Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (1)
Quelquefois, dans la vie, il y a un autre cadeau à l’intérieur du cadeau.
Ce n’est pas moi qui ai choisi d’aller passer une autre semaine de vacances improbables à Dieppe, Seine-Maritime. C’est Marina Bourgeoizovna. Elle s’est inscrite à un stage de chant de l’Académie Bach, histoire de tâter du quatuor vocal. Tous les jours de la semaine dernière, avec sa formidable copine Gisèle, elles sont allées suer sang et eau sur un répertoire de musique ancienne dont, pour ma part et histoire de rester poli, je dirai juste que « ce n’est pas ma tasse de thé ».
Pendant ce temps, mes chaussures de marche et moi, nous avions quartier libre toute la journée. Ce n’était déjà pas mal en soi. J’avais même aussi la voiture mais je ne l’ai utilisée qu’une seule fois. On est sportif, randonneur en l’occurrence, ou on ne l’est pas.
J’ai donc exploré Dieppe en long et en large ainsi que la Côte d’albâtre entre Pourville et Varengeville, suivant sans le savoir les traces de Monet. M. Smith, pour celles et ceux qui suivent ce blog, a donc continué tout seul l’épreuve de marche jusqu’au-boutiste et rimbaldienne qui blesse les souliers et provoque des lumbagos au moment de l’apothéose. Si pas plus pour Arthur ! Plus de cent kilomètres au podomètre de M. Smith en bout de semaine.
Mais passons et revenons au cadeau inattendu. J’ai passé en effet, avec un plaisir immense, quelques heures intenses au gymnase du lycée Jehan Ango de Dieppe à faire le kibbitz.
C’est quoi un kibbitz, Joe Krapov ? C’est un « spectateur, en principe muet, d’une partie de jeu d’échecs ».
Avant de partir, j’avais consulté le programme des festivités dieppoises et découvert qu’il y aurait, pendant notre séjour, un tournoi international open de ce jeu auquel je me suis remis il y a un an.
J’ai assisté là-bas, allant d’un échiquier à l’autre, suivant trois ou quatre parties à la fois, à des empoignades tragi-comiques sur lesquelles je ne m’étendrai pas. Comme dit Marina B. pour qui le jeu d’échecs n’est pas « sa tasse de thé » : « Quand tu me parles d’échecs, c’est du chinois ».
Je me bornerai donc à vous montrer quelques photos de joueurs et joueuses car on ne m’a pas interdit de photographier ce spectacle envoûtant.
P.S. En anglais "to kibbitz" semble exister comme verbe et signifier : « make unwanted and intrusive comments ». C’est là tout à fait ce que je fais quand je viens chez vous ! LOL !
Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (2)
Ca m'aurait peut-être bien plu d'affronter ces papys pendant toute une semaine mais cet open était réservé aux plus de 40 ans et je n'en ai que 28, comme chacun(e) sait.
Si si, les échecs sont un sport. Ils se disputent même sur un terrain de basket croisé handball ou Kandinsky nautique, je ne sais plus trop..
- Tu pourras écrire ton nom sur ma feuille de match ? Ou l'épeler ? Je n'ai pas bien entendu quand tu t'es présenté ?
- Mats Van Droogenbroeck ! C'est pourtant pas compliqué ?!
Hé oui, les Belges sont partout !
Vérification faite a postériori ceux-ci venaient de Kapelle-op-den-Bos.
Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (3)
Un peu de chinois, amies lectrices ? Une miniature que j'ai retenue :
1. e4 e5 2. Cfd3 Cc6 3. d4 exd4 4. Cxd4 Cxd4 ? 5. Dxd4 Cf6 6. e5 ! De7 7. Fe3 Cg8 8. Cc3 g6 ç. Cd5 Dd8 10. e6 abandon
On pouvait encore résister en jouant 10. ... f6 mais après le recul du cavalier et de la dame, la partie semblait difficilement gagnable.
C'est déjà l'heure de la prise de tête !
Pour sembler être à la hauteur face à un plus grand, une seule solution : jouer debout !
Faire le kibbitz à Dieppe (Seine-Maritime) du 20 au 25 août 2017 (4)
Agnan, sors de ce corps !
Ce petit joueur en vert à tête de premier de la classe, ne vous y fiez pas ! C'est lui qui a remporté l'open C ! Bravo Paulo !
Tout ce silence inattendu, cette concentration totale, ça endort !
La guerre psychologique a commencé : la casquette à l'envers, ça fait déjà plus jeune et plus plein de mordant que le front dégarni !
UNE CARTE POSTALE DES KRAPOV (1)
Barfleur, le 5 août 2017
Monsieur et Madame Smith passent leurs vacances ensemble. L’un(e) et l’autre ont le projet (inconscient) de venir à bout de l’autre. Ainsi Monsieur Smith propose à Madame des « petites randonnées pédestres» : 13,73 kms, 10,80 kms, 33,87 kms, 10,55 kms, 8,57 kms, 20,68 kms.
UNE CARTE POSTALE DES KRAPOV (2)
De son côté, Madame Smith qui encaisse bien même si elle dort un peu plus mal propose de respecter les mœurs locales et de suivre le GR (GR=chemin de Grande Randonnée) tel qu’il se présente : par ici le GR est comme la poule qui picore du pain dur, il est juché sur un mur. On sait tous que M. Smith est acrophobe : il a été obligé de faire demi-tour au Fort de La Hougue où le GR culmine à trois mètres de hauteur avec ses 50 centimètres de large entre, d’un côté, les douves et, de l’autre, la mer.
UNE CARTE POSTALE DES KRAPOV (3)
Résultat des courses, à la fin de la semaine le canard et les Smith sont toujours vivants et ont passé des vacances très sportives sous le soleil, le vent, les nuages et la pluie de la Manche.