On ne trouve de bonnes lavandières qu’au Portugal. On ne danse la pavane que lorsque l’infante est défunte. On ne joue à la marelle que dans la cour de l'école. On ne mange de frangipane que le dimanche. On n’écrit sur le cahier qu'avec de l'encre violette et puis un jour on pose un capodastre sur le manche d'une guitare et tous ces souvenirs deviennent des chansons.
A partir des photos de ce jeu de l’oie géant vous pouvez :
- imaginer le parcours effectué par un personnage (ou par vous-même) au fil des lancers de dés, les rencontres qu’il fait, les lieux qu’il traverse et son arrivée triomphale au sommet du Puy-de-Dôme (63) ;
- écrire de courts poèmes à propos des nombreux animaux représentés sur ce jeu ;
- écrire à partir des associations de chiffres et d’images (n°s de départements, d’étages d’un immeuble, d’habitations d’une même rue, etc.) ;
- écrire ce que vous voulez.
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Flûte ! C'est encore cet idiot de Joe Krapov qui monte sur la scène ! Et moi qui ai été directeur pendant plus de vingt ans ici je suis condamné à l'anonymat et au silence de la salle plongée dans le noir.
Mais comment il fait, ce type ? Il n'a jamais joué le jeu des institutions. Il n'a pas passé les concours pour monter en grade. Il n'a postulé pour rien. Le non-ambitieux total. Le gars qui est là sans y être tout en y étant.
Bon, c'est vrai. Il bossait. Régulièrement, sérieusement, correctement, ponctuellement. Jamais malade, jamais d'incident, toujours disponible, toujours de bonne humeur avec ses collègues. Toujours énervant avec son côté décalé, ses chansons stupides envoyées avec succès à la fin du repas de fin d'année.
Flûte ! Aujourd'hui que nous sommes sortis de la machine productive, renvoyés à l'anonymat au sein d’une association de retraités d'une institution éducative, c'est à lui qu'on octroie quinze minutes de prestation scénique avec sa chorale d’évadés de Guantanamo - la couleur de leurs tee shirts ! Orange !
Amplifiés comme de vrais pros avec des retours sur la scène, trois micros pour les vingt choristes, un pour l'accordéon, un autre pour sa guitare. Mais où a-t-il trouvé le temps pour préparer ses diaporamas ? Maintenant le public peut lire les paroles, admirer les illustrations bien choisies, chanter avec le groupe et apparemment tout est en place, pas de fausses notes, pas de couacs, de mauvais démarrage !
Flûte ! Et à la fin on les applaudit et la présidente les félicite comme elle a souligné auparavant la régularité avec laquelle il anime les séances hebdomadaires de son club d'échecs. Mais franchement ce type, il m'énerve ! En plus il ne roule pas des mécaniques, il range son matériel, sort le dernier de la salle de spectacle. Il laisse les choristes aller recueillir les impressions et félicitations des spectateurs et lui se pose dans un coin avec une coupe de vin pétillant, tape dans 2 ou 3 gâteaux maison puis il se barre sans bruit parce qu’il a atelier d'écriture après ! Un bosseur ! Un chameau !
Flûte ! Ce n’est pas du pipeau mais finalement on devrait davantage s'en méfier des sous-fifres qui jouent de l’harmonica !
***
Moi je n'ai rien demandé. Je n'ai jamais rien demandé. J'ai juste une bonne mémoire, de la curiosité pour ce qu'il y a dans les livres, les disques, les DVD et les musées et j'ai du goût pour les choses drôles.
Et je ne suis pas difficile. Même la méchanceté me fait rire. Quand Pif le chien ligote Hercule le chat à l'intérieur d'une fusée et allume la mèche du « Pifnik » pour le satelliser, ça relève du sadisme à l'état pur mais je sais que c'est de la fiction : il suffit de retourner le livre et ça n'existe plus ! C'est comme tous ces gens autour de moi qui ne font plus que parler maladie, accidents, vieillissement et disparition des uns et des autres ou comme l'Ankou qu’on se tatoue sur les épaules pour bien montrer qu'on est Breton. Il me suffit de déclarer « Je suis immortel !» et la mort n'existe plus.
Peut-être que c'est ça mon leitmotiv : « Je ne suis pas concerné ». Il faut choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen même si ni l'une ni l'autre ne représentent pour moi un espoir de quoi que ce soit ? Ben la dernière fois j'ai voté pour autre chose que ces deux machines là ! Ça m'a valu une fâcherie et demi avec des amis qui ont trouvé ça scandaleux.
Mais moi je n'ai rien demandé et je ne demande rien. J'ai juste vieilli, j'ai juste travaillé pour gagner ma croûte, j'ai juste fait tout ce qui était possible pour que dans les endroits où des gens se réunissent ils puissent faire ce qu'ils ont envie de faire et que ça se passe bien, en bonne entente et, si possible, dans la bonne humeur.
C'est pour ça qu’à mon plus grand étonnement je me retrouve souvent désormais dans le rôle du chef ! Parce que je connais l'Oulipo, le Défi du samedi, Isaure Chassériau, le magazine La Croix et la bande dessinée franco-belge du XXe siècle on m'a bombardé animateur de l'Atelier d'écriture de Villejean. Parce que je sais classer des paroles de chansons dans l'ordre alphabétique des titres, jouer quelques accords ou arpèges sur ma guitare et faire des intros à l'harmonica pour donner la note de départ j'ai été balancé chef de choeurs de chorales qui chantent à l'unisson ! Et je donne même depuis quelques temps des cours de guitare. Parce que je regarde des vidéos de Marc Quénéhen, que j'achète la revue Europe-échec et que je fréquente l'intelligence artificielle échiquéenne depuis 1981 je suis le référent d'un club d'échecs dans lequel cinq vieux messieurs d’allure select viennent pousser du bois le jeudi après-midi dans l'inappréciable calme d'une cafétéria désertée par les étudiants !
J'ai même fait deux enfants sans trouver la virgule et je ne les embête pas plus que ça maintenant qu'ils sont grands. Peut-être qu'il me la reprocheront un jour, ma discrétion, peut-être pas. De toute façon j'ai le temps de voir venir : je suis immortel et ils sont occupés à d'autres choses que de lorgner sur ma collection de disques vinyles. Tu parles d’un héritage ! Pourquoi est-ce que je la garde, celle-là ? Il est évident que Neil Young et Yoko Ono n'intéressent plus personne de nos jours !
A vrai dire la seule chose que je pourrais demander ou me demander aujourd'hui c'est celle-ci : devant l'inanité d'une société dans laquelle on économise 17 milliards d'euros en forçant les gens à travailler deux ans de plus avant qu’ils n’accèdent à un univers de liberté nommé « retraite » et où, sur la lancée, on augmente le budget de la Défense à hauteur de 3 à 4 milliards par an, est-ce qu'il ne vaut pas mieux finalement être ce que je suis, à savoir un imbécile heureux ?
Elle a ensuite écrit pour chacun d’eux un souvenir, une sensation, un poème en prose, une description qui n’excède pas une quinzaine de phrases ou une page d’un livre de poche.
Saurez-vous pratiquer ce même exercice à partir de ses mots ou à partir de vos mots préférés ?
Oncques fust en notre Castel La tant aimable jouvencelle Fillotte au syre Florent Manne, Nostre seigneur, et de sa dame Brunehilde.
Fort long de temps elle se languit A deux doigcts de mourir d’ennuy N’estant d’asge d'être promise Ni courtisée pour épousailles.
Nul baladin ne l’amusoyt, Nul bouffon ne pust se vanter D’avoir faict rire de ses traicts La jouvencelle aux doux attraicts.
Portrait d'une dame, huile sur bois de chêne conservée à la National Gallery of Art, Washington DC
Sy conseilla l’apothicaire Qu'elle se donnast exercice « Il fauct vous raffermir la cuisse Et muscler épaules et dos ! Rien de tel que la nastation Pour requinquer constitution ! »
Laure – c’estoit là son prénom - Accepta la médication..
Un lac jouxtoit nostre castel. On clostura ses verts abords Pour que nul manant ne vinst vouère La damoiselle se baquer.
Elle ostoit son accoutrement, Hennin, poulaines, jupon blanc Et festoyoit en son liquide Mieux que n’eust fait mainte poiscaille.
Nul n’assistoit à la baignade Excepté – quel oubli funeste ! - En haut de la plus haute tour La sentinelle du castel.
L’homme de guet, très vite, épris fust de la belle Mais d’un bel amour sans espoir. Il devint fol de la cervelle Et se rompit les os un soir
Le suicide estoit la sagesse : Jamais gueux n’espouse princesse En ces temps des neiges d’antan Ni ces jours d’hui, pareillement
Moralité :
Château fort ou tour fort niquée C’est toujours du sommet du donjon Que l’on voit les plus beaux plongeons De Laure Manne aux doux attraits.
1) Une personne qui vous aime veut dresser votre portrait en insistant sur vos qualités. Prêtez-lui votre plume.
Une autre personne qui vous aime moins veut dresser votre portrait en insistant sur vos défauts. Prêtez-lui votre plume également.
2) Si vous n’avez pas envie de parler de vous, faites le même exercice avec les trios suivants :
Le Dr Watson et Mme Hudson font le portrait contradictoire de Sherlock Holmes ; Dupont et Dupond parlent de Milou ; Tintin et le Capitaine Haddock parlent de Bianca Castafiore ; Don José et Escamillo parlent de Carmen ; Adam et Eve parlent de Dieu ; Joe Dalton et Jolly Jumper font le portrait de Lucky Luke.
Ou établissez ce double portrait à partir d’un autre rassemblement de trois personnes réelles ou fictives.
Consigne 1 empruntée au livre « Libérez votre plume » d’Anna Briac et adaptée sous 2 par votre animateur préféré.
Le but de cette page est de vous suggérer des mots et des expressions pour "imiter" le style du français du moyen-âge, juste le temps de réécrire une fable ou un conte traditionnel ou ce que vous voulez !
Vous pouvez par exemple :
- Ecrire "oi" au lieu de "ai" : françois au lieu de français ; estoit, avoit, vouloit, pouvoit : était, avait, voulait, pouvait... - Ajouter des "l" après des u : aultres, ceulx : autres, ceux - Ajouter des "s" avant des "t" : maistre, queste, nostre : maitre, quête, notre - Mettre des "y" à la place de "i" et des "i" à la place de "j" : Le samedy douziesme de iuillet
Les voyageurs sont bien heureux de nos jours. Ils ne partent plus à l'aventure. Ils ne craignent ni les coupe-gorge, ni les éboulis, ni les chutes dans le ravin. Le monde est civilisé, le chemin est balisé et, l'univers étant blasé, il n'y a plus grand chose pour les scandaliser.
Entre nature et culture on marche, on avance, on se tape des kilomètres et de la gastronomie à l'étape.
Mais ici dans la montagne point de relais et châteaux, aucun « N'oubliez pas le guide ! » fût-il du Routard, pas de « Finis les selfies, on remonte dans le car, faut qu'on soit à deux heures à la fabrique de génépi, préparez vos carnets de chèques ! ».
De toute façon on entre pas au monastère, surtout si l'on n'est pas du genre communautaire. Ici c'est le Royaume de l'oxymore : on glorifie la religion - relier les hommes, quelle déraison ! - en vivant retiré du monde. En ce lieu prévalent la prière, le sévère, le solitaire, le pole austère, le respect d'une vie régulière, l'égalité demain-hier et le refus des primevères et des humeurs primesautières qui font valser les jarretières.
Et pourtant tout autour est vert, ensoleillé, ébouriffant, spectaculaire. Le chemin serpente entre les pitons rocheux, on a du plaisir à croquer la pomme, à boire à la gourde l'eau encore fraîche. On a du jambon de Parme pour faire pique-nique et la nique au pâtre Stendhal . Car la joie au cœur du petit randonneur vaut bien toutes les liqueurs verdâtres de la pourtant très belle Grande Chartreuse.
Heureux les voyageurs ! Il n’est point de misère en Isère tant qu’on y est libre d’aimer les livres et les chemins qui vous enivrent !
Lorsque Hans et Gunther ont ouvert le premier bar LGBTQIA+ de Mannheim Aloysius Holbein-Lejeune est allé les immortaliser.
- Vous permettez que je déballe mes outils ? qu’il a demandé.
- Oui mais faites vite ! qu’ils lui ont dit, l'inauguration est dans une demi-heure.
Comme on était en 1562 l’attirail de prise de vue n'avait rien de photographique. Même si les deux serveurs en habit de grand apparat semblent prendre la pose comme pour un cliché de Nadar ou d'Helmut Newton, le point de départ de ce tableau était juste un carnet de croquis et un crayon à dessiner.
Tout en croquant les deux ambassadeurs de la cause gaie (gaye?) Aloysius a posé des questions en vue de rédiger un article dans son journal, Le Figaro-Mannheim.
- Est-ce que votre bar sera ouvert à tous ?
- Bien sûr !
- Même aux femmes ?
- Bien évidemment ! Le L de LGBT signifie « Lesbienne ».
- Il y aura donc des des salles séparées ? Une pour chaque lettre ?
- Pas du tout !
- Est-ce que les gens qui sont simplement hétérosexuels pourront consommer chez vous ?
- Oui à la condition qu'il ne soient pas homophobe.
- Et qu'est-ce qui se passe quand un homosexuel de sexe masculin se sent attiré par une homosexuelle de sexe féminin ?
- Nous on est là pour servir à boire. Cela ne nous regarde pas, chéri ! a répondu Hans.
- Je dirai même plus, a renchéri Gunther. Nous on ne regardera pas ça !
- Heu maintenant autre chose. Qui est-ce qui a fait la déco de votre boui-boui ?
- C'est ma sœur, a répondu Hans.
- C'est la mienne, a ajouté Gunther.
- Elles travaillent ensemble dans un cabinet d’architecture intérieure ?
- Non, elle bricole toute seule à la maison. On est frères et on n’a qu’une sœur, frérot !
Aloysius n'a rien compris à toute cette nouveauté ni à cette drôle de famille. C'est pourquoi, à partir de son croquis préparatoire, il a transformé le comptoir du bar avec ses flacons colorés en étagère pleine d'objets bizarres : un réveil à 6 faces, un éventail mécanique, un luth gréco-romain, une mappemonde-bilboquet, un tournesoloscope.
Il a représenté les deux frangins avec des habits de membres de la noblesse, recouverts de satin, de velours et de fourrures plutôt que de de peindre leurs vêtements déchirés, leurs horribles tatouages et anneaux dans le nez.
Personne du coup ne comprend, en regardant la toile, à quelle lettre de LGBTIQA+ le manteau qui flotte bizarrement au bas du tableau se rapporte.
Et personne n’a pu répondre à la dernière question posée en fin de son article : « Quand un homosexuel de sexe masculin avoue à ses parents qu’il souhaite se marier avec une homosexuelle de sexe féminin, est-ce que ça s’appelle encore « faire son coming out » en bon allemand ? ».
Dans le magazine hebdomadaire du journal "La Croix" on peut trouver une rubrique intitulée « Contempler ».
Sur la page de droite figure une reproduction d’une œuvre d’art, photographie, tableau, sculpture, édifice religieux...
Sur la page de gauche Pascal Dethurens, professeur de littérature comparée, exprime ce qu’il ressent ou ce qu’il connaît de l’oeuvre choisie.
A vous de le remplacer cette semaine où il est indisponible. On vous donne donc une image à contempler et on vous demande d’écrire ce qu’elle vous inspire. Malheureusement le Gaston Lagaffe de service a perdu les noms des auteurs de ces tableaux et ne peut vous fournir que le titre de votre article à retrouver dans la liste suivante
Cathédrale de forêt - Cette boue dont la lumière fait de l’or - Comme le regard d’un dieu – Dépossession – Énigme - Face à l’horizon - Heureux voyageurs - Innocence joyeuse - Jouer avec les forces - L’Écho du silence - L’Espoir d’un octogénaire - Le Monde à l’envers – Métamorphoses - Mirage de lumière - Tout est vanité - Voyeurs ?
N.B. Vous pouvez cliquer sur les images ci-dessous pour les agrandir
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.