Ce qui demeure immobile, c’est la propension à jouer avec les mots.
Le jour où elle ne sera plus là, il faudra s’inquiéter !
En témoigne ci-dessous cette chansonnette écrite dans la voiture tandis que Michel Vaillant Marina B. m'emmenait à nouveau vers Lannion et ses Trégors trésors.
Quand l’oncle d’Amérique a passé l’arme à gauche, Au moment d’l’héritage, Au moment du partage, On a ressorti les trucs moches. On a retourné les sacoches, Vipère au poing – sacrée Folcoche ! - , On a vidé les lessiveuses, On s’est traités d’ morveux, d’morveuses, On a sorti le chien de sa chienne, Fait pousser le chiendent d’la haine, Evoqué les brouilles d’autrefois, Mangé la vengeance en plat froid.
Les neveux ainsi que les nièces Allaient bientôt se mettre en pièces Et tout allait dégénérer Quand le notaire a déclaré :
« Avant de lire le testament Je vous propose un lavement ».
Dès lors le 1er régiment Des machines à laver les affronts, les tourments Et la cinquième batterie des enzymes gloutons Entreprirent de soigner les plaies des banderilles Que l’on s’était planté·es à propos de Tonton
Elles sont venues tambour battant Laver le linge sale en famille Et c’est depuis ce temps Qu’à Eylau le soleil brille Et qu’on trouve austère Liszt lorsque Mozart est là
« Le testament dit qu’à Vérone Votre oncle aima une matrone Et qu’il y a si bien vécu Qu’il lui lègue tous ses écus ».
Alors la famille apaisée Jugea mais un peu tard qu’elle était bien baisée.
Chacun sortit de là complètement lessivé Mais la nature, hélas, les fit récidiver :
Sous le balcon de tante Juliette On alla pousser chansonnette
On se bouscula pour la place De promu·e dans les bonnes grâces
Et quand la tantine a mouru Polichinelle est apparu ; Il a gratté sa mandoline Et chanté : « Une petite machine ? »
Dès lors le 1er régiment Des machines à laver les affronts, les tourments Et la huitième brigade d’Ariel Omo Ala Entreprirent de soigner les plaies des banderilles Que l’on s’était planté·es à propos de Tata.
Elles sont venues tambour battant Laver le linge sale en famille Et c’est depuis ce temps Que par-dessus les rues de toute l’Italie Sèche le linge au soleil et que c’est très joli.
Une hypothèse un peu morbide : Il se peut qu’un jour on décède...
Est-ce le temps qui le décide ? Trois Parques souffrant d’hémorroïdes ? Au bout de combien de décades ? Qui juge qu’on est passé de mode ? Qui met les peuples à l’amende ?
Que l’on soit tribus en exode, Vieil aède rêvant de saine solitude, Nous voilà tous humains nomades A parcourir le vaste monde Pour cueillir ses offrandes, Ses citrons, ses amandes, Fabriquer limonade Et chanter à la cantonade Les beautés dont il abonde... Ou fuir des contrées incommodes.
Nos saisonnières escapades, Nos déplacements de bipèdes, Cette quête qui nous obsède D’éphémères béatitudes, En ferons nous quelques ballades, Des contes de Schéhérazade Ou de somptueux interludes ?
En écrirons nous, des salades ? En remplirai-je, camarades, Des cahiers d’écriture nomade ?
Oui ! Oui ! Ecrire à toute blinde Comme on avale un vieux remède, Comme souffle le vent d’Ostende, Comme s’entortille la ronde, Comme tourne la sarabande !
Oui ! Oui ! Tant qu’on me le demande ! Tant que j’aurai de la faconde, De l’aptitude à la débride, La joie et l’appétit solides, Et l’envie de taquiner l’oud !
On a besoin d’Offenbach mais les dernières productions vues en replay donnent plutôt envie de ressortir les dévédés anciens. Sans compter que je n’ai toujours pas regardé celui de «La Périchole», spectacle mis en scène par Jérôme Savary.
Une phrase que j’ai dite et notée le 18 décembre pour inscription dans un éventuel « Dictionnaire infernal » ou « Dictionnaire vulgarissime » :
Virilité : un bien grand mot pour, parfois, désigner juste une petite bite.
P.S. Je sais, oui, il y a des jours où je ne suis pas sortable, mais je ne vais pas OKsortir ici vu que je suis chez moi et qu'il fait froid dehors ! ;-)
Illustration empruntée ici. On en reparle tout de suite !
C'est en poursuivant mes recherches sur Isaure que je suis tombé sur l'illustration du billet juste au-dessus. J'ai ainsi découvert que notre idole rennaise était allée se montrer à Paris en 2019 au sein d'une exposition intitulée "Paris romantique" présentée au Petit palais.
En voici une présentation par le directeur de l'établissement. Je dispose à la suite quelques avis de visiteurs·ses à propos de Dame Isaure C. ainsi que d'autres propos tenus sur la toile à son sujet.
Le cartel explique que cette demoiselle est la nièce du peintre et qu’elle est une cousine du peintre Théodore Chassériau. Elle se tient de face, raide et figée. Elle ne sourit pas. On dirait qu’elle passe un examen, qu’elle doit se justifier de quelque chose. Elle est pourtant élégante avec ses fleurs roses dans les cheveux et sur son corsage assorties à la couleur de sa robe. Les visiteurs du Salon de 1839 ne l’ont, paraît-il, pas aimée.
Mais on se contente de sourire, mis de belle humeur par la qualité des portraits (l’Isaure Chassériau d’Amaury-Duval, presque inquiétante à force de frontalité). Alain Rauwel
Asseel Al-Ragam @a_alragam Eugène Amaury-Duval’s painting of his niece Isaure Chassériau. The painting was criticised at the 1839 Salon Carré of the Louvre because of its fixed pose and vivid tones that “disturbed” and “provoked.”
The annual salon des Beaux Arts at Musée du Louvre is wonderfully reproduced in a large room with paintings by Chassériau, Delacroix, Girodet and Ingres, hanging from floor to ceiling. And a ravishing portrait of Isaure Chassériau (cousin of the painter) by her uncle Eugène Amaury-Duval brings lightness to the room. This reminded me very much of the Grande Galerie in Château de Chantilly where Duc d’Aumale hung his collection.
Au départ, je voulais faire La Chasse au loup, de François Desportes. Mais la copie avait déjà été faite hier. Trop tard.
Alors changement d'ambiance, avec cette jeune fille. Ce "Portrait de Mademoiselle Isaure Chassériau", par Eugène Amaury-Duval (1838). Sa pause, son regard m'ont touché. Elle n'avait pas l'air d'être heureuse, cette jeune femme. Ce devait être une princesse... J'ai eu envie de lui rendre hommage.
Il faut de la patience... J'y suis depuis ce matin. Et on rendra la copie à 18 h. D'autres personnes, ici, en sont déjà à leur deuxième copie.
Le plus difficile dans ce tableau, c'est le visage. Et ce regard. Il faut lui redonner cette espèce de douceur et de tristesse. Oh non, c'est pas si ressemblant que ça... Maintenant, en ce milieu d'après-midi, il va falloir que je mette le turbo. À mon avis, le bas de la robe sera fait vite fait, bien fait.
Ce Musée recopié, c'est une superbe initiative. Je ne prenais plus le temps d'aller dans un musée. Moi, j'aime le dessin. Je suis toujours en train de dessiner. C'est un exutoire pour ne pas péter un câble. Mademoiselle Isaure Chassériau savait-elle dessiner ? »
Quelque part, c'est rassurant : je ne suis pas le seul, à Rennes et dans le monde, à maltraiter m'intéresser à Isaure Chassériau !
Ma dernière exploration du web, compte tenu de la minceur du sujet, a été relativement riche. J'ai découvert qu'Isaure pouvait désormais faire une autre chose exceptionnelle : voici en effet qu'elle danse... dans un ascenseur !
Voici aussi que, arroseuse arrosée, elle répond à des interviews. Ah non, je me trompe, ce n'est plus elle, c'est la danseuse !
J'ai retrouvé aussi l'original d'une affiche que j'avais vue et photographiée sur un abribus. C'est une oeuvre de Séverine Lorant pour un projet intitulé "Les Inconnus dans la maison".
Et je ne sais plus si je vous avais montré cette oeuvre de Fred Fehlau dans une série intitulée "L'Effacement". Son site web très fourni mérite le détour (une fois que vous y êtes cliquez sur l'image centrale pour faire défiler le diaporama puis explorez le menu à gauche).
Un détour par Généanet me laisse avec toujours la même inconnue sur la date de naissance d'Isaure. Est-ce le 2 ou le 21 février 1820 qu'elle naquit ? Quelle importance, demanderez-vous ?
"Verseau ou poissons ! " répond l'astrologue de service ! ;-)
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.