Rendre Brassens à Sète du 1er au 4 mai 2019 : Les Amoureux des bancs publics (2)
Ils se tiennent par la main
Parlent du lendemain
Du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher.
Ils se voient déjà doucement
Ell' cousant, lui fumant,
Dans un bien-être sur
Et choisissant les prénoms de leur premier bébé
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' disant des " Je t'aim' " pathétiqu's
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiqu's.
Rendre Brassens à Sète du 1er au 4 mai 2019 : Les Amoureux des bancs publics (3)
Quand la saint' famill' Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris
Ell' leur décoche en passant des propos venimeux
N'empêch' que tout' la famille
Le pèr' la mèr' la fille
Le fils le saint esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s' conduir' comme eux.
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' disant des " Je t'aim' " pathétiqu's
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiqu's.
Rendre Brassens à Sète du 1er au 4 mai 2019 : Les Amoureux des bancs publics (4)
Quand les mois auront passé
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s'apercevront émus
Qu' c'est au hasard des rues
Sur un d' ces fameux bancs
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour.
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s' disant des " Je t'aim' " pathétiqu's
Ont des p'tit's gueul' bien sympatiqu's.
Rendre Brassens à Sète le 1er mai 2019 (1)
Un bon petit diable à la fleur de l'age,
La jambe légère et l'œil polisson,
Et la bouche plein' de joyeux ramages,
Allait à la chasse aux papillons.
Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule :
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis. "
Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l'Hôtesse qui, sans façon,
M'as donné quatre bouts de pain
Quand, dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m'ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
S'amusaient a me voir jeûner...
Ce n'était rien qu'un peu de pain,
Mais il m'avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor'
A la manièr' d'un grand festin.
Rendre Brassens à Sète le 1er mai 2019 (2)
A partir de ce jour j' n'ai plus baissé les yeux,
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux,
A regarder passer les nues,
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus,
A faire les yeux doux aux moindres cumulus,
Mais elle n'est pas revenue.
Toi l'épouse modèle,
Le grillon du foyer;
Toi qui n'a point d'accrocs
Dans ta robe de mariée;
Toi l'intraitable Pénélope
En suivant ton petit
Bonhomme de bonheur,
Ne berces-tu jamais
En tout bien tout honneur
De jolies pensées interlopes?
De jolies pensées interlopes...
C'est une plage où, même à ses moments furieux,
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux,
Où quand un bateau fait naufrage,
Le capitaine crie : « Je suis le maître à bord !
Sauve qui peut ! Le vin et le pastis d'abord !
Chacun sa bonbonne et courage ! »
Rendre Brassens à Sète le 1er mai 2019 (3)
La petite
Marguerite
Est tombé',
Singulière,
Du bréviaire
De l'abbé.
Par une ruse à ma façon, à ma façon,
Je fais semblant d'être un poisson, d'être un poisson.
Je me déguise en cachalot
Et je me couche au fond de l'eau, au fond de l'eau.
Depuis que l'homme écrit l'Histoire,
Depuis qu'il bataille à cœur joie
Entre mille et une guerr' notoires,
Si j'étais t'nu de faire un choix,
A l'encontre du vieil Homère,
Je déclarais tout de suit' :
" Moi, mon colon, cell' que j' préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit ! "
Rendre Brassens à Sète le 1er mai 2019 (4)
Avec sa hotte sur le dos,
Avec sa hotte sur le dos,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il s'en venait d'Eldorado,
Il avait une barbe blanche,
Il avait nom « Papa Gâteau »,
Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme,
Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.
Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette :
Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette...
Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu,
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière...
Mon prince, on a les dam's du temps jadis qu'on peut...
Rendre Brassens à Sète le 30 avril 2019 (1)
Il subsiste peu de traces, finalement, du passage des poètes dans la ville de Sète. Nous avons bien entendu visité le musée Georges Brassens mais je ne vous en montrerai rien car on n'avait pas le droit de prendre des photos. Nous sommes allés sur la tombe d'oncle Georges bien évidemment. J'ai raté la tombe de Paul Valéry au cimetière marin mais j'y suis retourné ensuite pour bénéficier d'une meilleure lumière.
Avant même de savoir cela, il m'était venu l'idée, à partir du texte écrit dans le train et publié hier, de photographier des éléments pouvant se rapporter à des paroles de chansons de Brassens.
Je commence donc ici la publication d'un livre-jeu en plusieurs chapitres. Cela s'appelle "Rendre Brassens à Sète". Je fais correspondre à une ou plusieurs photos des paroles extraites d'une chanson. A vous d'en retrouver le titre !
Pour changer en amour notre amourette,
Il s'en serait pas fallu de beaucoup,
Mais, ce jour là, Vénus était distraite,
Il est des jours où Cupidon s'en fout. (bis)
Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette :
Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette...
Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu,
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière...
Mon prince, on a les dam's du temps jadis qu'on peut...
" Aïe' ! Vous m'avez fêlé le postérieur en deux ! "
Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale.
Mais j'appris, par la suite, et j'en fus bien content,
Que cet état de chos's durait depuis longtemps
Menteuse ! La fêlure était congénitale.
Rendre Brassens à Sète le 30 avril 2019 (2)
Les "encore", les "c'est bon", les "continue"
Qu'ell' cri' pour simuler qu'ell' monte aux nues,
C'est pure charité, les soupir des anges ne sont
En général que de pieux menson(ges) .
C'est à seule fin que sont partenaire
Se croie un amant extraordinaire,
Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus
Ne soit pas déçu .
Par une ruse à ma façon, à ma façon,
Je fais semblant d'être un poisson, d'être un poisson.
Je me déguise en cachalot
Et je me couche au fond de l'eau, au fond de l'eau.
Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation.
Qu' je m' démène ou qu' je reste coi
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi!
Je ne fait pourtant de tort à personne
En suivant mon de petit bonhomme.
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde médit de moi,
Sauf les muets, ça va de soi.
Rendre Brassens à Sète le 30 avril 2019 (3)
Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous,
Acheter des pucelle' aux saintes bonnes gens,
Les croquants leur mett'nt à prix d'argent
La main dessus, la main dessous...
Mais la chair de Lisa, la chair fraîch' de Lison
(Que les culs cousus d'or se fass'nt une raison!)
C'est pour la bouch' du premier venu
Qui' a les yeux tendre' et les mains nues...
Quand j'ai couru chanter ma p'tite chanson pour Marinette
La belle, la traîtresse était allée à l'opéra
Avec ma p'tit chanson, j'avais l'air d'un con ma mère,
Avec ma p'tit chanson, j'avais l'air d'un con.
La fine fleur, l'élite du pavé.
Des besogneux, des gueux, des réprouvés,
Des mendiants rivalisant de tares,
Des chevaux de retour, des propre' à rien,
Ainsi qu'un croque-note, un musicien,
Une épave accrochée à sa guitare.