LE GENRE DE GARS AVEC LESQUELS IL FAUT COMPOSER, PARFOIS, J’TE JURE !
Ma chère Elise
J’ai tellement tapé comme un sourd sur mon piano toute cette journée que je n’ai plus aucune énergie pour ce qui est de te proposer la bagatelle.
Elle est en la mineur, elle n’a pas de numéro d’opus et c’est la 59e de mes œuvres sans numéro. Woo ! Il y a de quoi perdre le Nord, n’est-il pas, si les œuvres sans numéro en ont quand même un !
J’aurais bien aimé que tu la lises, que tu la déchiffres, la joues, l’apprécies et que tu m’offres en remerciement une bise.
Mais le début pour toi n’est pas assez balèze aussi vais-je l’offrir à Thérèse.
Je ne pense pas que l’Histoire retiendra cette oeuvrette !
Ludwig Van B., peintre naïf.
Ecrit pour le jeu de Lakévio n° 111 à partir de cette consigne.
LA CHANSON DE PREVERT
Sur la fin de sa vie, Beethoven avait tellement les feuilles mortes (1) qu'il croyait qu'il était peintre et qu'il s'appelait Serge Gainsbourg !
(1) : en argot les feuilles sont les oreilles. Autant dire qu'il avait les portugaises ensablées comme sur l'image ci-dessous :
Ecrit pour le Défi du samedi n° 274 à partir de cette consigne
L'Idole de Schroeder (1) : Rennes le 16 février 2013
L’IDOLE DE SCHROEDER
C’est aux lisières des forêts
Qu’il conviendrait que je relise
La missive à mon adorée.
J’y dis mon mal-être : « A Elise ».
C’est aux confins de la contrée
Sous des conifères d’argent
Que je l’ai, hélas, rencontrée
Mon horreur absolue des gens.
L'Idole de Schroeder (2) : Rennes le 16 février 2013
C’est au bout du bout de soi-même
Que l’on devient très héroïque.
Lorsque personne ne vous aime
Comment peut-on rester stoïque ?
Aux limites de cet état
Ne reste plus que la musique :
Nostalgie appassionata
Par-dessus destin pathétique.
L'Idole de Schroeder (3) : Rennes Villejean le 16 février 2013
Aux frontières du temps qui fuit
S’il reste un peu de mon génie
Qu’on me laisse encore une nuit
Œuvrer à cette symphonie.
Aux bornes de l’a(b)surdité
Je ferai entendre la joie
D’un hymne de postérité
Pour une Europe qui flamboie.
L'Idole de Schroeder (4) : Rennes Villejean le 16 février 2013
A la douane du jour naissant
Je déclarerai au finale
Un chant de malheur incessant :
Toute existence est infernale.
Ô mon âme ! Cesse de geindre !
Fi de toute cette infortune !
Que ce feu au point de s’éteindre
Trouve son âtre au clair de Lune !
Ce texte constitue ma participation aux Impromptus littéraires du 11 février dont le thème était "Les lisières"