Une semaine de perdition : je n'ai pas publié le texte pondu mardi soir à l'Atelier d'écriture de Villejean mais je vous renvoie vers la consigne Ci-dessous. C'était en effet la soirée au cours de laquelle on planchait sur le concours "Encres d'automne" organisé par la Bibliothèque de l'Hermitage. Cette année, c'est moi qui gagne ! ;-) Je publierai donc ma copie ici après la proclamation des résultats en avril 2020 ! Si je ne suis pas à nouveau perdu dans le brouillard !
La consigne est la suivante : vous insérez dix à quinze titres des romans acquis récemment par la bibliothèque dans un texte qui, tapé en caractères times new roman 12, tiendra sur le recto d'une feuille 21x29,7 cm.
Voici la liste des titres proposés :
77 - A crier dons les ruines - Avant que j'oublie - Bienvenue à Korototoka - Boréal - Ces grands-mères qui savent tout - C'est la faute du vent - C'est moi qui éteins Ies lumières - Comme une gazelle apprivoisée - Coup de vent - De pierre et d'os - Extérieur monde - Farallon lslands - Jeanne des falaises - Journal d'un amour perdu - La calanque de l'aviateur - La chanson de Julien - La ferme des lilas - La ferme du bout du monde - La galerie des jalousies - La légende du Pilhaouer - La maison aux têtes - La maison du bout du village - La panthère des neiges - La part du fils - La souveraine en son domaine - La vie en chantier - L'apocalypse est notre chance - L'arbre à promesses - lci n'est plus ici - Le bal des folles - Le berceau - Le bonheur n'a pas de ride - Le ciel par-dessus Ie toit - Le corps d'après - Le destin de Cassandra - Le destin de Marie - Le gréement de Camaret - Le jardin - Le monde des hommes - Le prix - Le secret de la Belle-Epine - Les altruistes - Les Amazones - Les Amours d'AIfred - Les calendriers - Les chemins de promesse - Les disparus de Trégastel - Les frères Quinn - Les mille talents d'Euridice Gusmao - Les Rochefort - Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla - Les soeurs Ferrandon - Les testaments - L'irrésistible histoire du café myrtille - L'ombre de la fauvette - Maintenant, comme avant - Miss lslande - Mur Méditerranée - Opus 77 - - Par les routes - - Paz - - Pour I'amour de Ia vigne - Seules les pierres Ie savaient - Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon - Tout ce que tu vas vivre - Trois étoiles et un meurtre - Un été d'herbes sèches - Une folie passagère - Une soupe aux herbes sauvages - Vanessa et Virginia - Vilaine blessure
Une semaine de perdition : je ne vous ai pas parlé du concert de vendredi soir d'Am'nez zique et les Biches !
Une soirée karaoké juke-boxe très réussie en dépît d'aléas de départ terrifiants : le guitariste chanteur, enrhumé au possible et toussant parfois tout ce qu'il pouvait, a dû remplacer au pied levé la chanteuse grippée et donc absente. Son acolyte amnésique a installé de façon tout aussi improvisée un tapis pour faire écran de projection, un ordi et un vidéo projecteur sans multiprises et sans rallonges !
C'est une valse écossaise dont Marina B. assure le chant au sein de l'ensemble "Rond d'iao". J'ai écouté cela en public dimanche dernier au concert de la Sainte-Cécile à l'ADEC mais je n'ai pas été séduit par l'arrangement et par le son : trop d'instrumentaux, on n'entendait pas les accordéons et le saxo de la fin n'avait rien à faire là pour moi. Dommage car la voix était bien !
Je vais la mettre dans ma guitare. Je crois même que je vais envoyer la partition à un violoniste et un accordéoniste de ma connaissance avec qui je joue à l'occasion. Qui sait, j'arriverai peut-être à la faire chanter aux M'A2R1 d'O douce. En la traduisant-adaptant en français ? ;-)
Pour l'histoire et les paroles de cette chanson, vous pouvez voir ici chez Mrs Wekeep ;-)
Voici deux versions que je me permets d'appeler "de référence" :
Celle doublement dia-tonique de Florence Pinvidic et Florence Glorion ;
Celle, plus douce, de Mary Black.
On trouve aussi une version pour accordéon et violoncelle du genre virtuoses désincarné.e.s ;-)
Finalement, après avoir opéré quelques coupes, j'obtiens une version sympathique de la prestation de Rond d'iao. Enfin, pas sympathique pour tout le monde : on entend à certains moments un bébé qui manifeste sa mélophobie (ou sa faim ou son envie d'être ailleurs !). Je publie les paroles originales de la chanson à la suite.
1 What's the spring-breathing jas'mine and rose, What's the summer, with all its gay train, Or the splendour of autumn, to those Who've barter'd their freedom for gain?
Refrain Let the love of our land's sacred rights, To the love of our country succeed; Let friendship and honour unite, And flourish on both sides the Tweed.
2 No sweetness the senses can cheer, Which corruption and bribery blind; No brightness that gloom can e'er clear, For honour's the sun of the mind.
3 Let virtue distinguish the brave, Place riches in lowest degree; Think him poorest who can be a slave, Him richest who dares to be free.
4 Let us think how our ancestors rose, Let us think how our ancestors fell, The rights they defended, and those They bought with their blood we'll ne'er sell.
- De l’anamnèse avunculaire ? C’est nouveau, ça, Monsieur Krapov ! Ca vient de sortir ?
- Tout à fait, Docteur ! Ca m’est venu la semaine dernière ! Si je suis comme je suis, un vrai malade de la chanson, c’est la faute de mes oncles. Et ça remonte à loin.
- Racontez-moi ça un peu !
- Mon oncle Roland jouait du cor et déjà pour lui le phénomène marchait. S’il jouait du cor dans la montagne c’est parce que son oncle Charles avait inventé les cols.
- Son oncle Charles ? Ce sacré Charlemagne ? Celui qui mettait des fleurs dans sa barbe et sur sa chemise avant même le flower power, les élucubrations d’Antoine et le mauvais goût de Carlos?
- Plus près de nous c’est mon oncle Léon qui m’a offert ma première guitare. Lui chantait « Riquita », « Ramona », « La Baya » et « Les jolis soirs dans les Jardins de l’Alhambra » en se rasant le matin. Après j’ai hérité de toutes les chansons de l’oncle Georges : que des gauloiseries, des histoires de Germaine, Margot, Marinette, de gorilles en rut et de femelles qui matraquent les gendarmes à grands coups de mamelles. Dans le même genre il y avait l’oncle Bernard qui écrivait des chansons dans les cafés de Montmartre et Pigalle où il passait ses nuits à pitancher et pondre des chefs-d’œuvre.
- J’aimerais tant voir Syracuse plutôt que d’écouter les inepties de mes malades, songe le toubib qui se pose un peu las.
- Il y avait aussi l’oncle Boris, l’oncle Francis, l’oncle André, l’oncle Georgius, l’oncle Pierrot, Tonton Ricet, l’oncle Renaud, la tante Juliette et des tas d’autres. Bref, si je souffre aujourd’hui, docteur, c’est à cause de tous ces oncles qui se sont incarnés en moi.
- Pour les oncles incarnés il n’y a qu’un remède : il faut se gratter la guitare matin, midi et soir !
- Je voudrais bien ! C’est ce que je fais à longueur de temps mais depuis la semaine dernière j’ai un problème : j’voudrais bien mais j’peux point, Docteur ! J’peux plus !
- Ah bon, et pourquoi donc ?
- Je me suis découvert un nouvel oncle. Un furieux ! Un tonton farceur, un malade de la rumba du pinceau.
- Et c’est dérangeant ?
- Un peu, mon neveu ! L’oncle Eustache a tout repeint, les meubles en pichpin, la cabane à lapins et tout mon saint-frusquin ! Je suis obligé d’attendre que ma guitare sèche !
- Bon. Ne vous inquiétez pas. Je vais vous prescrire une laryngite, un gros rhume, une extinction de voix. Vous prendrez du Acapella en gélules et vous éviterez d’aller découvrir Marc Aryan ou d’autres bêtises comme ça chez votre oncle Walrus. Je crois que je vais finir par y croire vraiment à votre « anamnèse avunculaire » !
1 Si tu vas chez mon oncle Eustache Près des abattoirs de Bezons Je te préviens pour que tu saches Tout est changé dans la maison
Refrain Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint Le buffet en pichpin la cabane à lapins Mon oncle a tout repeint Tout repeint tout repeint Les meubles en rotin La huche à pain Et la grande armoire en sapin !
2 Un jour les voisins du village L'ont invité pour déjeuner Mon oncle se mit à l'ouvrage Dès qu'ils eurent le dos tourné
Refrain Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint Leur lit à baldaquin, les touches de leur clavecin Mon oncle a tout repeint Tout repeint tout repeint Leur canapé indien, leur télé, leurs coussins Et l’ portrait de l’oncle Célestin
3 En arrivant à la caserne Pour y faire ses dix-huit mois Mon oncle a dit au capitaine Vous allez voir, comptez sur moi !
Refrain Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint Du simple fantassin jusqu’au chasseur alpin Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint Les bazookas en rose, les canons en carmin Et le périscope du sous-marin (en jaune !)
4 Hélas sa manie imbécile Ne lui réussit pas du tout On dut le conduire à l'asile Mais dès qu'il fut avec les fous…
Refrain Mon oncle a tout repeint tout repeint tout repeint Au premier les patients qui ont seulement un grain Au second les foldingues les plus gravement atteints Au troisième les barjos et là-haut tout là-haut Dans son grand bureau le dirlo !
Les paroles originales sont de Jean Nohain. Les refrains 2, 3 et 4 sont de Joe Krapov. Pour entendre la version 2019 chantée c'est ici et pour celle de 1933 c'est ici
C'est bien fait pour moi ! Je n'ai qu'à sortir plus souvent !
Jeudi soir Marina Bourgeoizovna est allé écouter à la Mie mobile, un café à l'autre bout de la ville, un conteur de ses connaissances nommé Philippe Sizaire. Or ce monsieur était accompagné d'un musicien un peu dingue, Laurent Peuzé, dont les chansons, m'a-t-elle dit, m'auraient beaucoup plu.
Comme pour me faire regretter d'avantage d'avoir consacré mon temps à l'analyse d'une partie d'échecs gagnée sur le fil du rasoir, elle a ramené la liste des chansons en question, des vieilleries comme je les adore, écrites entre 1900 et 2000 par des gens éminemment légers et drôles.
Il y en a sept. Je vous publie les vidéos des trois que je ne connaissais pas et des liens vers les quatre autres. Et puis je vous présente le Monsieur, effectivement assez impayable mais que je ne manquerai pas d'aller écouter s'il repasse par ici !
"Mon oncle a tout repeint" par Marianne Oswald. C'est une chanson signée Jean Nohain pour les paroles et Hans Eisler pour la musique. Il en existe une version visuellement très intéressante chantée par Elizabeth Mazev accompagnée de Christian Girardot au piano.
"Evidemment bien sûr" est une chanson de C. Verger et J. Variot. On l'entend ici par Marianne Oswald enregistrée à Paris et accompagnée de l'orchestre dirigé par Wal Berg, le 1er avril 1935.
Il en existe une interprétation plus récente par Barbara à Bruxelles en 1954 :
"Il allait au P.M.U." par Jean Cyrano. D'après Laurent Peuzé les paroles sont de Saint-Granier. C'est vrai et j'ai retrouvé le compositeur : Ch. Borel-Clerc. C'était ici.
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.