Les collages de Jean-Emile Rabatjoie du 18 octobre 2018 (6)
Les collages de Jean-Emile Rabatjoie du 18 octobre 2018 (7)
Non, Johnny, tu n'es pas un ange (le jugement dernier)
Oh comme tu nous étonnes, John !
Les collages de Jean-Emile Rabatjoie du 18 octobre 2018 (1)
Les collages de Jean-Emile Rabatjoie du 18 octobre 2018 (3)
Deux variations d'Isaure / par Sofia Bonati
PANGLOSS ET PANGRAMME SONT DANS UN BATEAU
Tandis que le docteur Pangloss rame le docteur Pangramme glousse :
- Regardez, Pangloss ! Joyeux, ivre, fatigué, le nez qui pique, le Clown Hary skie dans l’ombre du Karaboudjan ! Le vif zéphyr jubile sur les kumquats du clown gracieux ! C’est d’un drolatique !
- Bâchez la queue du wagon-taxi avec les pyjamas du fakir ! » ordonne Allan sur le pont du cargo.
- Il n’y a plus de whisky ? » s’enquiert le capitaine Haddock.
- Voyez le brick géant que j'examine près du wharf ! lance Tintin à Tournesol
- Ton pauvre zébu ankylosé choque deux fois mon wagon jaune sans que ça me fasse aucun effet ! dit Dupond à Dupont dans la cabine exiguë où ils étudient le kama-soutra.
- Je dirai même plus, répond Dupont à Dupond. Dans un wagon bleu, tout en mangeant cinq kiwis frais, vous jouez du xylophone dans l’oreille d’un sourd, mon ami !
- Il n’y a plus de whisky ? » s’enquiert le capitaine Haddock.
- Monsieur Jack, vous dactylographiez bien mieux que votre ami Wolf ! » entend-on loin au-dessus dans la fusée rouge et blanche d’Objectif Lune
- Votre chant, Madame Castafiore, c’est la voix ambiguë d'un cœur qui, au zéphyr, préfère les jattes de kiwis ! » fayote gentiment le général Alcazar en baisant la main de la cantatrice.
- Hé, Gwendal et Xavier, vous qui jouez beaucoup au Molkky : "feu" !
- Il n’y a plus de whisky ? » s’enquiert le capitaine Haddock.
- Voyez ce koala fou qui mange des journaux et des photos dans un bungalow ! se moque Miss Map en voyant l’oncle Walrus continuer ses recherches à propos du Juxbaron.
- Il n’y a vraiment plus de ce bon vieux whisky ? » s’enquiert le capitaine Haddock.
- Non, capitaine ! Nous avons porté le dernier flacon au juge blond qui fume !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 524 à partir de cette consigne :
whisky
De Baguer-Pican à Saint-Broladre (Ille-et-Vilaine) et au-delà (3)
N'avoir pour religion
Que celle du chemin
Qui mène à d'autres paysages.
Plutôt que l'esprit de chapelle
Elle avait l'esprit de chapeau
Car elle adulait les artistes
Surtout les modistes.
L’AMOUR EST UNE BOULE DE LOTO
C’était époustouflant de le constater mais Aurélien et Bérénice étaient bien une illustration vivante du mot «complémentaire».
On peut en juger ici sur ce tableau où ils sont portraiturés de face par Karin Jurick. Et ce même si le cadrage est particulièrement loupé. Parfois l’opérateur est victime de tremblote.
Il se dégage de ses mains de tortionnaire à elle une impression de drame ancien, de tristesse profonde et l’on ne serait pas étonné d’apprendre qu’elle a passé quelques années, plus jeune, à servir dans une armée révolutionnaire sud-américaine ou à purger une peine dans un pénitencier. Voire les deux.
La peine s’est arrêtée quand elle l’a rencontré. Lui respirait la joie de vivre du chanteur de cha cha cha, la légèreté de l’élégant en mocassins. Il oeuvrait au sein de l’orchestre dans les casinos de la Riviera. Il profitait de la baignade dans la piscine des hôtels à Monaco, Cannes ou Jersey et se mêlait aux magnifiques à la Gatsby en faisant comme s’il était des leurs. Il n’était qu’un parasite de ce monde-là, un musicien dont seul le costume était blanc, mais il eût été aberrant de se pourrir la vie avec des concepts crypto-marxistes de lutte des classes ou de révolution prolétarienne. Surtout quand le fait d’arborer un sourire et de balancer des rythmes cubains rapportait autant.
Il avait perdu la tête pour elle. Elle avait perdu la tête pour lui. Si l’amour est une boule de loto, ils avaient coché les numéros de la grille ensemble et à l’aveugle. Sans se prendre le chou, ils étaient devenus adeptes du «Carpe diem, mon lapin !» si cher aux statues de l’île de Pâques. Qui vivra verra ! Tant que l’on pourra, on en profitera !
Cela dure depuis trois décennies et ils ne s’en lassent pas. En astrologie, il y a des mystères. Lui est natif d’un signe d’air, elle d’un signe de terre. Est-ce lui qui la rafraîchit de son tourbillon de paroles, est-ce elle qui le retient en lui ôtant l’envie de s’envoler volage ?
Il y a d’autres couples dans lesquels l’eau n’éteint pas le feu et où les flammes n’ont pas pour effet l’évaporation du liquide.
Carpe diem, mon lapin ! Ne faites pas ces yeux en billes de loto : certaines et certains parfois tirent le bon numéro. Oui, c’est vrai, c’est une question de chance.
Ecrit pour le jeu n° 102 de Lakévio
d'après cette consigne