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Mots et images de Joe Krapov
17 septembre 2020

D’ART D’ART. 2

Même si notre émission s’appelle « D’art d’art » et qu’on eût pu aussi la baptiser « Peins ! Ponds ! Peins ! Ponds ! », nous nous attardons aujourd’hui sur le tableau « Icare et sa cousine Germaine » peint par Arcimboldo de Loc-Envel en 1482.

AEV 2021-01 JK L'annonciation

Il s’agit d’une huile sur toile conservée dans l’église de Loc-Envel (Côtes d’Armor).

On observe sur cette toile très originale l’application d’un autre des concepts de ce peintre méconnu de l’Ecole de Bretagne. Le parti pris ici est de représenter une scène de la mythologie gréco-latine avec des personnages vêtus de costumes contemporains. On retrouvera beaucoup ce choix discutable dans le théâtre du XXe et du XXIe siècle et aussi dans certains tableaux surréalistes de René Magritte tels que « Jupiter a le melon » « La bouffarde à Maigret » ou « Voilà ! Voilà ! La Vénus de Milo n’a pas quatre bras !».

Ici le jeune Icare montre à sa cousine Germaine l’équipement dont il s’est doté pour voler ainsi qu’un oiseau : une paire d’ailes de faible envergure, une hélice sur le sommet du crâne et une cigarette d’eucalyptus qu’il tient entre l’index et le majeur.

Il est vêtu par ailleurs d’une robe-parachute rouge du plus bel effet et vient annoncer à sa cousine qu’il prendra son envol le mardi 22 septembre à 18 h 30 en compagnie d’oncle Dédale, les conditions astrologiques et atmosphériques étant parfaites ce jour-là en vue d’établir le premier record du monde de vol suspendu dans le temps.

Arcimboldo de Loc-Envel a très bien représenté la moue dubitative de la jeune fille et le pétillement du regard malicieux qu’elle porte sur son grand dadais de cousin bricoleur en lui susurrant mollement :

- Le 22 septembre, je ne peux pas venir vous regarder. A cette heure-là, d’après mon agenda que j’ai sous les yeux, je reprends justement mon atelier d’écriture à la Maison de quartier Georges Brassens.

C’est incroyable comme on pouvait déjà se foutre pas mal du 22 septembre, à l’époque !


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 15 septembre 2020

d'après la consigne 2020/01 ci-dessous.

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17 septembre 2020

D’ART D’ART. 3

joconde-vinci

Même si notre émission s’appelle « D’art d’art » et qu’on eût pu aussi la baptiser « Grouille, grouille, barbouille !», nous nous attardons aujourd’hui sur le tableau « Conde, my name is Conde » d’Arcimboldo de Loc-Envel, toile de 1503 conservée au Musée du Louvre à Paris.

C’est en effectuant un stage de survie ordinaire dans les réserves du Musée des Beaux-Arts de Rennes que la critique d’art Adèle Van Reetha-Kouchovski a découvert un lot de vingt-sept portraits absolument surprenants réalisés par Arcimboldo de Loc-Envel (1451-1515). Sur un fond de paysage verdâtre où figurent des étendues d’eau diverses (de la rigole d’Hilvern au Lac de Guerlédan en passant par la Vilaine avec des sabots), des sentiers des douaniers sans douaniers et des ponts d’Avignon sans coupure publicitaire au milieu, des seigneurs de la noblesse bretonne ont été «portraicturés» déguisés en femme ! Ils ont tous adopté la même pose, les mains croisées, le regard un peu absent, et arborent un petit sourire très énigmatique.

Celui-ci représente Georges Condottière, seigneur châtelain de Belle-Isle-en-Terre, ayant enfilé des hauts et des bas et un porte-jarretelles appartenant à son épouse Raymonde. Au dos de toutes ces toiles était encollé un parchemin manuscrit portant à chaque fois le même message qu’Adèle a fait traduire du breton par sa collègue Riwanon Gaffiot : «Nous aussi sommes capables d’écrire quinze pages d’affilée sur la douleur causée par nos coliques néphrétiques, notre amputation rimbaldienne de la jambe droite ou l’extraction d’une dent de sagesse à la tenaille. Mais, heureusement pour vous, l’autofiction n’a pas encore été inventée à notre époque. Par contre les drag-queens, si. On n’est pas bien, là ?».

Les recherches de Madame Van Reetha-Kouchovski sur ce personnage, Georges Condottière dit «Conde», lui ont permis de découvrir que, à l’instar de Georges Moustaki qu’Edith Piaf appelait ainsi, son prénom « Georges » était souvent abrégé en « Jo ». D’où le titre donné par le peintre au tableau : «Conde, my name is Conde. Jo Conde».


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 15 septembre 2020

d'après la consigne 2020/01 ci-dessous.

17 septembre 2020

CONSIGNE D'ÉCRITURE 2021-01 DU 15 SEPTEMBRE 2020 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

D'art d'art !

 

« D’art d’art » est une pastille télévisuelle, d’une durée d’une minute, consacrée à l’analyse ou à l’histoire d’un tableau. On vous a distribué un fascicule de la série «Regards sur l’art». A vous de préparer au moins trois émissions en choisissant trois tableaux d'un même peintre sans vous servir du texte du fascicule. Car vous avez le droit de tout réinventer : le nom du peintre, le titre du tableau, la personne ou l’anecdote représentée. Réécrivez l'histoire de l'art!

Chacun de vos trois textes ne fera pas plus d’une page. Mais, comme d’habitude, vous êtes libre d’en faire autre chose du moment que vous écrivez ! 

1 juillet 2020

PIERRE EST BIEN LOTI

AEV 1920-34 Jean-Paul - Niche de La Croix

Demain, si cette caravane repasse, promis, je lui aboie dessus. Mais je suis à peu près sûr que ces bohémiens-là n’ont pas volé les bijoux de la cantatrice. Demain j’irai leur parler des opéras de Rossini. En attendant, laissez-moi cultiver mon côté fleur bleue et rêver de fumeries d’opium au pays des lotus.

murmure_temps 0037 réduite

Pondu à Lannion le 17 juin 2020 pour l'atelier d’écriture de "La Croix"
du 12 juin 2020
 
et recyclé dans l'atelier d'écriture de Villejean
(consigne AEV 1920-34)

15 juin 2020

AUGUSTIN TRAQUENARD : LE RÉCIT DE MATHILDE FLEURVILLE

 

La dernière fois que j’ai vu Augustin Traquenard c’était ce soir étrange où il a fait si chaud. Je rentrais du travail après avoir récupéré Georges, notre bébé, à la crèche. Nous habitions alors un appartement à l’étage au n° 4 de la rue des Petits-Champs à Paris. Augustin s’apprêtait à promener notre chien, un fox-terrier bizarrement tout blanc que nous avions appelé Emile. On s’est croisés sur le palier.

- Je vais acheter des allumettes. Prépare les pinces en or, je ramènerai aussi du crabe.

Il n’est jamais revenu.

***

murmure_temps 0008 réduite

Il avait arrosé encore tout de travers la pauvre plante en pot qui ornait notre home. Il en mettait partout avec sa cruche antique, de l’eau, sauf là où il fallait. Chaque fois je l’engueulais. Il protestait :

- Hé ! Ho ! Tu ne vas pas en faire toute une affaire de ce que l’eau dégouline sur ton tournesol ?

- D’abord ce n’est pas un tournesol, c’est un azalée et c’est le pied de la plante qu’il faut arroser, pas la fleur !

- Tournesol, lotus, bleuet, orchidée , c’est pareil, espèce de maudite Mathilde ! Fleur vile ! L’azalée, c’est une valse !

Je ne lui répondais pas que la valse, justement, quand nous la dansions, il m’écrasait les pieds. Avec Augustin, il valait mieux ne pas envenimer les situations.

Le soir est tombé puis la nuit. L’angoisse montait. La clarté des étoiles semblait mystérieuse. Par la fenêtre ouverte je scrutais les mouvements de la rue, guettant son retour.

Devant le café où nous avions nos habitudes, le Pharaon, un voyou guettait un client de passage qui fumait le cigare en terrasse. La lune était pleine. Il y avait sans doute du drame dans l’air mais je n’étais pas objective. On a marché sur la moquette du palier mais ce n’était pas lui.

Les lumières de la ville se sont éteintes. J’ai fini par aller me coucher.

***

Il n’a pas donné signe de vie pendant trois jours. Le quatrième une carte postale est arrivée. La Grand’place de Bruxelles au recto. Au verso, ces quelques mots : « Ne t’inquiète pas. Je t’expliquerai. »

Pourquoi donc était-il parti ?Je subvenais à tous ses besoins, même les plus illégaux. Mes parents nous aidaient bien. J’avais toujours de la coke en stock. Je ne lui coûtais rien en bijoux, je n’aime rien tant qu’être habillée simple. Bien sûr les vagissements du bébé la nuit lui cassaient un peu les oreilles mais c’étaient les dents, ça passerait.

Oui, c’est vrai, il buvait, il était violent, m’injuriait et me battait même parfois. A part cela c’était le plus délicat et le plus délicieux des hommes en public. Une espèce de milord noir. D’âme, je parle, pas de peau. Il n’avait rien à voir avec Sydney Poitier.

***

Bruxelles. Pourquoi la Belgique plutôt que l’Amérique ou le Congo ? Est-ce qu’il y avait une autre femme derrière cet envol ?

J’ai fini par aller trouver le détective du rez-de-chaussée. Son agence s’appelait Fiat Panda.

- C’est à moitié en hommage à Léo Malet et à son agence Fiat Lux et à moitié parce que je suis rangé des voitures. Je suis un ancien des R.G.

- Les Renseignements Généraux ?

- Non, les Recherches Graveleuses. Florent Fouillemerde pour vous servir. Vous par exemple, votre compagnon est parti et vous vous demandez avec qui.

Il y avait des boules de cristal qui lui servaient de presse-papier sur son bureau. J’en ai compté sept. J’étais chez Madame Irma la voyante ou quoi ? Il devinait toutes mes pensées.

- Je les collectionne. J’en ai 714. Vous avez une photo du disparu ? Et une photo du chien ? C’est surtout lui que vous voulez retrouver, non ?

***

Cher mais efficace, le détective. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences ni au patronyme des gens. Il m’a rappelée quinze jours après.

- Le 21 au soir, après être sorti de chez vous, Monsieur Traquenard a pris l’autocar pour Bicêtre.

- L’hôpital ?

- Non, Le Kremlin-Bicêtre. Là-bas il a retrouvé un ami à lui fraîchement débarqué des Ardennes. Un nommé Archibald Rimbock, pas forcément recommandable d’après mes renseignements. C’est un type barbu qui porte un monocle, une casquette de marinier de la Meuse et n’a que l’invective à la bouche. Le lendemain matin on retrouve leurs traces à la gare du Nord où ils se sont accrochés avec un photographe de rue nommé Karjaboudjan. Rimbock l’a blessé à la main, d’un coup de couteau. Ils ont filé ensuite, le laissant tout saignant, et ils ont sauté dans le train pour Bruxelles. Là-bas ils ont vécu un temps au 26 rue du Labrador. Puis ils sont partis pour Londres.

- Filer le parfait amour ?

- Rien n’est moins sûr, madame Fleurville. C’est une affaire assez bizarre et… c’est pire encore que tout ce que vous pouvez imaginer. Ils vivent très honorablement, là-bas. Ils fréquentent les bibliothèques et ils donnent des cours de français. Et… êtes-vous prête à entendre l’insupportable ?

- Allez-y docteur ! Euh… Madame Irma. Pardon, ça m’a échappé, M. Fouillemerde.

- Je comprends que vous soyez troublée et vous allez l’être encore plus. Ces deux messieurs… Comment vous le dire ? Ils écrivent de la poésie.

***

murmure_temps 0008 détail

Augustin Traquenard ! J’ai vite fait une croix sur ce dégénéré. Je me suis mariée l’année suivante avec un industriel belge nommé Rémi Tatin.

Le plus désolant dans l’histoire a été de perdre le petit chien blanc si intelligent, Emile, dont Fouillemerde n’a pas pu me dire ce qu’il ‘était devenu. Il ne me reste de cette époque que cette photo un peu floue de lui : c’est celle que j’avais confiée au détective et qu’il m’a rendue. Je me souviens qu’on l’avait même fait agrandir et encadrer, quand nous habitions rue des Petits-champs, Augustin, Georges et moi.

C’est du passé. Rémi et moi sommes heureux. Nous habitons avenue Louise à Bruxelles, c’est dire ! Nous venons de donner une petite-demi-sœur à Georges. Elle est adorable. Nous l’avons prénommée Emmylou.

Emmylou Tatin, ça sonne bien, non ?


Pondu pour l'Atelier d'écriture de Villejean le 14 et le 15 juin 2020

à partir de la consigne ci-dessous.

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15 juin 2020

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-34 DU 9 JUIN 2020 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Murmure du temps

 

L'animateur distribue aux participantes des images extraites d'un livre intitulé "Le Murmure du temps". Elles sont dues au talent de M. Herra. On peut en admirer certaines ici : https://tin-7.soforums.com/t354-Les-Murmures-des-Temps.htm

On reconnaît de manière assez évidente la source d'inspiration de l'artiste : les albums d'aventures de Tintin et Milou.

Il est demandé d'en choisir une et d'écrire une histoire, un poème ou tout ce qu'on veut à partir d'elle mais sans jamais citer dans le texte les noms des personnages d'Hergé !

 

Murmure du temps 11

9 juin 2020

JE SUIS HEUREUX QUAND...

Je suis heureux quand 

- j’éteins le bouton de la radio parce que quelqu’un·e dans le poste parle de coronavirus ;

- je plie le "Canard enchaîné" soigneusement pour pouvoir lire la page 2 à la suite de la 1 dans le canapé. Plus tard je lirai la 8, puis la 7, la 6, la 5)dont je n'ai regardé que les dessins. La lecture de la 3 et de la 4 attendront mon passage aux toilettes mais je ne serai pas très heureux de les lire car elles sont moins drôles que les autres ;

- je prends le café du midi après l’avoir confectionné à l’ancienne, avec même désormais une cuillère à café de chicorée par-dessus le café moulu ;

- je savoure la tarte aux pommes maison faite par la conteuse avec laquelle je vis ;

- je reçois des amis qu'on n'a pas vus depuis trois mois et je découvre le nouveau chien qu’ils ont avec eux : ouf, ça n’est pas un doberman ! ;

200607 Nikon 056

- je laisse tomber mes réticences vis-à-vis de Windows 10 ;

- j’entame une partie d'échecs sur un des nouveaux logiciels gratuits du "Microsoft store" ;

AEV 1920-33 Jean-Paul - Les échecs LV100

- je trouve des formules à l’emporte-pièce pour critiquer le langage journalistique : Personne âgée ! Personne âgée ! Appelez-moi « vieux », je préfère. Un vieux con c’est un vieux con, ça n’est pas "une personne âgée avec un entendement diminué" ! ;

- je trouve la bonne réponse à la question Superbanco du jeu des mille euros. 

- je chante "Ca vaut mieux que d'attraper la scarlatine" et "Je m'voyais déjà" en plein air au square du Berry.


Pondu le 9 juin 2020 pour l'Atelier d'écriture de Villejean 1920-33 d'après cette consigne.

7 juin 2020

J'AI DES MONSTRES

J’ai des monstres.

J’ai des monstres dans mon salon.

J’ai Arthur le fantôme qui traverse les murs et traite tout le monde de « boulets ».
J’ai Jacques Flash, l’homme invisible.
J’ai Group-Group, la copie du Marsupilami.

J’ai des monstres dans ma cuisine.

J’ai Rahan, l’homme préhistorique et son collier de griffes hérité de Crao. Sur le couvercle noir de la cocotte-minute, il faut tourner son coutelas en hurlant « Moi vouloir retourner âges farouches ! Pas glop ! Pas glop, coronavirus !

AEV 1920-33 Jean-Paul murmure_temps 0023

J’ai Davy Crockett qui signale qu’il n’y en a plus pour le chat (des croquettes). Je n’ai jamais eu de chat, Monsieur, ou alors, il y a longtemps et il ne sentait pas bon.

Oui, j’ai des monstres plein le lac, de celui du Loch Ness à celui de Chick Bill sans oublier cette Odyssée du Kara-Ko, une aventure de Nique et Prune mais on ne sait jamais qui est Nique et qui est Prune.

J’ai des affreux électroniques, des martiens verts de science-fiction, j’ai zappé Hulk, largué King-Kong et oublié quel drôle d’oiseau pouvait être ce Cracoucass !

J’ai des trésors de vieillerie dessinés sur papier jauni, des images riquiqui du chevreau Roudoudou, des animaux qui parlent comme le perroquet d’A. Babord ou le cheval de Lucky Luke. J’ai des monstres d’hier, Rascar Capac et la momie d’Adèle Blanc-Sec, le Raspoutine de Corto, l’Ombre jaune de Morane et toutes ces frayeurs enfantines conservées, paradoxalement, me gardent à l’abri des guerres des adultes, plus terrifiques encore car hélas bien réelles.

illustration empruntée à M. Herra.

Ecrit pour l'Atelier d'écriture de Villejean du 2 juin 2020

d'après la consigne ci-dessous

 

7 juin 2020

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1920-33 DU 2 JUIN 2020 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Histoire de listes

 

AEV 1920-33 Consigne 537

Ecrivez donc de simples listes, des petits poèmes ou un texte plus long dans lequel la formule ci-dessous est utilisée en anaphore : elle est au début de chaque phrase ou de chaque paragraphe.
Vous n’êtes pas obligé.e d’utiliser le je et de parler de vous.

Ex. : Isaure Chassériau aime la couleur rose ; Béatrice n'aime pas être confinée ; etc.

- J’aime / je n’aime pas
- J’ai peur de
- Je suis heureux(se) quand
- Il y a
- Ne pas oublier
- Il y a des monstres
- Je ne voudrais pas mourir sans qu’on ait inventé
- Maintenant je demande et de toute mon âme

Ou dressez

- l’inventaire heureux de vos saisons
- L’inventaire de vos poches ou de votre sac
- La liste de vos petites manies
- La liste de vos fantasmes
- La liste de vos mensonges
- La liste de vos vantardises
- La liste de vos trésors
- La liste des petits riens qui vous font plaisir


Toutes ces consignes et formules sont extraites du chapitre 1 du livre de Faly Stachak (Ecrire, un plaisir à la portée de tous. – Eyrolles, 2004.

31 mai 2020

L'UNIVERS, LES ÉTOILES

Comme je m’interdis de parler de mon frère (Comment s’appelait-il déjà ? Jack ? William ? Averell ?) je vais parler de mon cousin Alan, de généalogie, du monde et des étoiles.

Dans la famille, nous sommes au moins trois à être partis habiter ailleurs que dans notre lieu de naissance (C’est quoi, le pluriel de « social-traître » ?). Mon frère qui, comme tout le reste de la famille, était resté vivre là où il était né, disait du cousin Alan qu’il me ressemblait. Chez lui ça voulait dire « un mec sérieux, équilibré, avec une vie affective stable, une vie sociale riche, des intérêts prononcés pour telle ou telle discipline et de la discipline pour dégager du temps afin de s’y adonner avec intérêt».

Alan, l’un de ses dadas, c’est la généalogie. C’est fou de voir jusqu’où il est remonté dans l’arbre familial ! 1629 !

01 Sommet de l'arbre généalogique Krapov

C’est grâce à ce travail-là d’exploration des archives que j’ai découvert, très récemment, la raison d'être réelle de mon sentiment de belgitude.

En 1629 la famille Krapov est établie à Hasnon, un village du département du Nord situé entre Douai et Valenciennes. Elle y demeure jusqu’en 1779. A cette date mon ancêtre Pierre-Antoine Krapov épouse dame Anne-Joseph L. native de Ville-Pommeroeul dans la province du Hainaut en Belgique. D’après M. Google-Maps 31 km 300 les séparaient avant qu’ils ne fusionnassent dans la même rivière d’un lit à deux places (Ne confondons pas la rivière du lit et le lit de la rivière : c’est moins facile de faire des cochonneries dans le deuxième sauf si on est pollueur professionnel).

Leur union est féconde puisqu’ils ont sept enfants tous nés à Ville-Pommeroeul. L’une des filles, Jeanne-Agnès-Joseph donnera naissance en 1816 à François-Joseph Krapov né de père inconnu. La dame était servante, vous pouvez imaginer tous les scénarii que vous voulez sur ce Belge de passage. On avait bien dit qu’on écrivait sur un univers d’étoiles filantes, aujourd’hui, hein ?



02 Milieur de l'arbre généalogique Krapov

Ce François-Joseph est né à Beloeil (où tous les natifs de sexe masculin sont surnommés « Coco »). Il épouse en 1839 une dénommée Catherine Q. née à Sirault (Existe-t-il aussi outre-Quiévrain une ville qui s’appellerait Suppausitoire ? (question de M. Joe Krapov, quatre étoiles au guide Michelin de la vulgarité (et troisième prix du concours international d’ouverture de parenthèses))).

Eux aussi ont sept enfants mais en 1854, lorsque naît Jules Krapov, la famille a déménagé à Elouges, un peu plus au Sud. Ce fils-là devient mineur de charbon. Il épouse Joséphine-Catherine M. de Wasmuel en 1880. Le mariage a lieu à Réty (Pas-de-Calais donc France). Ils ont trois enfants : François né à Réty, Jules né à Mazingarbe et Jean-Baptiste né à Liévin. Celui-là est mon arrière-grand-père du côté paternel. La famille Krapov est redevenue française.

03 Bas de l'arbre généalogique Krapov

Voilà. Magnifique, le travail, hein ? Merci, cousin Alan !

Nous sommes sept milliards d’êtres vivants dans l’univers, sans compter les petits hommes verts de la planète Mars et il aura fallu toutes les vies et les souffrances de ces gens-là, dans les quelques kilomètres carrés de ce plat pays, belge ou français, pour que l’on aboutisse ce jour à l’évocation de cette dichotomie fraternelle.

Moi je leur dis merci à tous ces gens de ma famille. Ils m’ont porté, ils m’ont soutenu, ils m’ont poussé, ils m’ont aimé et ça m’a bien aidé dans la vie (même si, comparativement aux astronautes de la mission « Space X crew dragon » je ne suis pas allé bien loin !). Mon frère, lui, reprochait à mon grand-père « de lui avoir laissé trop croire que la vie était facile ». Comment, qu’est-ce que tu dis  ? Le père Noël est une ordure ?

Ben non, fallait pas croire ! Et même, il ne faut pas croire, écrire un texte comme celui-ci, c’est du boulot aussi !

Mais comme disait Rimbaud : « Faut jamais s’arrêter sinon on meurt ! ».

AEV 1920-32 Joe K Plonk Père Noël

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