Des trombines vues à Lille en 1965 ou 1966
- Comment ça ? Ma trombinette sur internet ? On avait dit pas question !
- On ne te reconnaît pas et puis il y a prescription.
- C'est vrai, personne ne connaissait Joe Krapov à l'époque, il n'était pas né et moi-même je ne connaissais qu'à peine Fischer et Spassky, alors, pensez, Anatoly Karpov !
- N'empêche, t'as encore perdu une heure à parcourir le site web de Philippe Andrieu qui lui se fait appeler John Sous-Marin et que tu as connu quand il ne s'habillait que de couleur bleue.
- C'est un fabuleux archiviste de soi-même, bien mieux organisé que Marcel Proust ! Et toujours rigolo !
- Et t'es où sur la photo ?
- Ah non, ça je ne le dirai pas !
- Allez, un bon geste, qu'on rigole nous aussi !
- Au deuxième rang !
Vues panoramiques de Venise en février 1993 (2)
Voici les quatre dernières. Le projet en cours est de reconstituer l'ouvrage sous forme d'un livre électronique en pdf pour lecture-visualisation sur tablette. Ou d'en refaire une version propre, en pdf elle aussi, qui soit imprimable et partageable. Ca va me faire un sacré boulot de dingue parce que les photos en noir et blanc n'ont pas été numérisées et - j'en suis tout étonné - les aquarelles non plus ! Je livre à la suite des photos la première de celles-ci qui sert d'illustration de couverture à l'ouvrage.
Vues panoramiques de Venise en février 1993 (1)
Or donc me voici ces jours-ci à pratiquer l'archéologie, je veux dire l'archivologie ou plutôt l'archivistique, enfin bref l'exploration d'archives au logis. C'est ainsi que je retombe sur les Editions du Petit port et de la Haute Folie, une entreprise d'auto-édition dans laquelle je publiai jadis des oeuvres poétiques écrites sous mon nom véritable et les premiers écrits, plutôt satiriques, d'un nommé Joe Krapov.
J'ai donc ouvert la boîte d'archives intitulée "Je veux retourner à Venise" et j'ai découvert la maquette complète de ce recueil de photos, poèmes et aquarelles dont je n'avais édité que les seuls textes agrémentés de dessins détourés d'après les photos.
Et justement, un bon paquet de photos oubliées se trouvent là dont celles prises à l'époque avec, je vous le donne en mille, un appareil photo jetable - c'était la grande mode ! - que j'avais choisi... panoramique !
Les voici :
Les petits dessins d'Ilarion Pavlovitch Krapov. Scans du 5 novembre 2020
Argentiquités : petite boîte n° 2, scans du 29 octobre 2020 : Rayogrammes (3)
Crayon et taille-crayon. En bas le douloureux visage de la mort.
Argentiquités : petite boîte n° 2, scans du 29 octobre 2020 : Rayogrammes (4)
Crayon, taille-crayon et index de l'auteur
Pince à dessin mâle courtisant une pince à linge femelle. Au fond, la mer.
L'éventail de l'époux épais ou Les Epées d'Eraste (extrait de Guerre et paix)
Les petits dessins d'Ilarion Pavlovitch Krapov. Scans du 1er novembre 2020
Ces dessins-là ont été gribouillés sur le cahier d'écriture d'Ilarion Pavlovitch Krapov, le gars qui agite ici, silencieusement, la bavarde marionnette qu'est Joe Krapov.
Comme tous les gens assez peu sérieux, Ilarion Pavlovitch a eu 17 ans un jour et, grand lecteur de bandes dessinées devant l'éternel, adorateur de la peinture surréaliste de l'époque, il a entrepris vers 1970-71 une oeuvre graphique assez conséquente dont j'ai déjà montré les encres échiquéennes, les aquarelles saboliennes et vénitiennes.
Ici, dans le premier classeur rouge, nous sommes au tout début de la période géométrique. Tous les dessins ou presques sont réalisés sur des feuilles à petits carreaux et l'auteur, qui sait à peine dessiner à l'époque, utilise la règle et le compas pour réaliser des caricatures, des tableaux-jeux de mots, des illustrations tellement sans queue ni tête que certaines d'entre elles peuvent se regarder à l'endroit comme à l'envers !
Le procédé a également été utilisé, ai-je appris bien plus tard, par Pierre Etaix qui a publié un recueil intitulé "Stars système".
Je ne vous dis pas le travail qu'il m'a fallu effectuer pour faire disparaître les petits carreaux ! Je n'ai pas encore trouvé la bonne solution. La livraison de ce jour est une première partie de ces dessins géométriques qui n'entre pas dans la catégorie "peinture métaphysique", beaucoup plus importante numériquement parlant, mais beaucoup plus absconse !
Bienvenue dans une autre salle du musée virtuel d'I.P. Krapov !
6. Lettre persane (redressé)
6. Lettre persane (orientation originale)
11. Regarde, John, les nonnes !
(L'original avait cette tête-là :)
Argentiquités : petite boîte n° 2, scans du 29 octobre 2020 : Rayogrammes (1)
Ces oeuvres d'art-là ont été réalisées en 1971 et 1972 dans le laboratoire photographique
installé dans le cabinet de toilette à l'étage du 73.
Ce sont des rayogrammes. Le nom vient de l'artiste surréaliste Man Ray
qui utilisa beaucoup ce procédé dans les années 1922 et suivantes (voir ici).
L'un de mes livres de chevet à l'époque était
L'"Histoire de la peinture surréaliste" de René Passeron.
Des perspectives un poil cavalières
Le clou de la fête courtisant une épingle de caporal tandis qu'à l'arrière-plan une clé d'antivol tente de s'introduire dans une pince à dessin. Planant au-dessus de tout, le fil des jours.
(Pour la plupart des rayogrammes, les titres sont d'époque).
Argentiquités : petite boîte n° 2, scans du 29 octobre 2020 : Rayogrammes (2)
Rayogramme pour entendre la mer dans une feuille de papier
Individu timbré soufflant dans un trombone
Agent chargé de régler la circulation au pays anagrammatique des pinces à linges
Argentiquités : grande boîte n° 3, scans du 22 octobre 2020 (1)
Ca se trouve dans mon grenier. C'est conservé dans des boîtes qui ont contenu des ramettes de papier pour machine à écrire (on dit "ordinateur" désormais) ou pour photocopieur.
Il n'y a plus de papier blanc à l'intérieur mais des boîtes comme celle-ci qui ont elles aussi contenu du papier blanc. Après diverses opérations nécessitant de l'appareillage, de la chimie, du temps, de la lumière inactinique - chez moi la lampe des labos dans lesquels j'ai opéré a toujours été jaune plutôt que rouge comme on le voit dans certains polars télévisuels ou films "d'époque" - et de la prise de plaisir, elles sont devenues des photographies sur papier noir et blanc.
A l'intérieur des boîtes les feuilles de papier photographique sont donc revenues, impressionnées, séchées, un peu gondolées parfois. Voilà pour l'aspect matériel des choses.
Pour les photos elles-mêmes ce sont des instants d'une vie, la mienne, des gens croisés, disparus, décédés ou encore en vie mais ayant bien vieilli - je le leur souhaite en tout cas ! -, des paysages dans lesquels je suis passé, des villes où j'ai marché, des endroits où j'ai été vacancier, touriste, voleur d'images, photographe en un mot.
Je voulais scanner ces documents et les déposer sur un site web appelés Argentiquités. J'avais commencé à le faire mais c'est devenu en fait mon site "cahier de brouillon" pour le Défi du samedi !
Plus le temps avance, plus nous nous trouvons à nouveau confinés - l'Ille-et-Vilaine vient de passer en mode "couvre-feu, pas plus de six personnes ensemble sinon je tire !" - et plus j'aime ces photos de "la vie d'avant". Alors tant pis si elle perdent à l'écran leur statut d'image ancienne à laquelle on a attaché tellement de valeur qu'on a pris le temps et investi l'argent pour les agrandir, je les publie.
Regardez-les mais ne soyez pas plus de six à le faire ! Et si parmi ces portraits de jadis quelqu'un ou quelqu'une refusait que son joli minois d'alors ne traîne sur Internet, envoyez-moi un petit mot et je le retirerai.
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Dans la boîte des agrandissements n° 3, j'ai retrouvé deux "petites soeurs", deux petites joueuses d'échecs de Solesmes et des souvenirs de la Fête de l'Humanité. Pour la datation le carbone 14 nous dit "entre 1971 et 1982".