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Mots et images de Joe Krapov

6 octobre 2023

LE RÉCIT D’ARRÊTE VI

AEV 2324-04 GorilleAh bien sûr, si j'avais eu un gorille, les choses auraient été bien différentes !

Déjà je lui aurais appris à faire des acrobaties, du jonglage, des tours de magie. Je serais allé me poser sur le pont à l'entrée du village le jour du marché. Un petit môme qui montre un gorille, ça les aurait changés, les gens, des montreurs d'ours, des bohémiennes qui dansent et des troubadours. Ils m'auraient glissé la pièce et pas qu’un peu !

Ça aurait arrondi les fins de mois difficiles de mon papa, celles qui commencent dès le neuvième jour du mois et pourtant c'est un bûcheur mon papa. Le boulot ne lui fait pas peur, il en abat comme pas beaucoup. Il sait montrer sa force et tout le monde voit bien de quel bois il se chauffe. Enfin tout le monde se chauffe avec le bois qu'il coupe vu qu’il est bûcheron, mon papa.

AEV 2324-04 BonbonsSi j'avais eu un gorille Papa m'aurait laissé des sous de mon pestacle « singe-ing in the rain » pour que je m'achète des bonbons. Les bonbons c'est eux que j'aurais semés à la place des boules de mie de pain quand Papa et Maman nous ont perdu la deuxième fois dans la forêt avec mes six frangins. Ça m'aurait fait mal au cœur de les jeter par terre mais au moins on aurait retrouvé le chemin de la maison comme la première fois.

Les bonbons, les oiseaux n'en mangent pas. Il y aurait bien eu le risque des pies voleuses, celles qui prennent tout ce qui brille pour de l'argent comptant, le ramassent dans leur bec et vont le cacher dans leur nid.

AEV 2324-04 SerpePeut-être que le gorille serait venu à notre secours ? Parce que là, en tout cas, présentement, ça commence à craindre un max ! La nuit est tombée, la forêt est immense et on est complètement paumés. Les hiboux hululent dans les hêtres hantés, la hardiesse nous lâche honteusement et cette avalanche de « H » ne nous aide pas à nous frayer notre chemin dans les taillis. Heureusement qu’Averell, notre aîné, le plus grand et le plus idiot des sept frères Poucet a ramassé cette vieille serpe rouillée sur le chemin. Malgré l’entonnoir sur la tête qui le ridiculise et le phénomène de jetlag permanent qui le caractérise, il élague.

AEV 2324-04 ChipsSi seulement on était dans un vrai conte de fée, on aurait vite fait d'arriver dans une clairière enchantée avec une causeuse installée au milieu d’une clairière sous un rayon de pleine lune qui éclairerait comme en plein jour ! Je ne sais pas qui se ferait des bisous dans cet endroit-là. Paraîtrait que Blanche-Neige est morte empoisonné par des chips au paprika et que Cendrillon ne vaut guère mieux depuis que le roi a décidé de faire la chasse aux va-nu-pieds. Comment ça s'écrit en écriture inclusive, « va-nu-pieds » au féminin ?

Mais macache ! Pas plus de causeuse que de bonbons ou de gorille !

- Là-bas ! Une lumière ! Et ici un chemin creux praticable ! s’écrie, enthousiaste, Arrrête II, le troisième des frères Poucet.

AEV 2324-04 entonnoirIci, je vous dois une explication parce qu’on ne s’est pas vraiment présentés. Après Averell Poucet nos parents ont décidé de baptiser leurs enfants « Arrête » et de leur donner un numéro d’ordre. Arrête II, Arrête III... Moi je suis Arrête VI. Ce n’est pas une mauvaise idée : les gamins on est toujours obligé de leur dire « Arrête ! ». « Arrête ! »c’est aussi ce que disait Maman à Papa quand il en mettait un en route sans le faire exprès.

Fin de la parenthèse. Nous suivons le chemin en direction de la lumière et effectivement nous voilà maintenant positionnés devant une grande maison en plein milieu de la forêt.

- Qu'est-ce qu'on fait ? On frappe et on demande l'hospitalité en tant que migrants économiques ?

- Ouais ça pourrait marcher mais enlève ton entonnoir du dessus de ta tête, Averell, si c'est toi qui causes.

Averell a tiré la chevillette et de l’autre côté de la porte aucune bobinette n’a cherri ou chu ou cherraton mais la tenancière de cet hôtel s'est pointée. Voyant qui on était à travers le judas, la portière nous a ouvert la portière.

AEV 2324-04 ChouWaooh ! Les jetons qu'on a eus ! Pire qu’au loto où on a les yeux en bille de ! Avec un vieux tromblon à la main et une-lampe tempête dans l’autre, c'était une vieille ogresse de l'armée en déroute qui fixait étonnée notre bande de scouts. Surtout elle avait une tête de chou, ronde, verte, frisée posée sur ses épaules de fumeuse de havanes.

Est-ce que c'est bien ici l’auberge de jeunesse ? a demandé Arrête III « j’crois qu'on est arrivés ».

Arrête III « j’crois qu’on est arrivés » c'est le ravi de notre crèche. Après lui tu tires l'échelle ! C'est pour ça qu'il a ce surnom « J’crois qu'on est arrivés ». Maman a dû dire à papa « On a atteint un sommet, on ne pourra pas faire pire !

Contre toute attente et même contre tout à l'oncle l'ogresse a répondu :

- Oui. Vous êtes combien ?

- Sept, j'ai répondu parce que de tous mes frères je suis le seul qui sait compter. 

AEV 2324-04 Chaussure de rando

- Il me reste un dortoir mais vous essayez de ne pas faire de bruit ni de répandre d'odeur en retirant vos chaussures de randonnée. Nos sept filles sont déjà endormies dans la chambre voisine de la vôtre.
Elle nous a précédés à l'étage, a ouvert la chambre et elle nous a prévenus.

- Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, vous partirez. Mon mari qui est juge et sa vieille mère sont des ogres cruels qui dévorent les enfants. Ils reviendront demain de l’enterrement de Barbe-Bleue. Ils sont allés déposer sur sa tombe une raquette de fleurs en souvenir des parties de tennis qu'ils ont disputées ensemble. Allez, maintenant, bonne nuit les petits !

Le lendemain matin on n’a pas demandé notre reste et avec la serpe magique d’Averell on s'est taillés.

On a même retrouvé le chemin du village ! On a jeté un œil sur les titres de « Ouest-France » à la devanture de l'épicerie. Sûr quelle n'était pas près de revoir son mari l'ogre, la femme à la tête de chou !

Le journal titrait « Un juge et une ancêtre violé·e·s par un gorille !». L’article précisait que, par édit royal de sa majesté le roi du royaume, les deux victimes et le coupable auraient tous trois la tête tranchée pour avoir profané de leurs turpitudes un espace, celui du conte, destiné à la préservation d’un monde parfois cruel des enfants toujours bons, naïfs, innocents et charmants.

Du coup, je ne sais pas bien pourquoi, l’envie de posséder un gorille m’est complètement passée. 


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 3 octobre 2023

d'après la consigne AEV 2324-04 ci-dessous

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5 octobre 2023

Le Vent (Georges Brassens) / Les M'A2R1 d'O douce

Voilà ! Quel chemin parcouru entre mes premiers plonk-plonk sur une guitare polonaise, mes jam sessions guitare électrique avec pédale wah fuzz et piano de location avec mon frangin, nos deux groupes quasi Genesissiens et réellement boucaniers qui ont empoisonné la vie de nos parents, les duos avec un fan des Stones de la LCR et mes autres improvisations avec un Normand quasi mutique pendant mon service militaire ! Sans parler de Boulibif Blues !

Tout ça pour en arriver à chanter du Brassens, encore du Brassens, toujours du Brassens avec des papys et des mamys si timides qu'on est obligé de trafiquer le volume de l'enregistrement, ce qui ne permet même pas d'entendre le violon qui joue en sourdine !

Il n'empêche, pour un premier jet, je trouve que ça n'est pas mal du tout !

 

4 octobre 2023

L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE...

... je ne connais pas plus con !

Je suis retourné chez M. Deepdream parce que j'avais besoin d'une illustration pour ce vers de Brassens :

"Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices".

Voilà ce que j'ai reçu après avoir traduit :

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Ouais, c'est moche, hein ? On ne comprend pas bien la structure de l'appartement du voisin avec ses deux portes vitrées sans poignées et on se demande pourquoi la fille semble tout juste sortie d'un herpès labial qui décrédibilise toute la suite de l'histoire. Bon, j'étais pressé, j'ai adopté l'image de la machine quand même, c'était juste pour un diaporama où elle sera affichée dix secondes à tout casser.

Ce matin, rebelote. En lisant le titre du billet de Dame Adrienne, "C comme Calypso", je me suis dit qu'elle allait nous parler du Commandant Cousteau. "Bernique !" comme on dirait pour rester dans le vocabulaire marin : il s'agit de la musique et de la danse des Antilles ! Moi, vous allez finir par me connaître, je n'ai rien contre les rapprochements, les ambiguïtés et les collages surréalistes. Je suis donc retourné chez Mister D.D. pour lui demander de me fabriquer des danseurs de calypso avec le même visage et le même bonnet rouge que sur la photo du célèbre Jacques-Yves Cousteau fournie. Voyez le résultat !

231004 Commandant Cousteau

231004 calypso dancers with the same face and the same red cap Commandant Cousteau

Bon, d'accord, "dancer" c'est danseur ou danseuse. Alors j'ai demandé "trois danseurs masculins".

231004 three male calypso dancers with the same face and the same red cap Commandant Cousteau

Lui, ce n'est pas un inconnu, c'est Pascal Légitimus !

Soit la machine est vraiment conne, soit mon anglais, vérifié chez M. Reverso, est très mauvais ! En tous cas, elle ne sait pas compter jusqu'à trois ! Du coup j'ai construit mon collage à la main, enfin avec mon logiciel Photofiltre et là, pas de souci, ça ressemble vraiment à ce que je voulais !

Allez, salut les jeunes ! Bon courage avec le futur !

2023 10 04 Calypso Cousteau 2

2023 10 04 Calypso Cousteau

Bien qu'elle n'ait rien à voir avec les sujets évoqués ci-dessus et malgré la tête des gondoles (!)
je sauve quand même celle-ci du naufrage deepdreamesque :

Venise sous la neige e6a6cc_1b1c8ae41fd1d610a96dc5117114d19dd266bc41

3 octobre 2023

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2324-04 DU 3 OCTOBRE 2023 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Inventaire à la Prévert

 

Il y avait autrefois, dans la revue de Rennes-métropole, « Sortir », une rubrique nommé « Inventaire à la Prévert ». Une série de six objets y symbolisaient des sorties possibles dans la ville.

On vous remet deux exemplaires de ces conseils amicaux. Vous allez choisir dedans entre quatre et six objets et vous imaginerez un conte, une histoire, une déambulation dans lesquels ces objets auront un rôle essentiel. Ne vous contentez pas de citer six ou douze de leurs noms dans votre texte. Coupez plutôt la tête de l’ogre avec une serpe, imaginez un homme qui a une tête de chou, empoisonnez Blanche-Neige avec une chips au paprika, le pré est vert et le champ est vaste !

Inventaire à la Prévert 01 Réduit

 

 

 

 

Inventaire à la Prévert 02 réduit

Inventaire à la Prévert 03 réduit

Inventaire à la Prévert 04 réduit

Inventaire à la Prévert 05 réduit

Inventaire à la Prévert 06 réduit

Inventaire à la Prévert 07 réduit

 

Inventaire à la Prévert 08 réduit

2 octobre 2023

Les Feuilles mortes / Aki Kaurismäki

Cela faisait un sacré bout de temps qu'on n'était pas retournés au Ciné-TNB ! Cette fois-ci, ce dimanche d'été prolongé, c'était pour aller voir "Les Feuilles mortes" d'Aki Kaurismäki.

C'est toujours aussi magique, poétique, inquiétant et envoûtant. Malgré la contemporanéité de l'action - la radio diffuse en permancence des communiqués sur la guerre en Ukraine - l'ambiance années 50-60 n'a pas quitté la Finlande et l'environnement des prolétaires est aussi désespérant qu'à l'époque et que partout ailleurs. Mais il y a heureusement l'amour, l'humanité et la musique.

C'est à celle-ci que je consacre mon billet de ce jour car c'est à elle que je dois le dernier de mes fous-rires esseulés dans un cinéma peuplé de lecteurs-lectrices  de Télérama - gens bien vêtues, ne laissant paraître aucun signe d'émotion, silence religieux pendant la séance de cinéma qui doit être pour elles une espèce de messe à la gloire de Pénélope !

Pour qui ne saurait pas, Pénélope a remplacé l' Ulysse aux multiples visages et les fameux T accordés par les critiques de Télérama, journal féministe mais pas que.

231002 Pénélope image

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Le sommet de mon hilarité a été dû à l'apparition, lors d'un concert dans un bar, d'un duo de "Spice girls" finlandaises qui existe réellement et s'appelle Maustetytöt. Quand on traduit le nom de leur groupe du finnois vers l'anglais, cela donne "Spice girls" !

Voici la chanson qu'elles interprètent, avec les sous-titres qui ont déclenché mon écroulement de rire. Si on n'est pas dans le genre "Arrête, tu me déprimes !" alors je ne suis plus Joe Krapov ! 

 On trouve aussi sur Youtube un concert d'une heure de ce genre de musique  zombiesque par les mêmes mais je vous en fais grâce. Si vous êtes fan·e de musiciennes immobiles et sans aucun sourire ni expression sur scène, c'est ici : https://www.youtube.com/watch?v=W1a2bVM0LJc

Plus véritablement rock'n'roll, on entend un titre des années 70 du groupe finlandais The Hurriganes, "Get on" : 

Le film contient aussi son lot de chansons sirupeuses finlandaises ainsi que la symphonie n° 6 de Tchaïkovsky, une sérénade de Schubert et aussi, bien évidemment, une version finlandaise des "Feuilles mortes" de Prévert et Kosma.

Toutes les information sur la bande son ont été récupérées ici : https://www.cinezik.org/critiques/affcritique.php?titre=feuilles-mortes2023042515

Allez, assez "spoyelé" comme ça pour aujourd'hui. Vous irez le voir si vous voulez. Marina B. dit que ça ne la fait pas rire, Kaurismäki. Moi si et en plus je ressors très ému du cinéma comme après un film de Chaplin. Voici la bande annonce : 

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1 octobre 2023

TROMBINOSCOPE

Autrefois chez le photographe on vous demandait de sourire pour la photographie.

Encore aujourd'hui lorsqu'on prend une photo de groupe chacun dit « ouistiti » ou « cheese » ou « choucroute garnie » pour avoir l'air gai sur la "tof".

Par contre sur les photos d'identité officielles vous êtes obligé d'enlever vos lunettes et de faire la gueule. C'est bien la preuve que nous sommes gouvernés par des gens vraiment pas drôles pour qui le rire – et le sourire - sont sans doute le sale de l'homme.

AEV 2324-03 Dubout Permis de sourire


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 26 septembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-03 ci-dessous

30 septembre 2023

PAS ENCORE TOUT A FAIT AMNÉSIQUE. 11, Les Irascibles

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Rien qu'à contempler la marche du monde actuel l’irascible en voit de toutes les couleurs ! Il commence par voir rouge, il entre dans une colère noire et finit souvent vert de rage. A ce moment-là il crache son venin sous forme de jurons et d'insultes. Ça vous rappelle quelqu’un n’est-ce pas ?

J’ai failli appeler mon billet « Le Retour du capitaine » mais j’ai déjà donné ce titre à ma contribution de la semaine dernière !

La façon d’être d’Archibald H., c’est humain et c’est aussi animal. Comme nous l'explique Zorrino dans « Le Temple du soleil » « Quand lama fâché lui toujours faire ainsi ! », moyennant quoi à la fin de l'album le capitaine Haddock s'en va boire à la fontaine et recracher son eau à la face d’un lama qui ne lui avait rien fait à part peut-être s’appeler Serge.

DDS 787_bretzelliquideLe Capitaine Haddock est bien, sans contestation possible, l’irascible n° 1 de toute l’histoire de la bande dessinée. Le temps m'a manqué pour lister tout ce qui le met en colère mais entre la Castafiore qui ne sait jamais prononcer son nom, le professeur Tournesol qui n'entend rien à rien et n'en comprend pas plus du fait de sa « bsurdité » et le duo de détectives stupides à moustaches et chapeaux melons il y a déjà de quoi faire en matière de s'énerver les nerfs, non ?

Chez Astérix l’irascibilité « Cétautomatix » et quasi général ! Du « Non, tu ne chanteras pas, Assurancetourix" au bris de vases par Cléopâtre, du « Comment ça ? Il n'est pas frais mon poisson ? » à la bagarre généralisée et récurrente de tout le village gaulois, il n’y a très souvent qu’un seul pas que le génial scénariste et l’habile dessinateur n'hésitent jamais à franchir pour notre plus grand plaisir de fans rubiconds.

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On doit à René Goscinny deux autres beaux exemples de colériques obsessionnels. Le premier, dessiné par Jean Tabary, est le grand vizir Iznogoud qui ne parvient jamais à devenir calife à la place du calife et que cela contrarie un maximum. Le deuxième est un nommé Joe Dalton que le simple fait de prononcer le nom de Lucky Luke fait se rouler par terre. D'autres personnages de cette série peuvent être rangés dans la catégorie des irascibles : le conducteur de la diligence de l’album homonyme et surtout Billy the Kid.

230928 Lucky Luke, Verlaine et Rimbaud

A certains coléreux du neuvième art le jury que je préside attribue des circonstances atténuantes : aux victimes du sieur Lagaffe Gaston né de la plume d'André Franquin par exemple. Prunelle, son employeur ; l’agent Longtarin, son souffre-douleur et le corpulent et insistant monsieur De Mesmaeker ne peuvent qu'être exaspérés par les inventions incessantes du petit chimiste amusant doublé d'un poète de l'écologie militante et encombrante qu'est Gaston. De ce fait on ne peut que conseiller à Greta Thunberg de lire ou relire les gags de Gaston et d'en faire son modèle si elle veut agacer encore plus les ceusses qui nous gouvernent et nous mènent à notre perte et mettre de son côté tous les autres.

DDS 787 ob_e117c8_010-concombre-colere-a-noeudsJustement, au moment de sortir des livres, je passerai très vite sur les irascibles de la vie politique. Peut-être que tout a été dit et bien dit dans la formule de Monsieur Talonnettes : « Casse-toi pauvre con ! ». Je mentionnerai seulement l'insulte « Vipère lubrique » et le claquer de chaussure sur le pupitre de l'ONU du camarade Nikita Khrouchtchev. Je ne sais pas pourquoi ma mémoire retient des choses comme ça alors que les jeunes de moins de trente ans de ma connaissance ne savent même pas ce qui s'est passé en France en mai 1968 !

Au cinéma c’est Louis de Funès qui remporte la palme d'or de l'irascible à grimaces, enfin, le grand prix d’interprétation. Les personnages qu’il interprète dans ses duos avec Bourvil ou son Avare de Molière ont toujours des comportements et des emportements bien odieux.

DDS 787 ob_c16b7a_bicarbonateOdieux ! Ô dieux ! Aux dieux de l'Antiquité, Zeus, Arès, Némésis, Héra, on attribue, paraît-il, de sacrées colères. Dans la principale religion en vigueur dans notre pays existe une chose musicale appelée "Dies irae". Cela signifie « jour de colère » pour ceux qui n’entravent que couic au latin de messe et de cuisine. C’est la bande son du Jugement dernier voire de l'Apocalypse que tout le monde nous promet pour demain. Ce morceau est devenu facultatif mais j'aime bien celui de la messe de Requiem de Verdi.  

Pour en terminer avec la malotrutitude des gens qui ne savent pas garder leur calme j’ai une pensée émue pour le Concombre masqué de Nikita Mandryka : son « Protz et chniaque ! » et son « Bretzel liquide ! » lancés aux éléphants qui jouent au bowling dans son grenier ont enchanté mon enfance !

Et je vous livre, en guise d'apothéose, le sketch du permis de conduire de Jean Yanne qui vaut son pesant de cacahuètes-griefs !

DDS 787 ob_59150a_concombre-masque

 

Écrit pour le Défi du samedi n° 787 d'après cette consigne : irascible

29 septembre 2023

C’QUE C’EST BEAU, LA PHOTOGRAPHIE !

Les Photographes de Dubout

 Si on lui avait prédit, au gars Dubout du fond de la classe, qui faisait déjà, près du radiateur, des dessins dans les marges de ses cahiers d’écolier…

Si on lui avait prédit au gars Doisneau qui, une fois sorti des usines Renault, s’était mis en tête de fixer pour l'éternité les amoureux de Paris, les poètes attablés devant un verre de vin, les Hercule de foire et les forts des Halles, voire les pissotières des cours d'école…

S’ils avaient su, ces deux-là qui sont au Panthéon de l'observation amusée de la vie dans toute sa drôlerie qu'on peut faire aujourd’hui des photos avec un téléphone ils n'en seraient pas revenus ! « Et où est-ce qu'on branche le fil ? " auraient-ils demandé.

Ils n'en seraient pas revenus, ils ne reviendront pas et c'est à notre tour, en découvrant ce livre, « Les Photographes » d'Albert Dubout de revenir sur les mystères de la chimie photographique.

 Je ne suis pas ici pour vous raconter ma vie mais quand j'ai commencé à prendre des photos le support des images était une pellicule argentique. On ouvrait l’appareil, on positionnait la cartouche cylindrique dans un logement prévu à cet effet à gauche de l'appareil. On enclenchait les perforations du film dans les petits ergots d'un autre cylindre pivotant à droite, on enroulait une fois. On refermait le boîtier, on tournait une une molette ou un levier (on « armait). Puis on déclenchait et c'était parti pour 24 ou 36 poses

Je vous fais grâce de la chimie qui suivait pour obtenir à partir de ce film des images en paier. Je l'ai pratiquée beaucoup moi-même ; c'est pourquoi les mots « chambre noire » « lumière inactinique » « révélateur » « fixateur » « glaceuse » « bain d'arrêt » évoquent des souvenirs bien révolus aujourd'hui. Les marques Durst, Agéfix, Ilford, Atomal ou Agfa me parlent encore.

Les Photographes de DuboutDu reste, pour le commun des mortels qui ne se risquait pas à ces opérations délicates, l'étape du développement du film restait inconnue. Pareil pour la photo couleur. Après avoir déposé la pellicule chez un photographe on retournait une semaine plus tard récupérer chez l'homme de l'art une pochette contenant les photos tirées sur papier d'une part et d'autre part la pellicule qui, après traitement chimique contenait les mêmes images mais en négatif : tout ce qui était blanc dans la réalité était noir sur le film et vice-versa.

Plus rien de tout cela aujourd'hui avec le numérique.

Ce qui est étonnant dans le livre de magie du Grand Albert c’est de voir l'humour qu'il tire de l’appareil de de prise de vues antédiluvien qu'on utilisait sans doute au temps des frères Rimbaud, de Nadar, d'Étienne Carjat et de Tintin au Congo. L'appareil photographique était posée sur un trépied. Il devait rester fixe pour éviter les bougés et conséquemment les photos floues. Le boîtier était une caisse parallélépipédique en bois reliée à l'objectif par un soufflet.

Les Photographes de Dubout

Parenthèse : sachant que l'accordéon utilise lui aussi un soufflet, qu'il est appelé « boest en Diaoul » en Bretagne soit « la boîte du diable » on ne s'étonnera pas du fait que les peuplades indigènes que les explorateurs du XIXe siècle photographiaient pour la première fois voyaient là une machine qui risquait de voler leur âme ! Fin de la parenthèse sur la religion.

Le déclencheur de l’appareil était un genre de poire d'interrupteur comme on en trouvait dans les chambres jadis.

Surtout le photographe cachait sa tête sous un voile noir afin de pouvoir sortir la plaque photographique de son emballage et de l'introduire dans l'appareil . Une plaque par photographie.

Les Photographes de Dubout

Il y avait aussi des flash au magnésium qui permettaient d’oeuvrer en milieu peu lumineux.

La personne photographiée prenait la pose. Elle devait rester immobile au moment du déclenchement.

On allait se faire tirer le portrait chez le photographe qui mettait en scène ses sujets dans son studio à l'arrière de sa boutique. Il fallait sourire devant l'objectif : pour certains pisse-froid ou angoissés notoires c'était parfois très difficile

Les Photographes de Dubout

On immortalisait :

- la moustache du père dans un cadre en bois pour la mettre au-dessus du troupeau qui mange sa soupe froide (Jacques Brel)

- les bébés quelques jours après leur naissance, tout nus sur un coussin ou une couverture en fausse fourrure

- les jeunes filles à marier. Ça, ça plaisait bien au photographe

- les jeunes mariés

Les Photographes de Dubout- les ébats des jeunes mariés. Non je déconne ! Ce n'est venu que bien plus tard ou si certains le faisaient le résultat était vendu sous le manteau dans des arrières-boutiques de librairies peu fréquentables. A vrai dire je n'en sais rien. C’est Simenon qui raconte ça dans ses nouvelles. Lui a beaucoup cherché ces choses-là, pas moi, même si j'avoue que je possède une édition du Kâmasûtra illustré par Albert Dubout.

Il y a bien entendu dans cette histoire de la photographie au 20e siècle un paradoxe que vous aurez peut-être observé.
Celui qui rend le mieux compte de tous ces éléments de sociologie, de la richesse de la relation complexe entre l'image qu'on a de soi, celle que l'on veut donner et celle que le photographe saisit, de ce moment particulier d'échange entre un montreur et des gens qui se montrent, celui-là n'est pas photographe, il est dessinateur !

Comme quoi sans le don la technique n'est rien qu'une sale manie !


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 26 septembre 2023

d'après la consigne AEV 2324-03 ci-dessous

28 septembre 2023

Choses vues à la braderie de Villeneuve à Rennes le 24 septembre 2023 (1)

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Faites votre choix, Mademoiselle Chassériau !
Un Wagner tout bleu ou une Sainte-Vierge toute rose ?

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Baisse un peu l'abat-jour kitsch !

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Chaussons en peau de zèbre...

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... ou chaussures en peau de panthère ?

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C'est qui le pingouin qui tient ce stand ?

28 septembre 2023

Choses vues à la braderie de Villeneuve à Rennes le 24 septembre 2023 (2)

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- Allongez-vous sur le ventre et faites une sieste d'une petite heure. Votre mari et moi on va jouer aux échecs sur votre dos!

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Il est des jours ou Cupidon s'en fout tellement qu'il permet qu'on s'asseoie sur son bel ouvrage

2023-09-24 285 33 recadrée

Ton amour pour toujours, j'en veux bien mais tes cadeaux géants en peluche rose, tu peux te les garder !

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2023-09-24 285 36

Madame va se mettre au hula hoop ?
Pour ressembler à Betty Boop ?

Alors ça, si ce n'est pas un scoop !

23 09 28 Betty Boop

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