adrienne dans lequel un musicien techno reprend « Oh Susanna », le premier morceau de folk américain que j’ai joué sur mon premier harmonica !
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 20 février 2023
d'après la consigne AEV 2223-20 ci-dessous
Choses vues à Rennes début janvier 2023
"Tonight's the night" de Neil Young !
Cette vieillerie de 1975 sert de décoration forcément vintage dans un magasin de chaînes hifi de luxe !
C'est un album que j'ai adoré, qu'on a écouté vingtenaires sur les routes de vacances d'une Corrèze ensoleillée sans jamais percevoir autre chose qu'une musique pleine de piano et de solos de guitares fabuleux - Nils Lofgren sur "Speaking out" - alors qu'il s'agit un album de déprime totale !
Le puzzle a bien avancé au fil de la semaine...
Il est même terminé depuis hier soir et on a retrouvé la pièce manquante, tombée près de la poubelle après s'être sans doute accrochée au pull-over du céphaloclastophile fou !
REDON DANSE
Si tout va bien, j'aurai chanté hier soir aux Apéros poétiques de la Bogue à Redon ce poème de circonstance furieusement intellectuel ! ;-)
J'ai plaqué les paroles, pondues vendredi matin, sur la musique de "Dance, dance, dance", un vieux titre de Neil Young.
REDON DANSE
1
Voici revenu le temps de la Foire Teillouse !
On met son mouchoir par-dessus son vieux blues,
On file à Redon faire provisions de toutes sortes ;
On se marche sur les pieds : attention aux femmes fortes !
Dense, dense, comme Redon est dense !
Que de monde !
Ce rassemblement trouble plus d’un sociologue
Mais c’est une évidence : Redon dense à la bogue !
2
L’époque est opaque ! On a besoin d’autre chose
Que d’voir Macron-Poutine ou de lire Jean Échenoz !
Pendant qu’ils se bombardent et qu’ils se biniou-causent
On met ses bottillons et on file au fest-noz
Danse, danse ! Comme Redon danse !
Cendrillon
Va perdre sa pantoufle et rentrer en pirogue
Mais son prince saura que Redon danse à la bogue
3
On voit des sonneurs de haut rang sur les estrades
Et des musiciens qui jouent comme des malades
Dehors dans les grilloirs y’a les marrons qui pètent
Sous tous les chapiteaux de Redon c’est la fête
Danse, danse ! Comme Redon tricote
Des gambettes !
Oubliant les soucis, les mots des désastrologues
Redon danse danse ! Redon danse à la bogue !
4
Attention, il y a une devinette et un piège ici!
La bière et les coups d’cid’ réjouissent les Chimène,
Les Guirec, les Kevin et même les Ségolène
Sur le parquet de bal tout le monde son costard ôte
Et s’ prend l’auriculaire pour danser… le rond de Saint-Vincent
(Ca ne rime pas mais on ne se prend pas pas par le petit doigt pour danser le kost ar hoat !)
Danse Danse ! Dans' la Redon-danse
Comme tout le monde
Si tu n’aimes pas danser ou si t’es d’humeur rogue
Alors reste au comptoir bois des coups à la Bogue !
5
Même au Grenier à sel rendez-vous des poètes
Les mots viennent danser et chanter dans les têtes
On déclame, on susurre, tous les signes trompettent !
A tournoyer dans l’air les rimes se la pètent !
Danse ! Danse ! Y a les mots qui dansent
La Redon-danse !
Poème, conte, slam, airs plus ou moins en vogue,
Quand Redon dense danse, y’a tout le catalogue !
6
Tant pis si je dilue, je délaye ou répète !
La superfluité réjouit les esthètes
Je me dis que de jouer au gugusse un peu bébête
Si s’que ça pléonasme, ça plaira aux minettes !
J’aime j’aime ! J’aime la redondance
A outrance !
Aussi pour mettre un terme à cet aveu de drogue
Je vous le réaffirme en guise d’épilogue
7
Quand Redon dense danse c’est un peu une transe
Un signe d’allégeance ou bien d’appartenance
Un goût d’intempérance, de retour en enfance
Entre la survivance et même la transcendance
Danse ! Danse ! Alors, Redon, danse
Encore longtemps !
Sans jamais te soucier de tous ces déclinologues
Danse, danse, Redon !
Danse, danse à la Bogue !
LE BLUES DU VAMPIRE
J’avais le choix entre trois chansons pour illustrer ce Défi du samedi consacré au thème « vampire » :
- « Champagne » de Jacques Higelin ;
- « Vampire blues » de Neil Young ;
- « Dracula » de Sttellla.
La première était trop compliquée et trop bien orchestrée pour une guitare toute seule.
La seconde, je m’y suis collé, même si j’avais un peu oublié l’air. Elle est extraite de l’album « On the beach » dont j’adore la pochette et comme il s’agit d’une traduction-trahison-adaptation, j’ai tiré les paroles et les illustrations du côté de l’actualité.
Voici ce que cela donne :
1
Je suis un vampire
Je bois le sang de la terre
Oui j’ suis un vampire
Je fais le plein de super
Oui j’suis un vampire
J’t’en vends ou j’te fais la guerre
2
J’suis une chauve souris
Je viens cogner à ta fenêtre
Une chauve-souris noire
J’viens semer le désespoir
Oui tu peux trembler
J’en veux à tes champs de blé
3
Des temps meilleurs
Ceux qu’on souhaite de tout coeur
Des jours heureux
A coup sûr vont arriver
Des jours de paix
Mais ils ne sont pas pressés
Les paroles originales sont ici : https://www.lacoccinelle.net/1041103.html
La dernière était trop courte alors je suis allé chercher sur Youtube s’il n’existait pas une version rallongée.
Vous allez rire : j’en ai trouvé une !
Vous allez rire encore : c’est moi qui l’ai faite, pour le Défi n° 283 en 2008 !
Vous allez rire toujours : je l’avais complètement oubliée !
Le jour où j’aurai envie de me payer une pinte de bon sang et une belle tranche de rigolade, j’irai écouter ma chaîne Youtube. Apparemment il y a plein de trésors deux-dents !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 705 d'après cette consigne : vampire
Un peu de fanitude musicale : Neil Young "On the beach" (1)
C'est un secret de quelques heures seulement : pour le Défi de ce samedi, le n° 705, j'ai enregistré ce jour "Vampire blues", une chanson de Neil Young qui figure sur l'album "On the beach" paru en 1974.
J'ai illustré les paroles, traduites-trahies en français par mes soins, à l'aide de la pochette de ce disque jadis bien aimé. En allant la chercher chez M. Google-Images, j'ai ramené des photos annexes et j'ai vu que les gens se sont bien amusés avec cette image mélancolique et drôle à la fois.
Je partage mes trésors collectés ici avec une version en public du titre homonyme.
Un peu de fanitude musicale : Neil Young "On the beach" (3)
Sylvain Leheu Copyright 2019 pour la dernière
En un mot comme en cent. 16 juin 2021, Faim de
FAIM DE
Aujourd’hui j’ai une faim de loup ! dit le chasseur de baleines.
Aujourd’hui j’ai une faim de loup de mer ! dit la baleine.
Aujourd’hui j’ai une faim de pré vert ! dit la vache.
Aujourd’hui il fait grand soleil mais je ne mettrai pas de bob ! dit l’âne.
Et moi j’ai juste faim parfois de questionner le vent qui souffle les réponses.
Mais questionner le vent…
Je reprends ce jour le petit jeu des 366 réels à prise rapide de Raymond Queneau auquel je m'étais livré en 2017 sans parvenir à tenir le rythme une année durant ! On verra bien ce qui advient cette fois !
La consigne est détaillée ici
Rufus Thibodeaux chez Neil Young !
Comme j'ai cité "A treasure" sans mettre de lien, j'ai quand même chercher à expliquer ce dont est-ce que je causais. C'est ici.
Et du coup je suis retombé sur cela qui vous fera re-faire connaissance avec le fameux Rufus Thibodeaux qu'évoquat Michel Fugain dans sa chanson de 1975 "Les Acadiens".
Allez, deux pour le prix d'une !
Et le gars qui joue de la mandoline, Anthony Crawford, c'est dingue comme il ressemble à Nils Lofgren, une autre pointure dela bande dont je causerai peut-être aussi un jour. Vous les aimez, les belles histoires musicales d'oncle Joe coincé sous le piano du grand studio RTLavec le guitariste qui fait des sauts périlleux sur la toute petite scène, les enfants ? ;-)
LES MOISSONNEUSES
Maintenant que j’ai assez de temps pour pouvoir regarder dans le rétroviseur je m’étonne d’avoir été accompagné, tout le long de mon chemin, par un fabuleux moissonneur.
C’est une espèce de Canadien errant. Il s’appelle Neil Young et on a absolument le droit, si c’est votre cas, d’être passé à côté de sa voix nasale, de son rock lourd, de ses interminables soli de guitare électrique et de sa production pléthorique. J’en connais beaucoup qui, dans un autre genre, n’ont toujours pas lu Proust, par exemple.
Et justement, on va rire, c’est dans une ville appelée La Madeleine, chez mon copain Jean-Baptiste B. que j’ai entendu pour la première fois «Uncle Neil» et ses premières galettes plus ou moins «country» ou «country-rock».
Le chef d’œuvre du bonhomme dans ces années-là était un album intitulé «Harvest», sorti en 1972. Il y enfonçait des portes ouvertes comme «Un homme a besoin d’une femme» c’est pourquoi je suis comme toi, «Vieil homme», je cherche «un cœur en or» et je ne me paie pas de «mots» avant de faire ma «moisson».
Il remet ça en 1992 avec un album intitulé «Harvest moon». Mais pour illustrer le mot «éteule» – Que reste-t-il après la moisson ? Des éteules et des chansons ! – j’ai choisi de vous traduire-adapter-massacrer une autre chanson de l’album «Rust never sleeps» intitulée "Thrasher" (La moissonneuse).
Sans prétention aucune, comme est le bonhomme qui ne craint pas, depuis le confinement, de se faire filmer en vidéo en train de gratter-chanter-pianoter… dans son poulailler ou sous le porche de son ranch !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 627 à partir de cette consigne : éteule