Cabu à la Médiathèque de Châlons-en-Champagne le 22 avril 2023 (1)
A la braderie Saint-Martin j'ai encore fait des folies avec l'argent du ménage ! J'ai dépensé la somme astronomique... de huit euros ! La fin du mois de septembre a été très difficile ! ;-)
J'ai fait l'acquisition du livre "Les Photographes" d'Albert Dubout que j'ai rentabilisé sous forme d'une consigne d'atelier d'écriture à Villejean. Et sur le stand d'un libraire qui officie habituellement sur la place Sainte-Anne j'ai acheté "Les Vacances du grand Duduche" de Cabu.
Je me suis régalé de cette lecture. Cela m'a rappelé que je n'ai pas publié toutes traces de notre voyage dans sa ville natale de Châlons-en-Champagne. On y a installé une "Duduchothèque", un lieu d'exposition à entrée gratuite mais dans lequel il est interdit de photographier quoi que ce soit, excepté peut-être sa voiture installée dans la cour (et encore, je n'avais peut-être pas le droit de prendre le cliché ci-dessous!). Notre nièce et son compagnon qui habitent par là nous ont conseillé d'aller visiter la très belle médiathèque de Châlons, tout à côté de la Duduchothèque, et là, par contre, je m'en suis donné à coeur joie avec un grand sourire aux lèvres. Dans cette ville de droite ou presque - la médiathèque a pour nom Georges Pompidou ! - , trouver un peu partout sur les vitres et dans les lieux les dessins du trublion de "Charlie-Hebdo "et du "Canard enchaîné", ça fait bien rire !
PAS ENCORE TOUT A FAIT AMNESIQUE. 7, Abbayes, cathédrales, chapelles, églises, mosquées, synagogues et temples.
Longtemps je me suis abstenu d'entrer dans ces édifices religieux que l'on trouve un peu partout en France et en Europe. Il y a, paraît-il, deux églises à Colombey et bien d'autres lieux de culte ailleurs mais ailleurs, je n'y vais pas !
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais si mon grand-père maternel a été enfant de choeur et si je possède une photographie de mon père et de son frère en premiers communiants, pour ma part je n'ai reçu aucune éducation religieuse.
Je suis ce qu'on pourrait appeler un "self-made croyant" !
J'ai passé dix ans à Paris sans mettre les pieds une seule fois à Notre-Dame ; je ne sais donc pas derrière quel pilier Paul Claudel a éprouvé une crise de foi ou eu révélation d'un partage d'apéro à midi au café "Le Soulier de satin". Je suis allé trois fois à Venise mais je n'ai pas pénétré dans la basilique Saint-Marc. Je le regrette bien car les sols de mosaïque sont, paraît-il, magnifiques. Moi aussi, comme Damien Saez, j'ai été jeune et con !
Depuis quelques années pourtant j'ai évolué et je rattrape mon retard. Je me suis aperçu qu'on ne se précipitait pas sur les athées pour les brûler tout vifs au sommet d'un bûcher quand ils entrent dans la cathédrale de Rouen et qu'il suffisait d'ôter son chapeau lors du passage sous le porche des lieux de culte pour être confondu avec un pratiquant - ou pas -. De toute façon il n'y a pratiquement plus personne pour faire la police dans ces grandes bâtisses souvent sombres.
J'ai commencé par flasher pas mal de temps sur l'architecture insolite de l'abbaye de Solesmes, plantée sur les bords de la rivière Sarthe dans un silence quasi religieux et un cadre bucolique autant que paradisiaque. On a dû mal à imaginer, en contemplant cet édifice, que des voyous comme Joe Krapov et Vegas-sur-Sarthe ont traîné leurs guêtres par là !
L'année où nous avons agrémenté notre visite annuelle dans le Nord d'un séjour "campingueux" à Jumièges nous avons visité l'abbaye mais un vandale appelé Temps qui passe avait tout délabré. Il n'y avait plus là que ruines, désolation et un jeu d'échecs géant.
Je me souviens de la chapelle de Vraž près de Pisek en Bohème, encore en Tchécoslovaquie en 1980. Elle contenait un piano sur lequel mon frère, qui avait alors la dégaine de Jésus-Christ en jeans, a joué quelques morceaux de notre répertoire de rock progres-pous-sif.
Je me souviens des églises en mauvais état de Coutances mais bien plus de la brasserie de la place de la Mairie et du beau jardin public de cette ville normande.
Cette année nous avons rendu visite à l'ange au sourire de la cathédrale de Reims et nous avons adoré le musée du Cloître de Notre-Dame-en-Vaux de Châlons-en-Champagne. Les chanoines de l'endroit avaient détruit le cloître vers 1760 pour y construire des nouveaux logements. Les colonnes sculptées qu'ils ont jugées peu dignes d'intérêt ont été enfouies à proximité. Elles ont été déterrées récemment, en 1963, et joliment muséifiées à notre intention. Quelle surprise, dites donc : un bon nombre de ces statues représentaient des personnages féminins !
Sans pousser jusqu'aux excès de l'Iran et de l'Afghanistan, force est de constater que les religions ont un problème avec les femmes. Si quelqu'un du reste pouvait m'expliquer en quoi des messieurs restés célibataires ont à se mêler d’histoires de sexe, qu'il se garde bien de le faire ! J'ai décidé récemment, pareil en cela à Jeanne d'Arc, de ne plus écouter que mes voix intérieures et de laisser les fous à leurs folies. "Je ne discute pas avec les cons, disait Audiard, ça les instruit !".
Si je reviens, pour essayer de faire court, à la photo d'église en ruines qui doit nous inspirer de l’écriture cette semaine, je dois avouer que j'entre dans les édifices religieux, bien souvent, pour pratiquer mes dévotions au Dieu Soleil ! Râ ! Apollon ! Here comes the sun ! Quand ses rayons traversent les vitraux colorés et déposent sur les bancs de bois brut et la pierre des allées des pellicules de lumière enchanteresse, je biche ! Je communie ! J'oublie que le monde est peuplé d'un nombre incroyable d'incroyants qui le 15 août, jour férié, jour de l'Assomption de la Vierge Marie, déambulent en foule dès le petit matin dans la rue du général De Gaulle à SGXV *1, mangent des glaces, promènent leur ennui vacancier, lorgnent sur les menus des restaurants tous ouverts, farfouillent dans les produits passe-partout et "made in China" des boutiques de fringues identiques à celles de chez eux et délaissent les petites rues parallèles si typiques de l'éternel vendéen, si belles avec leurs maisons blanches à toit de tuile orange.
Oui, elle va bien vers sa chute, son déclin, sa fin, la "civilisation judéo-chrétienne". La végétation envahissante, le lierre, la mousse sur les pierres, les vitraux cassés ou disparus, c'est pour bientôt. Une religion chasse l'autre. Le nouvel idéal sacro-saint a pour nom "Société de consommation". Sa sainte Trinité s'appelle "Bidoche, Bière et Trucs inutiles". A cette religion-là et à toutes les autres, à leur décrépitude en cours ou à venir, je lève mon verre de limonade ! *2
*1 SGXV = Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée)
*2 Je n'en bois qu'en été, de préférence sur une terrasse au soleil. Elle me fait le même effet que le champagne à Noël. Il y a du reste dans ces deux boissons les seules bulles papales que je puisse tolérer !
Ecrit pour le Défi du samedi n° 781 à partir de cette consigne (la photo du haut)
LE JEU DE L'OIE DE CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE
Un point du règlement
Je l'ignorais moi cette règle du jeu de l’oie ! « Au commencement de la partie, si l'un des joueurs fait 9 par 6 et 3 il doit avancer son pion sur la case 26 ; s'il obtient 9 par 4 et 5 il ira sur la case 53 ». C’'est à se demander si je n'ai pas toujours obtenu le 9 par 7 et 2 ! J'ai un souvenir prégnant de goudron et de plumes et d'avoir quitté la salle de jeux à califourchon sur un rail de chemin de fer.
Extrait des "Mémoires"de Joe Dalton.
Case 35
Il y a un phacochère
A la porte cochère,
Arrivé sanglier gare,
Sans annoncer
« Gare de Rennes ! Tous les petits lapins descendent de voiture ! ».
Tous les petits lapins descendent de voiture
Et les voici qui partent un peu à l'aventure,
Longeant l'avenue Janvier,
Saluant le TNB et le lycée Zola.
Le sanglier les suit.
Il ne veut pas aller jusqu'à la baie d'Erquy
Chez les irréductibles avaleurs de bidoche.
Alors, une fois traversée la Vilaine,
Il laisse les lapins monter jusqu'au Thabor
Et lui il tourne à gauche
Car lui ce qu'il veut voir
c'est le très grand heurtoir
De la rue Beaumanoir
Il y a un phacochère à la porte cochère !
S'il a fait 35 par 17 et 18
Dis-lui qu'il s'en retourne à sa forêt natale
Dans la terre d'Ardenne
Dans un film des Dardenne
Ou chez les bigoudens.
S'il continue d’heurter le battant de la porte
Dis-lui qu'il est vilaine et que je vais lâcher,
Pour qu'elle lui brise l'échine,
La sorcière Darmanaine dont la réputation n'est plus vraiment à faire :
C'est elle qui brisa jadis Lima la hyène
Case 22
A Saint-Michel-en-Grève c'est la baie des cochons !
Tu vois sur la case 23 le tracteur qui s'en vient le matin
Faire sa moisson d’algues vertes.
On dit « élevage porc sain »
Mais ni Trite ni Trate ne veulent avouer qu'ils ont pollué la mer
Et un cheval est mort d'avoir respiré là.
Il faut retourner case 11 pour faire travail de colibri
Et retrouver planète nette
Case 29
J'ai oublié le nom de ce petit château qui barre la rivière
Et fait penser au pont de Landerneau en Finistère (29).
Mais je me souviens bien que ce jardin public
Aux statues magnifiques
Sculptées dans l'érotique
A pour nom « Petit jard »
Or le jars est est mâle de l’oie
Et cette homonymie - cela nous met en joie -
Est la raison probable
Qu'au lieu d'un bac à sable
On propose aux enfants
Un jeu de l'oie géant
Case 42
Si l’un des joueurs fait 42 par 23 + 19 ou s’il atteint cette case il entre dans le labyrinthe. Ici, contrairement à toute idée reçue, à toute légende ancienne, ici l'attend Ariane.
- Thésée ! dit-elle au joueur en posant son tricot, sa pelote de laine rouge et ses grandes aiguilles. Comme il y a long de temps, mon petit sacripant, que je t'attends !
Le joueur qui a fait 23 + 19 ne comprend plus rien aux nombres premiers ni aux histoires primitives. Il se demande si le Minotaure a eu tort, s’il s’est pris pour un boa constrictor, s'il est parti parasiter une autre histoire. En attendant Ariane est aussi belle qu Audrey Hepburn dans le film homonyme de Billy Wilder et le joueur est si heureux d'être l'étranger bien reçu comme dans la chanson de Léonard Cohen qu'il prie pour que personne ne vienne prendre sa place.
Lorsque cela arrive, qu’on a passé deux tours de magie et sursis comme Circé au déroulé du temps, Ariane vous raccompagne et vous dit « Bonne chance ! Sur ce que nous étions, sur nos amours cachées, surtout ne dites rien à personne, Thésée ! Taisez-vous, taisez tout ! ».
Mais nul besoin de mots en fait. Du plus velouté des baisers l'oie blanche vous a clos le bec.
Il ne vous reste plus qu à faire 21 pour monter au sommet du Puy de dôme (63) et hurler votre bonheur en silence.
Case 41
Au clair de la lune, mon ami Pierrot,
Lorsque j'aurai le temps
J'irai réécouter votre « Signé Furax ! ». (case 60)
Quel bonheur ne fut pas le mien
D'avoir fait du tourisme culturel sans le savoir,
D'avoir découvert une fois rendu sur place
Que Pierre Dac était né à Châlons-en-Champagne !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 6 juin 2023
d'après la consigne AEV 2223-33 ci-dessous
En allant vers le grand jard à Châlons-en-Champagne le 21 avril 2023 (1)
Où nous nous retrouvons dans notre grande série "Apologie des villes d'eaux" !
Une chose dont personne n'a cure, excepté moi ! ;-)
En allant vers le grand jard à Châlons-en-Champagne le 21 avril 2023 (2)
Je trouve à cette cathédrale un petit côté abbaye de Solesmes qui me rajeunit quelque peu !
Choses lues ou vues à Châlons-en-Champagne le 20 avril 2023 (3)
Choses lues ou vues à Châlons-en-Champagne le 20 avril 2023 (4)
- Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais il se trouve que je suis en âge d'avaoir accompli mon service militaire obligatoire. C'était en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et en un lieu qui avait pour nom Mourmelon-le-Grand, en fait un très petit village, une rue, vingt-trois bistrots et des casernes tout autour. Pour m'y rendre, je prenais le train et m'arrêtais à la gare de Chalons-sur-Marne ou un bus nous attendait pour nous emmener dans notre "usine". Aussi ça m'a fait drôle en débarquant à nouveau dans cette ville bien des années après de voir que les militaires étaient toujours présents par ici !
Vous avez mis quelle pièce sur la case F1 de votre échiquier ?
Choses lues ou vues à Châlons-en-Champagne le 20 avril 2023 (2)
Statue de Jean Talon.
Tryptique de l'adoration des mages attribué à Pieter I Cock d'Alost,
accroché dans la collégiale de Châlons-en-Champagne
à proximité de la crucifixion en Playmobil.
Chaque fois que la porte des halles s'ouvre, Super-Mario a le coeur fendu !