LE DERNIER TROUBADOUR
Bien sûr je suis l’ami des lendemains qui chantent !
Mais il faut bien aussi, au fil du temps perdu,
A la brocante des aujourd’huis qui déconnent,
Mener son bateau d’amour,
Composer son bouquet de joie,
Admirer son coin de rue
Même si c’est… blottis dans un coin !
- Ce soir je viens chez toi !, nous a dit le Chinois
Et depuis, tout autour du monde,
C’est le cauchemar qui nous confine et nous ramène
Les chemins oubliés d’une occupation moche :
- Le masque sur le nez, l’Ausweis dans la poche !
A mi-chemin d’Apocalypse et d’Infortune,
Nous avons le diable au village !».
De la fenêtre d’en haut,
Du pays de ces gens dans le cœur de Paris qui ont le cœur absent,
Tombent les mots girouette du roi Colin Maillard :
- Demain, c’est la fin du monde
Si vous ne vous vaccinez pas !
Il se peut même que chante le vent :
« Adieu mes beaux rivages,
Les anges sont partis,
Nous ne sommes pas nés sur la bonne planète ! ».
Il se peut.
Mais nous pourrions aussi braver les interdits,
Avoir l’âme des poètes,
L’esprit indépendant de ceux de Barcelone,
Nous donner rendez-vous un dimanche prochain
Pour chanter au clair de la lune
Le blues du corsaire insolent,
Le tango de l’amour à ciel ouvert
Ou la joie de dîner avec un ami !
A chacun son rêve !
Nous pouvons aussi nous émerveiller
Comme le dernier troubadour
De ce que le bonheur ne passe qu’une fois
Et que rien n’est si bon qu’être devant la mer
Amants comme autrefois ou amis comme avant.
Et je ne lis pas le conte à rebours !
Au bal de la nuit n’est-ce pas
La pantoufle de vair perdue
Qui fait chanter les lendemains ?
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 16 mars 2021
d'après la consigne AEV 2021-22 ci-dessous.
Comme tout le monde (Ray Ventura) / Les M'A2R1 d'O douce
Ca me plaît vraiment beaucoup de jouer à l'ingénieux du son avec les petits fichiers que m'envoient mes camarades confiné·e·s !
Merci Audacity ! Et merci les ami·e·s ! C'est trop bien !
SALUT VÉLIN !
- Salut Vélin ! Comment vas-tu depuis que t’es recyclé ?
- Un peu chiffon parfois et toi ?
- Moi je pète la forme ! J’ai une cote du tonnerre désormais ! J’ai eu un de ces culs dernièrement !
- Pourtant la dernière fois que je t’ai vu t’étais au bout du rouleau ?
- Ah oui mais il y a eu la crise du coronavirus depuis ! T’as pas entendu parler de la ruée sur le papier hygiénique ?
Pondu le 21 mai 2020 pour l'Atelier d'écriture de Villejean
d'après cette consigne empruntée à Pascal Perrat
Lettre d'un bigorneau à son ami / Philippe Baron
Un court métrage de 11 minutes, signalé dans le journal Ouest-France de ce jour, consacré à des balades dans Rennes déserte pendant le confinement 2020.
Philippe Baron : Lettre d'un bigorneau à son ami from La Cinémathèque française on Vimeo.
LAISSEZ-NOUS VITE SORTIR !
Je crois que même mes meilleurs potes n'en peuvent plus
d'avoir été enfermés pednant deux mois ! Les preuves ci-dessous :
Comment ? Tu m'es infidèle ?
Je ne te ferai plus la bise, P.-A !
La bande à Manu !
Complètement fêlés du vocal !
J'ai quand même eu besoin de lire les paroles pour comprendre
ce dont est-ce que ça parle la chanson d'Emily jolie !
CHANSON DE GESTE(S D’ALAIN) BARRIÈRE
1
L’aveugle du pont du Change
A coup de nuit assassine
S’est mué en mal étrange
Qu’un sort fatal nous destine.
Que se passe-t-il dans ma tête ?
J’entends les petits soldats :
Ils vont combattre la bête
Au son des Ave Maria
Et le soir j’ouvre grand ma fenêtre
Pour n’être rien qu’habité par la foi
Et j’applaudis du profond de mon être
Les gens qui vont sur le chemin de croix
2La chanson trop monotone
Des malheurs et de la guerre !
S’il fallait que sur la terre
Un vieux troubadour entonne
La complainte de l’oiseau
Pour que, sourde, elle décline,
Je prendrais ma mandoline
Pour lancer ce chant nouveau
Et si ma joie est tombée dans l’herbe
Pour que tu chantes la vie avec moi
Je trouverais les mots les plus superbes
J’écrirais la plus belle chanson qui soit
3
Comme un vieux morceau de bois
Sur une petite plage
Quand le vieil arbre sera
Mort d’avoir dépassé l’âge
Une autre vie recommence !
Notre monde un jour verra
Les matins bleus de l’enfance
Car toujours la mer est là.
Un peu de sang breton dans nos veines
Les mains trempées au creux de l’océan
C’est la complainte du roi et de la reine
Qui nient l’automne au profit du printemps.
4Je ne sais pas trop pourquoi
J’ai des petites fleurs bleues
Sur ma route, sous mes pas
Sur notre histoire, sur nos jeux.
Est-ce que tout s’en va déjà ?
Faut-il dire alors adieu ?
Est-ce que tu me reviendras,
Ronde autour d’un monde heureux ?
Il faut danser, Marie, dans les guinguettes !
Elle était si jolie notre aventure !
A nos amours, trinquons, choquons fillettes,
Ca fait aimer la vie, soyez en sûre
N.B. Peut se chanter sur l'air de "File la laine" de Jacques Douai
N.B. Ecrit d’après les gestes (barrières ?) suivants :
- Applaudir à sa fenêtre à 20 heures
- Empoigner sa guitare pour chanter des chansons
- Ecrire dans son cahier ou devant son écran
- Tremper ses mains dans l’eau (pour faire la vaisselle !)
- Remplir son verre de vin blanc (on est revenu au Sylvaner et au Riesling après une longue fréquentation du Bergerac moelleux)
Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean le mercredi 22 avril 2020
d'après la consigne ci-dessous
Vous reprendrez bien un peu de coronâ-neries ? (1)
C'est vrai, on commence à s'en lasser au bout d'un mois mais je dois avouer qu'à chaque fois que j'en reçois une salve, je me bidonne quand même ! Même si c'est parfois bien jaune.
PERSONNE NE T'A DIT D'ANDRÉ !
Dans le Bistrot des Six troènes
Le mastroquet a trop de haine !
A-t-on pas idée ? Un covID 19 !
Plus un seul client !
Pas même deux chevaux de retour !
Plus une seule amie sise ailleurs qu’en sa maison !
Plus une seule déesse sous la suspension !
Et pourtant, et pourtant
Le Café des Six troènes,
C’était l’attraction, avant !
Tout le monde est confiné !
A boire son fonds,
S’il est condamné
Il touchera le fond,
Fermera l’estaminet
Et, cela est connu depuis Boby Lapointe,
Dans un commerce c’est moche quand le fonds fond
Poil aux pieds.
Si encore on pouvait
Aller faire le Tro Breizh,
Prier pour le retour
Des beaux jours,
Visiter Saint-Tropez
Ou danser le foxtrot
Sur le Trocadéro !
Macache ! Faut pas bouger,
Pas s’attrouper,
Plus voir les courses de trotteurs
Ranger sa trottinette
Des voitures !
Le théâtre aussi est fermé !
C’est niqué pour les Troyennes
Et râpé pour les Atrides
A cause de cet apatride.
Le général Trochu
A déclaré la guerre
Mais c’est par trop la pénurie
De masques à gaz :
Maginot s’atrophie
Et se sent naze
Sur toute la ligne.
Vraiment tristes tropiques !
Amère valse de Levi-Strauss !
Aucune astrologie
N’avait prévu que la trotteuse
S’arrêterait sur « catastrophe ».
Dans le Bistrot des Six troènes
Le mastroquet a trop de haine !
Pareil à Castro il éructe :
C’en est trop, il veut un trophée,
Pangolin ou chauve-souris !
Il décroche son vieux tromblon
Et sort dans la nuit déverser
Son trop plein d’ire sur le covid.
Il défouraille pis qu’à Sceaux
Ou à la Foire du Trône,
Tire sur le capitaine Nemo,
Le postillon de Longjumeau,
Le virus sans visa
Qui nous sort des naseaux
Et nous rend tous gagas.
Autant chanter
« Il Trovatore » à Beethoven
Finissant son dernier tableau !
J’ai demandé à la Lune,
Dyane, qui a vu ce spectacle :
Jamais elle n’a tant méhari !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 607 d'après cette consigne : troène