Finalement, elles ne l'ont pas raté, Isaure Chassériau et Marie Drabutin, le carnaval de Rennes ! Il n'avait lieu que ce samedi après-midi. Avec des départs très étalés des différents groupes de musique et donc une épreuve sportive pour le photographe qui a suivi, remonté, redescendu le défilé du Thabor à la place de la Mairie pendant près de deux heures !
Allez donc savoir pourquoi le bagad de Cesson-Sévigné a pris un cochon pour emblème !
A Lyon, le dernier soir, nous sommes entrés dans un magasin Gibert jeune. Quand j'habitais Paris, il ne se passait pas une semaine sans que j'allasse dans celui du boulevard Saint-Michel donner libre cours à ma fringale de musique et de littérature populaire. C'était l'antre de l'occasion et ça m'a fait bien plaisir de retrouver pareille enseigne à Lyon. Si j'avais été seul j'aurais peut-être bien craqué sur des Petits meurtres d'Agatha Christie, saison 2, à 3 euros !
J'ai préféré faire des folies et acheter un dévédé de Gérard Jaffrès à cinq euros. J'ai vraiment beaucoup de mal à dépenser mon argent : à la caisse, on m'a fait un rabais de 50% !
Gérard Jaffrès est le plus belge des chanteurs bretons ou le plus breton des musiciens belges, comme on voudra. Il chante en hiver en Belgique et se produit en été en Bretagne. Je le connais par le biais de son "Au café du port" entendu dans une compilation de chants de marins. L'année dernière on a inscrit son "Bloavez mad" au répertoire des M'A2R1 d'O douce. J'ai emprunté aussi aux Champs libres son album "Chansons bretonnes et celtiques".
Le Dévédé m'a permis d'en découvrir d'autres que je vais mettre dans ma guitare : "Kenavo", "Viens dans ma maison" et "Mariage à l'ancienne".
Bien sûr j'ai profité de l'occasion pour "flasher" sur la violoniste ! Moi aussi je suis comme ça : comme le chantait Patrick Coutin, "J'aime regarder les filles" !
Samedi dernier, en supplément gratuit à une petite pluie fine, le vent soufflait sur la rue de l'Hermine à Rennes. Les papillons de métal qui ornent les deux petits bosquets à l'entrée du magasin Léonidas (chocolats belges appréciés même des Spartiates) s'étaient envolés.
Marina Bourgeoizovna, shérif principal de cette petite ville de l'Ouest est allée les restituer à leur propriétaire.
Ce jour-là également Jean-Emile Rabatjoie a encore frappé en ajoutant une pièce patriarcale à sa série "Les A-côté de la plaque".
Le mercredi 13, en allant à la bibliothèque des Champs libres, le même personnage s'est souvenu des "Six apparitions de Lénine sur un piano" de Salvador Dali. Le titre de celui-ci est "Six apparitions d'une pompe à air rue d'Isly à Rennes".
Dans le hall des champs libres il y a une large estrade ronde sur laquelle les enfants peuvent aller s'éclater avec ce jeu de construction multicolore.
Tout va bien pour moi : aucune maman n'est venu m'accuser d'avoir photographié son bambin !
Le jeudi 14 mars, nous avons applaudi notre ami Maurice. Il est le seul à notre connaissance à pouvoir construire de telles positions de "stonewall" avec les pièces noires !
Il suffit d’un seul ouistiti pour que tout l’aspect de la jungle s’en trouve changé.
Je ne sais plus si c’est l’homme ou si c’est Dieu qui a donné des noms aux animaux. Ça a beau s’appeler la Genèse, ce livre-là ne nous rajeunit pas. Alors que les deux photos des vingt-cinq musiciens, si.
Le verso de ces deux photos est muet. On y trouve seulement trois mots imprimés : « Carte postale » au milieu en haut, « correspondance » à gauche, « adresse » à droite. Un trait vertical sépare les deux zones.
Cette formule de photo utilisable comme une carte postale était fort en vogue aux alentours de 1930.
La première fois que j’en ai trouvé une dans la photothèque de ma belle-famille j’ai même cru, naïvement, que la grand-mère de mon épouse avait posé pour un éditeur de cartes postales !
Après la grand-mère paternelle top-modèle voici le grand-père maternel mannequin et surtout membre très sérieux… d’un orchestre de carnaval !
Il est là, je pense, le deuxième en partant de la gauche au deuxième rang. Il a la même tête que mon beau-frère Bruno qui, lui aussi portait la barbe et un large chapeau rond le jour où je me suis marié.
On se demande bien ce que pouvait être le répertoire de cet orchestre-là. A part les deux tambours posés devant la troupe on n’aperçoit comme instruments de musique qu’une trompette – ou un cornet à piston – dans les mains du porteur de melon au centre tout en haut.
Tous les autres jouent du parapluie ! Le barbichu de droite joue du panier fleuri et le fumeur de pipe de la flûte en roseau ou du discours de remise de prix non encore déroulé.
Ce sont peut-être bien les photos les plus drôles de toute la photothèque et pourtant elle est d’importance, la collection d’images de la famille Gallinascu !
Si vous regardez bien la tête des filles, vous serez peut-être surpris·e par leurs traits plutôt masculins.
Ce sont peut-être aussi les photos les plus inquiétantes de la photothèque : est-ce que je n’aurais pas mis les pieds dans une famille de travelos notoires ?
On repère bien trois fausses barbes chez les messieurs mais aucune chez les dames. Ça va, je ne suis pas le mari de la femme à barbe ni celui de la Môme Caoutchouc !
Et puis arrive le moment où le photographe demande de crier « Ouistiti ! ». Et d’un seul coup d’un seul tout est vraiment transfiguré. Tout le monde sourit… sauf le grand-père, la grande folle du premier rang et le père de Zorro au troisième.
On aimerait en savoir plus sur ce groupe. Qui étaient-ils ? Pour quelle occasion se réunissaient-ils ? Que sont-ils devenus lorsque la guerre leur est tombée dessus ?
Est-ce qu’un autre descendant de ces rigolos-là aura eu la même idée que moi et aura publié ces photos sur Internet ?
Est-ce qu’une autre descendante de ces rigolos-là tombera des nues en reconnaissant son arrière-grand-père déguisé en Bécassine ?
Allez ! Souriez ! Ouistiti ! Nous sommes là pour servir les forces de la Joie !
L’animateur dispose vingt photos anciennes, en noir et blanc ou en sépia, dont le dos est désespérément muet : aucune mention de lieu, de nom ou de date. Elles se trouvaient toutes dans une même grande boîte de photos familiales.
Chacun·e en choisit deux à partir desquelles il ou elle rendra la parole aux personnes, aux lieux, aux situations représentées, soit en commentant la situation, soit en faisant parler les protagonistes de l’image.
N.B. La confiance toute relative que j'ai désormais dans l'avenir de la blogosphère fait que je passe beaucoup de temps ces jours-ci à sauvegarder les textes que j'ai publiés sur Canalblog. Cela permet de faire de sympathiques retrouvailles !
- Oh ben dis donc ! Je l'ai drôlement amoché, ce guignol d'écoterroriste ! Mais j'ai des excuses aussi : depuis Sainte-Soline, j'ai horreur qu'on me bassine !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.