Choses vues à Rennes Beaulieu le 9 octobre 2023
Bien que ce fût déjà l'automne, il faisait très beau à Rennes ce jour-là.
Le midi, avec des membres de la chorale nous sommes allé·e·s déjeuner dans un restaurant italien. Je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie mais il se trouve que tous les garçons de ma chorale, même moi, s'appellent Alain et que toutes les dames s'appellent Françoise. Une des Françoise - qui se prénomme réellement Françoise - m'a montré sur son téléphone-photothèque une photo d'une maison close qu'elles sont allées visiter à Paris. C'était peut-être un restau, du reste, j'ai oublié.
P.S. Puis j'ai cherché et retrouvé. Ça s'appelle Aux belles poules et c'est rue Blondel !
Le vin servi au restaurant était très bon. Il vient de Salento, qui est la région comprise dans le talon aiguille de la botte italienne, vers Brindisi, si vous connaissez.
Ce tableau représente le pont du Rialto à Venise.
N'allez pas chercher pour autant un pont du Riviolino ou un pont du Ricello, ils n'existent pas.
L'après-midi, nous avons chanté sur cette scène.
Avec du public devant !
J'ai immortalisé une des dames nouvellement arrivées dans l'association. J'ai trouvé qu'elle s'habillait avec un goût, sinon certain, du moins vraiment original.
OU ON VA
« Ou on va
Ou va-t-on ?
Vers où s’en va-t-on ?
Vers un cercueil en carton ?
Vers la canonisation ?
Quel joli mort deviendra-t-on ?
Quelle jolie morte sera-t-on ?
Deviendra-t-on sainte aux pochons ? 1
Finira-t-on en vieux ronchon
Quand nos petits-enfants colleront
Sur notre dernière demeure
Des Pikachu, des Bob l’éponge, des petits coeurs,
Des graffs, des tags ou des pochoirs
Pour nous faire passer l’goût du noir
Et nous dire adieu en couleurs ? »
Lucile a posé son crayon.
Elle n’a pas l’âge, pas l’accordage – cordes en nylon -
De composer cette chanson,
De poser ces vers de vieux con.
C’est juste une divagation,
Un fruit de l’imagination.
Elle n’a aucune préoccupation
Concernant la fin du voyage.
Vingt ou vingt-cinq ans ? Un ponton,
Une coque, des cordages,
Une cabine, un bastingage,
Elle vient juste de prendre la mer,
Toute tranquille depuis l’aber.
Elle a l’âge des bavardages,
Des randonnées le long des plages,
De marcher sur les coquillages,
De se reposer au mouillage
Ou de revoir son maquillage.
Son œil se pose sur les roses,
Sur les lumières en osmose,
Sur la Toussaint des ouvertures
Et sur les chemins d’aventures.
Elle a toutes ses facultés
Et tous les univers cités
Dans la grande encyclopédie
Sont de potentiels points d’envol
Sans point de chute défini.
Tous les printemps sont d’hirondelle
Tous les hivers sont des pays,
Rien ne compte, on ne compte rien
Et surtout pas le temps qui passe
Ni ces gens là-bas qui trépassent.
C’est une espèce d’allégresse
Qui a pour nom, je crois, jeunesse.
C’est la vie ! C’est l’âge tout glisse,
C’est lâge du buzz,
C’est l’âge du Blizz, 2
C’est l’âge de la chasse au grizzly
Et tous les étudiants justement sont barbus,
Baraqués, poilus, chevelus.
Ils se retrouvent le jeudi
Pour deux heures à la patinoire.
Pourquoi se demanderaient-ils
Où ils vont,
Bulles de savons,
Puisqu’ils sont à l’âge de l’éclate,
A l’âge qu’« un rien nous épate »
Où c’que l’alcool vous scie les pattes,
Où c’que les patins tiennent salon
Dans l’couloir d’entrée d’la maison
Épaule contre épaule dans un tendre abandon,
L’âge des discours sans oraison
Ou des discours sans horizon
Que le grand bonheur d’« A jeudi
Pour le plaisir,
Main dans la main,
De tourner en rond sur la glace ! ».
Ils ont raison
Lucile, Youssouf, Jeanne, Yannis,
Anita, Noémie, Diego...
« Ou on va »
N’est pas une question.
« Ou on va » n’est pas une question
S’il y manque la mise au point,
S’il n’y a point d’interrogation,
Pas de point d’interrogation
Ni d’accent grave sur le ù !
1 La sainte aux pochons est une tombe particulière dans le cimetière du Nord à Rennes
2 Le Blizz est le nom de la patinoire de Rennes
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 17 octobre 2023
à partir de la consigne AEV 2324-06 ci-dessous
Choses vues au Diapason à Rennes le 2 mars 2023
Impossible, ce matin, sur le web, de retrouver le titre de cette exposition ni de comprendre son concept. Il y a des photos d'étudiant·e·s en noir et blanc, des détournements de panneaux routiers et un tableau d'expression libre. Si ces oeuvres sont vouées à l'oubli ou au secret, pardonnez-moi d'en exposer et partager une image ici. La "Chasse aux papillons" m'a vraiment bien plu et le Petit prince aussi !
Choses vues à Rennes Beaulieu en novembre et décembre 2022
- Tu vas encore jouer aux échecs, Joe Krapov ?
- Oui mais pas ici, c'est trop dangereux. Au Diapason c'est plus agréable ! En plus votre échiquier de 7 x 14 n'est pas réglementaire !
C'est sur le campus de Beaulieu, au Nord du Diapason, que se trouve le zèbre de Safari graffiti.
Il est des jours ou Cupidon s'en fout... de savoir ce que porte la dame : un uillean pipe, un aspirateur, une guitare ? Est-ce une dame, du reste ?
Il semblerait que non : ce serait peut-être le Painter rat de Banksy !
Photo de groupe n° 13 ?
Partie d'échecs au Diapason le 23 juin 2022
Bon, j'en suis quand même à mon quatrième bloc Rhodia de 80 pages pour ce qui est des parties d'échecs jouées au Diapason (et aussi à Vezin pendant un an ou à la maison avec l'ami Le Bichon) depuis 2016. Je ne prends plus le temps de les taper et les commenter parce que ça n'intéresse pas trop mes collègues de revoir leurs erreurs - ni les miennes quelquefois !
Qui plus est, comme nous sommes souvent en nombre impair, j'ai pris la fâcheuse habitude de les battre aussi en simultanée contre deux joueurs ! Aussi pour compenser m'arrive-t-il de ne pas jouer, de noter leur partie et d'analyser avec eux ensuite, "post mortem" comme on dit au Club Rémus et Romulus de la urbs de Rome. Ce fut le cas hier où, du fait de leur grande lenteur, je me suis amusé aussi à les photographier. Les clichés sont fort sympathiques.
RACONTE PAS TA VIE !
Ils ou elles se posent un peu là : il existe des gens pour qui le mot « diapason » n’évoque rien du tout. D’ailleurs, la plupart du temps, les mots que distribue l’oncle Walrus, chaque samedi que Dieu le mélophobe nous attribue encore, ils n’y entendent rien. Souvenez-vous du capodastre !
Du coup ils s’en vont voir chez Madame Wikipe et découvrent la note "la majeur", mètre étalon des violonistes, et les différentes formes que peut prendre l’instrument qui la fait résonner.
J’ai l’air de médire, comme ça, mais je suis de la même espèce que vous ! Chaque semaine, j’apprends des tas de mots et de choses grâce au Défi du samedi mais il se trouve que désormais pour moi, « diapason » a un autre sens et évoque d’autres moments d’accordage, aussi techniques sans doute mais bien plus plaisants.
Le Diapason est le nom d’un lieu de plaisirs divers installé sur le campus de Beaulieu à Rennes. On trouve là une cafétéria tenue par de sympathiques jeunes femmes, une salle de sport pour étudiant·e·s athlétiques, une salle de spectacle, un hall d’exposition, des salles de réunion et les bureaux du service culturel de l’Université de Rennes 1.
Je vais là tous les jeudi après-midi. J’arrive à 13 h 45, je sors deux ou trois jeux d’échecs du placard et j’installe les pièces sur les plateaux. A 14 heures mes acolytes me rejoignent et, après quelques échanges, autour d’un café, de plaisanteries à propos du Stade Rennnais football club, nous disputons des parties endiablées… auxquelles personne ne comprend rien ! C’est normal, nous poussons du bois, c’est-à-dire que diapason 440, intervalle d’octave, zugzwang, défense Philidor ou Italienne (Sylvana Mangano, a dit Maurice hier !) mes partenaires se fichent de la technique ou du nom des ouvertures comme de leur premier slip aéré. Ce qui explique pourquoi, bien plus souvent qu’à mon tour, je gagne les parties que je joue ! Je ne dédaigne pas pour ma part de lire Europe-échecs ou Ludek Pachman ni de suivre les conseils de Monsieur Quénéhen sur sa chaîne Youtube !
Mais revenons à nos boutons d’accordéon ! Un mardi matin tous les quinze jours je reviens au Diapason avec ma guitare sur le dos et mon chariot bourré d’un pupitre, d’une boîte d’harmonicas et de cahiers de partitions pour jouer de la musique avec un violoniste, un accordéoniste et une dizaine de chanteurs et chanteuses. Ici aussi, c’est moi le chef, même si cela m’occasionne beaucoup de travail à la maison ! Nous répétons de 10 heures à 11 heures 30 dans la salle du Refuge du Diapason, à l’étage.
Avant cette ténébreuse affaire de Covid 19, nous avions l’habitude, trois fois dans l’année, de monter sur la scène du Diapason pour faire entendre nos bêtises chantées aux autres membres de l’association réunis pour l’Assemblée générale ou la galette des rois. D’ailleurs, nous avons récidivé récemment et rejouerons le 31 mai à l’A.G. de l’A2R1.
Quand arrivent ces trois jours de prestation publique nous avons pris l’habitude de rester ensemble à la cafétéria le midi et de prendre le repas en commun.
Et c’est là où je remercie l’oncle Walrus de m’avoir fait plancher sur le « diapason » qui permet aux musiciens de s’accorder et sur le Diapason qui permet au loup solitaire que je suis d’être plus en harmonie avec ses contemporains (beaucoup plus que pendant un spectacle au TNB, un concert de rap ou une campagne électorale, par exemple). Car je vais enfin pouvoir raconter cette anecdote ahurissante que je n’ai relatée qu’à Marina Bourgeoizovna qui supporte depuis longtemps mon répertoire de chants de marins et de chansons de marrants.
Un jour que nous étions à table pour ce fameux repas trimestriel, quelqu’un a posé la question de nos origines diverses. Nous avons fait un tour de table : il y avait un Ch’ti, une Mayennaise, des Rennaises, une Parisienne, des Malouins…
Vous le croirez ou non mais je vous jure que c’est vrai : les natifs-natives de Bretagne étaient d’un côté de la table, les autres, de l’autre !
Mélangez-vous, qu’ils disaient !
Ecrit pour le Défi du samedi N° 713 d'après cette consigne : diapason
En un mot comme en cent. 18 janvier 2022. Fragment d'aujourd'hui raconté en recette de cuisine
Dans un local baptisé « Refuge », mélangez :
- Un clarinettiste barbu
- Un violoniste à prénom rigolo
- Un accordéoniste diablement tonique
Assaisonnez avec un chanteur retardataire, deux dames qui chantent en ténor et trois soprani.
Versez des chansons du pays gallo.
Enregistrez.
Ne servez jamais ce plat sonore à personne : quand les gens chantent avec un masque on n’entend que les instruments avec du gribouillis par-derrière !
En un mot comme en cent. 2 septembre, Emballage
Emballé, c’est pesé !
La première partie d’échecs de l’année est gagnée au 9e coup quand mon adversaire pousse le pion f6 !
Quel plaisir de retrouver le Diapason, la discute, le café, la concentration, la trouille de jouer un mauvais coup ! Après, en raison du grand soleil, je suis rentré à pied - 1 h 20 de marche – en passant par le Thabor et la roseraie toujours fleurie.
Toujours emballé par Rennes, Joe Krapov ?
Toujours !
Choses vues à Rennes en janvier 2018 (4)
Le fils caché de Filochard et Croquignol ?
Le matin au Diapason. Et ce n'est pas un effet créatif,
la lumière est vraiment comme ça !