Il paraît que je lui ai crevé le tympan à la chanteuse assise devant moi ! Je suis comme ça, moi ! Quand je chante dehors, je chante à plein volume ! Et mon kazoo, je souffle dedans avec enthousiasme !
Déjà, tout à l'heure, quand Daniel faisait tourner son orgue de barbarie, l'instrument couvrait sa voix. Heureusement qu’on était là, avec Sir Emmanuel, pour le soutenir vocalement!
Quel pied cela a été, les retrouvailles avec la chorale des « Copains Thabor » ! Je connaissais pratiquement tout de leur répertoire : « Les Petits papiers », « Ma liberté », « Dirty old town », « La Ballade Nord irlandaise », « Armstrong » de Nougaro, "Amsterdam" de Brel sur laquelle je me suis défoncé et leur chanson bolivienne, "Chichiguai" ! J'avais chanté avec eux dans le passé « Les Copains d'abord » à la Ballade avec Brassens. Il y avait juste « Mes amours, mes emmerdes » d'Aznavour que je n'avais jamais joué mais je me suis bien débrouillé pour m’aligner sur la rythmique de Patrice le guitariste.
Et surtout j'ai épaté tout le monde en balançant un solo d'harmonica sur « Let it be ». Elle est super cette chanson des Beatles ! Intraduisible évidemment mais sait-on jamais ? Parce que tout à l'heure j’ai réécouté sur Youtube deux des chansons de Neil Young que j'ai traduites-transposées-trahies : pas mal du tout finalement !
Comment ça, « vantard ! » ? C’est ma liberté, quand même, d'aimer ce que je fais ! Si je ne le fais pas, qui va le faire ?
Quelle aventure, cette voisine ! Une grande bringue sympathique, rigolarde mais suffisamment tête en l'air pour sortir sur le palier en laissant la porte se reclaquer derrière elle avec les clés à l'intérieur ! Enfermée dehors !
Et moi qui remonte l’escalier juste à ce moment-là, de retour des courses. C'est qui le Zorro du deuxième étage ? C'est bibi, Adel, le brave Tunisien modèle du XIXe arrondissement !
- Est-ce que vous avez laissé une fenêtre ouverte chez vous ?
- Oui, celle du séjour.
- Ne restons pas là, entrez chez moi. Je vais essayer de passer par l'extérieur.
- Comme dans les films de Belmondo ? Mais vous êtes fou, c'est trop dangereux ! Appelez-moi plutôt un serrurier !
- Taratata ! Faîtes comme je vous dis !
J'ai posé mes sacs dans la cuisine et j'ai dit à Hadidja, mon épouse :
- Sers un jus d'orange ou fais un thé à la menthe pour notre charmante voisine le temps que je la dépanne !
J'ai ouvert la fenêtre. J’ai évalué la distance entre les deux balcons. C’était tout à fait faisable. Aucune appréhension malgré le vide. J'ai pénétré dans son appartement, j'ai pris les clés, ouvert la porte, refermé derrière moi et je suis rentré chez moi pour les lui rendre. On a fait plus ample connaissance.
Épatée par mon numéro, elle a été, la fille ! Et séduite par la chaleur de notre accueil, par mon numéro de gringue sous-jacent. Elle nous a invités à prendre un apéritif chez elle le lendemain soir.
***
On y est allés. Elle avait invité un de ses copains du Pas-de-Calais qui habitait aussi Paris, un genre d’intello à lunettes rondes comme John Lennon. J’ai senti que c'était juste UN copain, pas SON copain.
Rigolote mais pas folle, la fille ! J’étais sans doute allé trop vite. J’avais peut-être eu tort de lui glisser à l'oreille en la raccompagnant la veille au soir :
- Vous savez, Marie-Paule, quand on a fait l'amour avec un acrobate * même Ryan Gosling ne vous fait plus aucun effet !
Extrait de "Un éléphant ça trompe énormément, d'Yves Robert)
C’est le titre d’un livre de Clémentine Mélois, artiste plasticienne, écrivaine et membre de l'Oulipo.
Sur chaque page de gauche du livre figure une liste de courses qu’elle a ramassée dans la rue. Sur la page de droite elle imagine le prénom de la personne qui a perdu cette liste. Ce prénom figure comme titre du texte. L'autrice fait monologuer la personne sur un sujet quelconque, capte un moment de ses pensées sur le chemin de sa maison ou du magasin et ce texte-là, un peu délirant, ne dépasse pas une page. A vous de choisir dans la liste ci-dessous et de nous dire ce que pensent Stéphane, Mireille, Océane et les autres en allant faire leurs commissions.
Pierrette
Unico
Christophe
Le bonheur des Français
Elodie
Les téléfilms
Stéphane
Easy Rider
Christel
Pèse-personne
Michèle
Tout est vanité
Sandy
Légende urbaine
Mireille
Dress code
Jean
La tortue
Sandrine
Merci la gauche
Sandra
Monsieur
Océane
J'ai pas demandé à naître
Sylvie
Laisse les gondoles
Nathalie
Les Anglais débarquent
André
Une fillette su'l quai
Steven
Matos
Monique
Les vieux l'hiver
Valérie
Un séjour standing
Rudy
Je me comprends
Didier
Pulsation amoureuse
Martine
Posture du lion
Simone
Les bâtons de marche nordique
Catherine
La mort de Kennedy
Kevin
A bas la hiérarchie
Laura
Misogyne mon cul
Thierry
La dent de mammouth
Jérôme
Monsieur Bricolage
Oscar
Mâchicoulis et choco prince
Béatrice
Un certain Barthes Vador
Manon
Superstition
Charlène
L'interprétation du rêve
Barbara
Chic chicon
Aliénor
Dieu est amour
Tobias
Mystère
Frank
J'ai envie de dire
Marcelle
Vive la vie
Edith
De mémoire
Enzo
Calcul de masse
Audrey
La fosse de plongée
James
Wikipédia
Emilie
Le pépin
Florian
Le tire gonzesses
Margaux
Caféine
Lou-Anne
Bon à rien
Jean-pierre
La vieille école
Jade
Chasse gardée
Sofian
En voiture Simone
Liliane
Le nouveau Détective
Bénédicte
Rentrée scolaire
Laurence
Les hommes
Théo
Relation épistolaire
Alicia
La cure des stars
Marie-Hélène
Les babas cool
Amélie
Les filles du Crazy
Olivier
Soljénitsyne
Albert
Le film en deuxième partie de soirée
Gilles
Stylisme capillaire
René
Les anciens francs
Lilou
Fan club
Mickaël
Josiane
Coralie
Le décolleté
Cyrille
Résultats d'analyses
Mallaury
Le régime saucisse
Magali
Vie à crédit
Michel
Kinder
Alison
Ryan Gosling
Kyllian
Baston baston
Claude
Politiquement correct
Madeleine
Le confort moderne
Sabine
Positive attitude
Thérèse
Ulcération
Jade
Chagrin d'amour
Mickaël
Les féministes
Adeline
Mon petit chat
Josette
On aura beau dire
Kelly
Un dîner presque parfait
Anis
Mécréance
Ludovic
Un réveil
Denise
Le bus de 15h
Katia
Le pays des bisounours
Bruno
Une sacrée somme
Sylviane
Murmura-t-il
Gregory
L'Apocalypse
Mégane
Conjecture
Sébastien
L'autobus S à une heure d'affluence
Angélique
Papa il va rentrer
Alfredo
L’italien
Eric
Le jugement dernier
Lionel
Un dimanche à la campagne
Louise
L'hôpital pour animaux
Adel
Les serrures
Philippe
La beauté des hommes
Carole
Génération Z
Corentin
Cosmos 1999
Youri
Elle cause elle cause
Daniel
Fini les conneries
Maxime
Ma liberté
Serge
L'origine du monde
Clémentine
Une récré
En cadeau, une conférence très intéressante et très drôle de Clémentine Mélois sur sa résidence de neuf mois à la Bibliothèque Nationale de France (ou, de mémoire, j'ai accompli moi-même une sacrée somme d'heures de travail !)
Le passage sur "Sinon j'oublie" est entre 16' et 20' mais tout est intéressant.
Voilà ! C'est la rentrée et je n'ai déjà plus une minute à moi ! Je bosse, je bosse ! Je fais de la bibliographie pour le plaisir, je classe des cassettes et pour ce faire réécoute des vieilleries d'un autre siècle qui remuent plein de nostalgies. Et en plus j'ai passé mon week-end dehors de chez moi à faire de la musique avec M. Le Bichon et la chorale des Copains Thabor samedi soir, à me faire tremper dimanche par la pluie sur une braderie et à cuire ensuite au soleil revenu en prenant des photos dans une fête où Marina B. et les tisseurs de contes essayaient de rivaliser - sans sono ! - avec les orchestres invités !
En complément de programme au Défi du samedi je livre une version disponible en vidéo de ce long morceau de Genesis. Steve Hackett a tourné en 2022 avec un spectacle commémoratif au cours duquel il a repris la totalité des morceaux de cet album, Foxtrot, sorti il y a cinquante (et un) ans. Celle-ci date de 2017 et a le mérite d'offrir les sous-titres.
D'autres compléments de programme suivront : j'ai tiré le fil "Boulibif blues" et, bien évidemment, une pleine pelote m'est tombée dessus !
Mademoiselle Renard a mis sa belle robe rouge mais personne ne l'invite à danser le fox-trot. Il faut dire que le bal a lieu sur une plage et qu'elle se tient debout dans le milieu des vagues.
Observée depuis le sable par six chasseurs à courre et à court d’arguments elle pourrait sembler Vénus sortant des flots ou un nouveau Jésus de sexe féminin faisant l'intéressant·e. Mais ce serait oublier qu'elle est venue, pareille à l’ours blanc étonné des banquises lointaines, sur une plaque de glace, que cela jette un froid et que les sept Pénitents blancs dont le premier porte une croix, tout encapuchonnés, dépourvus d’horizons, ignorent ce miracle musical d’un autre temps et la féminité assumée de Peter Gabriel, premier t****** du rock à l’aube des seventies.
(On a beau changer d'outil et passer de Word en ligne à Dictation.io pour dicter ses textes on est toujours chez ces idiots de logiciels anglo-saxons à ciseaux puritains qui remplacent le mot « travelos » par six astérisques !).
Je ne vais pas délirer plus sur la pochette de l'album « Foxtrot » du groupe de musique « progressive » Genesis. Je viens de vérifier que je ne possède plus ce disque vinyle. J'ai délégué à mon épouse il y a quelques temps le soin de le revendre dans une braderie de Rennes.
C’est sur ce disque-là qu’on entend la version studio de « Supper’s ready », une suite de 7 passages musicaux liés d'un seul tenant. Cela dure 23 minutes et je l’écoutais souvent dans la version de l'album live « Seconds out » sans rien comprendre des paroles mais en adorant la musique.
Si j'étais ici pour vous raconter ma vie je vous confierais que j'ai été initié à cette musique-là par Marie-Paule D. qui en était fan·e et qui habitait « par-derrière chez nous », au numéro 11 de la rue Achille Olivier à L. Mais je sais très bien que ça vous fera des bosses d'apprendre que j'étais, le 5 décembre 1980, à Paris, dans le public du Théâtre Mogador qui écoutait et applaudissait le guitariste Steve Hackett qui officiait au sein de Genesis avec Tony Banks, Phil Collins et Mike Rutherford à l’époque de « Foxtrot » : 1972.
Eh non, je ne suis toujours pas un perdreau de l’année ! Je fais des efforts, pourtant !
On trouve tellement d'information factuelles de ce type sur Internet qu'on ne peut plus rien dire du flottement onirique de cette musique, de ce groupe-là et du jeune homme que j’étais alors.
De toute façon le monde a bien changé : ces musiciens à barbe et cheveux longs sont maintenant de gros messieurs chauves portant lunettes. Leur poésie n’est plus en cour et leur musique non plus. Les battements simplistes du rap ont remplacé les compositions savantes et le délire abscons des paroles n'est pas plus encaissable aujourd'hui qu’à l’époque.
Marie-Paule D. a disparu dans les limbes du côté de Mâcon. Je possède encore des cassettes contenant l’enregistrement antédiluvien de nos séances musicales communes. Elle jouait du Georges Moustaki, du Maxime Le Forestier et du Graeme Allwright sur sa guitare sèche et comme nom d’artiste elle avait choisi « Boulibif blues » !
Longue vie à elle !
Ce que je regrette le plus dans cette histoire c'est le sort que l'on a fait subir à Mademoiselle Renard par la suite, même et surtout de nos jours.D’accord, il faut de l'anthropomorphisme mais point trop n'en faut quand même ! Et du merchandising. Le commentaire, emprunté à Alphonse Allais, qui l’appliquait à Baudelaire, est le même !
Je ne sais pas comment elle est arrivée, cette flaque, samedi dernier, à la sortie de la Halle Martenot, là où j'attends Marina B. - on fait un marché des Lices semi-séparé·e·s ! -. Peut-être avait-il plu la nuit précédente ? En tout cas, ça fait du bien de regarder ça aujourd'hui par 28°6 à l'ombre de chez nous !
- Comment ça ? Il n'y a pas eu de graffs de la Fosse Piteux montrés sur ce blog depuis décembre 2002 ? Mais qu'est-ce qu'il fout avec sa photothèque, le Joe Krapov ? Il y a des pans entiers de son reportage permanent sur Rennes qui nous manquent !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.