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Mots et images de Joe Krapov

11 mars 2019

Choses vues à Rennes le 10 mars 2019 (3)

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Tableaux vus dans la vitrine du Tire-bouchon,
bar à vin de la rue du Chapitre

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11 mars 2019

Choses vues à Rennes le 10 mars 2019 (4)

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On voit de drôles de choses sur les murs de ma ville.
Ceci est une affiche - peu lisible, il est vrai -  invitant à un concert
des groupes The Shifrters et Tally Ho 

Cela avait lieu le 7 mars au Bistrot de la Cité.

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Chacun mène son combat désormais, de manière quasiment surréaliste.

Si vous désirez "que le clitoris soit introduit officiellement dans les manuels de SVT",
signez la pétition en ligne sur le site www.itsnotabretzel.com.

Ceci n'est pas un bretzel ?

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Ceci n'est pas un alien.

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Ceci n'est pas une incitation à boire plus que de raison.

10 mars 2019

Le Musée de Tessé au Mans (Sarthe) le 10 juillet 2018 (1)

Lorsque nous habitions Sablé-sur-Sarthe, nous n'allions au Mans que pour la manifestation intitulée "les 24 heures du livre" ou, l'été, pour assister aux Cénomanies puis aux Scénomanies. J'y allais aussi certains dimanches pour  jouer aux échecs en compagnie de pittoresques lurons.

Nous étions tout sauf des touristes alors et à part le vieux Mans et sa maison du pilier rouge, des pans entiers de cette ville nous sont restés inconnus. L'été dernier nous avons corrigé - un peu - le tir en allant visiter le Musée des Beaux-Arts (Musée de Tessé) et le jardin des plantes.

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10 mars 2019

Le Musée de Tessé au Mans (Sarthe) le 10 juillet 2018 (2)

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10 mars 2019

Le Musée de Tessé au Mans (Sarthe) le 10 juillet 2018 (3)

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 "Depuis 2001, un espace de 600 m² en sous-sol du musée présente les reconstitutions grandeur nature des tombes de la reine Nefertari, grande épouse royale du pharaon Ramsès II (v. 1250 av. J.-C.) et de Sennefer, gouverneur de Thèbes sous Aménophis II (v. 1420 av. J.-C.)."

Le site de la galerie égyptienne du Musée de Tessé est ici.

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10 mars 2019

Le Musée de Tessé au Mans (Sarthe) le 10 juillet 2018 (4)

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Mais ils sont où, les cigares du pharaon ? ;-)

9 mars 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 47, Comptine Ch'ti

Le problème des langues vernaculaires, c'est qu'on ne les comprend pas si on n'est pas soi-même un autochtone ! 

Du coup ça oblige le bilingue de service à livrer une traduction pas toujours très fidèle ("Traduttore, traditore" comme disent les Guatémaltèques) !

Voici la mienne :

Bonjour, je me présente, je suis Louis le dragon. J’habite à Mazingarbe au sommet de la montagne de schistes. Comme je voulais voir du pays, je suis parti à la maraude aux poires, vous savez, celles qu’on trouve sur les pommiers à cerises ! Figurez-vous que dans le pré d’à côté il y avait trois jolies petites chèvres bien dodues. Ma nature étant ainsi faite, je me suis précipité sur elles, je les ai transformées en soupe au lard et je me suis régalé des légumes et de leur chair bien cuite retirés de la marmite avec une écumoire. Sachez le : je me fiche bien de ceux qui pensent qu’on doit seulement manger pour vivre et non l’inverse ! Moi je vis pour manger.

Bien qu’il eût les yeux fermés, le fermier m’a vu faire. Il est allé trouver le maire. Le curé lui a répondu qu’il envoyait Saint-Georges avec tout son attirail guerrier en vue de me réduire en bouillie.

Venez donc, les gars, vous ne me faites pas peur ! Et d’ailleurs, je croyais voir arriver un soldat et voilà que ce n’est qu’un garde champêtre qui revenait de Marquette et se trouvait donc sur la route de Sainghin. Le maraud m’alpague ainsi :

- Va-t’en laver tes jambes avec du savon noir, horrible bestiau. Tu pourras peut-être les ravoir ! Allez, gros sac ! Ramasse ton coq ! Tu vois bien qu’il a les pattes cassées !

- Comme tu prends la mouche, jeune présomptueux ! Qui donc t’a offusqué en moquant la taille de tes volumineux genoux, alors que tu as de si belles jambes ?

Après, nous nous livrâmes à une violente échauffourée, comme aux temps où le Bourreau de Béthune affrontait l’Ange blanc.

A un moment, il a lâché son chien et son chat m’a mordu. Il m’a mordu à la fesse et très bizarrement, je saignai à l’oreille. A vrai dire ce n’était pas du sang : je pissais du vinaigre !

Mais n’allez pas plus loin, gentils lecteurs, gentilles lectrices. Toutes ces affirmations ne sont que des fariboles et des calembredaines. Elles relèvent de ce type de blagues que les mineurs de fond se racontaient gaiement en revenant du puits de mine et qui avaient pour personnage un nommé Cafougnette créé par Jules Mousseron. Même les enfants du bassin minier les chantaient dans les cours de récréation de Noeux-les-Mines ou d’Avion en attendant Noyelles-Godault !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 549 d'après cette consigne : vernaculaire.

8 mars 2019

"Yannick Jaulin - Causer d'amour" à Saint-Jacques-de-la-Lande le 6 mars 2019

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C'est comme si on allait rendre visite à un ami, ou comme si une vieille connaissance venait séjourner dans la ville d'à côté. Vous allez le voir, le Yannick. Il est devenu plus sérieux, plus philosophe, mais il a quand même encore de ces fulgurances comiques comme du temps de Pougne-Hérisson. Le moment le plus drôle et le plus intéressant à mon sens est celui ou ressurgit sa lecture de Jean-Henri Fabre. Que devenir après une rupture amoureuse ? Quel genre d'oiseau ? Le coucou ? Le rossignol (cinq mâles pour une femelle ! C'est la loose !) ? Le pigeon ? Le pigeon s'habille en Quechua. Il a un camping-car. Avec l'âge on ne distingue plus le mâle de la femelle. M'est avis qu'il y avait pas mal de pigeons dans la salle de l'Aire libre à Saint-Jacques-de-la-Lande ce soir-là ! ;-)

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6 mars 2019

RECHERCHER MARILYN M.

Ils ont détruit l’hôtel de Verdun. Quelle idée aussi, au pays du Saint-Nectaire et des volcans éteints, d’évoquer ainsi les taxis de la Marne, l’ossuaire de Douaumont, les tranchées dans le lard d’une génération et la guerre préférée de Georges Brassens, celle de 14-18 ? J’y avais habité quelques temps à mon arrivée au Mont-Dore, au pied du Puy-de Sancy. Puis j’avais trouvé une pension de famille, moins chère, baptisée « Les Tilleuls ».

Que faisais-je à dix-huit ans dans cette station thermale réputée ? Eh bien, comme tout le monde, je m’y embêtais à cent sous de l’heure, sans idée de ce que serait mon avenir, de ce que je ferais plus tard, sans envisager le moins du monde qu’un jour je reviendrais, dans ce cœur de l’Auvergne, chercher le souvenir de Marilyn M.

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***

Elle était assise dans le hall de l’Hermitage, sur l’un des grands canapés du fond, et ne quittait pas des yeux la porte-tambour, comme si elle attendait quelqu’un. Quand je suis entré elle s’est levée, s’est approchée de moi. Elle faisait star de cinéma, gravure de mode comme le sont toutes les jeunes filles aujourd’hui mais cela ne m’impressionna pas.

- C’est vous qui êtes envoyé par l’agence Westminster ? Je suis Mademoiselle Modiano.

- Enchanté, Madame. Comme vous le voyez, nous ne sommes pas difficiles à identifier grâce à notre uniforme de groom jaune pétant et notre chapeau à la Spirou sur lequel le nom de l’agence est inscrit en lettres dorées. « C’est étudié pour » comme dit un comique local.


- Suivez-moi, nous allons monter dans ma chambre. Je vais vous présenter Trésor et Trésor.

AEV 1819-20 Domergue 1 76Nous prîmes l’ascenseur dans lequel le garçon, lui aussi sanglé dans l’uniforme de l’hôtel, me jeta un sale œil. Je n’étais pourtant pas venu lui piquer sa place à ce gros naze. Moi mon boulot consistait à promener dans la ville les clébards improbables de ces cocottes de la haute. Tant pis pour lui s’il devait se contenter de voir monter les poules de luxe sans les approcher plus.

Nous nous engouffrâmes dans le couloir. Une moquette à motifs orientaux étouffait le bruit de nos pas. Elle sortit sa clé et ouvrit la porte de la chambre 13.

A l’Hermitage elle disposait non seulement d’une chambre mais aussi d’un salon meublé de trois fauteuils à tissus imprimés, d’une table ronde en acajou et d’un divan. Un vieux type au crâne dégarni était assis à cette table. Il faisait du tri dans une montagne de correspondance et de dossiers divers. Un petit bichon tout blanc avec un nœud rose entre les oreilles était venu frétiller de la queue et respirer mes pompes quand nous étions entrés.

- Comment vous appelle-t-on, Monsieur de Westminster ?

- Vous pouvez m’appeler Patrick, Madame Modiano.

- Eh bien Patrick je vous présente Trésor et Trésor. Le Trésor plein de poils s’appelle Trésor et le trésor sans poils sur le caillou s’appelle Jean-Philippe Meinthe. C’est mon secrétaire.

- Enchanté ai-je répondu.

- Vous viendrez chercher Trésor et le promènerez le matin de 11 heures à 12 heures. Puis, c’est convenu ainsi avec votre agence, de 18 h à 19 h.

- C’est aussi ce que j’avais noté.

- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient je vais vous accompagner pour la première promenade. C’est aussi inscrit dans le contrat.

La cliente est reine. Je n’ai pas tiqué. J’étais prêt à tout accepter de ces foldingues en villégiature. Je n’étais pas en mesure de réclamer quoi que ce soit dans ce boulot de larbin. C’était mon premier contrat de travail à temps partiel. De 9 h à 10 h je sortais le lévrier de madame Simenon qui résidait au Grand hôtel des Thermes. De 14 h à 15 h c’était le caniche noir de la princesse Troubetzkoï. Le reste du temps je bouquinais dans le parc s’il faisait beau ou dans ma chambre aux Tilleuls les jours d’intempérie.

***

Il suffirait que je retrouve l’un des programmes édités par le syndicat d’initiative, couverture blanche sur laquelle se détachaient en vert le casino et la silhouette d’une femme dessinée à la manière de Jean-Gabriel Domergue pour que, immédiatement, parce que c’était elle sur le croquis, je retrouve son parfum, son charme et sa désinvolture.

Etait-ce le prestige du ridicule uniforme jaune ? Etait-ce ma juvénilité empreinte d’une totale naïveté ? Fut-ce un caprice de star, une lubie du mannequinat, un besoin irrépressible dû à une nymphomanie chronique ? Toujours est-il que quelques jours plus tard j’ai quitté les Tilleuls pour habiter avec elle à l’Hermitage.

Le soir nous prenions sa Facel Vega, la Facellia, cette voiture qu’on a appelée ensuite « le piège de cristal »et nous nous rendions dans un café de La Bourboule qui s’appelait « L’Âne rouge ». C’est elle qui conduisait à l’aller avec Meinthe à la place du mort et moi à l’arrière. Au retour le secrétaire prenait le volant tandis qu’à l’arrière de la berline nos lèvres se touchaient et nos mains se baladaient.

Quand nous sommes entrés la première fois dans ce bistrot typiquement auvergnat Meinthe a regardé attentivement l’homme en imperméable qui rangeait les verres derrière le comptoir. Puis il lui a serré la main et il a plaisanté.

- Je suis désolé, Colombeau, mais j’ai embouti votre 403. Je vais vous envoyer la facture du garage. C’est à vous de la payer. Vous étiez stationné en zone bleue et votre disque était absent du apre-brise.

- Qu’est-ce que je vous sers, madame Modiano ?


- Tu peux l’appeler Marilyn, toi aussi, si tu veux. Et on dit mademoiselle aux actrice. Quelque chsoe de léger.


- Une Suze ?


- Un porto.


- Un Saint-Pourçain blanc ?


- Un porto, le plus clair possible, mon petit, répète Meinthe.

Je trouvais bizarre que ces gens de la haute, enfin, des superstructures de la haute société, viennent s’acoquiner tous les soirs avec des prolétaires du coin dans cette gargote typique du début des années soixante. Il y avait derrière le comptoir, outre les cartes postales des clients, des photos de Louison Bobet, Jean Stablinski, des trophées de courses cyclistes, une coupe hideuse que le patron ou quelqu’un de sa famille avait dû gagner dans les boucles des gorges d’Avèze ou lors d’une ascension du Puy-de-Dôme.

Cette coupe, où se trouve-t-elle maintenant ? Si l’hôtel de Verdun n’existe plus, le bistrot « L’Âne rouge » n’a pas dû survivre bien longtemps lui non plus. J’irai le vérifier demain à La Bourboule.

Le temps a enveloppé toutes ces choses d’une buée aux couleurs changeantes, tantôt vert pâle, tantôt bleu légèrement rosé.

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***

C’est arrivé un soir simplement. C’est son troisième porto clair. Meinthe et Colombeau jouent au 421.

Elle m’embrasse goulûment et je n’en peux plus d’être ici avec une érection incandescente qui ne s’éteindra… jamais.

De son sac elle sort une enveloppe volumineuse et me la remet sans un mot. Puis elle sort, seule, et on entend la Facel Vega qui démarre.

***

Ce fut à peu près à cette époque-là que Marilyn Monroe nous a quittés.

Et Marilyn Modiano aussi. Je ne l’ai jamais revue, je n’ai plus entendu parler d’elle. On aurait dit une sentinelle qui rapetissait, rapetissait. Un soldat de plomb.

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Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 5 mars 2019 d'après la consigne ci-dessous.

6 mars 2019

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1819-20 DU 5 MARS 2019 A L'ATELIER DE VILLEJEAN A RENNES

Le roman abrégé

 

L'entresort 45 du "Nouveau nouveau magasin d'écriture" d'Hubert Haddad est intitulé
"Réduction d'un roman d'introspection sociologique à ses incipit sincipitaux". 

"Plus un roman est réaliste, volontairement descriptif et convenu en cela qu'il cherche à photographier son époque, moins sa diminution arbitraire ne change substantiellement le projet d'ensemble : réduit aux incipit, l'essentiel du message est conservé voire exalté dans la forme du texte court."

L'animateur distribue à chaque écrivant.e un roman de Patrick Modiano ou de Georges Simenon. Il est demandé d'inscrire sur une feuille, en les numérotant, l’une en dessous de l’autre, la première phrase de chaque chapitre puis la dernière phrase du livre.

Sans rouvrir le livre on écrit ensuite de quoi relier la phrase 1 à la phrase 2, la 2 à la 3 et ainsi de suite de manière à constituer un récit autonome et cohérent.

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P.S. Pour comprendre le propos initial d'Hubert Haddad,
lisez, dans le texte ci-dessus, uniquement les parties en gras.

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